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Une belle surprise que ce roman. Malgré des passages inégaux, j'ai été transporté par ce récit aux allures de conte. Une évocation poétique, tragique et pourtant plein d'espoir d'un peuple tzigane épris de liberté, attaché à ses racines, nourri de légendes , de musique et d'une certaine forme de spiritualité.. Anton , jeune dresseur de chevaux dans le cirque familial est acteur et témoin des épreuves rencontrées par son peuple ( l'extermination des tziganes n'est que rarement évoquée lorsque qu'on parle des horreurs nazies) et de l'évolution d'un monde où la liberté n'a que peu de place, où les routes, les murs, les frontières empiètent sur la nature et briment les libertés. Malgré certaines invraisemblances, qui n'entament en rien le plaisir de la lecture parce qu'il s'agit plus d'appréhender une Histoire, un mode de vie et une âme tzigane, c'est un roman que je conseillerai, une vraie réussite que ce premier roman.
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Fait partie de la sélection pour le Prix des Lecteurs du Val de Sully (3/6)

Un roman qui transpire l'émotion à chaque page, presque à chaque mot…

Anton, jeune adolescent tzigane vit dans sa famille. Celle-ci possède un cirque et déambule lentement par monts et par vaux pour donner des représentations. Mais, le public se fait plus rare. La guerre menace.

La famille remonte vers la Pologne pour se mettre à l'abri. Alors qu'Anton est en forêt, ses parents sont emmenés par les soldats allemands dans le ghetto de Lodz (Pologne). Anton décide de les rejoindre…

Ce livre sans chapitre peut se découper en trois parties. Insouciance, Enfer et enfin Renaissance.

« Tout commença dans la steppe, dans le cercle des regards qui crépitaient avec le feu de camp. »
Cette phrase qui commence le roman donne immédiatement une ambiance bucolique. On ressent les liens très forts qui unissent cette famille qui vivent dans les traditions tziganes.
Sans tomber dans une routine, l'auteur nous fait vivre le quotidien de nos personnages.

« Le lendemain, Hitler entrait triomphalement dans Vienne. »

Par cette phrase, l'auteur change l'ambiance et va planter un nouveau décor. Par des descriptions très dures, on vivra des moments indicibles qui m'ont glacé.
C'est l'Enfer.

« Jamais il ne put dire ce qu'il avait vu ce jour-là dans les yeux du garçon, ce qu'il avait reconnu derrière ces traits effacés par la maigreur et l'épuisement, mais le fait est qu'il prit une décision immédiate, sans appel : il fallait soustraire ce mort-vivant aux enfers, sur le champs. »

L'auteur ouvre la porte de la Renaissance.
L'ambiance est plus chaleureuse, les couleurs des descriptions sont plus chaudes.
Le texte est émaillé d'expressions tziganes, yiddish ce qui donne une vraie authenticité.
Quelque soit la partie du roman, les mots sont bien choisis et le style est fluide.

Bien sûr, je me suis attaché à tous les personnages. J'ai tremblé durant toutes les pages en Enfer et j'ai jubilé lors de leur Renaissance.

Vous l'aurez compris, je vous encourage à lire cette histoire.
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Un magnifique roman!

Avec le personnage principal , nous traversons une partie du XX siècle : ses mutations , ses horreurs , la transformation du lien social et environnemental.
J'ai presque envie de dire que tout y est : le romanesque , l'historique, la réflexion philosophique, écologique .
On découvre également l'histoire du peule tsigane, des juifs d'Europe, des autres ... leurs croyances , leurs habitudes, leur regard critique ...

J ai beaucoup aimé et j en suis sortie avec une forme de nostalgie attendrie .... consciente qu'avec le siècle dernier s'est envolé notre capacité à savoir contempler et respirer le monde et sa nature.

Nous avons perdu le métronome et avec lui toute notion de la richesse du temps qui passe .

Je m' en vais découvrir cet auteur et ses autres écrits .
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Pour beaucoup d'entre nous, l'une des grandes questions de la vie est de savoir où nous poserons nos valises. Où et quand l'on va se sentir chez soi. Et puis il y a les nomades, les fils du vent, qui autorisent les voiles du temps à les emporter ailleurs, qui trouvent partout de quoi se sentir chez eux.
Ce roman nous parle d'un cirque tzigane. Il nous parle aussi du poids du destin. Celui qui vous rend magnifique et unique lorsque, comme le vieux Jag, vous faites raconter à votre violon mille joies et tragédies et qu'elles s'impriment dans les âmes de quiconque entendra vos notes, ou bien encore lorsque, à l'instar du jeune Anton, vous savez murmurer à l'oreille des chevaux les embruns de leur liberté perdue.
Mais que vaut votre destinée fantastique lorsque s'abattent les plus grands cyclones de l'Histoire ? À coups de grandes rafales dont nulle maison n'aurait su les protéger, les tziganes connaissent face au nazisme le même sort que tant d'autres. Les ghettos, puis les camps. Impossible de prédire où nous expédiera le prochain coup de vent.
Alain Mascaro a su rendre avec émotion et pudeur l'impact de l'indicible mortifère lorsqu'il vient ravager l'insouciance et la magie de ceux qui de tout temps avaient à coeur de s'abreuver des couleurs de la vie.
Un après est-il possible après les bourrasques et dans quelles conditions ?
Un roman qui vous fera voyager entre les ombres et les lumières, sans filet sur le fil du temps.

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Anton naît entre-deux-guerres, dans le cirque tzigane des Torvath. Même si à cette époque, le monde a déjà changé, il n'est pas complètement enfermé derrière des frontières. Les tziganes peuvent encore circuler, incarnant toujours un idéal de liberté. Mais les signes funestes s'accumulent. Bientôt les tziganes sont parqués dans des ghettos voisins de ceux des Juifs, livrés à la malnutrition, aux maladies et aux sévices des SS...
N'y allons pas par quatre chemins : le livre d'Alain Mascaro est un petit miracle. le style littéraire y est d'une beauté de plus en plus rare de nos jours. Roman initiatique, empruntant volontiers aux romans d'aventures du 19ème siècle, il ne se départit jamais d'une grande poésie qui n'est pas sans rappeler celle des contes, tout en retraçant une partie de l'histoire européenne. Mascaro parvient à décrire avec la même puissance évocatrice l'esprit tzigane, l'atrocité des camps de la mort ou la lumière de l'Inde. Grâce à la figure prophétique d'Anton, qui incarne à lui seul le destin de tout un peuple, Mascaro réveille la part libre et nomade qui sommeille en chacun de nous.
À lire absolument !
Lien : https://mediatheque-lattes.f..
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« Il évoqua les ghettos de Lodz et de Varsovie, les persécutions, les meurtres affreux le long des routes. On lui prêta une oreille compatissante, mais c'étaient des affaires de gadjé en vérité, à quoi bon s'en mêler? Les Tziganes sont un peuple sans mémoire, peut-être est-ce là la condition de leur survie : oubliés les persécutions du siècle précédent, les cinq cents ans d'esclavage en Roumanie, le joug pesant, humiliant de Marie-Thérèse de Hongrie et le pourtant très récent Zigeuner Buch allemand. Mais les mots du gadjo juif avaient quand même semé le trouble dans les esprits; aussi vinrent de longs mois incertains, comme suspendus dans l'attente d'un signe, bon ou mauvais. »

Avant que le monde ne se ferme, Alain Mascaro @alainmascaro @jailu_editions

Le génocide des Tziganes! On en parle trop peu… et pourtant il fut terrible, définitif en quelque sorte!

Avec talent, l'auteur nous le raconte à travers le destin de la famille Torvath, gens du cirque et de la route, et plus particulièrement à travers l'odyssée d'Anton, rescapé des camps…

« Plus rien ici ne ressemblait à la froide et implacable géométrie d'Auschwitz, une démence désordonnée, panique, s'était emparée du camp depuis que les derniers convois étaient arrivés en provenance d'autres Lager. Mauthausen était surpeuplé. Mauthausen était un charnier à ciel ouvert. Les blattes n'étaient plus maîtresses de la mort. le typhus se propageait. La faim était devenue un despote absolu, on murmurait qu'elle avait poussé çà et là les mâchoires des vivants à se planter dans la chair des morts. C'était bien la seule chose qui semblait faire peur à Katok, ça, que des dents humaines se plantent dans sa chair humaine. Il disait que c'était le dernier bastion, celui qu'il fallait à tout prix tenir […] »

Il y a beaucoup d'humanité dans ce récit, d'entraide, c'est ce qui m'a le plus émue… il y a la volonté aussi, de tenir, de survivre, de se reconstruire… quoi qu'il en coûte!

« Il était comme Ulysse s'en allant chercher Tirésias aux enfers pour lui demander conseil- reverrait-il Ithaque ? - et rencontrant les spectres de ses compagnons de combat, celui de sa mère et ceux des suppliciés.
Mais était-ce seulement possible de revoir Ithaque ? »

L'horreur, l'inhumanité des camps… mais ensuite la route, le chemin parcouru, les rencontres faites… il y a aussi beaucoup de lumière dans ce roman qui est comme un chemin de vie…

« Ne sois pas effrayé par les idées de vengeance qui te traversent l'esprit, mon garçon, tu es en droit de vouloir te venger, rien n'est plus légitime, mais jamais la violence n'a résolu quoi que ce soit; tu dois trouver autre chose, quelque chose de beau, de symbolique, quelque chose qui te purifie au lieu de te salir, sans quoi tu ne pouras pas aller de l'avant, toujours le poids de ta vengeance te tirera en arrière… »

Cette histoire, celle d'un « fils du vent nommé Moriny Akh » est un très bel hommage aux Tziganes; elle leur rend leur place, leur humanité, la lumière de leur vie d'errance et de joie!

« Au tout début de la route, ce qu'elle avair préféré, c'étaient les villes, la beauté des monuments, les temples antiques, les aqueducs, les ponts, les mosquées, les médersas, toutes ces traces indéniables du génie humain. […] Elle avait ensuite été fascinée par les gens, les autres, avec leurs moeurs souvent étranges, leurs habits, leur nourriture, leur dénuement parfois, leur hospitalité ou leur hostilité. […] et qu'il y avait en fait un fonds commun à toutes les cultures et à tous les hommes. »

C'est une ode à la vie de ces nomades, faite de rencontres, de partages et de découvertes, une vie simple et authentique à la fois… une vie pas si différente des nôtres!
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Ce livre nous emporte dans son univers. Il est beau tout simplement, il est agréable de prendre le temps d'apprécier la tournure des phrases, le choix des mots, creuser les références. L'âme du voyage déborde de ce livre, une réelle belle découverte ! Avec une immense joie que je lirai d'autres écrits de cet auteur.
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Dans les années trente, une famille de tziganes sillonne les routes, offrant le spectacle de son petit cirque.
Mais la guerre arrive, les chassant puis les parquant.
C'est l'horreur des camps.
Anton, un des fils sera le seul rescapé de la famille et continuera à sillonner les routes à travers l'Europe, jusqu'en Inde.
C'est une magnifique histoire racontée avec un grand talent.
L'âme de ces « fils du vent » est pure et belle.
Quelle sagesse chez eux !
On traverse de longues années en compagnie d'Anton.
Des années où la joie de vivre se transforme en horreur.
Mais Anton a un don de vie, une force d'esprit, une beauté de coeur qui l'aideront à surmonter l'horreur et à préserver l'esprit de tous les siens.
L'écriture est très belle, profonde, poétique.
La vie d'Anton est bouleversante et admirable.
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Merveilleux roman à la fois voyageur et humain, à l'image de son auteur qui parcourt le monde à vélo. (Blog Transhumance). Une philosophie très inspirante (nécessaire) que celle véhiculée par les tziganes. Merci d'avoir donné de la voix à ce peuple important, questionnant la possession, la fraternité, l'avenir.

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"Avant que le monde ne se ferme", d'Alain Mascaro, Editions Autrement.

Quelle claque !!! Des aventures, de la gaieté, de l'horreur, des larmes, de l'indicible, des rires, de la résilience et des souvenirs ! C'est absolument le genre de littérature qui me porte, faites de contes, d'Histoire, de sagesses, de destinées individuelles formidables !

"Avant que le monde ne se ferme" est un texte renversant et d'une profonde beauté, bouleversant et empli d'une force romanesque rare. Alain Mascaro signe avec ce PREMIER roman (difficile à imaginer), une entrée qui je l'espère sera remarquée dans le paysage littéraire francophone.

On y suivra la destinée d'Anton, tzigane et dresseur de chevaux né au coeur de la steppe kirghize peu après la fin de la première guerre mondiale. Il grandit au sein d'un cirque itinérant, la kumpania Torvath, un clan bigarré et profondément attaché à sa liberté.

Ces "fils du vent" comme on les appelle ne se laisse porter que par le voyage et les représentations à travers l'Asie Centrale et l'Europe de l'Est. Quand le bruit des bottes vient à marteler le continent, Anton sera confronté directement à la folie des hommes. Il sera la mémoire d'un peuple sans mémoire, mais peut-on vraiment stopper la marche en avant d'un fils du vent ?

À lire absolument ! Coup de coeur sera ici un faible mot tant j'ai été touché aux larmes, la gorge nouée par cette histoire sur la destinée du peuple tzigane, certains passages feront échos en moi encore très longtemps ! Chapeau bas !
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