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Critique de frandj


Ce récit décrit le périple d'un groupe de 15 Kurdes, fuyant leur patrie qui est en proie à la guerre et à la misère. Originaires de l'Est de la Turquie, ils sont tous pris en charge à Istanbul par un passeur qui organise leur passage en Bulgarie, puis en Macédoine, en Albanie, en Italie. Les conditions de voyage (clandestin) sont inhumaines, en cet hiver qui sévit en Europe orientale. Le passeur les installe parfois dans une cabane isolée, en prétendant qu'il reviendra bientôt; mais il les laisse longtemps seuls et ils risquent de mourir de faim et/ou de froid. Leur dangereuse traversée de la Mer Adriatique, puis leur arrivée sur une côte rocheuse sont terribles: un grand nombre de migrants est noyé. Par chance, quelques-uns survivent. En Italie, le groupe de Kurdes se disperse et seuls deux rescapés choisissent la France. Plus tard, l'un deux nommé Yoldas rencontre l'auteure et lui raconte la terrible odyssée qu'il a vécue avec ses compagnons. Elle en a fait ce livre.
Sarah Marty met en lumière le drame collectif des migrants, qui marque l'actualité de l'Europe. Elle nous montre les conditions souvent effroyables de cet exode. Elle rend compte des raisons qui ont poussé ces personnes à l'exil. Elle donne des antécédents et un visage à quelques-unes d'entre elles. Elle met aussi en évidence la forte solidarité qui a permis au groupe de survivre. Le lecteur est ainsi amené à considérer ces migrants non comme des étrangers à refouler, mais comme des hommes et des femmes dont il souhaite l'arrivée à bon port. Dans un monde où l'existence est devenue de plus en plus dure, l'Occident continue à apparaitre comme une oasis sûre et prospère…
Je suis sûr que l'essentiel de ce récit est authentique. Mais j'avoue avoir été assez gêné par la façon de reconstituer cette pénible aventure: je trouve que l'auteure en fait trop. Il y a trop de paroles. Il y a aussi des invraisemblances, comme par exemple le fait que Azra parvienne à sauver son bébé dans des circonstances extrêmes; ou encore cette conversation paisible entre Yoldas et Citseko, alors qu'ils cheminent ensemble pendant des heures, dans un tunnel ferroviaire où ils risquent la mort à chaque instant. Plus de sobriété aurait été très souhaitable. Dommage…
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