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EAN : 9782842631611
124 pages
Le Dilettante (13/10/2008)
3.75/5   32 notes
Résumé :
Réédition d’une novella parue au Dilettante en 1986 en même temps que deux romans chez d’autres éditeurs.
Une longue nouvelle à lire comme un journal de noyade où chacun apporte à l’autre le secours d’une bouée de plomb, la vue d’un naufrage rapide.
Que lire après Ceux qui n'en mènent pas large - Au fond de la cour à droiteVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Je suis enchantée. J'étais passée à côté de cet auteur que j'ai lu grâce à Nicolas Delesalle qui le cite comme auteur essentiel dans « un parfum d'herbe coupé » très beau premier roman.
Je ne regrette pas ce moment de lecture que j'ai adoré malgré la noirceur du sujet.

« Ceux qui n'en mènent pas large » de Jean-Pierre Martinet est un texte court datant de 1986 qui se lit avec délectation. Comme le montre la couverture de Tardi, c'est l'histoire d'un dépressif donc ce n'est pas drôle a priori mais j'ai trouvé ce récit cruel plein d'autodérision.
D'abord le nom du narrateur « Georges Maman », à quelque chose de comique. Cet acteur raté est au bout du rouleau. Il raconte son désarroi et une soirée de beuverie qu'il va passer avec Dagonard, un raseur graveleux, réalisateur de mauvais films pour la télévision. Il va pouvoir le taxer ne touchant plus d'indemnités des Assedic.
Les deux « anti-héros » sont drôles et pourtant tragiques devant leurs litres de gros rouge et la boîte de Canigou qu'ils n'hésitent pas à manger et à trouver bonne. Durant la soirée, il va aussi se passer un tas de choses que Maman ne comprend pas : un poster de Lauren Bacall qu'il ne se souvient pas d'avoir punaisé au mur, un réveil dans une baignoire, un ascenseur qui fout le camp, entre autres…

Il y a chez Jean-Pierre Martinet une ironie permanente qui donne le ton et des descriptions impitoyables. « Ceux qui n'en mènent pas large » est un journal de naufragé qui a des choses à dire, des messages à faire passer sans drame, et moi je les ai entendus.

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Comme l'annonce la couverture de Tardi, le livre n'est pas joyeux, notre personnage principal, Georges Maman est un alcoolique, drogué à l'occasion et surtout dépressif et acteur raté. L'autre personnage c'est Dagonard, « gros poings, grande gueule » assistant de cinéma. le deux se rencontrent, et se noue alors une étrange amitié, un peu louche, un peu désorganisée mais une amitié quand même.
C'est un petit roman ou une longue nouvelle, « comme une noyade où chacun apporte à l'autre le secours d'une bouée de plomb », les personnages sont bons, aussi joyeux que chez Michel Houellebecq mais pas aussi profond. Ca se lit vite et bien mais mieux vaut être dans le même état que les personnages pour mieux l'apprécier sinon le risque d'ennui sera présent.
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Une paire de perdant.
Georges Maman, acteur raté qui se déshumanise, sort de moins en moins de chez lui et cherche par tous les moyens de se faire du fric.
Il rencontre Dagonard, ancienne connaissance, qui l'invite à diner. Les deux compères vont s'enfoncer dans la nuit et n'en ressortiront pas indemne.
L'écriture de Martinet est très noire mais chaque phrase a un humour et une ironie ravageuse.
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Noir, cynique, angoissant, gluant comme la poisse, pessimiste et bouleversant. Magnifique !
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Un livre mineur de Martinet, mais un très bon livre quand même, plus drôle que d'habitude même si l'on sent poindre derrière le cynisme de cet antihéros les regrets de Martinet de n'avoir pas réussi en tant que cinéaste.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
L'air devenait irrespirable. C'était à cause de Marie Beretta. Chaque fois qu'il pensait à elle, il étouffait. C'était une souffrance qu'il n'aurait pas su décrire. Même un génie de l'écriture, un Chandler, un Mac Coy, aurait baissé les bras. D'ailleurs qui lui demandait de décrire cette souffrance ? Juste le sommeil. Juste le sommeil consolait. Ou peut-être la mort, comment savoir ? Où était la ligne de partage des eaux ?
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L’essentiel était d’avoir un projet, comme les autres. D’avancer au même rythme que lui, tranquillement, de le caresser, de le bichonner sans cesse. De vieillir avec, sans risques, sans révolte, jusqu’à la fin. Oui, c’était là l’essentiel.
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Comédien, j’aimerai bien l’être un peu plus, figure-toi. Depuis le début de l’année, j’ai à peine totalisé huit jours de boulot. Et encore, rien que des panouilles. Même plus droit aux Assedic. C’est la merde, si tu veux savoir…
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Ce fut un délice. Une éternité qu'il ne s'était pas senti aussi bien. Presque heureux aurait-il pu dire, si ce mot avait signifié quelque chose pour lui. Rien de tel que ces petits plaisirs négatifs, où l'on passe juste de la souffrance à l'absence de souffrance, pour vous redonner un bref instant le goût de vivre.
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- Tu es quand même bizarre, tu as l'air de te foutre de tout.
- Effectivement, je me fous de tout.
- C'est pas comme ça, en tout cas, que tu vas remonter la pente, ma vieille...
- Qui te dit que j'ai envie de remonter la pente? Tu la remontes, toi?
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Videos de Jean-Pierre Martinet (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Pierre Martinet
« […] Je ne valais », écrit t'Serstevens (1886-1974) dans Regards vers la jeunesse, « que par des illusions que je n'ai plus, des enthousiasmes qui agonisent, une ardeur mystique qui me portait au-dessus de moi-même. Je préfère mes erreurs et mes sottes impulsions d'autrefois à mon intelligence prudente, à l'esprit critique dont je suis accablé. » […] […] t'Serstevens n'a cessé d'être poursuivi par son double, comme dans les cauchemars. […] La course-poursuite, malgré tout son entêtement, il l'aura perdue : l'horrible vieillard l'aura rejoint, il l'aura serré contre lui, il lui aura souri avec l'air doucereux et indulgent de ceux qui n'aiment plus la vie. […] […] On peut trouver contradictoire, en vérité, l'attitude d'un homme qui a su trouver les accents les plus vibrants pour célébrer la jeunesse, cette jeunesse qui se confond un peu […] avec l'esprit d'aventure, et sa férocité à l'égard de toutes les utopies, qui sont un peu la jeunesse des idées, leur adolescence. Cette contradiction, t'Serstevens en a eu conscience, et il l'a vécue dans le déchirement, du moins dans les premières années de sa vie d'écrivain. […] La tour d'ivoire où prétendent s'enfermer certains littérateurs pour échapper à la médiocrité de leurs contemporains, il n'y voit qu'une prison dérisoire : il lui faut l'air du large, la rumeur des ports, le sourire des femmes, l'odeur des acacias. Oui, ce qu'exprime en profondeur la première partie de l'oeuvre de t'Serstevens, c'est l'horreur de ne croire en rien. Cela n'a rien à voir avec le scepticisme, c'est, précisément, tout le contraire : la douleur de se sentir ballotté dans un monde où l'on ne comprend rien, où l'on n'a aucun repère, où toutes les idéologies s'effritent les unes après les autres […] : amertume ricanante, et non pas scepticisme souriant. […]
Il aura manqué, en somme, à t'Serstevens, d'avoir su se mettre en valeur, ce qui est une faute impardonnable dans notre petite république des lettres, qui oublie facilement les errants, les navigateurs, les ivrognes, les rêveurs, ou, tout simplement, les modestes. […] » (Jean-Pierre Martinet, « Un Apostolat » d'A. t'Serstevens, Éditions Alfred Eibel, 1975)
« Né […] en Belgique d'un père flamand et d'une mère provençale, Albert t'Serstevens, après un voyage en Égypte, s'installe en France en 1910 ; il est successivement employé de librairie, puis secrétaire d'un banquier, avant de publier en 1911 son premier ouvrage Poèmes en prose. […] » (universalis.fr)
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Image d'illustration : https://www.alamy.com/stock-image-albert-tserstevens-belgian-novelist-1910-1915-photo-taponier-creditphoto12coll-164523513.html
Bande sonore originale : Lacrymosa Aeterna Industry - Je te vois Je te vois de Lacrymosa Aeterna Industry est référencée sous license Art Libre.
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#AlbertSerstevens #PoèmesEnProse #PoésieBelge
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