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J'avais aimé "Le coeur cousu", et "Du domaine des murmures" m'avait envoûtée, mais à la lecture de "La terre qui penche"… les superlatifs me manquent.

Résister pourtant à l'envie de dithyrambiquer. Eviter par conséquent les «waouh quelle claque», «attention pépite», «chef d'oeuvre (dont on ne sort pas indemne)», «gros coup de coeur» et autres manifestations extatiques d'usage. La fée Martinez mérite bien mieux. Mais de fait, elle intimide. Car sa plume enchantée fait de chacune de ses phrases un poème à lui seul, transcendant un récit au mystère tout aussi poétique. L'on y découvrira les aventures de la singulière petite Blanche sur les terres du Domaine des Murmures, dont le roman éponyme dressait déjà le portrait d'une héroïne d'exception.

Deux siècles plus tard voici à nouveau une histoire de femmes, une histoire d'amours et de secrets, merveille de grâce et de cruauté somptueusement conjuguées au coeur d'un âge médiéval ésotérique et sauvage.

Non contente de nous offrir une prose aussi miraculeuse que les récits qu'elle nous conte, Carole Martinez est en outre une personne exquise, c'est du moins le souvenir que j'avais gardé d'une séance de dédicace à deux pas de chez moi. Après-demain (joie) elle revient. Occasion rêvée de la rencontrer à nouveau et de peut-être découvrir enfin quels sont les secrets d'une écriture aussi lumineuse.

Bon, on avait dit pas dithyrambique...


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Qui n'a jamais rêvé de dialoguer avec l'enfant qu'il était, de revisiter son histoire à travers le prisme de l'expérience ?
« Nous sommes mortes à douze ans et, depuis, j'ai vieilli, infiniment, à regarder le monde sans en être. »

Alternant les voix et réflexions de la petite Blanche, douze ans à peine, dotée d'un tempérament hors du commun, et de sa vieille âme, fantôme bienveillant mais lucide, Carole Martinez m'a littéralement entrainée dans son magnifique récit qui prend racine en 1360 au bord de la Loue, au fond d'une vallée du Jura.
L'immersion fût totale et réjouissante l'espace d'un week-end dans un Moyen Âge délicieusement onirique, peuplé des légendes et croyances de la région que l'auteur s'est appropriée avec talent et sensibilité.
Ici, les personnages ont autant d'importance que les lieux, les descriptions ne sont jamais lassantes tant l'écriture est splendide, poétique sans mièvrerie aucune, le propos sensible autant qu'affirmé. Ainsi, je retiens particulièrement l'incarnation de la rivière en Dame verte, longiligne créature tour à tour sensuelle et séductrice ou cruelle et désabusée, qui rythme la vie de la vallée et permet des moments de narration d'une rare beauté : une rivière exutoire, liant naturel entre époques et souvenirs des êtres.

« La mémoire est une alchimie merveilleuse, certains souvenirs nous donnent l'illusion du réel. Pourquoi retenons-nous cette minute plutôt qu'une autre ? Ce minuscule détail-là ? Cette légère brise agitant le voile bleu du lit ? Comment arrivons-nous à nouer plusieurs sensations les unes aux autres ? »

Qu'il me fut doux et agréable de suivre les péripéties de Blanche à l'aube de l'adolescence, de découvrir ses premiers émois amoureux, sa détermination pour apprendre tout simplement à lire et écrire, pour approcher cette liberté fantasmée, surtout par une femme dans cette société féodale - le tout soutenu par un réel suspense puisque l'on ignore comment Blanche est morte à douze ans…jusqu'au dénouement, inattendu.
Laissez le charme de La terre qui penche agir
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Quand elle est morte en 1361, Blanche n'avait que douze ans. le récit de son existence nous parvient au travers de deux voix réunies dans la même tombe, celle de l'enfant qu'elle fut et qui se raconte au présent, avec la vivacité fraîche et naïve du jeune âge, et celle de la vieille âme qu'elle est devenue de nos jours, son fantôme lesté d'une sagesse de six cents ans et qui, se souvenant de ce passé consécutif à une terrible épidémie de peste, lui donne une perspective évocatrice du long et difficile chemin parcouru par l'humanité au travers des siècles.


Privée dès le plus jeune âge de sa mère, morte de la pestilence qui, succédant à la Guerre de Cent ans au mitan du XIVe siècle, a emporté une personne sur trois et vidé en quelques années le pays de ses forces vives, Blanche ne connaît que l'autorité brutale d'un père rendu plus paillard et soudard encore par sa puissance seigneuriale. Elle qui rêve tant d'apprendre à lire et de courir librement comme les garçons de son âge – toutes actions interdites au sexe faible et déraisonnable qu'il faut préserver de ses penchants pervers – se retrouve à onze ans arrachée à ses soeurs et emmenée dans un fief voisin, au château des Murmures, y faire son apprentissage de promise au doux mais débile Aymon.


L'imagination et le fort tempérament de Blanche colorent son récit, par ailleurs d'une grande précision historique, d'une magie onirique empruntant au conte merveilleux et à la fable fantastique qui, alliée à une langue poétique d'une envoûtante beauté, ensorcelle le lecteur sitôt la lisière des premières pages franchies et son étonnement enjambé. Et tandis qu'autour de cette période charnière, frappée d'une crise d'une telle ampleur qu'entre mauvaises conditions climatiques, famines, épidémies, razzias dévastatrices perpétrées par les grandes compagnies – ces bandes de mercenaires privés d'employeurs par la fin de la guerre –, elle devait sonner la mort du Moyen Age et le début d'un long processus de sortie de la féodalité, tandis donc que les regards de Blanche enfant et de Blanche vieille âme se renvoient en miroir ce qu'elles furent et ce qu'elles devinrent, c'est toute l'évolution du pays qui transparaît métaphoriquement, entre l'époque médiévale, son ignorance, ses peurs et ses superstitions pleines de magie, et celle d'aujourd'hui, plus rationnelle mais nostalgique de sa fantaisie perdue.


Traversé par les grandes peurs primitives liées à la mort et peuplé de figures, ogres ou fées, directement inspirées de l'imaginaire des contes et des légendes, le récit fait aussi la part belle à cette terre franc-comtoise qui penche de toute la hauteur de ses coteaux en terrasses, péniblement façonnés au détour d'épaisses forêts, en surplomb de la Loue, cette rivière-femme aussi traîtresse qu'enchanteresse qui avale les hommes venus s'y mirer. Un livre d'une grande richesse historique et poétique, au charme si puissant qu'il vous laisse éperdu d'admiration pour son écriture si imaginative et si belle. Au-delà du coup de coeur.

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Vous le savez, j'avais adoré du Domaine des Murmures. C'est d'ailleurs avec ce livre que j'avais découvert Carole Martinez et son style oscillant entre prose et poésie. Et c'est avec un plaisir incommensurable que j'ai retrouvé non seulement ce style inimitable mais encore le lieu. En effet, la romancière fait évoluer les narratrices dans le Château des Murmures, deux siècles plus tard. Il appartient désormais à la famille de Jehan de Haute-Pierrre, père d'Aymon, jeune promis de Blanche, une des deux voix de ce roman. Cette dernière nous raconte sa courte vie et, à travers elle, la vie de toutes les jeunes filles de cette époque dont le destin était d'obéir à son père et de se marier avec celui qui avait été choisi par ce dernier, même si le futur époux n'avait pas toute sa tête, comme c'est le cas ici. Mais Blanche va finalement s'attacher à Aymon, à l'entourage, au paysage également. Et comme le roman alterne entre réalité et imaginaire, à l'instar des romans médiévaux d'ailleurs, Blanche va également avoir de l'intérêt pour la Dame Verte, la fée qui hante la rivière, la Loue. Cette eau est le fil conducteur du livre, un personnage à part entière, une des clés qui permettra au lecteur de comprendre le destin de Blanche.

Mais qui est donc la seconde narratrice ? Il s'agit de l'âme de la fillette, cette âme qui va nous permettre de tout savoir, y compris les circonstances de la mort de la petite Blanche. Elle reconstitue les manques de l'histoire, à la manière d'un puzzle. Je trouve cette idée très originale. Les deux voix se complètent. Jeunesse et maturité se font face, s'imbriquent, pour ne plus former au final, pour le lecteur, qu'une seule et même personne qu'il aura reconstituée.

Un coup de maître ! Je ne vois pas d'autres formules pour dire à quel point j'ai aimé ce roman.
Lien : https://promenadesculturelle..
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C'est une très belle histoire, comme sait les raconter Carole Martinez. Au début, on se demande pourquoi elle fait intervenir l'âme de la petite fille et l'âme qui erre depuis longtemps. Leurs deux récits alternent, la vieille âme complétant les dires de la fillette, ce qui peut dérouter au début du récit mais nous réservera une bien belle surprise…

Cette petite Blanche est émouvante par la force de caractère qui se cache derrière le petit corps frêle. Sa fascination pour la lecture, l'écriture la conduit à invoquer un prétexte pour que son père, le beau seigneur, tombeur de ces dames la laisse apprendre. Mais peine perdue, une fille, cela ne peut servir qu'à se marier et avoir des enfants. Elle mène donc une vie triste à côté des bâtardes qui semblent être mieux loties qu'elle, la fille légitime.


Carole Martinez sait parler des femmes, de cette époque, de la dureté de leur vie, de leur prison, voire emprisonnement, mais avec des instants de grâce au milieu de la sauvagerie, sur cette terre qui penche.

Elle décrit si bien la pureté des liens qui se tissent entre Blanche et son promis, alors qu'ils galopent tous les deux, accrochés à ce beau cheval qui est aussi un personnage du livre. Elle nous parle de liberté, de l'enfant qui devient adulte, tout au long d'un récit initiatique.

Elle nous raconte la rivière, la Loue qui peut être calme et douce comme une mère, sensuelle dans ses caresses comme une femme et se transformer en furie, tuant sur son passage, s'en prenant même au petit poisson qui nage si bien…

Elle nous berce avec des chansons dont la tradition orale remonte à si longtemps : « La belle si tu voulais, nous dormirions ensemble, Dans un grand lit carré, tendu de toiles blanches, Aux quatre coins du lit, un bouquet de pervenches…

L'écriture est très belle. L'auteure sait si bien raconter, il s'agit d'un long poème en prose, dont le rythme devient de plus en plus dense, de plus en plus riche. Cela commence comme la petite musique de nuit, pour se continuer sur le mode du Boléro de Ravel…

La langue de Carole Martinez est belle, chaque mot en est pesé, choisi, ciselé et elle décrit si bien l'importance de l'écriture pour cette petite fille.

La poésie, l'histoire, la magie, les fantômes, tout dans ce beau roman nous permet de voyager quelques siècles en arrière, où la vie n'était pas forcément plus belle qu'aujourd'hui, les humains sont tellement doués pour inventer des châtiments au nom de Dieu, des joutes, et autres maltraitances…

J'ai beaucoup aimé « du Domaine des Murmures », et je retrouve la magie, même si la lecture est différente, car il est plus difficile d'entrer dans l'histoire….

Donc, un autre coup de coeur…

Note : 9/10
Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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Un roman qui se déguste, qu'il faut prendre le temps de lire, tranquillement, pour en profiter un maximum.
Un conte médiéval écrit sous la forme d'un roman. Impression de lire un roman historique, un roman légendaire, un roman fantastique... On ne sait pas réellement où est la réalité, il suffit de se laisser emporter par la plume envoutante de Carole Martinez.
J'avais déjà été conquise par "Du domaine des murmures". Coup de coeur confirmé par ce deuxième roman qui se situe sur les mêmes terres mais à une époque un peu différente.
Je me suis régalée...
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La terre qui penche exerce une étrange force d'attraction dans l'esprit du lecteur. le langage très poétique de Carole Martinez nous emporte dans un univers parallèle, où l'on se penche pour mieux entendre son histoire. On défie le temps et l'espace afin de se rapprocher au plus près du message qu'elle veut délivrer.
En mêlant fantastique, conte et légendes du moyen-Age, elle rappelle la condition des femmes qui étaient totalement soumises et n'avaient pas le droit à l'éducation.
Il est inutile d'essayer de démêler le vrai du faux car l'auteure utilise les codes du genre pour visiter les tréfonds de nos émotions.

Ce récit s'échappe vers d'autres rêveries inattendues sans que l'histoire en souffre puisque Carole Martinez sait se saisir d'images pour en faire jaillir la vie brute, sans fard, pleine d'une lumière qui rend sa langue encore plus expressive.
On en ressort ensorcelé, des histoires brodées dans l'esprit.


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Un moyen-âge à demi rêvé, un conte pour adultes pas sages, une initiation à la maturité, par la magie du don d'enfance, une préparation à la perte et à la mort d'un optimisme ensoleillé, un récit terrien et pourtant plein de secousses et de déluges..

Une fois encore, dans cette langue généreuse, charnelle et lumineuse qui n'appartient qu'à elle, Carole Martinez sait nous ensorceler, nous emmener, loin des sentiers battus...

Pourtant on reconnaît d'abord le domaine des Murmures, perché sur cetteTerre qui penche vers les bords de la Loue, la rivière -une Vouivre séductrice, tour à tour maternelle ou maléfique. Au coin d'un bois dansent les petites filles rouges de la Cuisinière des délices, mais ce sont des petites mortes, et l'Ogre les guette toujours, homme ou cheval, prédateur ou bête de guerre, appelé Bouc, pour achever de nous brouiller la raison. Entre le château et les bois, sautille Aymon, petit enfant sauvage, garçon-chien, homme-oiseau, qui vit dans les arbres, une sorte de Peter Pan médiéval, qui se nourrit d'affection et de tendresse.

Le conte, on le voit, n'est jamais loin, ni la chanson , populaire ou savante, chanson des rues ou chanson de troubadour, qui fait danser le récit. Sarabande, pavane ou danse macabre, c'est selon...

L'Histoire met aussi ses jalons plus convenus : pestes, famines, bûchers, clercs et manants, seigneurs et serfs, tournois et belles dames, mariages forcés et adultères à la Tristan et Yseult..

Et l'histoire avec un petit H musarde entre ces deux grands sœurs, la légende dorée et la réalité historique.

Elle suit les pas menus d'une petite Blanche aux cheveux roux, qui ne sait pas encore écrire mais ne veut déjà plus obéir. Une petite flamme toute droite de colère contre son tyran de père, qui, on le sait dès le début, doit mourir à 12 ans.

C'est sa vieille âme qui nous le dit, elle qui flotte encore, plusieurs siècles après, sur ce paysage comtois enchanté et farouche. Et la petite Blanche vit pas à pas le présent qui la rapproche de ce terme fatal mis à son enfance, tandis que sa vieille âme, sereine, apaisée, accueille son récit dans l' océan indifférent du temps.

Je me serais presque laisser charmer par ces chants amoebées si je n'avais pas trouvé à cette alternance un petit caractère d'artifice, comme à l'histoire elle-même d'ailleurs, qui s'allonge et s'étire, avec ses redites et ses refrains, comme les méandres paresseux de la Loue, mais ne déferle pas, vive et forte, comme l'échappée belle du Cœur Cousu ou ne se déploie pas, intense et concentrée, comme le formidable récit de la recluse Du Domaine des Murmures.

J'ai aimé retrouver au fil du récit, comme le Petit Poucet ses cailloux blancs, les personnages des contes de l'enfance, les mythes élémentaires ou littéraires, le fredon joyeux des chansons de toile ou de rue..mais jamais sans me départir d'un petit soupçon, d'une légère réserve qui freinait mon enthousiasme....

Complaisance, trucage ou simplement manque de pertinence dans le propos?

J'aime toujours Carole Martinez, mais elle m'a moins étonnée, moins pétrifiée d'admiration qu'à ses deux précédents livres... J'ai sans cesse été retenue au bord de cette Terre qui penche sans m'y laisser rouler...
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« Si on savait tout dès le début, la vie aurait moins d'attraits, il en va de même pour les histoires. »

Lève le voile moins vaporeux que douloureux de la vie de Blanche et laisse-toi emporter par le flot de la Loue, rivière aussi douce que tumultueuse d'âmes.
Blanche mon ange, file ta vie à travers ma peau pour qu'elle devienne frisson après tes mots.
Jura, 1361, dans ce roman, tout est beau, même le laid.
Douze ans ! Ton obsession, écrire ton nom, brodé sur ta petite chemise, sur ton coeur.
Dans le sommeil tu tues ton père, dans l'éveil tu imagines ta mère.
Tes rencontres, tes amours engendrent protection comme agression, tu es comme le fil de l'eau de la Loue, sage et impétueuse, belle et rebelle. Je suis sous le charme de ta maturité.
Tu tisses sur le domaine de « La terre qui penche », la vie qui file entre tes doigts.
Ta vieille âme, comme une soeur veille et éclaire, touches lumineuses sur ta destinée.
« le lit de la Loue ne nous séparera jamais, nous y dormirons ensemble jusqu'à la fin du monde. »

Qu'il est difficile de concentrer ses idées quand mille sensations explosent en vous la dernière page tournée, d'aller chercher au fond de soi le ressenti le plus pointu pour exprimer un sentiment global d'un roman si émouvant, onirique, poétique et attachant.
Tout au long de ma lecture, une chanson ne m'a pas quitté, je ne peux m'empêcher d'en partager une strophe :

Ô toi la vie, plus d'un oiseau siffle ton image.
Ô toi la vie, l'homme a donné corps en ton sillage…
File ta laine à travers ma peau, chasse ma haine et mon ennui,
Souffle la honte aux poils des roseaux,
Pour qu'elle devienne rosée…Après la nuit. Hymne à la vie - Ange 1976.

Avec ses phrases enluminées et charnelles, Carole Martinez a le don de nous transporter immédiatement dans le moyen-âge qu'elle décrit avec tant de grâce et d'intuition, je l'avais déjà éprouvé dans « du domaine des Murmures » mais jamais avec autant d'intensité que dans ce roman.
Au diable les murmures, « La terre qui penche » est un cri féminin qui retentit encore dans cet âge moyen-moyen qui est le nôtre.
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Je suis triste parce que j'ai fini le nouveau roman de Carole Martinez , j'ai bien essayé de freiner mais dans la pente de La terre qui penche, j'ai pris de la vitesse jusqu'à la chute inexorable ...

Toujours située dans la vaste période moyenâgeuse sur les lieux mêmes qui nous avaient faits connaitre Esclarmonde, sa petite recluse du Domaine des Murmures , cette histoire raconte l'arrivée de Blanche, 12 ans, fille du Seigneur de la Chaux,emmenée au Château pour vivre avec son futur jeune époux , Aymon .

L'histoire est présentée comme une joute verbale entre la petite fille et la vieille âme , celle de Blanche quelques six cents ans plus tard qui narre l'histoire à sa façon avec ses manques et ses mensonges .
N'en disons pas plus sur ce qui se passe pour laisser entière la joie de la découverte de ce monde à part.

Nous évoluons en effet, dans une histoire à la limite de la fable où le merveilleux côtoie le diable, la pestilence , où les croyances font juger un animal et le condamner au bucher .
Un roman initiatique pour Blanche raconté avec beaucoup de poésie , les phrases sont entrecoupées de chansons de geste dont Carole Martinez explique les origines en post- face .

Je suis heureuse car j'ai lu de très belles pages, de celles qui vous font voyager dans une autre dimension , celle de la beauté même si elle est parfois cruelle.
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