Neuvième aventure de Lefranc, La Crypte se dévoile déjà dès sa couverture. On y voit Lefranc et une femme, lampe de poche à la main, éclairant une fresque moyenâgeuse. Tout autour, des sculptures qu'on devine religieuses et des chauves souris, baignées par la pénombre. Pas de doute, c'est une crypte !
Mais ne nous y trompons pas, l'essentiel de l'album se déroule à la surface.
Jacques Martin se sert ainsi de la fictive San Larco pour poser ses décors, ses ambiances, son contexte sous un voile monégasque.
Le scénario est vraiment intéressant, l'enquête rebondi souvent, et les personnages secondaires sont nombreux, à commencer par l'inspecteur Renard qui fait son retour. On peut résumer l'histoire à une lutte entre la préservation du patrimoine, plus particulièrement architectural et historique, face aux gros bonnets de l'immobilier et du BTP. Et, évidemment, la corruption chère au sud de l'Europe, n'est jamais très loin. Ce diable d'Axel Borg non plus, mais il revêt, une fois n'est pas coutume, un rôle déroutant. Axel Borg pourrait-il trouver plus méchant que lui ? C'est bien possible, à San Larco !
Le dessin est superbe. On se croirait dans l'arrière pays niçois ou sur un port de plaisance méditerranéen, sur les côtes italienne ou dans les soirées mondaines de Saint Tropez. Très immersif tout ça.
Alors évidemment, il faut parler des incohérences manifestes comme la sortie de la grotte après un éboulement, le comportement de Borg ou le devenir de l'inspecteur Renard. Mais globalement, c'est un album très plaisant, dans la continuité qualitative du précédent.