AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,1

sur 888 notes
5
108 avis
4
62 avis
3
20 avis
2
7 avis
1
0 avis
Avec "La Terre qui penche", Carole Martinez nous ramène, deux siècles plus tard, sur les lieux de son précédent roman, le Château des Murmures. Blanche, la fillette de 11 ans du seigneur voisin, quittant son domaine natal, vient y vivre, dans l'attente de son mariage avec le fils du maître des terres, Jehan de Haute-Pierre. Persuadée que sa vie va être un enfer, Blanche fait la connaissance de son prétendant, Aymon, l'enfant éternel, à l'esprit un peu simplet, à peine plus âgé qu'elle. Surnommée Minute par sa nourrice, tant elle est insignifiante et petite, Blanche est par tradition entièrement soumise à son père autoritaire qui refuse de la faire instruire, mais son esprit est également comparé à un chardon, tant elle dissimule un caractère fort et piquant. Préparée au pire, la fillette en arrivant dans son nouveau domaine va être surprise de découvrir l'amour paternel sans limite d'un homme pour un fils diminué mentalement et qui, contre toute attente, va l'autoriser à apprendre à lire et à écrire. Elle aussi va s'attacher à Aymon, mais aussi à Eloi, le jeune charpentier, sans parler de Bouc, le cheval de guerre indomptable qu'elle seule va réussir à amadouer. La fillette va vivre pleinement sa dernière année d'enfance en mettant à jour les mystères de sa naissance ainsi que le passé de son père qu'elle ignorait, grâce à la présence des fantômes qui hantent les bords de la Loue, la rivière du village, et voilà que "La Terre qui penche" prend ainsi une tournure de roman initiatique.
Le récit de Blanche, morte à douze ans (ou pas, à vous de découvrir !), alterne avec celui de sa vieille âme qui a traversé les siècles et qui partage sa tombe. En mettent en parallèle vieillesse et enfance, Carole Martinez attire notre attention sur le travail de mémoire, cette mémoire qui nous joue des tours, qui ne retient que ce qu'elle veut et qui embellit certains souvenirs.

Avec ce livre, l'auteure nous offre en même temps un conte magique empli de fantômes et de croyances, un roman historique librement inspiré par son imagination, un long poème médiéval dont la tradition orale se perpétue à travers les chansons populaires retranscrites. C'est encore l'occasion pour elle de nous parler des femmes et de leur condition cette fois-ci au cours du XIVième siècle, siècle de l'horreur où en tuant leurs enfants, la peste les a atteint dans ce qu'elles ont de plus cher : la maternité. Entre sensualité charnelle et cruauté macabre, Carole Martinez joue avec l'amour et la mort.
Après "Du Domaine des Murmures", je reste sous le charme de l'écriture de cette auteure qui m'a envoûtée, totalement émerveillée par l'univers qu'elle s'est créé entre légende médiévale et Histoire romancée. Pour moi, c'est un livre magique construit autour de la Loue, la rivière aux secrets (magnifiquement hantée par la Dame Verte, réincarnation de Bérangère, personnage de son roman précédent) et dont les belles âmes font oublier la cruauté. Si je veux être pointilleuse, je dirai que la longue litanie de chansons m'a parfois agacée légèrement, d'où l'absence de note maximale mais un beau 18/20 tout de même pour un talent indiscutable.
Commenter  J’apprécie          200
En 1361, deux siècles après la vie recluse d'Esclarmonde, la jeune Blanche est fiancée à Aymon, le fils simplet du seigneur du domaine des Murmures. Libérée de son père, un homme brutal qui refusait de l'instruire et qui la battait régulièrement parce qu'elle parlait dans son sommeil, Blanche entrevoit un avenir heureux au domaine des Murmures, ce château qui penche vers la Loue. « Il ne veut pas faire de moi une lettrée, la faute au diable qui entre dans les âmes des filles qui savent lire. » (p. 15) L'enfant veut apprendre à lire et à écrire son nom pour prendre pleinement possession et ne plus laisser les hommes cruels tenter de s'en emparer. « Je suis BLANCHE et je serai mon domaine, mon château, ma maîtresse ; nul ne me pliera plus dès que je serai grande et que mes tétons auront poussé, pas même le diable. » (p. 35) Un jour, dans la nuit et la forêt, elle a tué le diable et a gagné un cheval puissant qui la protège. Dans son univers fait d'enfance, de baignade et d'attente, il y a un ogre, des petites filles mortes qui courent dans les champs en robe rouge, une vieille cuisinière qui prépare les repas les plus délicieux, une fée qui vit dans la rivière et qui emporte les hommes. Et quand un enfant manque de mourir, c'est la nature qui s'éteint. « le jardin fane et il me semble que la forêt elle-même souffre de ton absence et que tout défleurit. » (p. 143)

De fabuleuses créatures parcourent ce texte, comme ces figures paternelles qui s'opposent : le veuf inconsolé incapable d'être père et le guerrier adouci dévoué à son enfant. Il y a Aymon, l'idiot lumineux et tendre. Il y a la Loue, cette rivière meurtrière et inconscience qui avale les petits comme les guerriers. Et surtout, il y a la vieille âme et la petite fille, deux facettes d'un même être. « La vieille âme, tout effilochée, écoute l'enfant qu'elle a été des siècles plus tôt sans se lasser de ses petits mensonges. » (p. 29) Entre rêve, magie et légende, la vieille âme tente de recomposer les souvenirs qu'elle a gardés, elle essaie de renouer avec la petite fille qu'elle a cessée d'être si jeune. « Nous sommes mortes à douze ans et, depuis, j'ai vieilli, infiniment, à regarder le monde sans en être. » (p. 12)

La terre qui penche est un conte éblouissant nourri de vieilles chansons, de traditions oubliées, de récits fabuleux et de superstitions tenaces. « Oui, gare à l'enfer, gare à l'enfer où l'esprit reste captif d'une chair qu'il a perdue ! » (p. 21) J'ai retrouvé avec un plaisir intense le style large, riche et flamboyant de Carole Martinez, déjà tellement apprécié dans le coeur cousu et du domaine des Murmures. La fin du roman est sublime et renvoie à une phrase des premières pages. « Et moi, qui suis une si vieille âme – voilà près de six siècles que je hante ces forêts –, comment pourrais-je me fier à ma mémoire ? » (p. 12) Comme sur un palimpseste éternel, une histoire peut toujours en cacher une autre. Il faut tendre l'oreille pour ne pas la manquer et oser l'imaginer. Ou alors, si on préfère, on peut recommencer l'histoire depuis le début.
Commenter  J’apprécie          200
Après "Le coeur cousu", puis "Du domaine des Murmures", j'étais impatiente d'ouvrir et de dévorer celui-là...Mais je l'ai savouré, pour une fois j'ai pris un temps infini à lire, relire et même encore une fois la magnifique prose de Carole Martinez. Ah ! ça vaut bien tous les poèmes du monde. Inutile ici de dévoiler l'intrigue, que je vous laisse découvrir. Blanche est morte en 1361 à l'âge de douze ans... La suite est une merveille de littérature!
Commenter  J’apprécie          200
Lorsqu'à 11 ans Blanche pénètre dans le Domaine des Murmures, elle ignore tout des existences qui ont précédé la sienne. Que reste-t-il d'Esclarmonde, l'emmurée, et de Bérangère, l'amoureuse, si ce n'est le bruissement de leurs voix que la rivière porte inlassablement ? Que reste-t-il de la jeunesse de Martin, le si beau seigneur, dans ce père qu'elle déteste et méprise pour sa violence et son impossibilité à aimer ? Et que reste-t-il, aujourd'hui, de cette petite fille contrainte au mariage par son père tout-puissant alors qu'elle ne rêvait que d'apprendre à écrire son prénom ? Ecrire son prénom pour affirmer sa présence au monde et pour arracher le droit de vivre sa propre existence. Inexorablement entraînée par cette "terre qui penche", la petite fille est morte et, de son tombeau sans sépulture, elle fait le récit de son histoire à mesure qu'elle la vit. Comme la Loue charrie pierres et cadavres, son récit nous emporte dans un flux qui a l'impétuosité de la fin de l'enfance. Sa vieille âme peut bien tenter de l'ériger en victime et se lamenter, au passé, sur le temps de la vie perdue et de l'enfance morte, Blanche va son chemin, semé de découvertes à la beauté cruelle. Aidée de Bouc, son cheval, substitut du père, d'Aymon, son fiancé à l'enfance éternelle et d'Eloi, l'ami solide et pur, Blanche prend place peu à peu dans la part féminine du monde.

Là où Esclarmonde s'entourait de murs pour échapper aux contraintes masculines, Blanche fait front avec les armes que lui tend la trame immémoriale des contes et des mythes. Car "La terre qui penche" est une splendide chambre de résonance de tout ce que construit l'imaginaire et de tout ce qu'il permet. Les évènements du monde réel sont décryptés par l'irruption du merveilleux qui transcende la réalité afin de mieux l'appréhender. le pouvoir initiatique des contes est convoqué pour faire refluer le chagrin, pour supporter l'insupportable et pour suggérer une explication à l'incompréhensible : l'absence inexorable, la dualité des êtres, l'étrange cruauté des humains et leur inépuisable compassion. En jouant avec les fonctions des personnages typiques des contes - ogre, sorcière, vouivre - Carole Martinez nous rappelle toute la complexité de l'univers des adultes et toute la douleur de grandir. En quête de reconnaissance et d'une identité qui lui soit propre, en quête d'une filiation, Blanche apprend à se situer dans sa propre histoire, intimement reliée à celles de ses parents et à toutes celles, vraies ou légendaires, qui ont précédé la sienne.

Roman initiatique, roman de passage, "La terre qui penche" est nourri de ce patrimoine intemporel, où s'abreuvent notre culture et notre imaginaire. Cette intertextualité, centrée sur l'enfance, incite le lecteur à convoquer ses souvenirs et à se replonger dans les terreurs enfantines. Comme les cailloux du Petit Poucet, des signes, des indices, semés tout au long du texte, jalonnent et stimulent la lecture, nous conduisant toujours plus loin dans la forêt inextricable des interprétations. L'écriture de Carole Martinez épouse la Loue, rivière symbolique du mitan de la vie. Elle en a la fluidité, les infinis miroitements et les reflets mystérieux. Poétique et charnelle, sensuelle et cruelle, elle est mouvante, enveloppante et aussi insoumise que les âmes qu'elle dépeint.

C'est un roman magique qui me tient encore dans son labyrinthe de sortilèges ! Un roman-monde qui n'en finit pas de dérouler ses entrelacs d'images, de sensations et d'émotions. le lire. le relire. Encore et encore. Pour m'immerger à nouveau dans cet univers aux frontières poreuses entre réalisme et merveilleux, entre hier et toujours. Pour continuer à tisser cette étoffe chatoyante dont Carole Martinez nous fait l'inestimable cadeau : l'étoffe de nos rêves.
Commenter  J’apprécie          200
Carole Martinez nous entraîne dans ce roman dans un dialogue entre une jeune fille, fille d'un seigneur au Moyen-âge, et de son âme, des siècle plus tard. La vieille âme apporte ainsi un regard avec du recul sur l'histoire que nous raconte la jeune fille.
C'est avec grand plaisir que j'ai retrouvé la Franche-Comté dans ce livre. La Loue, source intarissable de légendes, la nature partout présente, le relief, l'isolement, la vouivre... C'est une peinture qui rend hommage à cette région que l'auteure doit beaucoup apprécier, au regard du portrait qu'elle en dresse.
J'ai parfois été gênée par la violence présente dans ce texte, pourtant très poétique. Mais cette violence est justifiée, tellement elle est une composante importante de l'époque. On s'attache à notre petite héroïne, a son caractère libre qui s'affirme, si proche de la nature dans laquelle elle évolue.
Encore un beau portrait de femme de la part de Carole Martinez.
Commenter  J’apprécie          191
Aujourd'hui je vous emmène - ou plutôt Carole Martinez vous emmène - dans la France du XIVe siècle.
Nous sommes en 1361, Blanche a douze ans. C'est une petite fille chétive aux cheveux rouges. Elle vit avec son père sur leur domaine et sa vie n'est pas simple. Sa mère est morte, elle ne l'a jamais connue, et son père est un homme violent qui voit le diable partout et qui punit Blanche à coup de badine. Un jour son père emmène Blanche pour un long voyage dont la petite ne connaît pas la destination. Son père va-t-il la livrer au diable filou pour que la misère cesse ou pour que la pestilence qui a emporté jeunes comme vieux ne revienne pas ?

Blanche est morte à douze ans. Dans sa tombe cohabitent son enfance qui raconte encore et toujours sa courte vie et sa vieille âme qui a presque tout oublié, même la façon dont elle est morte. C'est de la tombe que la petite fille et la vieille âme nous content les derniers mois de leur vie.

LA TERRE QUI PENCHE est le premier roman de Carole Martinez que je lis. Je suis très triste parce que je l'ai déjà fini. Et pourtant j'ai pris mon temps, j'ai fait durer le plaisir. Ce roman a été une de mes plus belles surprises littéraires de l'année.

Au début, j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire. le style m'a un peu décontenancée tout comme l'alternance des récits puis, rapidement, j'ai pris un plaisir immense.
Carole Martinez a un style percutant, parfois brutal et le vocabulaire est riche (sans être pédant). Elle fait naître un monde où la poésie se dispute la cruauté. Les éléments fantastiques qui émaillent le texte nous plongent dans un monde mythique où les rivières sont des amantes, où les petites filles ne meurent pas tout à fait et où les chevaux se transforment en terre légère.

De la poésie, oui, mais l'auteur ne mâche pas ses mots et cela va bien avec le récit et avec l'époque où il se situe. Carole Martinez ne s'embarrasse pas de fioriture mais sait se montrer sensible et son histoire m'a beaucoup émue. J'ai même eu les larmes aux yeux à de nombreuses reprises.

Le texte est tellement vivant que j'ai eu l'impression de sentir la fraîcheur de la rivière, l'odeur des chevaux, la douceur de la peau d'Aymon, le goût des châtaignes, la chaleur de la chaumière de Guillemette. Je me suis perdue dans ce récit : j'étais avec Blanche, j'avais peur pour elle, je ne voulais pas qu'elle meure.

Avec LA TERRE QUI PENCHE Carole Martinez signe un conte pour adulte aussi émouvant que palpitant où les femmes sont des chevaliers.
Commenter  J’apprécie          190
J'ai emprunté ce livre Audio un peu au hasard.
J'ai été un peu perdue au début du récit : en effet la "lecture" en conduisant ne permet pas une grande concentration sur l'histoire, et il vaut mieux choisir de livre "facile"....
Mais passé les premiers chapitres je me suis laissée emmenée dans cette histoire, sorte de conte fantastique mettant en scène la fameuse Vouivre.
Je me suis beaucoup attachée à Blanche, cette toute jeune fille du Moyen âge qui bien que fille de seigneur n'est pas du tout libre de son sort et de sa vie.
Je n'irais pas jusqu'à dire que c'est un récit féministe, mais toutes les femmes y ont une place particulière : bonnes ou mauvaises, c'est elles qui font l'histoire et qui finalement mènent leur monde. Les hommes semblent être juste des seconds rôles qui s'occupent à guerroyer ou se combattre en tournois.

La lecture de ce texte à deux voix étaient aussi très plaisante. Il faut noter que ce n'était pas n'importe quelle voix, et que la compétence des comédiens lecteurs fait souvent toute la différence pour apprécier ou non un roman-lu.

C'est un livre que je pourrais prendre prendre plaisir à lire en vrai, peut-être, un jour.
Commenter  J’apprécie          185
Dans ma petite ville du Jura, nous allons bientôt pouvoir profiter d'une nouvelle librairie baptisée « Le domaine des Murmures », d'après le roman de Carole Martinez... dont je n'avais jamais entendu parler. Appliquant l'adage « moins on n'en sait, plus on apprend », j'ai ouvert dans un premier temps « La terre qui penche » et je dois dire que je suis très agréablement surprise par la plume de l'autrice, qu'elle a très poétique !

Son style sert admirablement bien son propos, empreint de légendes jurassiennes, telle la fameuse Vouivre et son rubis qui attire les hommes pour mieux les piéger… L'histoire, qu'il serait un peu compliqué de résumer ici, est pleine de féérie et de cruauté à la fois et l'on suit avec enchantement les traces de la petite Blanche de Chaux et de son fantôme, surnommé « la vieille âme », qui n'arrive pas à se souvenir de sa mort. Des personnages secondaires viennent donner corps à la quête initiatique de la jeune fille comme autant de créatures légendaires. le Bouc, ogre qui enlève les petites filles, Aymon, l'enfant-poisson, Guillemette la cuisinière et sa farandole de petites filles mortes, Eloi le valeureux charpentier, un cheval qui parle à ses heures et tant d'autres qu'il est impossible de tous les lister ici…

Son histoire sera racontée à Blanche au fil de l'eau par la Dame verte, fée ou monstre de la Loue au gré de son humeur changeante, et de nombreuses questions trouveront réponse sur la grève aux fées, petite plage en contrebas du Domaine des Murmures.

Je suis absolument charmée par tant de mystère et de rêve, par les lieux dont les noms caressent mes oreilles comtoises, par l'histoire en forme de conte magique et effrayant, par l'écriture qui se perd dans les méandres de la poésie…

Je ne saurais que vous recommander de courir chez votre libraire préféré vous procurer cet ouvrage. de mon côté, je vais vite commander les autres opus de Mme Martinez !

Challenge ABC 2021/2022
Commenter  J’apprécie          173
Que dire de ce roman sinon qu'il m'a enchanté. C'est même mon coup de coeur de la rentrée littéraire. Une écriture fine, ciselée et poétique qui nous emmène au Moyen âge sur la terre qui penche, "les Murmures".
Blanche, toute fragile est rejetée par son père qui se débarrasse d'elle à l'âge de 12 ans en l'offrant en mariage à Aymon, fils du seigneur du domaine voisin.
Les légendes y côtoient souvent la réalité comme cette femme verte, la vouivre, qui hante la rivière "La Loue" une rivière au caractère trempé, tout autant calme que déchaînée suivant son humeur, capable de noyer un homme alors que les femmes sont épargnées.
Il y a Aymon, futur mari de Blanche, enfant feu follet, simple d'esprit qui se prend tantôt pour un oiseau, tantôt pour un poisson, puis Eloi vers qui Blanche se sent attirée, jeune homme travaillant le bois et qui a sauvé Aymon de la noyade au point que ce dernier le voit comme un Dieu.
Et tous les autres protagonistes comme Bouc, cheval de guerre mais qui s'est attaché à Blanche, doté d'une forte personnalité et au mauvais caractère.

Nous voilà donc plongé au Moyen âge, au milieu des vignes, et dans lequel, la Loue, rivière capricieuse et impétueuse impose son rythme aux hommes au milieu de la forêt, des serfs, des seigneurs et leur cour, ses disettes, ses tournois et ses épisodes de peste.
Carole Martinez nous conte ici une magnifique histoire, avec une écriture dont on se régale à chaque page.
Pour finir, deux mots : lisez-le !!

Commenter  J’apprécie          170
Plongée romanesque et onirique dans l'histoire d'une fillette du Moyen Age qui s'en va découvrir le jeune garçon auquel son père la destine. Je raffole des moments d'évasion que me procure la lecture des récits de Carole Martinez, mais j'avoue avoir été quelque peu déçu en ne voyant pas la magie opérer aussi efficacement que dans « Le coeur cousu ».

De Carole Martinez, je n'avais lu que « Le coeur cousu » et « Du domaine des murmures » mais ces deux romans m'avaient marqué, tout spécialement le premier. Car « Le coeur cousu » est un magnifique exemple de littérature d'évasion: un récit romanesque et onirique qui déconnecte le lecteur de la réalité pour le transporter dans un autre monde, où l'esprit s'évade. Plusieurs raisons, fort différentes, peuvent me pousser à lire, mais c'est recherche d'évasion en est une des principales. Cette fonction de distraction, au sens étymologique du terme, est une fonction dans laquelle la littérature excelle. C'est elle qui me donne l'envie de lire Carole Martinez, Yōko Ogawa, et d'autres.

Ainsi donc, je me réjouissais d'avance en abordant « La Terre qui penche ». Et en effet, on est vite plongé dans un univers romanesque du Moyen Âge dans une lequel Blanche, une fillette d'une douzaine d'années se voit conduite par son père dans un château dans lequel il veut la marier à un garçonnet du même âge qu'elle, une âme simple qui se plaît à vivre dans les arbres. Je vous laisse vous plonger dans cet univers où Blanche et son fiancé tiennent le haut de l'affiche, avec le grand cheval de Blanche (j'imaginais Fifi Brindacier…) et la Dame Verte, qui personnalise la rivière.

Brossé dans la langue fluide de Carole Martinez, le décor y était pour me donner le plaisir de lecture que je cherchais. Malheureusement, et j'en suis bien triste, la magie n'a pas fonctionné et je n'ai pas accroché autant que je l'avais pressenti. J'en chercherais la cause du côté du choix de l'auteur de structurer son récit comme une alternance de deux voix: celle de Blanche, qui parle au temps de l'action, et celle de sa « vieille âme », qui parle plus tard. Peut-être ai-je lu trop vite, mais je n'ai pas compris l'intérêt de ces deux voix; je n'ai pas compris l'utilité de la vieille âme, plus exactement. Cela m'a perturbé et je n'ai pas pu laisser mon esprit s'évader autant que je l'aurais voulu.

Ce ne sera pas un coup de coeur, je vous recommanderais plutôt « Le coeur cousu ». Mais Carole Martinez reste parmi mes chouchous et je m'empresse de placer sur ma pile « Les roses fauves », le roman qu'elle va sortir en ce mois d'août 2020.
Commenter  J’apprécie          164




Lecteurs (1851) Voir plus



Quiz Voir plus

L'oeil du témoin

Comment se nommais la bibliothécaire ?

Mathilde
Marguerite
Nathalie

7 questions
22 lecteurs ont répondu
Thème : L'oeil du témoin de Carole MartinezCréer un quiz sur ce livre

{* *}