Que ça fait du bien de retrouver mes
Sherlock Holmes & John Watson en version Dr Clement Ryder & Trudy Loveday.
Attention, Holmes reste en tête du classement des meilleurs détectives et dira même, ironiquement, que Ryder n'a pas observé !
Quant à Poirot, il lui rétorquerait que s'il avait utilisé ses petites cellules grises, il aurait trouvé la solution de ce meurtre crapuleux…
Balancer un gamin de 11 ans dans un puits après lui avoir brisé la nuque, c'est crapuleux. Mais, est-ce bien un crime ou tout simplement un accident dû à de la négligence ??
Une fois de plus,
Faith Martin va disséquer la société oxfordienne de 1961, celle où les femmes avaient juste le droit de se taire, de faire des gosses, de cuisiner et de s'occuper de leurs maris (dans l'ordre que vous voulez).
Ce cosy-mystery n'est pas fait pour les lecteurs qui souhaitent du trépidant, car il ne se passe pas grand-chose durant cette enquête, si ce n'est des secrets de famille qui ne sentent pas bon en 1961… C'était il y a 60 ans et pourtant, quels progrès avons-nous fait depuis ?! Beaucoup et peu, en même temps.
Une fois de plus, j'ai pris plaisir à suivre ce duo d'enquêteurs atypiques dont on sent l'amitié naissante, le respect l'un pour l'autre, malgré les petits secrets que l'un cache à l'autre, et vice-versa. Il est difficile pour un homme d'âge mûr d'avouer sa maladie et il est difficile pour une jeune fille de parler de sa dispute avec ses parents.
Entrant par la grande porte dans une famille anglaise traditionnelle, nos deux amis auront bien du mal à ne pas se faire refouler par le dragon qui garde la porte et aurait préféré qu'ils passent par la porte de service, comme du temps de la reine Victoria. Dragon qui veille sur la famille et sur ses petits secrets.
L'enquête policière n'est pas trépidante, mais je ne me suis pas ennuyée à la suivre, dévorant ce 4ème épisode avec le même appétit que d'habitude tant j'apprécie découvrir la vie des années 60 en Angleterre (même si nous étions sans droit, nous les femmes), qu'elle soit du côté des prolétaires que des nantis.
Pour une fois, Loveday & Ryder n'ont pas été plus perspicaces que moi et ça me soulage, parce que moi non plus je n'avais rien vu venir !
Sans révolutionner le monde du polar, sans révolutionner les romans sociétaux, sans approfondir un sujet de société important (dont j'aurais aimé en apprendre plus), ce polar reste dans la lignée des premiers : un duo qui marche, qui évolue, des enquêtes lentes sans être ennuyantes, une immersion dans la société d'Oxford, des petits mystères ajoutés au récit.
Le genre de policier à lire sans prise de tête, l'esprit délivré de toute contrainte, les doigts de pieds en éventail et un mojito à côté de vous (ou tout autre boisson). C'est une lecture détente, sans pour autant qu'elle soit simpliste ou neuneu. Moi, j'adore !
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