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EAN : 9782226442109
256 pages
Albin Michel (21/08/2019)
  Existe en édition audio
3.98/5   5074 notes
Résumé :
4e de couverture mai 2021
1885 : comme chaque année, à la Salpêtrière, se tient le très mondain « bal des folles ». Le temps d’une soirée, le Tout-Paris s’encanaille sur des airs de valse et de polka en compagnie de femmes déguisées en colombines, gitanes, zouaves et autres mousquetaires. Cette scène joyeuse cache une réalité sordide : ce bal « costumé et dansant » n’est rien d’autre qu’une des dernières expérimentations de Charcot, adepte de l’exposition des... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1050) Voir plus Ajouter une critique
3,98

sur 5074 notes

Nous sommes fin du 19eme siècle, hôpital de la Salpêtrière, sous le commandement de Charcot, grand précepteur des maladies neurologiques. Plusieurs femmes sont enfermées dans cet hôpital qui rendrait folle n'importe quelle femme saine d'esprit. Victimes d'un traumatisme enfant, victimes de visions et de voix, pour peu qu'elles ne rentrent pas dans le contrat normalisé des leurs, elles sont envoyées à la Salpêtrière.

Le bal des folles ne figure qu'en dernière partie de ce roman et fait selon moi assez pâle figure dans ces figures de l'ombre. On suit Louise, Eugénie ou encore l'intendante infirmière qui est à mon sens, le personnage le plus utile à ce récit. de par ses premiers doutes, elle humanisera toutes ces femmes diabolisées. Charlot quant à lui au même titre que la médecine et les expériences sont très peu exploités. le roman axe davantage sa psychologie sur la folie, quand et pourquoi surgit-elle. C'est un portrait plutôt réaliste de la société médicale de l'époque assez effrayant deux siècles plus loin. Et un bon premier roman prometteur pour l'auteur.

Le bal des folles ou la salle de bal (Anna Hope), je ne sais pas vous, mais chez moi ça sentait un air de déjà vu que je craignais en ouvrant ce livre. Sans surprise, ce roman m'a replongée dans la salle de bal à nombreuses reprises. Un même lieu d'enfermement, la même époque, le contexte de la folie, des femmes incomprises, retenues souvent contre le gré. le bal des folles est d'ailleurs tellement ressemblant au roman d'Anna Hope qu'on pourrait penser au plagiât. Sauf qu'ici, le roman reste assez en superficie, l'histoire est assez brouillonne et pas aussi bien travaillée que la salle de bal selon moi (que j'avais littéralement dévoré). La plume se montre fluide et agréable mais il m'en fallait plus, déjà une touche d'originalité pour être totalement convaincue.
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J'ai beaucoup apprécié ce roman qui remet pas mal de choses à leur place, et qui rend hommage à ces femmes internées pour rien ou tout au moins pour pas grand chose.

Le pouvoir de l'époux ou du père de famille fait froid dans le dos. Pour un peu de caractère et de contestation nous pouvions être mis au banc de la société ou des médecins en pleine étude de ces maladies psychologiques utilisaient des moyens peu orthodoxe, afin de mettre fin à une crise de folie ( panique , épilepsie,... )
J'ai bien de la chance de ne pas être née à cette époque, je pense que je ne serais pas restée longtemps en liberté avec mon caractère de rebelle.

L'écriture de l'auteure est très fluide et agréable. je me suis promenée tranquillement dans cet HP et j'y ai côtoyé des femmes extraordinaire.

Une histoire prenante qui nous renvoie dans un passé, pas si lointain. Une très belle découverte
Commenter  J’apprécie          1916
Il était prudent, à la fin du 19ème siècle de ne pas afficher une conduite hors des sentiers battus, lorsque l'on était une jeune femme de bonne famille. La sanction menaçait toute « déviante » : direction la Salpétrière, sans autre forme de procès, sans certificat médical, sans même avoir eu un comportement constituant un danger pour soi-même ou pour autrui. D'ailleurs, il est vraisemblable que la seule volonté de l'entourage suffisait à faire enfermer toute personne jugée gênante pour ses proches. Et bien sûr, une fois prisonnière de la sinistre bâtisse, il est extrêmement compliqué de prouver sa « normalité ».

C'est l'époque où Charcot travaillait sur les manifestations de l'hystérie, qu'il mettait en évidence par l'hypnose, devant un groupe d'étudiants admiratifs.

Certes les connaissances étaient maigres concernant le fonctionnement du corps humain, mais l'expérimentation faisait fi de l'individu. Aussi la folie pouvait-elle s'exposer, et se donner en spectacle, comme c'était la coutume une fois par an à l'asile, au cours de ce Bal des folles qui donne le titre à l'ouvrage.

A travers l'histoire d'Eugénie, qui a le tort de posséder des pouvoirs de communication avec les morts, Victoria Mas nous convie au quotidien des habitués du service de psychiatrie, patientes et soignants, et c'est toute la détresse de ces femmes qui apparait entre les lignes.

Témoignage d'un temps passé, peu enclin à prendre du recul sur ses pratiques scientifiques,
le roman a le mérite de rendre hommage à ces femmes victimes de la folie de leur entourage.
Sans pathos, basée sur des documents historiques, le roman se parcourt avec agrément, tout en frémissant d'indignation sur le sort injuste de ces femmes humiliées.

Premier roman, déjà deux fois remarqué (Prix Stanislas et Talents Cultura), présent dans la sélection du prix Fémina, Victoria Mas fait une entrée remarquée dans le monde de la littérature.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Le bal des folles, premier roman de Victoria Mas a obtenu le Prix Renaudot des lycéens 2019, un prix mérité !
Tout débute en mars 1885 à La Salpêtrière où Louise, 16 ans est internée après des crises d'hystérie, suite à un viol. Elle est la patiente favorite du professeur Charcot, le neurologue le plus célèbre de Paris, celui-ci s'occupant du service des hystériques.
Bientôt, comme chaque année à la mi-carême, à La Salpêtrière, va avoir lieu un grand événement appelé "bal des folles", où la bourgeoisie parisienne pourra approcher ces "folles" et ainsi fantasmer à loisir et ressentir le grand frisson en les voyant valser. La préparation de ce bal où elles seront déguisées et costumées est pour elles un grand moment. Elles attendent avec impatience cette soirée, "et soudain, le lieu ne ressemble plus à un hôpital d'aliénées mais à une chambre de femmes sélectionnant leur toilette pour le grand soir à venir". Ce sera pour elles, l'occasion d'avoir l'impression qu'on leur prête de l'attention et peut-être de se sentir libres.
En parallèle, sur le boulevard Haussmann, vit une famille aisée, la famille Cléry. Eugénie, la fille, 19 ans, fougueuse et en quête d'émancipation, a un secret qu'elle ne peut surtout pas confier à ses proches sans risquer d'être enfermée à La Salpêtrière : elle a des visions et communique avec les personnes défuntes.
Comme on le pressent assez rapidement, ces deux histoires vont d'entremêler.
Ce roman est avant tout un plaidoyer féministe. On ne peut que frémir en voyant la façon dont sont traitées les femmes et la quasi impossibilité pour elles de devenir autre chose qu'une épouse obéissante et une mère de famille. Malheur à celle qui veut faire des études, de la politique ou vivre libre tout simplement, et malheur à celle qui se plaindra d'avoir subi des abus ou des violences de la part d'un homme. Quant à celles qui souffrent psychologiquement, l'entrée à la Salpêtrière relèvera plus de l'enfermement que du soin.
Victoria Mas étrille sans ménagement les hommes qui ont tout pouvoir sur les femmes. Seul le frère d'Eugénie trouvera grâce à ses yeux puisqu'il finira par oser montrer son amour pour sa soeur.
Elle brosse tout au contraire des portraits féminins magnifiques et attachants, notamment celui d'Eugénie, symbole de toutes ces femmes avides de liberté qu'on a essayé de contraindre au silence.
Un petit bémol pour moi : j'ai trouvé que cette histoire de spiritisme prenait une trop grande place dans le roman. Qu'à cela ne tienne, le bal des folles est un livre bouleversant et enrichissant qui traite à la fois de la condition féminine au XIXe siècle et des débuts de la psychiatrie et où l'auteure a même réussi à instiller du suspense en fin de roman, roman qui se lit d'une traite.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Une pépite absolue... un roman bouleversant, époustouflant !!


Intéressée par ce livre dès sa parution, j'en avais reporté la lecture,
les thèmes et l'ambiance m'évoquant trop " La salle de bal "...Entre "L'Oeil de la nuit" de Pierre Péju, et ce premier roman de Victoria Mas, je persiste dans les mondes de la neurologie, psychiatrie, et l'étude de la psyché humaine !!

Nous suivons le destin de différentes femmes au sein de la Salpêtrière,
et du service du professeur Charcot: "aliénées" et "soignantes"... Des femmes qui ont sombré, car on leur a fait subir des violences inouïes, comme la très jeune Louise, orpheline, violée par son oncle !

Eugénie, fille de bonne famille, se sent différente, en rebellion constante
avec son père, conformiste et autoritaire; elle se rend compte qu'elle
a comme une sorte de don: elle se sent reliée avec les défunts; sa
première prise de conscience de la présence d'un proche mort fut son
grand-père... Elle ira, en cachette, assister avec son frère à un débat
philosophique dans un café, où bien évidemment, elle se trouve être
la seule femme de l'assemble... C'est là, qu'elle découvrira Allan Kardec
et son ouvrage qui fait polémique: "Le livre des esprits"...
Elle se précipitera dans une librairie qu'on lui a signalée, qui n'est autre que
la boutique de son éditeur, Leymarie !

Elle dévore ce livre, qui bouleversera son existence et sa manière de voir
les choses... Malheureusement, dans un premier temps, les drames et
ennuis se succèderont...Son père la fera interner avec "les Folles de Charcot"...Nous suivrons donc avec grande émotion et suspens, les
parcours d'Eugénie, la "dite aliénée" et Geneviève, la fidèle assistante
du grand Charcot !
Un beau personnage que cette Geneviève , intendante, collaboratrice
de Charcot, depuis 20 ans...scientifique convaincue, célibataire
endurcie, minée de l'intérieur par la mort prématurée de Blandine,
sa jeune soeur ! Elle rentrera dans l'existence d'Eugénie, prendra
connaissance du fatidique ouvrage de Kardec, "Le Livre des esprits" !!

Une image mentale se juxtapose au moment où j'écris ces lignes:
je vois la fameuse tombe de Kardec au Père-Lachaise, toujours
abondamment fleurie et honorée !!

Un roman étonnant, qui "prend aux tripes"...racontant non seulement le corset physique des femmes, attribut obligatoire féminin de l'époque, mais surtout le "corset moral , social" supporté par toutes les femmes, dès qu'elles déviaient de leur destinée de mère et d'épouse... Dès qu'elles dérangeaient l'ordre bourgeois, et mettaient en doute la "parole masculine" ...

Au fil de cette histoire captivante, bouleversante, perturbante... une autre
image s'est superposée: celle de la sculptrice, Camille Claudel, enfermée
à vie, très jeune, à l'asile !!

"Son corset la gênait horriblement. Aurait-elle su qu'elle aurait parcourir une aussi longue distance, elle l'aurait laissé dans l'armoire. Cet accessoire a clairement pour seul but d'immobiliser les femmes dans une posture prétendument désirable- non de leur permettre d'être libres de leurs mouvements !
Comme si les entraves intellectuelles n'étaient pas déjà suffisantes, il fallait les limiter physiquement. A croire que pour imposer de telles barrières, les hommes méprisaient moins les femmes qu'ils ne les redoutaient. "(p. 54)

Une des phrases du roman résume excellemment les exclusions abusives de certaines femmes, dites "aliénées"... Que d'enfermements abusifs simplement parce que la Femme sortait de la norme, du chemin qui leur était tracé...On rejette ce qu'on ne comprend pas !!

J'aurais encore une foule de commentaires... mais je préfère laisser tout le "suspens" et le "mystère" aux différents parcours de ces femmes, arrivées par les circonstances les plus diverses au service du Grand Charcot !!

Un roman qui va me suivre un long moment !!... Bravo et Merci à Victoria Mas...
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critiques presse (8)
Lexpress
07 octobre 2019
Avec son premier roman, d'ores et déjà multi primé, Le Bal des folles, Victoria Mas nous entraîne dans les coulisses de l'hôpital de la Salpêtrière.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LaLibreBelgique
27 septembre 2019
Avec un premier roman qui n’élude pas les faits de viol comme tel, c’est autour de cet autre viol que constitue l’enfermement arbitraire d’un être vulnérable que Victoria Mas polarise un récit troublant.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Liberation
18 septembre 2019
Si le livre plaît autant, sans doute est-ce parce que d’une écriture limpide (à l’excès), il mêle spiritisme, sadisme et sexualité. A l’histoire des «hystériques» enfermées à la Salpêtrière à la fin du XIXe siècle et objets d’étude de Charcot, le Bal des folles agrège le portrait d’une femme qui discute avec les morts, un sport en vogue à l’époque.
Lire la critique sur le site : Liberation
Bibliobs
17 septembre 2019
Dans une prose limpide, légère comme un pastel, loin des délires d’un Bosch ou d’un Munch, la jeune romancière stigmatise le machisme triomphant et fait entendre, bouleversante, la voix de celles qu’on a muselées, étouffées, hypnotisées. Avec elle, c’est tout un gynécée qui se rebelle.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeJournaldeQuebec
16 septembre 2019
Victoria Mas, qui est la fille de la chanteuse Jeanne Mas, entre dans la danse avec un premier roman à lire sans faute.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LeFigaro
05 septembre 2019
De sa plume documentée et énergique, Victoria Mas raconte la terrible condition féminine à la fin du XIXe siècle.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Culturebox
05 septembre 2019
La primo-romancière signe un roman riche et inspiré sur les internées de la Pitié Salpêtrière, symbole de l'oppression des femmes au XIXe siècle. [...] Avec un scénario bien ficelé, l'auteure signe un beau premier roman, qui nous fait frémir au rythme des mésaventures des personnages.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Actualitte
22 août 2019
À travers un univers asilaire régi par les exigences de bienséance des hommes, Le bal des folles de Victoria Mas nous propose un palais de femmes héroïnes, survivantes et conquérantes. Et la folie esthète.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (694) Voir plus Ajouter une citation
Geneviève remarque que l'homme a la main moite. Il pose la plume sur la feuille, glisse son bras sous la table et essuie sa paume sur le tissu de son pantalon. Les boutons de son costume semblent le serrer. Sous sa moustache poivre et sel, ses lèvres tremblent. Il est rare,
pour ce notaire réputé et imperturbable, d'avoir à faire un effort pour maintenir sa contenance. Les murs de cet hôpital déstabilisent quiconque y pénètre, à commencer par celui qui vient y placer sa fille, ou son épouse, ou bien sa mère. Geneviève ne compte plus les hommes qu'elle a vus s'asseoir sur cette chaise :ouvriers, fleuristes, professeurs, pharmaciens, marchands, pères, frères, époux - sans leur initiative, la Salpêtrière ne serait sans doute pas aussi peuplée.
Certes, certaines femmes en ont déjà amené d'autres - des belles-mères plus que des mères, parfois des tantes. Mais la majorité des aliénées le furent par les hommes, ceux dont elles portaient le nom. C'est bien le
sort le plus malheureux : sans mari, sans père, plus aucun soutien n'existe - plus aucune considération n'est accordée à son existence.
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Personne n'aime mieux les salles d'examen que les médecins eux-mêmes. Pour ces esprits pétris de science, c'est ici que les pathologies se découvrent, que le progrès se fait. Leurs mains jouissent de faire usage d'instruments qui terrifient ceux sur qui ils s'apprêtent à les
utiliser. Pour ceux-là, ceux contraints de se mettre à nu, ce lieu est fait de craintes et d'incertitudes. Dans une salle d'examen, les deux individus qui s'y trouvent ne sont plus égaux : l'un évalue le sort de l'autre; l'autre croit la parole du premier. L'un détermine sa carrière; l'autre détermine sa vie. Le clivage est d'autant plus prononcé lorsqu'une femme passe les portes du bureau médical. Celle-ci offre à l'examen un corps à la fois désiré et incompris par celui qui le manipule. Un médecin pense toujours savoir mieux que son patient, et un homme pense toujours savoir mieux qu'une femme : c'est l'intuition de ce regard-là qui rend aujourd'hui anxieuses les jeunes femmes attendant leur évaluation.
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-Pouvez-vous me dire exactement pourquoi je suis ici ?
- La réponse n'est-elle pas évidente?
- On accepte bien qu'une jeune fille ait vu la Viergeà Lourdes.
- Il ne s'agit pas de la même chose.
-Pourquoi? Pour quelle raison est-il accepté de
croire en Dieu, et inconvenant de croire aux Esprits?
- La croyance et la foi sont une chose. Voir et
entendre des défunts, comme vous le prétendez, est anormal.
- Vous voyez bien que je ne suis pas folle. Jamais je n'ai souffert d'une crise. Je n'ai aucune raison de rester
ici. Aucune !
- Nous avons des raisons de penser que vous souffrez sans doute d'un dérèglement...
- Je ne souffre de rien. Vous redoutez juste ce que vous ne comprenez pas. Vous vous prétendez soignants... Avez-vous seulement vu vos crétins en blanc derrière, qui depuis tout à l'heure nous lorgnent comme si nous étions de la viande ! Vous êtes méprisables !
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- Si vous cherchez une nouvelle bète curieuse à montrer à tout Paris, il ne s'agit pas d'un divertissement.
- Nous sommes ici pour comprendre et soigner, pas pour nous amuser.
- Il serait en effet navrant que la Salpètrière devienne un cirque à femmes.
- Si vous faites référence aux cours publics du docteur Charcot, ils sont tout ce qu'il y a de plus honorable dans la profession.
- Et votre bal, alors? J'ignorais que les hôpitaux
étaient des lieux de mondanités.
- Le bal de la mi-carême divertit les aliénées et leur permet de retrouver un semblant de normalité.
- C'est les bourgeois que vous divertissez.
-Mademoiselle, contentez-vous de répondre à la
question.
-Pour vous répondre précisément, je ne commu-
nique pas avec les Esprits.
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Face à elles, un public entièrement masculin : trois assistants sont assis derrière un bureau rectangulaire. Costumes et cravates sombres, ils s'entretiennent à voix basse en ignorant les aliénées inquiètes. Derrière eux, debout, cinq internes attendent aussi. Vêtus d'une blouse blanche, rictus aux lèvres, ils dévisagent sans pudeur les examinées du jour. Leurs regards s'attardent sur les seins, les bouches, les hanches. Leurs coudes s’apostrophent discrètement. Ils se chuchotent des vulgarités à l'oreille. À les voir ainsi remuer, Eugénie se dit qu'il faut décidément avoir vu et connu peu de femmes pour prendre autant de plaisir devant ces malades sans défense.
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Le confinement que nous avons vécu jette une lumière étrange sur ces moments où la vie bascule de la liberté à l'enfermement, où tout peut vous être ôté sans votre consentement. C'est très exactement le sujet du passionnant premier roman de Victoria Mas.
« le bal des folles » , de Victoria Mas, est publié chez Albin Michel.
+ Lire la suite
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