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C'est étrange comme parfois on commence un livre sans réelle conviction. Et puis on ouvre ce livre et on plonge sans pouvoir s'arrêter dans une histoire qui vous happe et vous serre le coeur. Voilà ce qui est arrivé quand j'ai lu « Avant que le monde ne se ferme » d'Alain Mascaro.

Dans ce roman, nous traversons un siècle ou presque d'Histoire sur les pas d'Anton, jeune dresseur de chevaux tzigane, qui à coup de destin et de chance aussi va traverser le monde, de ses steppes natales après la Grande Guerre, à l'Amérique, en passant par le ghetto de Lodz et aux camps. Anton va tour à tour perdre ce(ux) qu'il a de plus cher et rester malgré tout digne et droit, libre et obstiné. A l'image d'Anton, le lecteur s'attache aux personnages secondaires. Il y a la famille d'Anton et ses amis du cirque, Jag le violoniste philosophe, Simon le vieux médecin juif, et tant d'autres. Et comme Anton, on ressort riche de ces amitiés-là et de ce que l'on a appris à leur côté.
Il y a un souffle épique dans chaque page de ce roman, un appel entre chaque ligne à apprécier ce que l'on a et à savourer la beauté où qu'elle soit, parce qu'elle est éphémère et que l'homme détruit ce qu'il y a de beau.

« Anton eut le temps de s'imprégner de la beauté. Il la recueillait en lui au fil des chemins, il s'en nourrissait, il l'espérait sans cesse et sans cesse elle venait. Pourtant il savait qu'un jour elle lui serait retirée. [… ] L'histoire des hommes était ainsi faite qu'on ne pouvait faire un pas sans s'embourber dans un charnier. »

C'est un livre simple et beau, une histoire différente et pleine de poésie qui restera longtemps ancrée en moi.

C'est merveilleux comme parfois la vie nous réserve de très belles surprises, et le roman d'Alain Mascaro en fait partie à n'en pas douter.
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Lorsqu'Hitler entre à Vienne en 1938, le cirque tzigane Torvath, originaire de Sary Moghol au Kirghizistan, installe son chapiteau dans toutes les petites villes d'Europe centrale, au gré de son inspiration.
Mais rapidement, cette famille de nomades sera stoppée dans son errance par les nazis et ceux qui survivront seront enfermés dans le ghetto de Lodz, en Pologne.
Après avoir été déporté dans les camps de concentration d'Auschwitz puis de Mauthausen, et survécu à « la longue marche de la mort », Anton le dresseur de chevaux, sera le seul survivant de cette famille tzigane décimée.
Inspiré par la sagesse des grands penseurs tziganes et hindouistes, ce « fils du vent » emportera avec lui la mémoire des victimes de la barbarie qu'il aura croisées dans son terrible périple, pour finalement revenir à ses racines et à ses valeurs.
Au croisement de plusieurs cultures, cette ode au nomadisme et à la non-violence porte en elle le souvenir des disparus qui donnent aux survivants la force de reconstruire le présent.
Mélange de conte poétique aux limites de l'imaginaire et de témoignage historique sur le génocide des tziganes, ce roman d'Alain Mascaro nous entraîne sur les traces d'un peuple baigné de traditions ancestrales et nous offre une belle leçon de résilience.
J'ai aimé ce contraste entre la difficile réalité du nazisme et la grandeur de la sagesse tzigane, et j'ai voyagé avec émotion sur les traces de cet homme qui parlait aux hommes et aux chevaux.
Une belle découverte.
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LES OUBLIÉS DE L'HISTOIRE.
Ce livre nous rappelle le génocide tzigane (1 million de morts selon certains historiens). Qui connaît le terme « porajmos » équivalent rom de shoah en hébreu ? Ce peuple asocial, apatride, inorganisé, sans leader charismatique, n'a pas pu imprimer en nous avec suffisamment de force son martyr comme les juifs l'ont fait avec la lancinante mémoire d'Auschwitz.
Nous vivons avec Anton, fils du vent, dresseur de chevaux et son cirque familial, une épopée en Europe centrale, plongés dans le folklore tzigane, dans une belle écriture métaphorique et poétique. Premier roman d'un prof de lettres, bien documenté sur le monde Rom. Roman nourri par la culture d'un globe-trotter à sac à dos.
Malheureusement, le livre associe le musée des horreurs des ghettos et des camps de la mort dans sa première partie, à un gentil et improbable conte bisounours dans la seconde. Anton parle aux chevaux, retrouve miraculeusement ses amis dans le sous-continent et peut ainsi reconstituer son chapiteau comme avant la guerre. C'est plein d'espoir et d'optimisme sur la résilience de l'homme, mais cette rupture de style, ce froid et chaud m'ont parus bizarres et incongrus. Dommage!
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Il s'agit d'un premier roman, celui d'un homme qui – selon le quatrième de couverture – a tout quitté pour parcourir le monde. Il est donc un "fils du vent", comme son héros Anton le Tzigane, dit Moriny Akh. Dresseur de chevaux depuis sa tendre enfance, il exerce son art dans un petit cirque qui voyage entre l'Europe et l'Asie. Son mentor est Jag, un sage qui joue sur son violon. Hélas, la seconde guerre mondiale éclate: il s'ensuit une catastrophe innommable, mais Anton s'en sortira comme une anguille (c'est son surnom). Encore vivant et incapable d'oublier la mort de ses compagnons, il est marqué par ses épreuves. Mais il trouve en lui l'énergie nécessaire pour renier la mort et revenir à la vraie vie grâce à ses amis Jag, Katia, et la mystérieuse Yadia.
Dans ce roman, on rencontre l'esprit de liberté, la résilience dans les tragédies, une sorte de magie qui défie parfois la vraisemblance, des personnages forts dans le monde très particulier des Tziganes (sur lesquels il me semble que l'auteur s'est très bien documenté). Par le biais de cette lecture, nous entrevoyons l'humanité d'une autre manière. Je note une petite chose: je n'ai pas vu la nécessité de convoquer dans ce roman Gandhi lui-même, juste à la veille de son assassinat; et le discours du Mahatma (si proche de celui de Jésus, en vérité) ne m'a pas paru à sa place. J'ai aussi trouvé quelques obscurités dans l'apparition de certains personnages du roman. Mais ces reproches restent mineurs. Enfin, je trouve que l'écriture d'Alain Mascaro est souvent forte et belle.
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Ce livre mêle le souffle du vent au souffle de l'Histoire, le souffle de la vie au souffle de la mort, le beau et l'horreur, mais toujours en mettant l'accent sur le meilleur face au pire et surtout en nous insufflant l'espoir en la vie.
Les mots que j'ai lus m'ont emmenée loin à travers le monde, m'ont fait entendre le violon de la musique tzigane, contempler la danse des chevaux, humer le vent et ressentir l'âme des anciens. Alain Mascaro, grâce à son écriture poétique et poignante, a su me transporter loin du présent. Un vrai coup de coeur pour ce premier livre d'un auteur à suivre, assurément !
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Hymne au nomadisme et à la mémoire du peuple tzigane, Anton, le personnage principal, naît dans les steppes de la toute nouvelle Union soviétique. « Fils du vent», , délicatement poli au gré des pérégrinations de sa kumpania sur les chemins au coeur de l'Europe centrale , l'adolescent ,dresseur de chevaux plein de talents, se trouve happé dans l'enfer du génocide nazi, du ghetto de Lodz au camps d' Auschwitz et de Mauthausen, extermination dont , au coeur du texte, mémoire est justement faite. Exister- au-delà de cet engloutissement, telle est l'interrogation de la seconde partie de l'ouvrage, manière d'odyssée d'âmes autour du mode en quête d'apaisement et de renaissance. Un parcours de rencontres et d'évocations situées dans une gaze de mystère qui, du lointain orient au profond ouest américain, m'a semblé un peu difficile à clarifier malgré la belle aide à la traverse qu'apporte la poésie d'une écriture riche d'images subtilement jaillissantes. Une mystérieuse et saisissante traversée dont, me semble-t-il, nul ne sort indemne.
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▶️ Anton est «fils du vent» ; né sur les hautes steppes de Kirghize dans l'entre deux guerres et fils de Svetan et Smirna, tous deux nomades de Sary-Moghol, il est élevé parmi les jongleurs, les trapézistes et les dompteurs du cirque Torvath ; Anton, lui, sera dresseur de chevaux...
▶️ La «kumpania» parcourt l'Asie centrale et, sans percevoir les dangers de l'horizon qui s'assombrit, sillonne l'Europe de l'Est et plante son chapiteau en Pologne quand éclate la 2de guerre mondiale ; toute la kumpania est alors capturée par les nazis et enfermée dans le ghetto juif et tzigane de Lodz, où le sort des tziganes est pire que celui des juifs, si cela-même est possible : «ce qu'on faisait à l'homme ici, comment on l'effaçait peu à peu, comment on le réduisait à n'être plus qu'un inextricable noeud de faim, de froid et de douleur».
▶️ de ce chaos mortifère, Anton seul en sortira : d'abord converti au judaïsme sous le nom de Julek avant que le ghetto tzigane ne soit liquidé, il rejoint un temps le ghetto juif puis le quitte pour être déporté, avec tous ses occupants, à Auschwitz ...plus tard, ce sera la longue marche de la mort et le camp de Mauthausen, «charnier à ciel ouvert...»
▶️ Anton, brisé, vivra : «il n'y a que des morts dans ma mémoire. Des morts et des cendres...»... il reprendra la route, remontera le cirque Torvath....
▶️ Un roman sous forme de conte sombre et poétique, de ceux que les tziganes eux-mêmes se les racontent le soir au coin du feu...
▶️ Les pages sur le ghetto et les camps de la mort sont d'une beauté noire et tragique qui serrent le coeur : l'auteur, dans une économie de mots, raconte l'indicible de la barbarie : «ce sont tous des hommes ; ils sont pris dans une effroyable machine à défaire la vie...»
▶️Un héros attachant, porté par par le souvenir des siens, par l'espoir, le refus et la volonté - un récit émaillé de mots tziganes, qui donnent corps à l'histoire et au contexte, bercé de musique slave, belle et mélancolique ; un 1er roman sombre et lumineux, résilient, beau, tout simplement...


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Une très jolie découverte que ce premier roman d'Alain Mascaro.
C'est l'histoire d'Anton Torvath, né au coeur de la steppe kirkhize, jeune Tzigane éleveur de chevaux et de sa famille, un clan de saltimbanques et son petit cirque.
Des fils du vent qui se produisent de ville en ville jusqu'à ce que le monde ne devienne instable et qu'une nouvelle guerre se profile. Nous sommes en 1945, et le génie de l'homme n'a d'égal que sa folie, l'histoire d'Anton va rencontrer celle plus tragique de la Shoah. Un épisode méconnu qui relate combien les Tsiganes furent traqués, parqués, affamés, humiliés au même titre que les juifs.
Anton sera le dernier de son clan a resté debout. Rescapé, résilient, il deviendra le dépositaire de la mémoire des siens et le nom des disparus sera sa prière, un étrange mantra, un réceptacle ou un dernier tombeau.
La vie d'Anton tiendra aux rencontres, improbables, mystérieuses, un fil ténu qui parfois prendra sens des années plus tard. Jag, Simon, Saul, Katia, Nadia, Kapok ...
Fort de la mémoire et de la légende de son peuple, libre et lumineux, Anton continuera d'inscrire l'histoire de sa lignée contre vents et marées.
Ce livre est une ode à la liberté, au voyage, il dénonce la folie des hommes et des dogmes.
Un livre au souffle romanesque que je recommande pour la poésie et la beauté qui émane d'entre ces pages.
Roman d'aventure, d'histoire, inclassable finalement...mais passionnant et vraiment très beau.
Coup de coeur !

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"Suivez moi, la vie est dehors! une musique de la vie que rien ne peut éteindre que rien ne peut contraindre ni asservir"

Une histoire de vies, une histoire d'un peuple. Un peuple avide de voyage, de partage et d'amour. Mais le voyage n'est pas sans nombreux obstacles à franchir au prix de nombreux renoncements.

C'est au coté d'Anton que l'on parcours de nombreux kilomètres mais aussi que l'on revit les horreurs des époques passées. de l'après Grande Guerre en passant par la monstruosité des camps de concentration pendant le seconde guerre mondiale, le lecteur accompagne ce tsigane meurtri par la guerre, sa descente en enfer, puis sa reconstruction.

La découverte de ce peuple et de ses coutumes, mais aussi de son vocabulaire est une très belle exploration. J'ai trouvé l'histoire bien menée, elle m'a permit de connaitre un autre pan de l'histoire d'un point de vue différent de ce que l'on peut lire habituellement.

J'en retiens une belle leçon de vie et certains passages resonneront en moi pendant de longues années.

"Les Hommes (...) sont exactement comme les moutons, on leur fait croire à l'existence de loups et ceux qui sont censés les protéger sont en fait ceux qui les tondent et les tuent"
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Avant que le monde ne se referme.
Séance de rattrapage pour moi avec la lecture ce roman qui était sorti lors de la Rentrée littéraire de septembre 2021.

Un grand bonheur tant j'y ai lu la beauté, l'espoir, l'optimisme prendre le pas sur le sombre et la tristesse.
A travers le destin d'Anton, dresseurs de chevaux, c'est toute L Histoire tragique des Tziganes circassiens qui se déroule sous nos yeux, durant le XXeme siècLe. Des privations de liberté au camp de Mathausen, le lecteur assiste avec empathie aux affres que subit sa compagnie sa "kumpagnia". Un lecture précieuse pour nous faire relativiser nos propres malheurs du quotidien!
Alain Mascaro signe un roman d'une beauté et d'une sensibilité remarquables.
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