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Critique de mlecornec


J'ai eu un vrai coup de coeur pour ce premier roman. D'après la quatrième de couverture, l'auteur l'a écrit à 58 ans après avoir quitté son métier d'enseignant pour parcourir le monde.
Ce livre raconte une histoire originale et très documentée. Anton naît après la première guerre mondiale dans une famille tzigane circassienne d'Europe centrale. L'amour des chevaux, du cirque, de la musique, de la liberté du peuple tzigane est évoqué de manière détaillée, poétique et convaincante.
« Si tu veux obtenir quelque chose d'un homme, parle au fils du vent qui est encore en lui ; parle à sa liberté et non pas à tout ce qui l'entrave. Enlève la selle et le mors à ton cheval ; enlève aux hommes leurs oripeaux sociaux, leurs chaînes et tout ce qui les entrave : considère-les nus et tu sauras qui ils sont… ».
C'est une histoire en trois dimensions.
Tout d'abord, une dimension historique car la narration suit les grands évènements du vingtième siècle : la deuxième guerre mondiale, les conflits en Europe de l'Est, l'apartheid en Afrique du Sud. Un passage particulièrement dur décrit la survie d'Anton dans le ghetto de Lódz où la vie quotidienne est reconstituée avec des détails édifiants. Par exemple, un Tzigane se demande pourquoi la police criminelle du Reich commet de telles exactions, Anton répond : « Pour que nous ressemblions à l'idée qu'ils se font de nous. »
Une dimension géographique car Anton, avec son âme vagabonde voyage en Europe, en Asie centrale, en Inde et aux États-Unis. Il s'ouvre à des cultures et des religions différentes dont il s'enrichit.
Enfin, une dimension spirituelle et onirique. le rêve fait partie de la réalité tzigane, il nourrit les individus.
C'est un livre relativement court pour toutes les idées qui y sont développées. L'écriture est belle, les phrases simples, percutantes vont à l'essentiel. Certains passages sont poétiques. « L'haleine des chevaux soufflait des nuages et les étoiles au ciel semblaient cligner des yeux ».
Quand on ferme le livre, on a envie de générosité, de partage, d'ouverture aux autres et au monde.
Anton nous partage sa philosophie : « Retrouver les lenteurs et les insouciances de l'enfance, l'errance, ne pas dépasser les limites du besoin, voyager loin mais sans plan de route… ».
« Avant que le monde ne se ferme », ce titre évoque-t-il un espoir ou une crainte ?
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