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EAN : 9782235015783
369 pages
Tallandier (30/11/-1)
3/5   4 notes
Résumé :
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Bien que solidement étayée par nombre de documents et visiblement composée avec amour, la biographie de Gilbert Martineau manque de cette flamme nécessaire à tout biographe.
Pourtant, de l'amour et de l'admiration, Martineau en éprouve envers son héros, George Gordon, sixième lord Byron, mort à 36 ans en 1824, après avoir combattu pour l'indépendance de la Grèce. Mais justement : trop d'amour, trop d'admiration tuent la biographie.
Martineau a le tort de représenter Byron comme un ange pratiquement pur de toute souillure. Ce qui ne peut évidemment être vrai puisque Byron lui-même ne prétendit jamais à la sainteté - l'idée même lui en répugnait.
Oui, l'indulgence de Martineau gêne, à plus d'un titre, son lecteur. L'ouvrage permet cependant d'apprendre une foule de choses sur celui qui demeure, avec raison, comme l'un des plus grands poètes de langue anglaise - si vous en doutez, puisez largement dans les extraits de ses poèmes en V.O. que nous livre Martineau et vous verrez bien.
Tout d'abord que Byron, comme tant d'autres, fut un enfant hypersensible et gravement perturbé par l'absence de toute image paternelle à ses côtés durant son enfance. (Ajoutez à cela qu'il souffrait d'un pied-bot et d'une tendance à prendre des kilos qui, l'un et l'autre, le pousseront toute sa vie à surcompenser ce qu'il tenait pour des faiblesses.) Certes, le petit garçon adorait sa mère, souvent dure pourtant avec lui tant la malheureuse craignait de retrouver en son fils les pires tendances de son père, John Byron, que ses camarades de régiment avaient sobrement surnommé : "Mad Jack." Mais il n'est pas facile, dans de telles conditions, pour une mère, de tenir à la fois le registre de la tendresse et celui de la sévérité. La bisexualité avérée de Byron devait trouver là ses plus fermes assises.
Enfant brillant, seul héritier d'un titre qui ne comportait plus la fortune adéquate, pair du Royaume-Uni en devenir, le jeune George fut encouragé très tôt dans la certitude qu'il était quelqu'un d'unique et de tout à fait particulier. Son orgueil naturel fit le reste et, toute sa vie, il s'appliqua, en effet, à vivre, parler et écrire comme nul autre avant ou après lui.
Même si on lui impute une préférence pour les jeunes hommes, Byron plaisait beaucoup aux femmes et ne rechignait pas à les satisfaire. Ses liaisons sont fameuses et il alla, nous l'avons vu, jusqu'à nouer une relation incestueuse avec sa demi-soeur, Augusta. Les dieux de la Grèce Ancienne n'agissaient-ils pas de même ? ... Pour ce Romantique qui croit encore aux idoles du classicisme finissant, une relation frère-soeur allait de soi. Il devait dédier à sa soeur des stances fameuses : "My Sweet Sister."
Son mariage par contre fut malheureux. Il faut dire que Byron l'Anti-Conformiste obéit sur ce plan aux règles en vigueur dans son milieu : il se maria plus pour des raisons financières que pour autre chose. Cependant, il eut le tort de s'imaginer qu'il pourrait forger l'esprit de son épouse comme il l'entendait et, surtout, la circonvenir suffisamment pour qu'elle renonçât à l'idée de le ramener ... à Dieu. Profondément dévote, Anabella, lady Byron, était de ces êtres qui rendraient la Vertu insupportable à Saint Pierre en personne. On assure qu'elle manquait également de tempérament. Plus certainement, son éducation l'avait-elle si inhibée qu'il lui était impossible de répondre à toutes les demandes charnelles de son mari - y compris, suppose-t-on, à celles relatives à l'amour anal.
Il y eut donc séparation de fait (pendant laquelle Anabella, réfugiée chez ses parents, tenta de faire interner son mari), puis séparation juridique. Lord Byron ne devait jamais revoir la fille qu'il avait eu de son mariage. Nous n'omettrons pas de la citer ici car Augusta Ada King, comtesse Lovelace et née Byron est reconnue comme l'une des pionnères de ... la programmation informatique. Eh ! oui. Voyez ici.
A partir de cette époque, Byron se replongea dans le tourbillon des voyages et des écrits qui devaient le guider jusqu'à Missolonghi où, alors qu'il s'apprêtait à attaquer les Turcs aux côtés des troupes gouvernementales grecques, il fut assailli par la fièvre des marais, le 9 avril 1824.
Un livre intéressant, donc, à consulter éventuellement, faute de mieux, mais qui soulève de nouvelles questions sur Byron et ne peut qu'inciter à se procurer de nouvelles biographies du personnage. Un très bon point cependant : en y lisant les extraits des poèmes de Byron, on n'a plus qu'une idée : se les procurer et les lire dans leur texte original. ;o)
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