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Critique de Mimeko


Chez les Thibault, Oscar le patriarche, catholique pratiquant - voire bigot -, finançant des bonnes oeuvres afin d'assurer son salut -, dirige d'une main de fer ses affaires. La même philosophie s'applique à ses deux fils, l'aîné Antoine, de caractère assez souple est devenu médecin, mais Jacques de neuf ans son cadet, qui n'a pas connu sa mère, morte en le mettant au monde, est plus ombrageux et sensible. le patriarche veut le contraindre et forger son caractère, surtout après la découverte d'une passion amoureuse avec Daniel de Fromantin, un camarade de classe, d'une famille protestante. Après une fugue des deux jeunes gens, décision est prise d'envoyer Jacques dans l'institution que Thibault père a créée. Un etablissement qui s'apparente plus à une maison de correction qu'à une école de la vie. Quelques temps plus tard, les deux frères vivent sous le même toit et vont découvrir chacun les émois amoureux et forger également leur avenir, Jacques trouvant plus difficilement sa voie...

Une fresque familiale autant que sociale, c'est ce que propose les Thibault. Une peinture de moeurs dans laquelle Roger Martin du Gard n'hésite pas à aborder les dessous de la grande bourgeoisie et les méthodes d'éducation particulierement cruelles du père alors qu'il pense bien faire, mais également nombres de problématiques liées à la sexualité. Avec les amours interdites entre Jacques et Daniel - qui déclenchent la décision du patriarche - mais également l'adultère que subit Mme de Fromantin, la libération sexuelle de Daniel qui fréquente les cabarets et les femmes légères lorsqu'il devient peintre, la perversion narcissique dont est victime une des protagonistes, et même l'inceste et la pédophilie. Autant de thèmes que Martin du Gard aborde au travers du destin de ces héros et qui pouvaient être novateurs et peu traités dans les années 1904 - 1914.
Quelques bémols néanmoins, avec pas mal de longueurs, des maladresses avec des retours en arrière un peu confus pour introduire de nouveaux personnages, un ton quelque fois trop emphatique, mais le tout est sauvé par l'épaisseur des personnages. Deux des tomes m'ont plus touchée, le pénitencier et la consultation, deux opus qui se concentrent sur Jacques pour le premier et Antoine pour le second.
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