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Citations sur Avant que le monde ne se ferme (96)

Ainsi l’enfance ne fut qu’errance et mouvement, à la lenteur d’une paire de chevaux tirant une roulotte, la parfaite vitesse pour prendre la mesure du monde.
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Tout commença dans la steppe, dans le cercle des regards qui crépitaient avec le feu de camp. La voix du violon de Jag planait par-dessus l’hiver immobile qui parfois arrêtait le cœur des hommes.
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Les existences parfois s'écrivent dans des langues inconnues forçant ceux qui les écrivent à tenter de déchiffrer les hiéroglyphes qu'ils ont pourtant, eux-mêmes, gravés
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« Nous ne sommes que de passage, comprends-tu ? Nous sommes comme le chat de Kipling : tous les lieux se valent pour nous. C’est pour cela que les Fils du vent sont capables de prédire l’avenir, eux qui ne connaissent que le présent, parce qu’ils ne sont pas enracinés comme des arbres ou fichés en terre comme les pieux des clôtures, mais qu’ils ont gardé un lien primordial avec l’univers, avec la terre, avec le vent ! »
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Il découvrit la démence toute mathématique du Lager, l’implacable géométrie des rues et des baraquements, le regard hadal des fantômes qui hantaient les blocks et les latrines. Il apprit assez vite à reconnaître ceux dont l’âme était presque intacte, enfouie comme une braise sous une gangue de cendre grise et froide, et à éviter ceux que le camp avait révélé cruels et sourds comme des mantes.
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C'était une nomade elle aussi, et en tant que telle elle connaissait la valeur des choses : en fait, les choses n'en avaient pas, de valeur ; c'était les êtres qui comptaient, et eux seuls.
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Katia traversa la piste sur un fil tendu, une ombrelle bleu ciel à la main, tandis que mouraient les dernières notes de l’"Engloutissement". Ce n’était pas une grande équilibriste, elle flirtait en permanence avec la chute, mais c’était cette maladresse qui rendait son numéro intense et émouvant. En bas, le sable de la piste semblait d’une dureté implacable et elle, si menue.
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D’un grand sac de tissu informe naissait soudain un éléphant, une autruche, un cheval ; de quelques morceaux de manche à balais rapidement reliés apparaissait un Pinocchio immatériel qui flottait dans l’air. Les objets du quotidien, ceux qui peuplent les maisons et qu’on ne voit plus, acquéraient soudain une autre forme, une autre destinée. Le parapluie devenait marabout ; le bidon de lait, quille ; la chaise, morceau de girafe ; la roue de vélo, rouage d’une gigantesque machine absurde qui dévidait des rubans de couleurs comme l’horizon des arcs-en-ciel. Personne ne riait mais tous les visages étaient étonnés, ouverts, naïfs à nouveau. C’était en cela que consistait la magie des clowns Bhaskar et Nava : ils redonnaient aux êtres et aux choses leur candeur première, radicale.
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Pour triompher du malheur, il faut le profaner. Et quelle plus belle profanation que la vie elle-même ? Que la force vive de la vie ? Reprendre les voies du vent, faire des enfants, essaimer en tribus sur les chemins d'Europe et du monde, triompher de la mort en s'en riant !
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Ci et là encore, il avait croisé quelques survivants, de Łódź ou de « Lager », la plupart marqués dans leur âme et leur chair, tourmentés par le simple fait d’avoir survécu là où tant d’autres étaient morts. Il les reconnaissait presque du premier coup d’œil. Il lui arrivait de se retrouver en présence d’un parfait inconnu et de se dire que si l’autre relevait la manche de sa chemise, de son bleu de travail, de son costume, on verrait apparaître un numéro de matricule tatoué comme celui que lui-même avait sur le bras droit.
Seuls les bourreaux dormaient du sommeil du juste, c’était une constante, les victimes, elles continuaient à souffrir leur vie durant, jamais leur plaies ne cicatrisaient entièrement.
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