Citations sur À la lumière du petit matin (84)
-Qu’est-ce qui vous empêche de dormir?
- Des fantômes qui m’empêchent de vivre...
-Qui sont-ils, ces fantômes ?
-Pas maintenant, s’il vous plait...
-D’accord ...mais dites-moi seulement si je peux vous aider à les chasser.
Sans se retourner, il souffla:
- Vous avez déjà commencé.
Il était si étrange de se faire surprendre par la vie, de se soumettre au hasard des rencontres.
J’étais repue d’amour, de plaisir, de tendresse. Ça cognait fort dans mon corps, dans mon cœur, dans ma tête, il était temps.
- J'ai peur Hortense, peur de ce qui nous tombe dessus.
- Moi aussi, mais je crois que j'ai encore plus peur de passer à côté
Le reste du temps, je donnais le change pour sauver les apparences, pour ne pas nourrir l'inquiétude de ( ), qui m'avaient portée à bout de bras, pour ne pas disparaître noyée par le chagrin.
Ils ignoraient a quel point j'étais perdue, à quel point je ne savais plus ce que je voulais faire de ma vie.
La disparition de ( ) avait fait voler en éclats tous mes repères.
Dans son regard, j'avais le sentiment d'exister, j'étais aimée. Pourtant, je n'aurais jamais imaginé devenir celle qui réclame, qui attend, qui se tape la tête contre les murs quand son amant la laisse pour rejoindre sa famille, celle qui se dégoûte parfois. Lui était devenu un spécialiste de la dissimulation, de la double-vie, un organisateur-né. Nous avions notre routine, comme un couple.
Tous deux partageaient le don de faire du bien aux autres, par un geste, une petite attention, aussi discrète soit-elle, ils redonnaient de la joie au cœur le plus meurtri.
On était simplement bien, là, tous les deux. La vie normale de deux amoureux qui partagent un petit déjeuner le dimanche matin, après une soirée entre amis et une nuit d’amour. Nous avions apprivoisé le quotidien avant de vivre pleinement la naissance de nos sentiments. Un peu comme si nous faisions tout à l’envers. (Page 320)
- Je n'ai rien fait, rien construit, je ne fais que t'attendre depuis trois ans.
-Pardon...
- Je n'ai pas de famille, je n'ai pas d'enfant, je n'en aurai jamais.
- Mais...
- Je vais avoir quarante ans cet été, j'ai raté ma chance... Tu le sais aussi bien que moi. Je suis fatiguée.
- Mais nous?
- Nous...
(p.229)
- Tu sembles ailleurs depuis un moment... Pour tout dire, je ne te reconnais plus... Quand je passe à l'école, je t'observe, on dirait un fantôme qui erre dans les couloirs, un peu perdue. Tu es détaché de tout... Comme si tu ne savais plus où aller... (p.94)