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Dans les années trente, une famille de tziganes sillonne les routes, offrant le spectacle de son petit cirque.
Mais la guerre arrive, les chassant puis les parquant.
C'est l'horreur des camps.
Anton, un des fils sera le seul rescapé de la famille et continuera à sillonner les routes à travers l'Europe, jusqu'en Inde.
C'est une magnifique histoire racontée avec un grand talent.
L'âme de ces « fils du vent » est pure et belle.
Quelle sagesse chez eux !
On traverse de longues années en compagnie d'Anton.
Des années où la joie de vivre se transforme en horreur.
Mais Anton a un don de vie, une force d'esprit, une beauté de coeur qui l'aideront à surmonter l'horreur et à préserver l'esprit de tous les siens.
L'écriture est très belle, profonde, poétique.
La vie d'Anton est bouleversante et admirable.
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Merveilleux roman à la fois voyageur et humain, à l'image de son auteur qui parcourt le monde à vélo. (Blog Transhumance). Une philosophie très inspirante (nécessaire) que celle véhiculée par les tziganes. Merci d'avoir donné de la voix à ce peuple important, questionnant la possession, la fraternité, l'avenir.

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"Avant que le monde ne se ferme", d'Alain Mascaro, Editions Autrement.

Quelle claque !!! Des aventures, de la gaieté, de l'horreur, des larmes, de l'indicible, des rires, de la résilience et des souvenirs ! C'est absolument le genre de littérature qui me porte, faites de contes, d'Histoire, de sagesses, de destinées individuelles formidables !

"Avant que le monde ne se ferme" est un texte renversant et d'une profonde beauté, bouleversant et empli d'une force romanesque rare. Alain Mascaro signe avec ce PREMIER roman (difficile à imaginer), une entrée qui je l'espère sera remarquée dans le paysage littéraire francophone.

On y suivra la destinée d'Anton, tzigane et dresseur de chevaux né au coeur de la steppe kirghize peu après la fin de la première guerre mondiale. Il grandit au sein d'un cirque itinérant, la kumpania Torvath, un clan bigarré et profondément attaché à sa liberté.

Ces "fils du vent" comme on les appelle ne se laisse porter que par le voyage et les représentations à travers l'Asie Centrale et l'Europe de l'Est. Quand le bruit des bottes vient à marteler le continent, Anton sera confronté directement à la folie des hommes. Il sera la mémoire d'un peuple sans mémoire, mais peut-on vraiment stopper la marche en avant d'un fils du vent ?

À lire absolument ! Coup de coeur sera ici un faible mot tant j'ai été touché aux larmes, la gorge nouée par cette histoire sur la destinée du peuple tzigane, certains passages feront échos en moi encore très longtemps ! Chapeau bas !
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Dès les premières lignes, tu sens que le temps se suspend et que la magie va opérer pour te faire voyager très loin, géographiquement et émotionnellement.

« Tout commença dans la steppe, dans le cercle des regards qui crépitaient avec le feu de camp. La voix du violon de Jag planait par-dessus l'hiver immobile qui parfois arrêtait le coeur des hommes. Ainsi le vieux Johann était-il mort trois jours plus tôt. Jamais il ne connaîtrait l'enfant à venir ».

L'enfant à venir, c'est Anton Torvath, né dans les steppes kirghizes après la Première guerre mondiale au sein d'un cirque itinérant tzigane. Pas un hasard si la citation en exergue provient de l'Odyssée. C'est son destin qui nous est conté. Dresseur de chevaux, fils du Vent, Anton illumine le récit, traversant le chaos du siècle, porté par une sagesse et une humanité qu'il acquiert au fil de rencontres souvent étonnantes.

Les premiers chapitres sur l'enfance sont absolument superbes, miraculeux dans l'équilibre trouvé entre poésie limpide, lyrisme prononcé et évidence. Juste quelques souvenirs épars qui suffisent à bâtir un paradis perdu qui maintient le tracé de toute une vie.

Et puis il y a le noyau central : le Porajmos, le génocide tzigane perpétré par les Nazis. La grande Histoire du XXème siècle avec ses tragédies est égrenée avec une rare subtilité car on ne sent jamais le poids de la documentation. Les pages sur le ghetto de Łódź , le camp d'Auschwitz et les marches de la mort sont exceptionnelles. Surtout sur le ghetto de Łódź avec l'incroyable personnage du doyen Chaïm Rumkowski ( Hubert Haddad en avait tiré un roman fabuleux, le Monstre et le Chaos ).

Pour autant, Avant que le monde ne se ferme n'est pas un roman historique classiquement tourné vers l'hyper réalisme. Alain Mascaro laisse une large part au pur romanesque pour nourrir la dynamique d'un récit en mouvement perpétuel, avant tout un conte initiatique quasi philosophique. Anton le rescapé est un passeur, un témoin, celui qui parlera de son peuple englouti, les Tziganes vivant en marge, regardant le monde de loin. Anton est celui qui tient entre ses mains la mémoire des disparus.


« Il ne mourut pas. Il resta simplement de longues semaines à flotter, indécis, entre cette chambre d'hôpital et la carrière de Mauthausen, à se demander s'il avait encore envie de vivre. Il était comme au bord du vide, prêt à sauter. Il ne sauta pas. Il se souvint qu'en lui vivaient des centaines de fantômes qui attendaient une sépulture. (...) Je suis un tombeau, il n'y a que des morts dans ma mémoire. Des morts et des cendres. »

J'ai été moins emportée par la dernière partie en Inde. Non parce qu'elle est de moins bonne qualité que les précédentes, juste une affaire de goût. Lyrisme et poésie, je les apprécie plutôt lorsqu'ils éclairent la noirceur. Les chapitres indiens sont plus sucrés, tournés vers la résilience hors du commun d'Anton et du peuple tzigane dont la capacité d'oubli sans laisser de cicatrices semble impossible à comprendre pour les Gadjés. Sucrés, sans excès non plus, mais un trop quand même pour moi.

Un roman qui ouvre des fenêtres, parle aux tripes et au coeur, accessible à tous les lecteurs à partir du lycée. Un hymne à la liberté et à la vie, généreux et humaniste.

«  Pour triompher du malheur, il faut le profaner. Et quelle plus belle profanation que la vie elle-même, que la force vive de la vie ? Reprendre la voie du vent, faire des enfants, essaimer en tribus sur les chemins d'Europe et du monde, triompher de la mort en s'en riant ! »
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Il y a eu bien des génocides et celui des tziganes pendant la deuxième guerre mondiale reste un de ceux rarement évoqué. Alain Mascaro retrace le parcours d'Anton, dresseur de chevaux ou plutôt ami des chevaux, de sa famille aux multiples ramifications et origines. Il a connu l'amour d'une famille, de la liberté et de la nature mais aussi la gaine, l'horreur des camps, dû se faire juif pour survivre, connu des amitiés fraternelles au sein des ténèbres.
C'est un récit comme un voyage à travers le temps et le monde, des rencontres avec L Histoire et des hommes de sagesse. Mais je suis passée par divers stades d'intérêt et j'avoue mettre un peu lassée dans la deuxième partie des errances d'Anton racontées telles des souvenirs de voyages, de rencontres même si l'écriture évocatrice et poétique dessinait de beaux paysages et sentiments.
Emouvant et nécessaire, de beaux moments mais le fil narratif m'a perdue en cours de route.
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Un court roman initiatique qui se lit comme un conte. Réalisme cru et merveilleux s'y côtoient, si bien que le pire, le ghetto, les camps, la mort, sont comme transcendés par l'onirisme, la poésie et la formidable résilience du personnage central. On voit que le romancier est un voyageur, car il a une capacité à restituer des lieux et des ambiances particulières en peu de mots (les steppes, l'Inde) et à stimuler l'imagination du lecteur.
Malgré le sujet, il s'agit d'un roman lumineux, profondément humaniste.

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Ce livre m'a été offert. Quel livre !. Saga humaine et historique (j'ai découvert Porajmos le génocide tsigane); ce qui m'a le plus marqué : l'art de l'auteur à décrire les lieux, les personnages, les situations, c'est aussi beau qu'une photographie ou du cinéma et en fait un très beau livre
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Voici une "épopée poétique" qui ne m'a pas touchée.
C'est un livre qui a des qualités d'originalité, puisque peu nombreux sont les romans grand public sur les Tziganes, surtout pendant la 2ème guerre mondiale. Tout le monde ne sait pas que les nazis s'étaient attaqués à d'autres communautés que les juifs (même si on pourrait reconstituer la "liste" on observant notre monde contemporain et ses obsessions).
L'objet du roman m'a donc plu, même s'il ne tient pas la comparaison, en terme d'immersion dans un groupe de Roms, avec un petit roman puissant et dérangeant comme "Grâce et dénuement" d'Alice Ferney.
J'ai trouvé par contre le style sans souffle ni énergie, souvent noyé dans les adjectifs, les descriptions restant extérieures à l'émotion d'une scène, documentaires plus que vécues. J'ai pensé par moment que c'était un procédé pudique pour nous épargner l'horreur, mais cela se produits également dans les scènes heureuses. La distance imposée m'a donc semblé intentionnelle, peut-être était-ce une forme de poésie qui m'a échappé ...
D'un point de vue plus rationaliste (si on est dans le réel et le concret, je m'attache à l'aspect réaliste et plausible des évènements du récit), il y a une "licence romanesque" qui m'a agacée, où certains voyages se font à la vitesse de l'éclair et sans difficultés, où 800km à pied se font "comme ça" (hop il est arrivé, hop il est revenu - où a-t-il marché, qui a-t-il vu, comment s'est-il orienté ? on ne le saura jamais mais j'aurais aimé y participer un peu) ce qui ne poserait pas de problème ailleurs, mais m'a dérangée dans un texte où le voyage est central pour les personnages. Et par-dessus tout, un trésor un peu mystérieux permet de financer ces voyages que l'on a du mal à suivre ...
Il y a beaucoup de personnages secondaires qui vont et viennent - surtout reviennent de façon opportune à la fin du roman pour servir l'auteur plus que l'intérêt de l'histoire...
Il était difficile d'écrire un texte solide sur un peuple de tradition orale, la documentation est forcément rare ... mais j'ai eu l'impression de feuilleter un album photo contenant quelques vues pittoresques, plutôt qu'une immersion dans une "kumpania".
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Si je pouvais mettre six étoiles, je le ferai.

C'est un roman à la fois terrible et magnifique, aussi puissant que peut l'être « Betty » de Tiphany Mc Daniel ..
On en sort ému, effrayé bouleversé, avec une dose de soif de vivre en plus..

A lire d'urgence…..
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Un court et beau roman qui m'a happé dès la première page. Une narration poétique mais accessible au commun des mortels. Une belle histoire où se côtoient un réalisme sans outrance et une forme de merveilleux qui permet de transcender l'horreur historique. J'ai profondément aimé ce roman. Il est doux malgré la dureté du sujet abordé. Merci à mon libraire de me l'avoir conseillé.
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