Citations sur Une enquête de Loveday & Ryder, tome 2 : Un pique-nique.. (28)
Les gens se comportent parfois très différemment quand ils sont en groupe.
Si la guerre lui avait appris quelque chose, c'était bien de ne jamais se porter volontaire ! Se retrouver mêlé à une histoire sordide quand on n'y était pas obligé était contraire à l'esprit britannique.
Et un homme se devait, leur avait-il dit avec hauteur, d'apprendre à tenir l'alcool et à se comporter comme s'il était parfaitement sobre. Pour maîtriser cet art, il fallait s'entraîner.
Il fallait du courage pour s'engager dans la police, et surtout à une petite jeune femme. (...)
Quand elle faisait sa ronde en uniforme, il la savait en sécurité. Les gens admiraient et respectaient la police, et il avait l'impression que son uniforme la protégeait.
Coroner depuis deux ans, Clement avait appris à lire les jurys aussi clairement que ses livres de médecine autrefois. Quelle que soit l’affaire, il s’était aperçu que tous les jurys présentaient certains points communs.
Par exemple, la majorité des jurés avaient conscience de la responsabilité qui leur incombait, et cela les inquiétait. C’était particulièrement visible dans les cas de suicide, où aucun d’eux ne voulant ajouter à la détresse de la famille endeuillée en s’appesantissant sur les raisons du passage à l’acte de leur proche, ils préféraient inclure dans leur verdict la formule « alors qu’il n’était pas en pleine possession de ses moyens »
Si elle avait souvent rêvé d'aller à l'université, elle avait toujours su que c'était impossible. Pour commencer, les filles de la classe ouvrière comme elle ne pouvaient pas s'offrir ce luxe ; elles devaient commencer à travailler juste après le lycée. Ses parents n'auraient jamais pu lui payer des études - encore moins à Oxford !
Ces étudiants respiraient l'insouciance. Ils étaient bien décidés à profiter de leur jeunesse, du soleil et des délices d'une fête improvisée. Pour eux, la mort n'était qu'un concept lointain duquel ils n'auraient pas à se soucier avant plusieurs dizaines d'années.
Pauvre Trudy , murmura-t-il. Cette affaire a été difficile pour vous, n'est-ce pas ? Vous réalisez que vos supérieurs ont des pieds d'argile, que la justice et la vérité sont des concepts fluctuants et que la frontière entre le bien et le mal est plus tenue que vous le croyiez. Est-ce que cela vous donne envie de changer de métier ?
D’après moi, ce sont des morts qu’on peut dire le plus de mal, puisque ça ne leur fait plus ni chaud ni froid ! Ne croyez-vous pas que le monde se porterait mieux si nous évitions de dire du mal des vivants ?
Le coroner la regarda tristement. Elle avait l’air à bout. Il aurait voulu lui taper dans le dos et lui dire que tout irait bien. Mais c’était impossible. Il ne pouvait pas la protéger de la dure réalité du métier de policier. La vérité, c’était que si elle faisait bien son travail, des gens iraient en prison à cause d’elle. Ils seraient peut-être même exécutés.
- Pauvre Trudy, murmura-t-il. Cette affaire a été difficile pour vous, n’est-ce pas ? Vous réalisez que vos supérieurs ont des pieds d’argile, que la justice et la vérité sont des concepts fluctuants et que la frontière entre le bien et le mal est plus ténue que vous le croyiez. Est-ce que cela vous donne envie de changer de métier ? Demanda-t-il doucement.
Même si elle était épuisée et abattue, elle releva immédiatement le menton.
- Non, pas du tout.
Page 276