Un très beau roman, très dense, qui en peu de pages embrasse une période qui s'étend du milieu des années 1920 au début des années 1950. On suit l'épopée d'un jeune dresseur de chevaux, Anton, qui semble avoir le don de "libérer" les chevaux, mais aussi les hommes, c'est-à-dire de révéler en eux une "part inaliénable" comme dit Jag, le violoniste tzigane qui a presque tout appris à Anton. C'est une histoire très romanesque, romantique par certains côtés, avec des coups de théâtre et des rencontres qui relèvent du merveilleux. D'un autre côté, l'évocation du ghetto de Lodz et des camps de concentration est très réaliste et documentée. C'est sans doute ce qui fait le charme envoûtant de ce roman, ce mélange de merveilleux et de réalisme cru. Il faut se laisser emporter, enfourcher les chevaux tziganes et suivre les fils du vent sans retenue. Si vous arrivez avec des réticences d'adulte qui a perdu le sens de l'enfance, alors passez votre chemin, ce livre n'est pas pour vous.
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