Alain Vircondelet vous présente son ouvrage "Et nos pleurs seront des chants" aux éditions Fayard.
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Alain Vircondelet
Jean Mascolo (Éditeur scientifique)Jean Mascolo (Collaborateur)
Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Où commence, où s'achève l'œuvre de Marguerite Duras ? Quelle matière étreint-elle ? De quelle nature, romanesque, théâtrale, poétique, filmique, est-elle faite ?
Il faut tenter de comprendre, de traverser cette parole qui est toujours au bord de se perdre, cette vois qui suffoque, qui soupire, qui souffre, qui dit la lumière du jour, un instant entrevue, et clame néanmoins son désir d'infini, né de cette douleur de la perte irrémédia... >Voir plus
Jean Mascolo (Éditeur scientifique)Jean Mascolo (Collaborateur)
Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Où commence, où s'achève l'œuvre de Marguerite Duras ? Quelle matière étreint-elle ? De quelle nature, romanesque, théâtrale, poétique, filmique, est-elle faite ?
Il faut tenter de comprendre, de traverser cette parole qui est toujours au bord de se perdre, cette vois qui suffoque, qui soupire, qui souffre, qui dit la lumière du jour, un instant entrevue, et clame néanmoins son désir d'infini, né de cette douleur de la perte irrémédia... >Voir plus
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Avec " Un Barrage contre le Pacifique " c'est toute la machine créatrice qui est en marche, Duras sait qu'elle a mis en place un dispositif narratif qui va dorénavant la harceler. Comment échapper au flux des marées qui assaillaient autrefois les terres du barrage ? Comment de même échapper aux remontées
insidieuses de la mémoire travaillée par l'oubli ?
insidieuses de la mémoire travaillée par l'oubli ?
La mer de Trouville, c'est encore l'illimité, pas de côte tout au bout de la ligne d'horizon, pas de terres repérables. Où va cette mer, dans quelle terre s'engouffre-t-elle ? Quel mystère détient -elle ? Vivre, fenêtres ouvertes, c'est comme si la mer entrait dans soi, occupait l'espace, ne laissait jamais libre l'espace imaginaire. " Regarder la mer, c'est regarder le tout ", dit-elle.
L'univers alors s'élargit, elle en repousse les limites, l'écriture a besoin de ce large-là, de ce souffle, de ces crêtes, de ces tempêtes, de cette sauvagerie à quoi la mer appelle.
L'univers alors s'élargit, elle en repousse les limites, l'écriture a besoin de ce large-là, de ce souffle, de ces crêtes, de ces tempêtes, de cette sauvagerie à quoi la mer appelle.
Le lieu à venir de son oeuvre, il est déjà inscrit dans la réalité intolérable et funèbre de cette Asie lointaine d'où surgissent la misère et le désespoir épouvantables , mais sans révolte, la présence de la mort, implacable. Elle apprend la violence des moussons et l'humidité de la brousse, les midis accablants et les torpeurs qui provoquent des fièvres, les jouissances innocentes et immorales, renonce intuitivement, parce qu'ils ne sont pas de ce monde , aux rites coloniales.
Mais l'expérience de l'amour la ramène au feu brûlant de l'écriture. Le livre prend dès lors une dimension mythique et prophétique . Elle se dit à la suite des grands initiés , de Rimbaud, de Baudelaire , des inspirés de l'Antiquité.
Le livre, l'écrit , comme elle le nommera plus tard, doit établir des passerelles entre l'homme et l'infini du monde.
Le livre, l'écrit , comme elle le nommera plus tard, doit établir des passerelles entre l'homme et l'infini du monde.
On est en 1943. Un an plus tard, elle publiera chez Gallimard cette fois, La Vie tranquille. L'oeuvre est amorcée. Même si le lien de l'enfance n'apparaît pas, si tout ce qui fonde déjà est maquillé et transposé, les grands motifs de l'oeuvre Durasienne sont lancés : la libération des forces de l'instinct, une autre manière de vivre l'amour, une nouvelle place donnée à la femme dans le couple et les vertiges des climats forts et chauds.
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En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.
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