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Critique de hanyrhauz


Avant que le monde ne se ferme.
Un titre comme celui-ci, sur une couverture d'un bleu franc est déjà une promesse de voyage.

En ouvrant ce roman, il faut se laisser guider par le vent et le souffle des chevaux. Prendre sa place dans cette famille tzigane qui dresse son chapiteau à la faveur des plaines et des places. Voir la troupe s'animer sous les regards émerveillés. Un cirque dans tout ce qu'il a de plus beau, fantaisies, acrobaties, musiques.
Mais le vent tourne. On entend plus que le bruit des bottes et celui des verrous. le monde se ferme, l'Europe est une prison à ciel ouvert.
Anton, le dresseur de chevaux, le fils du vent, n'échappera pas au joug nazi. Tsigane ou Juif, le sort est le même. Il se fera alors la mémoire de son clan, de ceux qui tombent autour de lui, de ceux que l'on veut voir disparaître. Puis viendra le temps de la résilience.

Ce premier roman aura sans nul doute un beau retentissement dans cette rentrée littéraire et ce sera mérité. Parce qu'il allie une écriture poétique (parfois avec un peu trop d'emphase) à une histoire profondément romanesque et qu'il est bien difficile de le reposer une fois commencé. Parce qu'il parle de sujets forts, le Porajmos et la Shoah, simplement, ce qui rend accessible ce texte au plus grand nombre et notamment à de plus jeunes lecteurs. Rien de novateur, certes, mais une sincérité qui ne peut que toucher en plein coeur. Parce que les personnages sont d'une grande beauté, Anton en tête, et terriblement attachants. Qu'ils se lient ensemble dans l'adversité et forment une nouvelle communauté en dépit de toutes leurs différences. Et parce qu'il est toujours nécessaire de souligner à quel point les peuples nomades sont ostracisés et incompris dans leur volonté d'être sans attaches, d'être d'ici et d'ailleurs, d'être d'une famille avant d'être d'un pays.

"C'est le chant des errants qui n'ont pas de frontières, c'est l'ardente prière de la nuit des gitans." (Dalida, évidemment)
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