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EAN : 9782800146898
80 pages
Dupuis (05/03/2010)
3.79/5   50 notes
Résumé :
Bien loin du rêve américain, Wander Antunes et Jaime Martin nous entraînent sur les routes poussiéreuses du sud des États-Unis, à la suite de milliers d’homeless chassés de chez eux par la crise de 1929. L’un d’entre eux, Tom, fuit l’ombre d’un passé que l’on devine douloureux. Misanthrope muré dans le silence et la solitude, il va pourtant accepter de partir à la recherche d’un enfant disparu. Le visage de l’Amérique qu’il va rencontrer, au gré de ses pérégrination... >Voir plus
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La crise économique de 1929 a jeté des gens sur les routes, sans oublier le Dust Bowl. Les banques ont tout pris aux fermiers, aux pauvres gens et ensuite, elles ont fait faillite (les hauts placés sont sans doute foutu le camp avec le fric des autres).

Tom fait partie de ces hobboes qui voyagent en train, dans cette Amérique exsangue, dans ce Sud ségrégationniste, raciste, méchant, violent, meurtrier, où les gens n'ont que les mots « nègres » et « lynchage » à la bouche.

Le road-trip de Tom n'est pas de tout repos. Lorsqu'un pays est en crise, la solidarité fout souvent le camp la première et on a l'impression que le cerveau reptilien est seul aux commandes, tant les gens deviennent agressifs, violents, avec des tendance meurtrière. C'est le replis sur soi. L'ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine et la haine à la violence.

J'ai apprécié les dessins dans des tons lavés, jaunâtre, ces visages pas toujours détaillé. Bizarrement, ça a passé comme une lettre à la poste. Idem avec le scénario, qui est simple, mais très fort, très profond.

Si le récit semble saccadé, il se lit pourtant très facilement et trouve son rythme assez vite, nous emportant dans cette Amérique de 1929 où l'on voyage en schmet dans les wagons de trains de marchandises.

Tom est un personnage tourmenté, mais attachant, on apprendra plus tard ce qui le tourmente ainsi. Au moins, lui, ne perd pas son humanité, alors qu'il était si facile de la paumer sur les chemins poussiéreux et semés d'embûches (et des types armés), de devenir égoïste et de bouffer les autres pour ne pas être bouffé aussi.

Une bédé forte, âpre, qui ne fait pas dans le sentimentalisme, même si elle laisse la porte entrouverte pour apporter un peu de lumière dans ce monde sombre, rempli de brutes armées de gourdins, de flingues et qui n'hésite pas à tirer sur tout ce qui n'appartient pas à leur ville, village… Les flics n'étant pas mieux.

Ce petit côté manichéen ne m'a pas empêché de savourer cette bédé, car tout le monde n'était pas mauvais dans l'affaire et la solidarité, même en voie de disparition, se débattait encore pour exister.

Une bédé à découvrir, assurément !

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Un homme, jeté à la rue par la crise de 1929 aux USA, rencontre fugitivement dans le train un enfant lui aussi vagabond.
Plusieurs jours plus tard, à la demande de son père, il se lance à sa poursuite. Et pour cela il devra se frotter à l'Amérique des années 30...
Cet excellent album, au graphisme sobre, est sombre.
Il fait le récit tragique de personnages précipités à terre par le racisme, l'intolérance et la pauvreté dans une société dure et sans pitié pour ses propres enfants.
C'est aussi un superbe hommage au grand écrivain humaniste qu'était Jack London.
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Wander Antunes parvient rapidement à mettre en place les bases de son scénario : un contexte social agressif, des paysages arides et une ambiance austère servent de décor. En premier plan, un homme frustre, désillusionné et affichant un certain dégoût de la vie tente de survivre… un état d'esprit que le lecteur ressent pleinement. Malgré tout, j'ai trouvé ce récit saccadé, comme s'il cherchait son rythme ; une impression qui me quittera dans le dernier quart de l'album. On passe d'un événement à l'autre sans disposer de réelles transitions. Certains passages n'apportent aucune valeur ajoutée à l'album ; ils se contentent d'enfoncer le personnage dans une sorte de misérabilisme et de repli sur soi tout en accentuant l'aspect agressif de l'environnement dans lequel il évolue. Par exemple, je cherche encore quelle est l'utilité de la conversation que l'on suit durant sa garde-à-vue. Ce passage brouille les pistes avec un personnage secondaire qui s'évapore au bout de quelques planches. Ces détours narratifs m'ont parfois perdue… j'ai un gros grief à l'égard du rythme saccadé de l'histoire. La conséquence directe : je n'ai ressenti aucune empathie pour le personnage principal jusqu'à ce que je le vois épuisé, affamé et sujet à des hallucinations. Pour moi, les 56 premières pages de l'ouvrage ne sont qu'une longue (et pénible) introduction à la métamorphose tant attendue de cet homme.

Le traitement graphique en revanche dispose d'une réelle consistance. Il sert de liant à ce drame humain qui se déroule sous nos yeux mais son aspect défraichit (délavé) n'aide pas le lecteur à s'investir aux côtés du héros. Les couleurs sont fades : beaucoup de jaunes (poussiéreux), de gris (moroses) et de bleus (très froids) complètent les illustrations. Quelques touches éparses de couleurs vives s'immiscent dans certains passages et tonifient l'univers. Leur présence incongrue matérialise le rêve et l'espoir de changement… mais elles sont trop rares !

Un road-movie atypique où se mêlent solitude, racisme et rencontres fortuites. Mon accroche tardive avec cette histoire et son personnage me restera en mémoire. Blogueurs, je vous ai peut-être trop lus sur cet album… je m'en étais fait une autre idée et je m'attendais à quelque chose de fort et de poignant. Mais j'ai trouvé l'ensemble assez fade, à l'image des couleurs de l'album. C'est seulement dans les 20 dernières pages que j'ai trouvé le personnage humain et intéressant… ce qui est largement insuffisant pour moi ! Je sors déçue et insatisfaite de cette lecture qui ne me marquera pas…
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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J'avais déjà beaucoup aimé la précédente oeuvre de Jaime Martin à savoir Ce que le vent apporte. Après la Russie tsariste, il nous décrit l'Amérique durant la grande dépression ou l'anti-rêve américain. Il y a des scènes si dures qu'on a du mal à croire qu'elles ont pu effectivement se produire mais le genre humain étant ce qu'il est, tout est malheureusement permis.

J'apprécie également beaucoup le trait de ce dessinateur espagnol. le regard de chaque personnage est assez évocateur. L'émotion n'a pas de mal à passer. Il n'y a pas non plus de fioritures inutiles. Les couleurs sont également bien choisies pur évoquer ce monde rempli d'injustice, de misère et d'immoralité.

Il est dommage que les oeuvres de cet artiste soient si rares sur le marché français. Cela viendra peut-être avec le temps. On ne restera pas indifférent face à ce road-movie traitant de la misère humaine. Il y a également l'espérance d'une vie meilleure. C'est ce que j'aime !
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Comme de nombreuses familles américaines, celle de Tom a volé en éclats après la crise de 1929. Il a perdu sa maison, sa femme s'est suicidée et il se voit contraint d'errer à travers ce pays qui a ruiné ses rêves, à la recherche d'un travail. Sur les routes qu'il arpente ou dans les trains qu'il prend clandestinement, il croise des gens qui, comme lui, sont dans la misère, il croise la police qui n'hésite pas à les chasser à coups de fusils, il croise des Noirs qui sont traités comme des moins que rien et il croise des enfants qui mendient pour survivre. Un jour, il tombe sur Buck, un gosse qui admire Jack London et qui rêve de devenir marin. Tom hésite, il a envie de suivre ce garçon, de l'accompagner... Finalement ses pas le guident en ville où il fait la connaissance d'un homme très malade qui va donner un nouveau but à sa vie.
"Toute la poussière du chemin" nous plonge dans cette Amérique de l'après-crise où règnent le chacun pour soi, la misère, la violence, un incroyable racisme, le mensonge et la mort. "Tout le pays est à genoux". Au milieu de ce chaos, on découvre Tom, qui derrière ses apparences cache un grand coeur et n'hèsite pas à aider son prochain même si les conséquences sont lourdes. On apprend au fil des pages que Tom est hanté par le souvenir de sa femme Martha et qu'il se sent coupable. Il se jette à corps perdu dans la quête que lui confie l'homme malade qu'il rencontre en ville : retrouver son fils. L'affaire n'est pas simple mais Tom n'abandonne pas et son chemin malgré toute la poussière, le conduit quand même vers un petit rayon de soleil. C'est ce que l'on retient en refermant cette bande-dessinée, de l'espoir et de la vie, malgré tout, même dans les périodes les plus noires.
L'histoire en est presque secondaire tant la critique des hommes est acerbe. Les dessins, simples mais efficaces renforcent, à coups de visages angulaires cette critique. Les couleurs sont claires, il n'y a pas beaucoup de textes et le tout ne donne pas un ensemble aussi lourd que l'histoire. C'est ce qui aide, il me semble, à retenir la touche d'espoir finale.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Écoutez, je ne sais ce dont cette crise vous a délesté. Votre argent peut-être… votre amour-propre… Mais je suis sûr d’une chose : elle ne vous a pas ôté un gramme d’humanité !
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Le pays est toujours ruiné. Même les banques qui avaient pris les terres des fermiers ont fermé les unes après les autres.
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Comme tant d’autres, je ne suis qu’un fantôme errant sans but sur ces chemins tristes et poussiéreux
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Vous savez, maintenant que j’en ai marre de me battre et qu’j’ai perdu tout ce qui m’restait d’orgueil, j’vais aller en ville mendier une assiette de soupe ou un morceau d’pain
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Les pierres font partie du chemin.
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