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EAN : 9782207142257
288 pages
Denoël (03/05/2018)
4.05/5   37 notes
Résumé :
C’est l’histoire vraie d’un homme qui a marché des nuits et des jours, sans relâche. L’histoire d’un homme venu un jour reconstruire le mur d’enceinte de ma maison soufflé par la tempête. Quelque chose de solide émanait de lui, une force implacable.
Pourtant, face à ce mur écroulé qui offrait comme horizon le jardin aux arbres séculaires des voisins, l’homme s’est mis à trembler. Après un long silence, il m’a avoué avoir peur des forêts. Cette confidence m’a ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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A l'origine, le voyage devait durer 5 jours... C'est ce que le passeur a assuré à Yoldas et à ses compagnons de misère, à Istanbul, la veille du grand départ. Il leur faudra 60 jours pour atteindre l'Europe et voir renaître l'espoir...
Ce roman, Sarah Marty l'a composé à partir d'une histoire vraie, celle que Yoldas lui a raconté alors qu'il était venu exercer ses talents de maçon dans sa propriété des Yvelines où un mur de pierre s'était effondré. Ce roman c'est celui de l'exil, de la fuite, du refus de la guerre et de la peur. Ils sont des centaines de kurdes à tenter de fuir une bonne fois pour toutes les violences et l'oppression des turcs, ce climat de guerre où tout espoir est anéanti. C'est le périple du petit groupe formé autour de Yoldas, des hommes et des femmes qui ne se connaissaient pas et qui vont former un noyau d'entraide et de solidarité pour traverser les épreuves qui les attendent. Ils sont à la merci de passeurs qui cherchent à gagner le maximum d'argent sur leur dos, ils sont obligés de leur faire confiance sans savoir s'ils ne vont pas de retrouver finalement pris au piège. Des jours et des nuits dans le froid, des abris insalubres, le manque de nourriture, les cris des loups et les douleurs de corps égratignés, boursoufflés par les chocs thermiques, affaiblis par le manque de sommeil et la faim... et le pire peut-être, ces passeurs qui ne les regardent pas et leur dénient toute humanité.
D'Istanbul à Lecce (dans les Pouilles) en passant par la Bulgarie, la Serbie, la Macédoine et une traversée maritime de tous les dangers, dans des conditions que Sarah Marty nous fait vivre sans nous épargner.
Ceux qui survivent ne sont pas au bout de leur peine...
Sarah Marty nous offre un récit véritablement poignant en compagnie de ces femmes et hommes d'un courage inouï, qui trouvent encore la force de croire en leurs rêves mais qui porteront à jamais en eux les séquelles de l'exil et les fantômes des compagnons qu'ils ont vu périr.
Ceux qui se cachent derrière de fausses peurs pour justifier leur refus d'accueillir des réfugiés devraient lire ce livre pour savoir ce qu'est vraiment la peur, ce que sont vraiment des dangers, ce que c'est que le déchirement de devoir quitter son pays, sa famille, sa culture... Un témoignage indispensable et salutaire.
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Pourquoi les migrants fuient-ils leur pays ?
Pourquoi risquent-ils leur vie lors de périples dantesques ?

Sarah Marty expose, avec sobriété et pudeur, des tranches de vie qui peuvent apporter des éléments de réponse.
Vivre sans cesse dans la peur et la terreur.
Devoir se protéger (lorsqu'on en a le temps) lors des attaques.
Se construire une vie et tout voir détruit et anéanti en l'espace d'un instant.

En quête d'une vie meilleure et de liberté - qu'ont-ils à perdre après tout ? - 15 kurdes décident de quitter le pays.
Ils ne se connaissent pas et se rencontreront lors de cet exode qui devait durer 10 jours. Il sera 6 fois plus long.
Un exil qui leur a coûté une somme indécente. Pour le payer, parfois une famille entière s'est sacrifiée pour espérer offrir à l'un de ses proches un avenir plus prometteur.

Une fois le contexte posé, arrive le récit du trajet, avec les risques insensés qu'il comporte.
Les passeurs eux-mêmes savent que tous ne rejoindront pas leur but. Pas assez résistants, trop faibles, certains seront laissés pour morts et succomberont.

Un témoignage glaçant et empreint d'humanité. Une rage de vivre se dégage de ces migrants, c'est ce qui les a aidés à surmonter les épreuves inhumaines qu'ils ont traversé.
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J'aime beaucoup m'aventurer sur ce type de livres. Ma curiosité, à ce moment, pourrait passer pour du voyeurisme et parfois, j'ai un peu de mal avec cette soif d'apprendre, de savoir. Ensuite, je me rassure grâce à une autre estimation me concernant. En ouvrant ce livre, en prenant connaissance des nombreuses aventures qui ont rythmé la traversée de ces hommes et de ces femmes, c'est là où je me dis que ce livre a toute son utilité. Ainsi, j'ai pu en apprendre beaucoup sur le chaos qui règne actuellement sur la Turquie et je me rends compte que ses habitants, lorsqu'ils tentent de venir rejoindre l'Europe, vivent la même chose que s'ils venaient de Syrie ou d'Afrique. Là encore, des gens se mettent en travers de leur route pour se jouer de leur misère et de leur désarroi. Leur faisant croire qu'ils sont là pour les aider à atteindre ce paradis utopique, ces êtres veillent surtout et rapidement à les dépouiller. C'est un fait qui me donne envie de gerber et je me demande si des autorités veillent à faire le nécessaire pour d'éventuelles condamnations. En tout cas, même si je reste sur ma faim concernant la conclusion de ce livre, je ne vais pas hésiter à faire mes listes.

Points négatifs :

- Comme je le disais, la fin. Lorsque les survivants du groupe arrivent en Italie, nous ne savons de quelle manière ils arrivent jusqu'à Paris et encore moins à Berlin. D'ailleurs, la rencontre avec une équipe de policiers m'a fait doucement sourire. Pourquoi ? Parce que j'ai un peu de mal à croire que ces derniers se soient montrés aussi bienveillants envers eux. Certes, il existe que certains sont vraiment des anges gardiens mais concernant des hommes et des femmes qui veillent à la tranquillité des frontières, très peu pour moi. Bref, j'estime que le traversée vers les deux capitales européennes citées plus haut aurait pu se montrer très intéressante mais l'auteure a veillé à conclure son livre sur ces moments.

- Je suis tombé sur une petite longueur.

- Contrairement à l'éditrice, je n'ai versé aucune larme à la lecture de cette aventure. Est-ce parce que je suis un habitué des lectures violentes ? Ou peut-être qu'il m'en faut davantage pour me bouleverser ? Je ne saurais quoi répondre à l'heure actuelle mais il est vrai que je voulais beaucoup plus.

Points positifs :

- La taille aléatoire des chapitres.

- Les nombreux personnages qui ont constitué le groupe. Forcément, avec autant de protagonistes, je me doutais bien que j'allais prendre connaissance d'une certaine quantité d'histoires personnelles mais pour la grande majorité d'entre eux, j'étais à fond derrière eux, croisant les doigts pour que tout se passe bien. Ce que je regrette mais c'est généralement le lot de certaines guerres, c'est que des enfants se retrouvent être les victimes de la bêtise des hommes, surtout des adultes et dans ce livre, hélas…

En conclusion, c'est un livre qui mérite toute notre attention pour la multitude d'histoires qui se trouve à l'intérieur. de plus, pour conclure correctement ma chronique, je tiens à remercier l'auteure de nous avoir laissé une trace de cette traversée mais aussi à Yoldas d'avoir su puiser le courage nécessaire pour livrer ces histoires.
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Ce récit décrit le périple d'un groupe de 15 Kurdes, fuyant leur patrie qui est en proie à la guerre et à la misère. Originaires de l'Est de la Turquie, ils sont tous pris en charge à Istanbul par un passeur qui organise leur passage en Bulgarie, puis en Macédoine, en Albanie, en Italie. Les conditions de voyage (clandestin) sont inhumaines, en cet hiver qui sévit en Europe orientale. Le passeur les installe parfois dans une cabane isolée, en prétendant qu'il reviendra bientôt; mais il les laisse longtemps seuls et ils risquent de mourir de faim et/ou de froid. Leur dangereuse traversée de la Mer Adriatique, puis leur arrivée sur une côte rocheuse sont terribles: un grand nombre de migrants est noyé. Par chance, quelques-uns survivent. En Italie, le groupe de Kurdes se disperse et seuls deux rescapés choisissent la France. Plus tard, l'un deux nommé Yoldas rencontre l'auteure et lui raconte la terrible odyssée qu'il a vécue avec ses compagnons. Elle en a fait ce livre.
Sarah Marty met en lumière le drame collectif des migrants, qui marque l'actualité de l'Europe. Elle nous montre les conditions souvent effroyables de cet exode. Elle rend compte des raisons qui ont poussé ces personnes à l'exil. Elle donne des antécédents et un visage à quelques-unes d'entre elles. Elle met aussi en évidence la forte solidarité qui a permis au groupe de survivre. Le lecteur est ainsi amené à considérer ces migrants non comme des étrangers à refouler, mais comme des hommes et des femmes dont il souhaite l'arrivée à bon port. Dans un monde où l'existence est devenue de plus en plus dure, l'Occident continue à apparaitre comme une oasis sûre et prospère…
Je suis sûr que l'essentiel de ce récit est authentique. Mais j'avoue avoir été assez gêné par la façon de reconstituer cette pénible aventure: je trouve que l'auteure en fait trop. Il y a trop de paroles. Il y a aussi des invraisemblances, comme par exemple le fait que Azra parvienne à sauver son bébé dans des circonstances extrêmes; ou encore cette conversation paisible entre Yoldas et Citseko, alors qu'ils cheminent ensemble pendant des heures, dans un tunnel ferroviaire où ils risquent la mort à chaque instant. Plus de sobriété aurait été très souhaitable. Dommage…
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Des kurdes veulent quitter la guerre et le Kurdistan. Ils rêvent de l'Europe, mais avec les passeurs, c'est soixante jours au lieu de dix qu'ils devront vivre dans des conditions plus que difficiles. Ils sont quinze à s'épauler, mais arriveront-ils tous au bout du voyage ? Dans ce récit basé sur des fait vécus, Sarah Marty, avec sa plume précise et troublante, retrace leur itinéraire bouleversant et l'on s'attache à leur histoire même si, parfois, on se mêle un peu dans les personnages. Qui sommes-nous pour oublier ce que vivent plus d'un migrant ? Et quoi faire pour qu'ils vivent en paix dans leur pays ? Après cette lecture, serons-nous toujours les mêmes ?
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critiques presse (2)
LaCroix
07 septembre 2018
L’authentique récit d’un petit groupe de migrants kurdes, entre les mains de passeurs sans scrupule, qui tente de traverser l’Europe pour gagner l’Italie.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Actualitte
14 juin 2018
La traversée infernale et authentique de l’Europe la plus sombre. D’Istanbul à Paris, Soixante jours retrace la fuite éperdue d’un groupe de quinze Kurdes à la recherche d’une vie à laquelle ils auraient enfin droit.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Je crois pouvoir dire aujourd’hui que tout ce que nous avons subi, tout ce qui nous a engloutis peu à peu tout au long de notre vie et qui sommeille en nous, un jour nous submerge brutalement, et c’est toute notre existence dans ce qu’elle a de plus abrupt qui d’un seul bloc nous étouffe.
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Il y a ce mur qui nous lie maintenant à jamais, ce mur soufflé par la tempête puis reconstruit, mais il y a aussi ce livre. Je suis convaincue que les survivants de ce périple insensé doivent faire entendre au monde le prix inestimable de la vie. Ils n'ont pas erré des jours et des nuits la mort aux trousses, marché sur des pieds usés pour simplement se glisser sans bruit dans une autre existence. Non, ils sont là pour raconter, dissiper les ténèbres. Pourtant ces hommes, épuisés de tant de kilomètres parcourus, rencontreront parfois des foules d'ignorants qui, méfiants, ne voudront pas les voir et détourneront leur visage devant leurs yeux encore hagards de tant de souffrance. Ces masses d'anonymes, incommodés, tracassés par leur présence, n'auront de cesse de les blesser cruellement jusqu'au jour où - je veux le croire - la voix de ces ressuscités les bouleversera, et l'amour enfin dessillera leurs yeux.
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Cevdet les regarde à nouveau et fait le compte, il est superstisieux et croit à la signification des chiffres. Ils sont quinze passagers avec le bébé. Rassuré, il souffle longuement. Il pense que c'est un bon chiffre.
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J'ai demandé le pouvoir et je l'ai trouvé dans la connaissance. J'ai demandé l'honneur, et je l'ai trouvé dans la pauvreté. J'ai demandée la consolation, et je l'ai trouvée dans le désespoir. Crois-moi, le soleil sera un jour à notre porte.
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(p. 152)

« Un jour ou l’autre, nous devrons payer le prix de notre fuite. On nous en voudra d’avoir quitté notre pays de misère, on nous reprochera de nous être octroyés une seconde chance en laissant les cadavres pourrir dans les caniveaux. Ces flèches viendront peut-être de nos parents, de nos grands-parents ou même de ceux qui habitent l’Europe. Parfois, tu penses comme eux, tu penses toi aussi que c’est de la lâcheté de fuir, et pas du courage ».
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Videos de Sarah Marty (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sarah Marty
Voici un extrait du roman Juste après l'amour de Sarah Marty, lu par l'autrice elle-même. Bonne écoute ! Le titre paraîtra le 04 novembre 2020.
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