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EAN : 9782213619309
247 pages
Fayard (01/01/2004)
4/5   2 notes
Résumé :
« A ses débuts, le jeune baba du Livradois-Forez ne travaillait pas vraiment, du moins pas au sens où ce mot s'emploie d'ordinaire. Il était encore moins prédisposé au commerce. Il était là, simplement. Il menait une vie minimale, presque animale. Il écoutait le chant de la chouette. Il cueillait des myrtilles. Il explorait les coursières. Il vivait d'expédients et d'alcools forts. Il habitait l'Auvergne en poète. Seul, en couple, ou en communauté. Avec ses rituels ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Commandé en février 2013 à la Librairie du Parc (*Actes Sud)- Paris 19e / Relu mars 2024

Un moment de relecture hilarante avec notre auteur - ex baba-cool qui nous fait le récit de ses années d'expérimentations diverses de vie communautaire, différente, loin de la société marchande dans les années 70...ses périples entre la Bretagne et l'Auvergne profondes !...

Entre les petits boulots manuels: retaper les maisons-fermes délabrées et abandonnées qu'ils dénichaient et enfin, durant un moment plus long il se trouva une activité "plus sérieuse ": " sabotier" et pas n'importe quel sabotier ! Un artisan fabriquant des " sabots suédois "( **mélange de bois et de cuir)..
.Car notre" hippie" veut bien tout essayer...toutefois " la glandouille intégrale " ne l'attire pas du tout !

Il prend plaisir à aller vendre ses créations sur les marchés, les foires, et on le voit très heureux, prenant plaisir à son rôle de marchand "bonimenteur ambulant " ! Un rôle jubilatoire d' Observateur" de la " Comédie humaine"; des passages hilarants où il détaille les pieds des quidams....de ses possibles clients...des observations qui vont au-delà " des pieds" à chausser !!

Le récit est fort drôle, car en sus d'une sorte de témoignage quasi " sociologique", l'auteur, malgré une certaine tendresse pour cette période de sa jeunesse, a l'humour et l'autodérision nécessaires pour nous raconter joyeusement cette phase sociétale où une génération entière remettait tout en cause, voulait vivre autrement et surtout à l'écart de cette société de consommation et de ses valeurs capitalistes !

"En ce temps-là, une période reculée qui correspond aux années mille neuf cent soixante-dix après Jésus-Christ, un étrange séisme s'était produit.
Beaucoup d'hominiens se demandaient comment vivre, où vivre, et avec qui.
Une lignée nouvelle est apparue, " Homo Baba", des hominidés évolués mais traîne-savates.Cette souche primitive se subdivisa ensuite en branches complexes et variées. Parmi elles, à rebours de la tendance générale de l'humanité civilisée, " Homo Baba nostalgicus ruralis".
Démangée par le prurit du bonheur, cette peuplade éprouva une répulsion à l'égard des villes et une attirance pour les trous perdus.Elle désirait habiter le monde de façon autonome.Elle chercha des lieux éloignés, à l'écart de l'économie en marche."

Les nécessaires rangements de printemps ont du bon...en retrouvant cet oublié, je relis sur la première page les raisons de mon acquisition.Ayant été totalement enthousiasmée par la lecture d'un autre texte de cet écrivain, dans un autre genre :" L'autre vie d' Orwell "...où Jean- Pierre Martin nous racontait acec grand talent la vie d'Orwell lorsqu'il rédigeait " 1984".Orwell s'était éloigné de la ville et de la société ; vivait dans la nature, isolé , souhaitant se suffire à lui-même !

Ainsi , dans mon élan, j'ai regardé de plus près le parcours des plus " atypiques" de Jean- Pierre Martin, et me suis rendue compte que j'avais déjà lu un récit de lui, longtemps auparavant :" le Laminoir ", où il nous racontait son expérience en usine !

Ces " Sabots suédois " m'ont fait rire...grâce au style et au ton aussi jubilatoire, ironique que lucide...sur ces années de recherche et de quête d'un autre mode de vie...J'achève ce billet par une citation très " parlante" :

"Outre la diversité de nos origines géographiques, la multiplicité de nos tempéraments divisait notre tribu improvisée en mille sous- catégories : les sages et les fous, les mégalos et les pères peinards,les peur,-de- tout et les peur-de- rien, les sauvages incurables qui soignaient homéopathiquement leur sauvagerie, les phobiques,les expérimentateurs, les allumés, les bourlingueurs, les cigales, les fourmis, les dandys, les paumés...
L'habitat reflétait parfois ces écarts où se dosaient le désir de solitude et la fibre communautaire."
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
En même temps que cette imposture (***tenues hippies diverses)- le sabot suédois-, c'est moi que je vendais, moi, sabotier d'opérette, moi, sorte de saddhu occidental, rêveur mercantile excroissance du soixante-huitard déplacé
à la campagne ( situation plus enviable que celle des communards déportés), curieuse fabrication de ces années 70, à la fois singulière et conformiste, si conformiste que je rentre dans cette catégorie qui a pignon sur rue : l'artisan baba.

( p.158)
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En ce temps-là, une période reculée qui correspond aux années mille neuf cent soixante-dix après Jésus-Christ, un étrange séisme s'était produit.
Beaucoup d'hominiens se demandaient comment vivre, où vivre, et avec qui.
Une lignée nouvelle est apparue, " Homo Baba", des hominidés évolués mais traîne-savates.Cette souche primitive se subdivisa ensuite en branches complexes et variées. Parmi elles, à rebours de la tendance générale de l'humanité civilisée, " Homo Baba nostalgicus ruralis".
Démangée par le prurit du bonheur, cette peuplade éprouva une répulsion à l'égard des villes et une attirance pour les trous perdus.Elle désirait habiter le monde de façon autonome.Elle chercha des lieux éloignés, à l'écart de l'économie en marche.
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Outre la diversité de nos origines géographiques, la multiplicité de nos tempéraments divisait notre tribu improvisée en mille sous- catégories : les sages et les fous, les mégalos et les pères peinards,les peur,-de- tout et les peur-de- rien, les sauvages incurables qui soignaient homéopathiquement leur sauvagerie, les phobiques,les expérimentateurs, les allumés, les bourlingueurs, les cigales, les fourmis, les dandys, les paumés...
L'habitat reflétait parfois ces écarts où se dosaient le désir de solitude et la fibre communautaire.
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Or une fois Paris retrouvé, il me sembla qu'il me fallait rechercher l'exact contraire du bitume.Qu'est-ce que l'antipode d'une capitale ? C'est un lieu- dit.À tort ou à raison, Paris donne la sensation du centre.Le lieu-dit procure la sensation de l'absence de centre. Paris est un quelque part connu du monde entier; le lieu-dit, un nulle part ignoré de tous.
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La robinsonnade était à l'ordre du jour.
(...)En 1976, les lavandières firent irruption sur le front de la publicité grâce à la mère Denis.Émilie Carles vendit à des centaines de milliers d'exemplaires sa soupe aux herbes sauvages.(...)
On se mit à refaire l'histoire en sabots, c'est-à-dire l'histoire de la France d'en bas, populaire et paysanne.
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