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Le Trône de Fer - Intégrale tome 2 sur 7

Jean Sola (Traducteur)
EAN : 9782290019443
954 pages
J'ai Lu (20/01/2010)
4.41/5   2394 notes
Résumé :
Le royaume des sept couronnes est sur le point de connaître son plus terrible hiver : par-delà le mur qui garde sa frontière nord, une armée de ténèbres se lève, menaçant de tout détruire sur son passage. Mais il en faut plus pour refroidir les ardeurs des rois, des reines, des chevaliers et des renégats qui se disputent le trône de fer, tous les coups sont permis, et seuls les plus forts, ou les plus retors s'en sortiront indemnes...
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Critiques, Analyses et Avis (148) Voir plus Ajouter une critique
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Second tome, en respectant l'oeuvre originale en trois parties (découpage à la française).

La bataille des rois : un titre trompeur.
Ned Stark est mort. Mais les rumeurs de bâtardise de Joffrey, actuel roi des sept couronnes, font que Stannis et Renly, frères de feu Robert Barathéon, se sont également proclamés roi et veulent ou vont marcher ou voguer sur Port Réal. Robb, autoproclamé roi du Nord poursuit également sa route. Voilà pour les rois.
Nous suivons également Arya, en route pour le mur où se trouve John et les préparations de Tyrion désormais main du roi et probablement le seul Lannister avec un soupçon d'humanité. Daenerys n'apparaît que dans un seul chapitre.

Le titre est trompeur, oui, car de bataille point il n'y aura. L'auteur continue de nous raconter une belle histoire, sans concession, sans mièvrerie, la dure réalité, certes des puissants et de quelques figures (John et Aria), mais sans fards. La bataille se trouve sur le terrain politique, et encore. Ce tome eût été un livre à part entière au lieu d'être un découpage artificiel voulu par l'éditeur pour des motifs financiers qu'il aurait été clairement déséquilibré (que les adeptes de la concordance des temps, n'hésitent pas au besoin à reprendre cette phrase :-)). On le qualifiera donc de tome charnière.
Restent une lecture fluide (je ne vois toujours pas le problème de traduction, en dehors de quelques apostrophes trop présentes dans le parlé "paysan") et immersive et nombre d'aphorismes savoureux ponctuant régulièrement le récit.

Suivi de L'ombre maléfique :
Les frères ennemis baratheon sont prêts à s'affronter. Tyrion prépare la défense de Port Real qui crie famine. Robb accumule les victoires contre les Lannister et se rapproche de son objectif. Jon et Arya poursuivent leur bonhomme de chemin. Et Daenerys suscite les convoitises, maitresse des dragons.

Que dire de ce tome ? la même chose que pour la bataille des rois. Il est certes plus rythmé, plus nerveux, mais là encore, il n'est au final qu'un tome de préparation pour le tome suivant qui s'annonce explosif (je n'ai pas de mérite à le penser, j'ai vu la série TV).

Laissons-nous donc porter par la douce musique (vraiment ?) de George R.R. Martin, à grand renfort de coups tordus, de réalpolitique, d'amours fraternelles contrariées vers ce final que j'appelle de tous mes voeux.

Et enfin : le trône de fer, tome 5 : L'invincible forteresse.
Les destins de Theon, Tyrion, Jon, Catelyn et Daenerys se poursuivent.
L'heure est enfin venue pour Stanis d'attaquer Port Real. Winterfell est en danger et Robb se trouve entre deux feux. Jon est toujours au-delà du mur et le destin de la mère des dragons ne sera encore dans ce tome que peu abordé.

On a bien compris désormais que l'on n'a pas à faire à du Gemmell. Ici point de longues descriptions de batailles héroïques et sanglante. Oh, l'attaque de Port Real nous sera bien contée, mais l'auteur a tendance à passer assez rapidement sur ces combats. Il passe aussi assez rapidement sur d'autres aspects de l'histoire, nous mettant directement devant le fait accompli.
Pour ceux qui, comme moi, ont vu la série avant de lire le livre, il y a parfois quelques déceptions, parce qu'on aurait bien voulu avoir un développement littéraire plus conséquent de certaines scènes, mais l'auteur se concentre surtout sur les interactions entres ses personnages et leur psychologie, leur donnant par contre une consistance exceptionnelle.

L'histoire avance lentement, il faut bien l'avouer, mais elle avance et reste passionnante à lire.
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Portrait Chinois 2ème édition.
Le Trône de Fer. Intégrale 2


Si j'étais un arbre, je serais l' « arbre-coeur », cet immense barral élevé au coeur du domaine des Stark. Bois sacré à l'écorce blanche et au visage sculpté dans son tronc, il est doté, selon les Nordiens, de pouvoirs magiques. Permettra-t-il aux Stark de se retrouver un jour ?


Si j'étais un peuple, je serais le peuple libre. Les « Sauvageons » ont choisi de vivre au-delà du Mur pour échapper à la servitude des gens du Sud. Même si certains d'entre eux se montrent cruels et sanguinaires, la plupart des Sauvageons rêve de liberté et lutte pour leur survie quotidienne au coeur de l'Eternel Hiver. Je ne peux parler des Sauvageons sans parler d'Osha et d'Ygrid . Deux personnages secondaires que j'aime beaucoup. Combattantes, fières et indociles, elles apportent, chacune à leur manière, un attrait non négligeable aux épisodes vécus par Bran et Jon.


Si j'étais un mets, je serais une soupe. Cette fameuse soupe amenée par Arya aux prisonniers du Nord, à Harrenhal. Encore un symbole du courage de la petite. Arya est tout simplement incroyable. Elle ne recule devant rien et son comportement fougueux et rebelle font d'elle un personnage très attachant.


Si j'étais un surnom, je serais « petit oiseau ». Sobriquet donné par « le Limier » à Sansa Stark. Sandor Clegane est le garde du corps personnel de Joffrey Lannister. Colosse sans pitié, il n'en reste pas moins émouvant lorsqu'il veille sur Sansa. Au fil de cette intégrale 2, sa carapace de guerrier terrible s'effilochera pour montrer peu à peu un homme à l'âme blessée et non dénué de compassion.


Si j'étais un rêve, j'aimerais être celui de Bran. Parce que j'aime les loups. Tout simplement.


Si j'étais une pensée, je serais celle de Tyrion. Être dans la tête de Tyrion, quel plaisir ! Même dans les moments les plus difficiles, ce petit bout d'homme n'en continue pas moins à faire preuve d'humour ! Ses dialogues houleux avec sa soeur Cersei sont savoureux ! Et j'apprécie particulièrement que l'auteur nous fasse part des pensées intimes de Tyrion dans ces moments là, montrant ainsi toute sa perspicacité et sa lucidité.


Si j'étais une ville, je ne voudrais pas être Qarth. Cité faste, luxueuse et confortable. Après un long difficile périple dans le désert, Daenerys aurait pu considérer Qarth comme un havre de paix. Et pourtant, la Khaleesi ne baissera pas la garde pour autant et elle aura bien raison... Qarth cité merveilleuse mais ô combien retorse !


Si j'étais une cellule, je serais celle de Jaime Lannister. Ce dernier est détestable ; c'est un fait. Pourtant, je ne peux m'empêcher d'admirer son audace et son impertinence face à Catlyn, alors qu'il se trouve enchaîné à Vivesaigues et qu'elle vient le visiter. Elle-même ne peut s'empêcher de penser : «  Y a-t-il jamais eu au monde d'homme plus beau et plus ignoble que celui-ci ? ». J'ai déjà écrit dans le portrait chinois précédent de l'Intégrale 1 que le personnage de Catlyn était sans doute le plus proche de ma personnalité. Là encore, sans trahir ce qu'il se passera par la suite, je peux avouer que cet épisode le confirme.


Si j'étais un accessoire, je serais le gantelet à l'écrevisse de Ramsay Snow, le Bâtard de Roose Bolton, qui d'un revers bien ajusté pulvérise la pommette de Theon Greyjoy. Ce traître l'a bien mérité, non ?
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Le royaume de Sept couronnes est en émoi. Cinq seigneurs se sont auto-proclamés héritiers légitimes du Trône de Fer et s'affrontent, à coup d'épee ou de plume, selon leurs affinités, afin de vaincre les opposants. Cela n'arrange pas la situation de la population, puisque la guerre qui fait rage détruit les récoltes. La famine commence à s'installer du fait du peu d'importance des réserves engrangées ; or l'hiver vient, les mestres de Villevieille l'ont affirmé, et il s'avère nécessaire de stocker des vivres pour survivre à cette terrible saison.

En plus de la guerre, une autre phénomène inquiète les populations et leurs seigneurs : depuis quelques jours, une étrange comète écarlate est apparue dans le ciel. Chaque peuple l'interprète à sa guise, selon son allégeance, mais beaucoup y voient un mauvais présage...


Difficile de résumer et commenter ce second volume de L'Intégrale du Trône de Fer sans spoiler le premier tome... Afin d'éviter une mauvaise surprise à ceux qui voudraient découvrir la sage de George R.R. Martin, je vais diviser mon commentaire en deux parties bien séparées : la première, très superficielle sera destinée à ceux qui souhaitent lire le Trône de Fer, la seconde pourra être lue par ceux qui ont déjà découvert le Trône de Fer ou qui préfèrent prendre connaissance des différents rebondissements avant de les lire eux-mêmes (si, si, de telles gens existent ! Ma maman, par exemple, qui sait tout ce qu'il se passe dans cette Intégrale 2 sans même avoir lu la première).

Cette seconde Intégrale contient trois tomes de la saga du Trône de Fer (chaque tome étant également publié en volume individuel aux éditions J'ai lu) :

- La Bataille des Rois (tome 3) ;

- L'Ombre maléfique (tome 4) ;

- L'Invincible forteresse (tome 5).

Ce qui est étonnant dans ce volume de l'Intégrale, c'est la capacité de George R.R. Martin à jouer avec les sentiments de ses lecteurs : aucun personnage n'est totalement bon ou mauvais et il est donc impossible de haïr même les plus odieux d'entre eux (sauf peut-être Cersei, celle-là c'est une vraie peste) ou d'admirer inconditionnellement les plus honorables. Car aucun des personnages du Trône de Fer ne reste odieux ou honorable très longtemps...

Malgré cela j'ai remarqué, au cours de ma lecture, que ceux des personnages que l'on peut qualifier de "bons" (parce qu'ils sont considérés comme tels par leurs contemporains) sont aussi ceux sur lesquels le sort semble s'acharner. Les malheureux subissent désastre après désastre et leur situation devient de plus en plus désespérée. Les "méchants", par contre, semblent s'en tirer à bon compte et devenir de plus en plus mauvais sans que cela ne leur attire aucun ennui.

Mon personnage préféré, Tyrion Lannister (dit " le Lutin ") est toujours bien présent. Sa langue est toujours aussi bien pendue et ne lui amène pas que des succès...



Attention, spoilers dans la suite du commentaire !!

Pour illustrer la démarcation entre "bons" et "méchants" dont je parlais ci-dessus, voici deux exemples très frappants.

Dans le camp des "bons", on retrouve tout naturellement les Stark. du moins ce qu'il en reste car la famille qui fût l'une des plus importante des Sept couronnes semble bien partie pour finir décimée et oubliée. Prenons l'exemple d'Arya, la plus jeune des filles d'Eddard et de Catelyn Stark. Arya est parvenue à quitter Port-Réal après avoir assisté à la décapitation de son père mais, depuis, elle parcourt les routes du royaume dans tous les sens sans jamais atteindre la destination souhaitée : d'abord en route pour Winterfell, elle doit ensuite changer ses plans et compte se rendre à Vivesaigues, le fief de son grand-père Tully, où se trouvent sa mère et son frère aîné, Robb. Au terme de cette seconde Intégrale, Arya n'est pas encore parvenue à bon port...

Joffrey Baratheon, par contre, s'en sort à bon compte. Mioche cruel et à moitié fou (son Lutin d'oncle le compare d'ailleurs volontiers à Aerys II Targaryen qui, durant son règne, avait été surnommé le Fol...) Joff fait donc partie du clan des "méchants". Pourtant il n'est jamais puni, si ce n'est par Tyrion. Sa mère, la reine Cersei, lui passe tous ses caprices. Et l'affreux Joffrey peut maltraiter Sansa Stark (qui est toujours otage au Donjon Rouge) tant qu'il veut sans que personne ne réagisse. Drôle de souverain !
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Suite de la critique du tome 1.
Ce qui rend cette saga intéressante, c'est que les tomes se suivent mais ne se ressemblent pas, en tout cas pas trop. Dans ce tome 2, point de mise en place ou de présentation des personnages, on est dans le vif du sujet, et le sujet tourne essentiellement autour des jeux de pouvoirs et des stratagèmes géniaux ou machiavéliques pour l'acquérir et le conserver. On passe beaucoup de temps avec Tyrion, aussi brillant qu'il est difforme et laid, aux Eyrié ou à Port-Réal, à réfléchir, à créer et à organiser. Beaucoup de temps aussi, et même un peu trop à mon goût, avec Daenerys, qui, de farouche est en train de virer illuminée...

L'univers est toujours aussi cohérent, avec ses mestres, ses septas et septons, ses bannerets et suzerains, ses eunuques, ses moineaux et sa géographie matérialisée en début d'ouvrage par une carte des 7 royaumes, et les personnages sont bien plus riches et intéressants qu'ils le semblaient au début : Tyrion, évidemment, mais aussi Sansa Stark, la jolie dinde obligée d'ouvrir les yeux sur la réalité du monde et de la cour, la courageuse petite Aria qui fait des travaux d'aiguille particuliers, Jon confronté à l'âpreté du monde et à la camaraderie du Mur, le cruel benêt Joffrey qui se trouve malencontreusement être le roi de Westeros...

Comme déjà écrit pour le tome 1, ce n'est pas de la "grande littérature", mais c'est agréable à lire... et impossible à lâcher ! Ce tome intelligent, astucieux et retors m'a vraiment donné envie de plonger dans le tome 3, ce que j'ai fait aussitôt. Suite donc dans la critique du tome 3.
2/xx dans le challenge Pavés de Gwen21.
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Le roi Robert Baratheon est mort, vive le roi. Son fils Joffrey accède au trône et annonce son règne par un geste sanglant qui annonce la couleur : il fait décapiter Eddard Stark sans pitié. La mort de lord Stark ainsi que l'avènement sur le bien connu trône de fer de Joffrey lance le chaos : les frères du défunt jovial Robert contestent sa légitimité et se proclament à leurs tours rois des Sept Couronnes, Stannis le rigide avec l'appui d'une énigmatique prêtresse consacré à un dieu du feu, Mélisandre, et Renly le frivole soutenu par la puissante famille de son épouse, les Tyrell ; l'héritier d'Eddard, Robb, a décidé de venger son père et d'entrer en rebellion contre la couronne, comptant sur sa mère Catelyn et son meilleur ami Théon Greyjoy dont son propre père vient aussi de s'acclamer roi des îles de Fers. En tout cas cinq rois surgissent pour se disputer le pouvoir de Westeros et tous comptent bien évincer l'autre, déclenchant une guerre qui ravage le royaume. Pendant ce temps-là, au Mur, la Garde de Nuit parte en expédition pour retrouver certains d'entre eux portés disparus et enfin affronter les sauvageons dont la rumeur d'un roi leur est parvenu, et Jon Snow fait partie du voyage qui l'amène à dépasser la frontière connue et à l'autre coté du détroit, à Essos, Daenerys Targaryen a perdu son époux Khal Drogo mais a gagné en retour quelque chose d'inestimable : trois dragons surgi du bûcher funéraire dont elle est à présent mère, un prodige inouie dans un monde ou l'espèce draconique s'est éteinte depuis un siècle : pour Daenerys cela confirme le retour de sa maison sur le trône, les Targaryen jadis monteur de dragons, mais avant de poser pied, il faut qu'elle trouve un refuge pour son peuple qui n'a plus de khal et pourrait donc se trouver à la merci de n'importe quel ennemi, et aussi des bateaux et une armée... Dans tous les cas, cela chauffe pour tout le monde et une nouvelle ère s'amorce, celui de l'incertitude et du conflit...
Suite du premier tome dont le titre a donné le nom à la fameuse série adaptée à la télévision, la saga dont le nom véritable est la chanson de la glace et du feu, écrite par G.R.R Martin continue de nous entraîner dans les jeux de pouvoirs du royaume et nous fait suivre plusieurs destins individuels dont le sort est lié à ces machinations, complots et intrigues complexes. Ce second volet nous immisce toujours dans son univers et nous ne ménage pas car le temps des paix est terminé pour laisser place à la guerre civile démarré par le choc des rois.
De nouveaux personnages débarquent dans notre horizon et modifient les règles de manière fracassante : l'étrange rousse Melisandre qui fait introduire de plein fouet la magie et l'ésotérisme absent dans le premier tome, l'attachant Davos Mervault issue du commun et anobli par Stannis dont il est dévoué mais qui garde son honneur propre et se méfie des conseiller de son roi : Margaery la belle femme de Renly et soeur du preux chevalier Loras : la surprenante chevalière Brienne de Torth qui défie les conventions sociales par son poste et a la noblesse en l'âme : Edmure Tully frère de Catelyn qui ne trouve pas sa place : Balon Greyjoy le souverain des îles rancunier et salé comme la mer accompagné de sa tonitruante et malicieuse héritière l'impétueuse Yara soeur de Theon : les sauvageonne Vère la douce martyrisée de l'odieux paternel Craster mais assoiffée de liberté et la guerrière Ygritte... qu'ils interviennent directement ou non dans la guerre, tous sont témoins des événements qu'ils sont parfois instigateurs et nous préludent bien des choses. A leurs cotés on retrouve ceux qu'on a laissé dans le premier tome : Jon Snow découvre l'au-delà du mur et apprend davantage en maturité, Sansa prisonnière des Lannister doit assurer ses gardes, et résister à sa façon aux menaces qui l'accablent, faisant preuve d'une héroique résilience : Arya est jetée sur les routes, espérant retrouver sa maison et mettant en pratique ses leçons d'escrime, découvrant le monde des campagnes et des villages qui font les frais de la scission des Sept couronnes : Bran se retrouve malgré lui seigneur de Winterfell qu'il doit protéger malgré sa condition d'handicapé et les rêves troublants de lui volant avec un corbeau et doit affronter, avec sa fragilité tout comme sa sagesse, aux déconvenues qui l'attendent : Catelyn fraîchement veuve endolorie doit conseiller avec son coeur de mère meurtrie son fils qui se voit grand alors qu'il n'a pas encore dix-huit ans faire preuve de pragmatisme et se confronter malgré elles aux alliés potentiels de son fils qui sont loin d'être honorables et à Essos, les premières épreuves de Daenerys devant s'occuper et de son peuple et de ses dragons qui malgré leurs extraordinaires pouvoirs, sont encore chétifs et en proie des convoitises, qui la fortifient dans son ambition de reconquête. J'ai adoré retrouver Tyrion le nain qui devient la main droite de son insupportable neveu, braver les mesquineries de la cour dont sa soeur Cersei en première et jouer son tour de carte dans une ville lugubre ou le moindre étincelle peut flamber, en conservant son humour acide et son esprit affuté comme l'épée mais surtout j'ai suivie avec halètement et curiosité le parcours de Theon, qui se retrouve à choisir deux camps, lui ce fils de Fer-né ayant grandie chez les Stark, et dont les décisions qui au départ le favorisent vont malheureusement se retourner contre lui.
Parmi tous cette galerie, on a certaines figures qu'on adore détester tellement ils sont atroces en méchanceté et brisent des vies anonymes ou non dans l'indifférence ou le sadisme : Joffrey Baratheon a son trône supplémentaire dans ce domaine, celui de la vilenie, un épouvantable sadique qui méprise tout le monde au comportement tyrannique, mais aussi sa mère Cersei la cruelle peste prête à sacrifier n'importe qui pour ses propres intêrets : on est en effroi aussi devant les exactions de Gregor Clegane le bras-droit des Lannister la brute épaisse qui écrase tout sur son passage d'une violence affreuse mais déjà on entends parler d'autres personnages peu recommandables : déjà autour de Robb Stark on mentionne le comportement démoniaque d'un bâtard d'une famille noble, un certain Ramsay Snow... et qui va faire bien faire savoir sa réputation infâme lorsqu'il se révèle.
Le monde de GRR Martin s'ouvre davantage vers nous : on voyage davantage grâce aux marches multiples de nos héros. Théon nous fait découvrir les îles de fers, ces vikings rugueux qui privilégient leurs indépendances et rejettent toute autorité supérieure, prêts à envahir à le Nord pour signaler leur pouvoir, Arya nous fait traverser l'arrière-pays dans moult routes où on rencontre plus de gens du commun et d'ordinaires individus, les pérégrinations de Catelyn et Robb nous transportent dans le Conflans territoire fluvial et fief des Tully, la famille d'origine de Catelyn, avec ses lacs, le territoire sauvage nous est entrevu par Jon Snow et le désert ainsi que le cité prodigieuse de Qarth nous est emmené par l'errante Daenerys. D'autres lieux nous sont révélés : le sombre château de Stannis, Peyredragon, jadis lieu de résidence des Targaryens, la campagne fleurie du Bief ou encore le sordide fort réputé hanté Harrenhall brûlé par les dragons d'antan. Un panorama divers et varié qui nous enchante par leur richesse et le sentiment de grandeur. Même certains endroits connus dévoilent d'autres secrets, notamment Port-Real et ses rues crasseuses théâtre capital des manigances royales.
Cependant la guerre est là et ses effets se répercutent sur l'ensemble du royaume. Et ce n'est pas très joli. On avait déjà vu dans le précédent tome la noirceur de la société féodale de Westeros, entre aristocratie débauchée et belliqueuse, chevaliers brutaux, mariages arrangés se payant par le sang et mépris du faible, mais tout cela était tempéré par une accalmie certes de facade mais qui était là. le couvercle saute avec les bélligèrances et l'horreur se déchaîne. Les méfaits de la guerre s'affichent partout : à travers notamment le périple d'Arya qui se voit contrarié et séjourne malgré elle à Harrenhall, c'est les villages pillés et brûlés, les paysans torturés et tués, les femmes abusées. Port-Real fait face à un afflux de refugiés et la faim gronde dans les quartiers au point d'éclater en des émeutes horribles (un des pires moments du roman pour moi), Winterfell affronte les pénuries... les soldats se combattent parfois pour rien et les maladies et blessures foudroyantes sont légions. On voit surgir aussi la révolte envers ces exactions, avec la Fraternité sans Bannière des hors-la-loi de riche ou de basse condition qui tels les Robins des Bois détroussent (et pendent) les riches et défendent le peuple, amenant une justice certes arbitraire mais réparatrice dans un monde qui en est dénué. Quand ce n'est pas la guerre, c'est les sournois complots qui se trament dans les couloirs de palais, les courtisans de Port-Real étant des serpents prêt à mordre et ne sont d'aucune amitié qu'ils changent comme de chemise contre quelconque faveurs. L'horreur de la guerre et de l'homme y est illustré avec fracas mais se déploie aussi la solidarité, l'espoir et la bonté qui se préserve avec Brienne la chevalière respectueuse de ses serments, Bran et Daenerys tous deux soucieux de leurs peuples, Arya qui partage les traumas des petits gens et bien sûr la Fraternité qui émerge miraculeusement.
L'autre tournant de ce tome est l'arrivée du surnaturel qui apporte encore plus de désordre dans ce tourbillon de folie. Les dragons se sont reveillés : ils ne sont encore que des enfançons mais crachent déjà du feu et volent, on devine déjà leurs puissances dans leurs évolutions futures. Trois comme l'emblème des Targaryens, le dragon à trois têtes, ils symbolisent le retour de la famille et de la magie, qui apparait aussi par les truchements de la sinistre Melisandre, la rouge prêtresse de Rh'illor le dieu du feu qui propage sa foi. Est mentionné pour parler de spiritualité le Dieu Noyé, la divinité des Fer-nés qui touche au Lovecraft et ses croyants dont le motto " Ce qui est mort ne saurait mourir" ressemble dangereusement à la fameuse citation du Necromicon " N'est pas mort qui dort...". Et n'oublions pas ces fameux Autres qui rodent toujours dans l'ombre... La déraison se manifeste partout avec la guerre décidément.
Tout cela porté par la plume entraînante de GRR Martin qui nous emporte avec énergie et d'un sens de romancier prenant. S'adaptant au langage de ses interlocuteurs, le style est fluide et nous fait vivre ce monde.
Je pourrais critiquer cependant certaines lenteurs du récit mais ce serait pinailler. Ce tome-là est une véritable réussite, ou on entre dans le feu de l'action. La randonnée est périlleuse dans les sept royaumes en guerre mais vaut toujours le coup de s'y plonger. On frémit et on espère pour nos personnages, on souhaite qu'ils s'en sortent. Si le premier tome pouvait paraître pour certains confus, celui-ci est extrêmement engageant et nous jette, certes sans délicatesse, dans les recoins ténébreux de l'âme humaine mais nous fait entrevoir aussi quelques lumières. Avec ce second tome, on est définitivement paré à suivre la destinée de Westeros et d'Essos et d'y vivre les changements cruciaux. Et une fois qu'on a fini le bouquin, on ne peut que vouloir lire la suite, tant on est grisée de questions ! Ce second tome est le tournant de la saga et mérite d'être lu !
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Citations et extraits (181) Voir plus Ajouter une citation
"(Cersei: )
-Ça, je l'ignore! Cet imbécile d'Eddard Stark m'en accusait aussi. Il insinuait que lord Arryn soupçonnait ou..., bref, se figurait...
(Tyrion: )
-...que tu baisais avec notre cher Jaime?"
Elle le gifla.
"Me croyais-tu aussi aveugle que Père?" Il se frotta la joue. "Peu m'importe avec qui tu couches..., encore qu'il y ait quelque injustice à ouvrir tes cuisses pour l'un de tes frères, et pas pour l'autre."
Elle le gifla.
"Sois gentille, Cersei, je blague, voilà tout. Parce que, pour parler franc, je préfère une bonne pute. Je n'ai jamais compris ce que Jaime te trouvait, son propre reflet mis à part."
Elle le gifla.
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La colère durcissait les traits de Cersei. "Que ne puis-je personne lui trancher l'échine !" Elle commençait à bafouiller.
"Quand nous étions petits, Jaime et moi nous ressemblions si fort que même notre seigneur père n'arrivait pas à nous distinguer. Il nous arrivait d'échanger nos vêtements pour rire et de passer l'un pour l'autre toute une journée. Eh bien, malgré cela, quand on donna à Jaime sa première épée, il n'y eut pas d'épée pour moi. "Et j'ai quoi, moi ?" je me rappelle que j'ai demandé. Nous étions tellement pareils , je n'arrivais pas à comprendre pourquoi on nous traitait si différemment. Jaime apprenait à se battre à l'épée, la lance et la masse, et moi, on m'enseignait à sourire, à chanter et à plaire. Il était l'héritier de Castral Roc, alors que mon destin à moi serait d'être vendue à quelque étranger comme un cheval, chevauchée chaque fois que mon nouveau propriétaire en aurait la fantaisie, battue chaque fois qu'il en aurait la fantaisie, mise au rancard en faveur, le moment venu, d'une pouliche plus piaffante. À Jaime étaient échus pour lot la gloire et le pouvoir, à moi les chaleurs et le poulinage.
- Mais vous étiez reine de chacune des Sept Couronnes, objecta Sansa.
- Quand les épées entrent dans la danse, une reine n'est jamais qu'une femme, en définitive."
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Dans une pièce sont assis trois grands personnages, un roi, un prêtre et un type archicousu d'or. Entre eux se dresse un reître, un petit homme du commun et d'intelligence ordinaire. Chacun des trois autres lui enjoint de tuer ses compères. « Obéis-moi, dit le roi, je suis légalement ton chef. » « Obéis-moi, dit le prêtre, je te l'ordonne au nom des dieux. » « Obéis-moi, dit le riche, et tout cet or t'appartiendra. » Qui survit, qui meurt ? Tout dépend du reître.
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- Les véritables chevaliers protègent les faibles!
- Il renifla. "Il n'y a pas de véritables chevaliers, pas plus qu'il n'y a de dieux. Si tu n'es pas capable de te protéger toi-même, crève et cesse d'encombrer le passage à ceux qui le sont. L'acier qui coupe et les bras costauds gouvernent ce monde : hors de cela, tu te goberges d'illusions."
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Tant qu'existait la magie, tout pouvait arriver ; les spectres pouvaient circuler, les arbres pouvaient parler, et les garçons brisés pouvaient devenir, une fois adulte, chevaliers. « Mais la magie n'existe pas, dit-il tout haut dans les ténèbres, du fond de son lit. La magie n'existe pas, et les contes ne sont que des contes ». Et jamais lui ne remarcherait ni ne volerait ni ne serait chevalier.
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George RR Martin à la librairie Grangier le 3 juillet 2014
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