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EAN : 9782924720011
Éditeurs Édito (24/10/2016)
3/5   2 notes
Résumé :
Vous étudiez sans retenir ? Apprendre est un processus pénible pour vous ? Bonne nouvelle : sachez qu'il n'y a pas de bonne ou de mauvaise mémoire, car celle-ci fonctionne comme un muscle. Si on l'entraîne adéquatement, rigoureusement et régulièrement, on peut emmagasiner une quantité infinie d'informations accessibles à tout moment. C'est ce que nous explique Sébastien Martinez dans cet ouvrage aussi divertissant qu'instructif. Aux méthodes d'enseignement tradition... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le propos est intéressant, mais plutôt conçu pour quelqu'un qui voudrait mettre un très grand nombre d'heures à développer un système de mémorisation en vue de gagner un concours quelconque plutôt que pour améliorer les techniques de mémorisation du quotidien. Toutefois, certains chapitres et certains trucs sont plus "de base" et peuvent convenir au lecteur qui recherche uniquement un petit "plus", des moyens mnémotechniques utiles et pratiques plus développés que ceux qu'il avait intuitivement.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation

Notre cerveau, ce super-héros

Essayez de vous représenter votre mémoire. Je parle de la mémoire consciente, rationnelle, à laquelle nous faisons appel, en permanence, pour nous repérer dans le monde. La plupart d’entre nous imaginent un récipient vide, qu’un flux d’informations viendrait remplir. Certaines données entreraient par une oreille et, comme le déplore l’adage, ressortiraient par l’autre; d’autres, plus vaillantes, s’agripperaient au rebord du récipient avant de s’y laisser glisser et d’y demeurer jusqu’à ce que d’autres informations les en chassent, faute de place. Autrement dit, nous pensons le plus souvent que notre mémoire est affaire de volume. C’est la raison pour laquelle nous ne serions pas infaillibles. Quand ça déborde, ça déborde.

À vrai dire, le fonctionnement de la mémoire est encore un mystère. Il existe plusieurs grilles d’explication. En tant qu’athlète et formateur en mémorisation, je sais par expérience que les stratégies que nous allons voir sont extrêmement efficaces, et ce depuis des millénaires, mais personne n’arrive encore à réunir théorie et pratique. Cela étant, une chose est sûre: l’analogie avec le récipient n’est pas pertinente lorsque l’on parle de la mémoire à long terme, celle qui nous intéresse. Elle ressemblerait en effet davantage à une toile au développement exponentiel. Exit l’idée d’espace clos: nous ne sommes pas des disques durs (n’est-ce pas une bonne nouvelle?). Notre cerveau est bien plus puissant qu’un alliage d’aluminium. Et pour cause: il est un super-héros. Une entité aux superpouvoirs que rien n’arrête. Rien, sauf son pire ennemi, le manque d’attention, contre lequel il faudra lutter.

Représentez-vous plutôt un enfant riant aux éclats, joyeux et intrépide, sautant à pieds joints sur des ramifications créées par la seule force de son enthousiasme. Cet enfant, c’est votre mémoire en mouvement. Un petit être avide d’apprendre, toujours en alerte. Un bonhomme parfaitement déraisonnable, qui navigue entre réel et fiction. Un être ouvert, bienveillant et tendu vers l’immensité du monde à découvrir. Un être qui, comme tous les enfants, ne sait apprendre qu’en s’amusant. En rendant les leçons mémorables, au sens propre. En créant des «indices de récupération», qui permettent de se souvenir, au bon moment, de l’information. La madeleine de Proust en est un exemple célèbre: «Quand d’un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l’odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l’édifice immense du souvenir3.»

Ce livre n’a qu’un objectif: vous donner rendez-vous avec ce petit être espiègle et le laisser vous prendre par la main.

Vous avez passé l’âge de ce genre de jeux? Pas sûr. Mais je comprends que l’image soit déroutante. En fait, il faut penser la mémoire comme un petit film, non comme une figure statique, figée dans l’espace. Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi ceux qui connaissent cinq langues en maîtrisent souvent six? Pourquoi ceux qui en font déjà le plus trouvent le temps d’en faire encore davantage? La réponse est enfantine: les informations n’aiment rien tant que les informations: elles s’accrochent entre elles. Autrement dit, plus vous apprenez, plus vous disposez de moyens d’apprendre. Si je vous dis «Gaborone», aucune raison que vous reteniez ce nom. Si je précise «Gaborone, capitale du Botswana», vous ne retiendrez la ville que si vous connaissez déjà le pays. Si je précise: «Botswana, pays au nord de l’Afrique du Sud», vous disposez du contexte nécessaire pour retenir l’information. Tout l’enjeu consiste donc à créer le plus de nouvelles connexions possible afin d'y «accrocher» de nouveaux éléments. Autrement dit, à agrandir la toile, car plus la toile est grande, plus les chemins pour se rendre d’un endroit à un autre sont nombreux.




Faire échouer la courbe de l’oubli

Dix-huit secondes, un peu plus si l’on parvient à fournir un effort de concentration extraordinaire. C’est la durée de ce que l’on appelle la mémoire à court terme. Le temps dont nous nous souvenons d’un numéro de téléphone en nous le répétant à la vitesse de l’éclair, jusqu’à ce qu’un bruit quelconque nous distraie un quinzième de seconde et nous fasse perdre le fil de la suite de chiffres. Personne n’y échappe. Nous sommes des machines à oublier. Dix-huit secondes et, selon les individus, entre cinq et neuf items, chiffres ou mots. Au-delà, tout disparaît.




Les ressorts narratifs de la volatilité de la mémoire n’ont pas échappé aux scénaristes de cinéma. Que les plus jeunes – jeunes enfants, jeunes parents ou jeunes grands-parents – se rappellent Doris, la charmante paracanthurus hepatus, soit ce «poisson chirurgien» bleu au cœur d’or dont l’incapacité à stocker les informations dans la mémoire à long terme rend Marin, le père de Nemo, dans le dessin animé éponyme, complètement fou. Difficile, en effet, de soutenir une conversation avec quelqu’un dont le cerveau est un courant d’air. D’autant plus que Doris ignore sa pathologie: il faudrait pour cela qu'elle se souvienne qu'elle oublie… On pense aussi au film Memento, réalisé par Christopher Nolan en 2000, dont le héros, Leonard, perd sa capacité à encoder les informations dans la mémoire à long terme lors d’une agression qui coûte la vie à sa femme. Magnifique matériau pour le thriller. À ses yeux, toute situation, depuis ce jour, est absolument nouvelle. Pour se diriger dans ce monde à jamais étranger, une seule solution: conserver des traces de toutes ces informations, chaque fois redécouvertes. En les tatouant sur son corps ou en les prenant en photo.

Sans mémoire à court terme, pas de mémoire à long terme possible. Sans notre capacité à encoder les informations dans la mémoire à long terme, dont le siège serait, dans notre cerveau, l’hippocampe, nous serions tous des Doris et des Leonard en puissance. Pour que l’information passe dans la mémoire à long terme – pour que les ramifications se solidifient –, elle doit avoir deux attributs: du sens et de l’éclat. Ensuite vient le temps de la consolidation, pour l’ancrer définitivement.

Reprenons, en quelques mots, les fondamentaux. On appelle mémoire à long terme plusieurs types de mémoires différentes. Voici les deux principales.

La mémoire non déclarative, tout d’abord, concerne presque essentiellement la mémoire procédurale: vous savez marcher, faire du vélo, et, sauf accident neurologique majeur, vous le saurez jusqu’à la fin de vos jours. Ce n’est pas cette mémoire, vous l’aurez compris, qui nous intéresse.

Ce que nous cherchons à développer ici concerne la mémoire déclarative. Or celle-ci désigne elle-même deux types d’expériences. La mémoire épisodique, en premier lieu, qui concerne les souvenirs que l’on peut reconstituer. Par exemple, vous vous souvenez de l’ours en peluche que vous avez reçu pour vos cinq ans et peut-être même du goût et de l’odeur du gâteau au chocolat tout droit sorti du four ce jour-là. Ou, plus proche, de la personne avec qui vous avez dîné la veille. C’est la mémoire à laquelle fait appel le héros du film Slumdog Millionnaire, un jeune Indien qui concourt à un jeu télévisé. Chaque question éveille en lui un souvenir précis lié à sa propre vie – ainsi, lorsque le présentateur demande à Jamal, le héros du film, qui a grandi dans un bidonville de Bombay, quel célèbre homme d’État américain figure sur les billets de cent dollars, il fait appel à un souvenir émotionnel: le jour où ce fameux billet lui a permis de retrouver sa bien-aimée, Latika. L’art de mémoire consiste en partie à encoder l’information en utilisant, dans un premier temps, la mémoire épisodique afin de créer des souvenirs «artificiels». La mémoire sémantique, elle, désigne tout contenu dont on peut dire: «Je sais, mais je ne sais pas pourquoi je le sais.» Vous savez qu'Ottawa est la capitale du Canada. Qu’une table est une table. Pourtant, vous seriez bien en peine de dire dans quel contexte vous l’avez appris. Cela fait partie des murs porteurs de votre mémoire, consolidés au fil des répétitions.

Comment, avec des briques qui partent naturellement en fumée au bout de dix-huit secondes, construire de solides fondations? ...
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«Orge, ouvre-toi!» cria Cassim, les bras chargés des trésors trouvés dans la grotte dont son beau-frère Ali Baba lui avait indiqué le chemin. Devant lui, la porte restait close. Il était enfermé. «Seigle, ouvre-toi!» Toujours rien. «Millet, ouvre-toi!» En vain. Quelle était la formule magique qui lui avait permis d’entrer quelques minutes plus tôt? Il fallait prononcer le nom d’une céréale, ça, il en était certain… Mais laquelle? Comment diable pouvait-il ne plus s’en souvenir? Il tenta plusieurs noms, sans succès.

Cassim ne mourut pas d’inanition, sans autres vivres que de l’or et des bijoux. Son sort n’en fut pas pour autant moins funeste: les quarante voleurs, qui, eux, n’avaient pas oublié ce qu’on appellerait aujourd’hui un code, pénétrèrent dans l’antre secret et le tranchèrent, d’un coup d’un seul, en deux morceaux. Ah! si seulement Cassim avait connu les bonnes méthodes mnémotechniques… L’histoire de la littérature en eût été changée.

Réjouissez-vous! Vous qui tenez ce livre entre vos mains ne risquez pas de connaître un destin similaire. Car, en le refermant, votre mémoire vous appartiendra. Fini les trépignements devant une porte cochère, l’air benêt devant un terminal de carte bancaire, les interminables hésitations devant un visage connu – mais comment s’appelle cette personne? Terminé les blancs devant une question de culture générale fondamentale, les tours et détours dans les mêmes rues parce qu’on ne sait plus si c’est «à gauche au carrefour après le feu» ou «à gauche après le feu à droite, au carrefour».

Enfin… Terminé à condition de s’en donner les moyens. Ce livre n’est pas l’équivalent d’un «sésame, ouvre-toi». Autant vous avertir tout de suite: il n’est pas en lien direct avec votre cerveau et n’y projette pas de nouvelles connexions neuronales par la simple force de l’incantation. C’est à la fois une mauvaise et une bonne nouvelle. Mauvaise, parce qu’il va falloir travailler un peu. Bonne, parce que vous avez l’infini devant vous. Et parce que les exercices proposés sont loin d’être barbants — au contraire.

Ornicar, le retour

De l’art de mémoire, vous connaissez probablement: «Mais ou et donc Ornicar?» Malgré le nombre de fois où cette question a été posée, Ornicar n’a jamais montré le bout de son nez, et des générations d’écoliers se demandent toujours à quoi il peut bien ressembler. Grâce à lui, nous connaissons en revanche nos conjonctions de coordination sur le bout des doigts. C’est qu’il est la star des moyens mnémotechniques. Son nom générique? Concaténation.

La concaténation, seule méthode mnémotechnique enseignée à l’école, est fondée sur le principe du «mot-sur-le-bout-de-la-langue». Il suffit en effet souvent d’une syllabe, voire d’une lettre, pour qu’un terme que l’on croyait envolé nous revienne – à condition bien sûr que le mot ne nous soit pas tout à fait étranger. L’acronyme consiste ainsi à prendre la première lettre d’une suite de mots pour en créer un autre, facilement prononçable. Pour retenir les pays limitrophes de la France métropolitaine, il suffit de mémoriser ISABELA: Italie, Suisse, Allemagne, Belgique, Espagne, Luxembourg, Andorre (et Monaco). HOMES fait le tour des Grands Lacs d'Amérique du Nord: Huron, Ontario, Michigan, Érié, Supérieur. Le principe se décline facilement: «Mostapha! J’attends la copie!» reprend les premières syllabes des Sept Merveilles du monde antique: Mausolée d’Halicarnasse, statue de Zeus à Olympie, phare d’Alexandrie, jardins suspendus de Babylone, temple d’Artémis à Éphèse, Colosse de Rhodes, pyramides d’Égypte. On peut également s’amuser à mettre ensemble les premières lettres d’une phrase formée par les premières syllabes d’une liste (vous êtes toujours là?). Bref, les concaténations sont fort utiles, régressives, amusantes, mais limitées. Surtout, elles prennent un peu trop de place sur le tapis rouge: d’autres méthodes, bien plus élaborées et plus efficaces, attendent depuis des siècles qu’on leur fasse de la place sous les projecteurs.
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Dans la tête du champion
de France de la mémoire

Ces méthodes, méconnues du plus grand nombre, sont mises en pratique, aujourd’hui, par ce que l’on appelle les athlètes de la mémoire. Les athlètes de la mémoire? Oui. Cela existe bel et bien. J’en suis même un. Tout a commencé pour moi en 2009, au cours de ma troisième année d’école d’ingénieur. J’étais persuadé, comme nombre d’entre nous, que j’étais incapable d’apprendre quoi que ce soit par cœur. J’avais une «mauvaise mémoire», que voulez-vous. Une tare génétique à laquelle je ne pourrais jamais remédier. C’est alors que je suis tombé, un peu par hasard, sur un livre de Tony Buzan1 traitant de stratégies de mémorisation. J’ai d’abord essayé de retenir vingt mots. J’en ai mémorisé cinq.
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Vidéo de Sébastien Martinez
Vous avez du mal à retenir les prénoms, vos cours d'histoire ou même votre digicode ? Ne cherchez plus : la méthode de Sébastien Martinez, ingénieur et champion de France de mémoire, est faite pour vous ! Exercices, stratégies et autres trucs mnémologiques n'auront plus de secrets pour vous.
Pour en savoir plus sur "Une mémoire infaillible" : https://www.hachette.fr/livre/une-memoire-infaillible-9782253188056
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