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Les Thibault tome 1 sur 8

Jean-Claude Lebrun (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070405947
252 pages
Gallimard (15/06/2000)
4.09/5   28 notes
Résumé :

Quelle révolte guide Jacques Thibault et Daniel de Fontanin dans leur fuite du domicile familial ? Que cache le mystérieux cahier gris qu'ils s'échangent ? Tout est en place dès les premières pages : c'est le début d'un drame familial violent, d'un roman d'apprentissage dans lequel les caractères se forgent à force de souffrir. Oppositions de générations, de religions, de psychologies : dans un cadre bourg... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
L'ami Meps ne se contente pas de nous inciter, par son challenge, à (re?)découvrir les auteurs nobélisés, il nous pousse aussi à exprimer nos avis. J'avoue que j'ai parfois bien besoin d'être aiguillonné pour m'y mettre. (Et vous?).
J'hésitais à me lancer dans Les Thibault, saga au long cours comme dirait La Palice (pas le port de la Rochelle*, le général (celui qui est mort devant Pavie, comme dit la chanson) (j'ai bien aimé récemment un documentaire sur les guerres, les échecs et le règne de François 1er, l'avez-vous vu?) (vous ne trouvez pas que ça fait beaucoup de digressions? (et beaucoup de parenthèses, un de mes tics assumés, par ailleurs)). Bref, Les Thibault ça a la réputation d'être long, voire longuet. Mais juste un petit bout, pour voir ? J'ai donc emprunté un volume de Pléiade mais me suis contenté de faire comme si j'avais lu dans un tome séparé (qui existe (je l'ai vérifié (quand même) (sur Babélio))), le tout début : le cahier gris.

Soulagement : ça ne m'a pas assez plu pour que je sois tenté de m'embarquer pour quelques milliers de page, au risque de voir ma pile de livres à lire atteindre le plafond. Commençons par le positif : la langue est assez agréable, ça n'est pas du Flaubert, mais du classique qualité française. Certains personnages sont intéressants, et à un moment j'avoue avoir été embarqué par l'envie de savoir comment tout ça allait finir (sans que dans un coin de ma tête un diablotin me dise : « tout ça c'est de la littérature, l'auteur peut écrire ce qu'il veut, ça ne sera pas plus vrai ni plus important que s'il écrivait le contraire »). Au lu d'un seul volume, je dirais que ça vaut bien de la littérature pas trop fatigante qu'on publie aujourd'hui.

Sauf que... (voir plus loin, mais avant de dire ce qui m'a déplu, je vous écris vite fait ce qui m'a étonné) . Surprise donc : tout ça ne s'appelle pas la Comédie Humaine mais les Rougon Macquart (ou presque), et de Thibault il n'est pas tellement question dans ce début. On a bien une esquisse du pater familias (député ? Je ne me souviens plus), et de son rejeton rejeté (que deviendra-t-il dans la suite : je ne le saurai jamais), mais la famille dont on parle le plus et qui m'a le plus intéressé est une autre, dont j'ai bien sûr oublié le nom (c'est même plus un cerveau, c'est pire que de la sauce blanche, dirait Vian).
Vraiment une famille infâme, c'est sûr que c'est à cause d'elle que le rejeton mérite d'être rejeté : non seulement le papa... non, non, le problème n'est pas qu'il saute sur tout ce qui porte jupon, ça ça a l'air normal dans ce roman... non seulement le papa n'est pas un vrai notable (même pas député), mais surtout la maman éduque très mal son rejeton à elle (chut, je ne le dis pas, parce que Roger martin du Gard n'a pas osé l'écrire tellement ça serait honteux, mais il le suggère lourdement)... Bon, je le dis quand même : le fils de mauvaise famille, il est probablement homosexuel !!! Vous voyez comment il a été mal éduqué. Et pourquoi ? On ne sait pas tout de cette famille honteuse, mais il est sûr qu'elle n'est pas fréquentable, malgré ses aspects bourgeois aisés, parce qu'elle est PROTESTANTE. C'est dire. Je ne crois pas qu'il s'agisse d'humour, au plus un peu de critique sur l'étroitesse d'esprit de la famille Thibault ? Vous le saurez en lisant la suite si vous en avez le courage ; pour ma part je ne sais pas pourquoi je continuerais volontiers à (re-)lire du Balzac, où la société décrite est également bien différente du monde dans lequel nous vivons, mais pas du Martin du Gard... Un seul volume est bien insuffisant pour juger de la vision sociale plus générale peut-être présente dans Les Thibault, mais celui-ci m'a paru inintéressant de ce point de vue : cette bourgeoisie confite dans ces certitudes m'a ennuyé, et le style n'a pas sauvé le plaisir de lecture vite disparu.

*Qui ne s'écrit pas ainsi (oui, je peux aussi abuser de la note de bas de page, en plus de la parenthèse). (Vous croyez que c'est parce que j'ai peur de ne pas avoir grand-chose à dire du livre dont je suis sensé parler ? Vous avez probablement au moins partiellement raison).
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Si j'avais peur d'une écriture poussive, me voilà happée dès les premières pages. Pas de description, pas de mise en place des personnages ou du cadre, on est tout de suite dans l'action. Jacques, jeune adolescent frondeur a fugué avec son ami Daniel Fontanin.
J'ai été surprise par ce premier tome, très court (96 pages dans mon édition numérique), qui est en réalité en lui-même la mise en place des personnages, mais d'une manière très active. On découvre les grands traits de caractère de chacun. A tout seigneur tout honneur, je commence par le père, dont on n'apprend le nom que par la lecture de l'entrée qui lui est consacrée dans le bottin du Tout-Paris, Oscar Thibault, grand bourgeois parisien riche à millions, catholique fervent ayant son propre directeur spirituel, à la tête de nombreuses oeuvres de bienfaisance visant à remettre dans le droit chemin les brebis égarées (et selon lui, s'égarer pourrait se résumer à ne pas penser comme lui).
Cet homme, veuf, a deux fils. Antoine, qui fait sa médecine et semble marcher dans les traces de son père, et qui restera finalement assez en retrait pendant tout ce premier tome. Et Jacques, qui, du haut de ses quatorze ans est le personnage central de ce tome et s'annonce comme le pivot de tout le roman. C'est une forte tête que ce Jacques qui, malgré son jeune âge n'hésite pas à s'opposer à son père, à remettre en cause l'enseignement qui lui est dispensé. Il veut choisir ses livres, il veut penser par lui-même et, accusé à tort avec son ami Fromantin (d'une homosexualité qui ne se dit jamais mais se devine sans peine), il n'hésite pas à organiser leur fugue. Rupture avec la famille, rupture avec les idées dominantes, l'histoire commence sur les chapeaux de roues et promet d'orageux affrontements entre le père et le fils cadet.

Ce premier tome m'a laissée, je dois le dire, sur ma faim. A peine le temps de connaître les personnages, de les voir se rencontrer, s'aimer, s'entrechoquer, que la dernière page se referme, les laissant en suspens, et m'obligeant à embrayer immédiatement sur la lecture du second tome.
Si j'ai été légèrement déçue, m'attendant peut-être à un peu plus de profondeur ou de réflexion, ce premier tome, qui ne se suffit vraiment pas à lui-même a fonctionné pour moi comme un hameçon. Je suis ferrée, et je sais déjà que je lirai ce roman fleuve jusqu'au bout, peut-être pas d'une traite, mais je ne tarderai pas non plus.
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Qui, aujourd'hui, connaît le nom de Roger Martin du Gard, Prix Nobel de Littérature en 1937, auteur d'une oeuvre colossale, dont la grande fresque familiale Les Thibault ? Peu de monde, malheureusement. C'est pourquoi l'équipe des Délices de Livres a choisi cet écrivain hors norme pour compléter notre défi lecture du mois de septembre.

Les Thibault, grand cycle romanesque en 8 tomes, retrace l'histoire de deux frères issus d'un milieu bourgeois conservateur à la Belle-époque : Antoine, l'aîné tranquille, qui devient médecin en partie pour satisfaire la volonté paternelle, et Jacques, le révolté, idéaliste pacifiste qui se jette corps et âme dans le XXème siècle naissant et rejette l'autorité d'un père autoritaire. A travers la vie de ces deux frères, l'auteur décrit de manière magistrale le tournant du siècle dans une France qui découvre la laïcité, l'évolution des moeurs, l'Internationale et la mouvance révolutionnaire, et enfin la guerre, inéluctable, qui va ravager l'Europe.
Avis :
Plongez sans retenue dans la France de la Belle-époque, les luttes entre bourgeoisies catholiques et protestantes, progrès et conservatisme, individualisme et humanisme. Cette oeuvre mérite tellement de retrouver sa place parmi les plus grandes du répertoire romanesque français.
Lien : https://delicesdelivres.go.y..
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Le premier tome de la saga mythique de l'auteur: comme chaque premier tome ici on "pose le décor " et on fait connaissance avec les héros de la saga:l'auteur nous emmène avec lui dans cette histoire et à la fin de ce premier tome on est impatient de lire le second: mission accomplie donc pour RMDG !
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Ah ! pourvu que mon cœur ne se dessèche pas ! J’ai peur que la vie m’endurcisse le cœur et les sens. Je vieillis. Déjà les grandes idées de Dieu, l’Esprit, l’Amour, ne battent plus dans ma poitrine comme jadis, et le Doute rongeur me dévore quelquefois. Hélas ! pourquoi ne pas vivre de toute la force de notre âme, au lieu de raisonner ? Nous pensons trop ! J’envie la vigueur de la jeunesse, qui s’élance au péril sans rien voir, sans tant réfléchir ! Je voudrais pouvoir, les yeux fermés, me sacrifier à une Idée sublime, à une Femme idéale et sans souillure, au lieu d’être toujours replié sur moi ! Ah, c’est affreux, ces aspirations sans issue !…
Lettre de Jacques à son meilleur ami, il n’a que 14 ans.
(p. 44-45, Chapitre 6).
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En quelques semaines, avec la rapidité du feu, leur camaraderie était devenue une passion exclusive, où l'un et l'autre trouvaient enfin le remède à une solitude morale dont chacun avait souffert sans le savoir. Amour chaste, amour mystique, où leurs deux jeunesses fusionnaient dans le même élan vers l'avenir ; mise en commun de tous les sentiments excessifs et contradictoires qui ravageaient leur âmes de quatorze ans, depuis la passion des vers à soie et des alphabets chiffrés, jusqu'aux plus secrets scrupules de leurs consciences, jusqu'à cet enivrant goût de vivre que chaque journée vécue soulevait en eux.
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Au coin de la rue de Vaugirard, comme ils longeaient déjà les bâtiments de l’École, M. Thibault, qui pendant le trajet n’avait pas adressé la parole à son fils, s’arrêta brusquement : «Ah, cette fois, Antoine, non, cette fois, ça dépasse !».
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Aux gens qui accusent lâchement et sans preuves , à ceux-là Honte !
Honte et Malheur !
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Vidéo de Roger Martin du Gard
Discours de Roger Martin du Gard pour le prix Nobel (1937).
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