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EAN : 9782490393145
92 pages
Les Editions Martin de Halleux (08/10/2020)
4.5/5   4 notes
Résumé :
Au printemps 1919, Masereel ouvre les fenêtres de son atelier pour laisser passer la lumière et réaliser les soixante-trois gravures sur bois de son nouveau roman en images : Le Soleil. L'inspiration tardant à venir, il s'assoupit tout en laissant sortir de sa tête un alter ego qui se met à vouloir saisir l'inaccessible étoile. Prenant ses jambes à son cou, il se met à courir les rues et battre la campagne, à grimper quatre à quatre les escaliers, à monter aux chemi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Masereel ouvre à son tour les fenêtres de son atelier pour laisser passer la lumière.
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Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre, présentant la particularité d'être narrée sans texte, ni mot. Sa première édition date de 1919. Il a été réalisé par Frans Masereel, pour le scénario et les dessins, par le procédé de gravure sur bois. Il s'ouvre avec une préface de trois pages, écrite par Blexbolex (pseudonyme de Bernard Granger), accompagnée par une illustration pleine page de sa main. Il se termine avec une postface de six pages, rédigée par Samuel Dégardin, intitulée Fiat Lux, constituée de Ombres et lumière (sur la situation personnelle de l'auteur à ce moment-là de sa vie), Prométhée (le symbole du soleil dans la culture), Tout feu tout flamme (les éléments du récit), Les feux de la critique (les réactions de Romain Rolland, romancier 1866-1944, de Frédéric Gutrel, journaliste, Claude-Roger Marx, journaliste, Pierre-Jean Jouve, journaliste). Vient ensuite un article d'une page de Martin de Halleux (dessins préparatoires) accompagné de deux dessins préparatoires, et une biographie chronologique de quatre pages. Il s'agit du troisième roman graphique, à raison d'une case par page, sans texte, de cet auteur, après 25 images de la passion d'un homme (1918), Mon livre d'heures (1919, 165 bois gravés et 2 frontispices).

L'artiste est assis à sa table de travail, la fenêtre grande ouverte devant lui, le soleil brillant haut dans le ciel. Il est courbé sur sa chaise, immobile, se tenant la tête dont le front repose sur sa main droite, un crayon dans la main gauche. Il s'assoupit tranquillement, posant sa tête sur ses deux bras croisés allongés sur sa table de travail. Son esprit prend la forme d'un avatar de sa forme physique en miniature, avançant sur la table vers la fenêtre ouverte, comme pour se rapprocher du soleil. L'avatar passe par la fenêtre, chutant vers le sol, tout en grandissant pour atteindre une taille humaine, alors que le soleil brille toujours haut dans le ciel, indifférent. L'avatar ressemble maintenant en tout point à l'artiste y compris en taille, et il se retrouve cul par terre au milieu de la rue en bas de l'immeuble, quelques personnes l'entourant pour vérifier qu'il va bien. Une femme torse nu contemple la scène depuis sa fenêtre. Les façades des immeubles occupent tout l'espace, seul une toute petite portion du soleil peut être aperçue au-dessus du sommet d'un immeuble.

L'avatar s'est mis debout, les gens autour de lui le considérant comme un être humain normal. le bras tendu, il désigne du doigt, le soleil haut dans le ciel. Il décide d'essayer d'atteindre l'astre : pour se faire, il pénètre dans un immeuble et s'élance dans l'escalier pour monter à sa hauteur, plusieurs badauds lui emboîtant le pas. Il parvient au sommet de l'immeuble et sort sur le toit par une lucarne, toujours accompagné par quatre autres hommes. Il comprend qu'il ne peut pas atteindre le soleil par ce moyen, celui-ci restant toujours haut dans le ciel. Il avise une fine cheminée métallique qui lui permettrait de monter d'encore un mètre ou deux, mais les autres le retiennent pour sa sécurité.

Soit le lecteur découvre l'oeuvre de Frans Masereel avec ce tome. Cet auteur raconte son histoire à raison d'une image par page, sans aucun mot. Comme expliqué et montré dans l'article d'une page de Martin de Halleux : Masereel réalise d'abord chaque image de manière traditionnelle sous la forme d'un dessin préparatoire détaillé à l'encre de Chine, sur une feuille de papier. Puis, il reproduit cette image en la gravant sur un bloc d'une épaisseur de vingt-trois millimètres environ, du poirier très dur et séché pendant plusieurs années, ce qui permet aux gravures d'être tirées aussi bien sur une presse mécanique que sur une presse à bras. L'éditeur poursuit son explication : généralement l'auteur grave ses blocs des deux côtés. Dans un premier temps, il noircit entièrement la face à travailler, puis il dessine un tracé blanc plus ou moins précis selon la complexité de la composition. Enfin, à l'aide d'un burin, d'une gouge, d'un couteau ou de petits instruments de métal, il commence le travail de xylographie. le dessin gravé est l'image inversée de celle dessinée, l'artiste vérifiant la correspondance au fur et à mesure, avec un miroir. Cela aboutit à des images au traits de contours assez épais, avec des aplats de noir consistants aux formes complexes, des cases avec une répartition entre surfaces de blanc et surfaces de noir en proportion souvent similaire. La qualité de la reprographie dans cette édition est impeccable, sans aucune sorte de bavure ou de contour un peu boueux.

Soit le lecteur a déjà lu une des oeuvres de Frans Masereel et il retrouve les caractéristiques qu'il apprécie. La technique employée pour réaliser chaque dessin induit des formes brutes pour chaque élément du dessin. La silhouette de chaque être humain semble comme taillée à grands coups de serpe, sans beaucoup de précisions dans les contours, que ce soient les plis des tissus ou les traits de visage. Dans le même temps, cette façon de dessiner met en valeur les gestes et les postures des individus, et facilite la projection du lecteur dans chaque individu. Pour autant, cela n'exclut pas la présence de détails, par exemple : les lunettes de l'artiste (appelons-le Frans, mais son avatar ne porte pas de lunettes), les différents couvre-chefs masculins, la tenue des marins, l'équipement d'un scaphandrier, les écailles de la sirène, etc. de la même manière, les décors peuvent sembler mastoc, avec des traits épais, tout en présentant de nombreux détails : les outils sur la table de travail de Frans, la photographie de sa femme sur les étagères à côté, les lames du parquet, les arcs-boutants extérieurs de la cathédrale, les persiennes aux fenêtres, les tuiles de toit, les deux statues humaines encadrant la porte d'entrée d'un immeuble haut de gamme, un gramophone avec son pavillon immédiatement reconnaissable dans un bar, une balançoire de fête foraine, des scènes de foule chacune avec leur chorégraphie spécifique, une péniche, de nombreuses vues générales des bâtiments de différents quartiers de la cité, un paratonnerre, le gréement d'un navire, des installations portuaires, etc.

La forme de la narration induit une participation plus active du lecteur, que dans des bandes dessinées plus classiques avec plusieurs cases par page et des dialogues : il doit faire l'effort un peu plus conscient de formuler une partie de l'histoire en mots, ou d'expliciter les liens d'une image à l'autre, ou encore de s'interroger sur les motivations et les objectifs du personnage. D'un autre côté, l'auteur utilise les conventions narratives classiques de la bande dessinée pour une histoire linéaire, ce qui la rend immédiatement compréhensible. L'apparition de l'avatar de Frans apparaît comme une évidence : l'auteur s'est endormi et son esprit vagabonde sous forme humaine. le titre de l'ouvrage dirige l'attention du lecteur vers le soleil comme étant le centre d'intérêt de Frans et de son avatar. Ce dernier est présent dans chaque case, et le soleil dans presque toutes les cases, la plupart du temps sous sa forme basique et directe, ronde avec des rayons, ou parfois par le truchement d'un objet ou d'un élément rond avec des rayons. Dans sa postface, Samuel Dégardin contextualise le soleil comme élément symbolique à l'époque : Au lendemain de la première guerre mondiale, alors qu'il semblait avoir déserté un ciel plombé par d'incessants orages d'acier, le soleil brille de nouveau dans les oeuvres d'artistes à jamais marqués par une guerre des tranchées qui avait quelque peu fait pâlir ses couleurs. Otto Panhok amorce ainsi en 1919 un cycle de gravures sur le soleil dans une veine expressionniste (Sonne), tandis que George Grosz et Otto Dix le représentent tourmenté, tel un soleil de nuit éclairant une humanité hagarde.

La page d'ouverture montre un artiste à sa table de travail, manquant visiblement d'inspiration, puisqu'il n'est pas en train de dessiner, et son esprit cherche à atteindre le soleil, l'astre qui donne la vie, qui illumine le monde autour de l'individu. le lecteur peut donc également interpréter cette quête pour atteindre le soleil, comme étant la recherche de l'inspiration, s'élever vers la lumière à la fois connaissance et force suprême, et une pulsion de se hisser au niveau de cet astre suprême, de cette force divine, comme Icare avant lui. En effet l'auteur joue avec deux autres références culturelles, les contes ou l'odyssée d'Ulysse avec une sirène, et Mary Poppins avec un envol grâce à un parapluie. Même s'il s'agit d'une fantaisie, le lecteur remarque que l'auteur ne se départit pas de ses habitudes, en particulier d'évoquer des réalités sociales, et des inégalités : le contraste entre les beaux quartiers et les quartiers défavorisés, l'incarcération arbitraire, l'alcoolisme pour s'abrutir, la prostitution, les usines et leur pollution, le calme de la campagne et des forêts. le récit ne se cantonne pas à une fable allégorique sur la panne d'inspiration, l'auteur évoluant dans une société dont les caractéristiques inégalitaires transparaissent dans les activités et les situations du quotidien.

Chaque ouvrage de Frans Masereel permet au lecteur de redécouvrir la force d'une image, de ressentir le processus de lecture dans lequel il lie une image à la suivante, avec ces simples traits et surfaces de noir qui forment des scènes riches et expressives. Sans un seul mot, l'artiste montre un créateur à l'ambition illimitée, confronté à une phase de déréliction, tout en étant partie intégrante d'une réalité sociale diverse.
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Le soleil !!!! ... « Au seul bruit du Soleil » comme ces mots tissés par Jean Lurçat rayonnent ici ! Comme les planches gravées de Frans Masereel nous transportent !
Merveille d'édition offerte par les Éditions Martin de Halleux, préfacée par Blexbolex, sérigraphe, illustrateur et un auteur de bande dessinée.
Un roman sans paroles...c'est beau comme un poème ! Brûlant comme un soleil ! L'esprit libre , on vagabonde, on suit , on court , on poursuit, on accompagne, on rêve, on s'inquiète, on aime, on s'enivre, on se vertige, on grimpe, on chute, on culbute, on se redresse, on trébuche, on vole ! on continue...toujours en quête d'une idée à l'esprit !
Merveilleux travail d'écriture, Soixante trois planches dans un poirier gravées. Planches de 23 millimètres. On imagine les heures de travail. La passion, la générosité nécessaires. Roman tout entier offert à nos imaginaires ! Dessins préparatoires à l'encre de Chine. Course à l'inverse du temps, toujours vers la lumière, mille fois aperçue, désirée, sans cesse renouvelée.
«  Une image, c'est un astre qui tourne autour du Soleil et qui, à la fois absorbe, diffracte, et reflète sa lumière à travers la nuit, l'espace, le temps et notre imaginaire », Blexbolex, préface, extrait.
Le Soleil, publié pour la première fois en 1919. Entre deux guerres...Le temps d'espérer, de retrouver la lumière et de la partager. Une seconde gravée pour ne rien oublier, pour protéger nos éternités. Opiniâtreté, quête idéale, ...solitude également. On pense à Paul Eluard , à Prévert, à tous ces compagnons de liberté. On pense au Soleil, à demain, à nos nuits, aux lucioles, on se projette à travers les fabuleuses gravures de Frans Masereel. C'est beau, c'est infini.
Les Éditions Martin Halleux nous offre dans la collection « un roman sans paroles » la possibilité d'embrasser l'immensité du travail de ce grand artiste. «  L'idée », «  la ville », « 25 images de la passion d'un homme », « l ‘oeuvre », « Mon livre d'heures »...autres titres qu'il me reste à découvrir.
Merci aux Editions Martin de Halleux, qui, à travers l'opération Masse critique menée par Babelio, m'ont permis d'apprendre, de comprendre, et de rêver encore et beaucoup !!!
Astrid Shriqui Garain .
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Et voici un fort beau, -magistral- roman graphique (même si ça ne s'appelait pas comme ça à l'époque). Mille mercis à masse critique et aux éditions Martin de Halleux pour l'envoi de cet ouvrage !
Roman sans paroles, donc, mais pas « sans parole » : en effet il y a beaucoup à dire et beaucoup à comprendre, interpréter, rêver !
L'artiste, après avoir réalisé des peintures à l'encre de Chine, nous propose ses gravures sur bois. Des reliefs parlants en noir et blanc, des dessins parfois un peu chargés (à mon goût) mais plein de petits détails intéressants.
Le thème : Masereel cherche l'inspiration. Qu'écrire, que dire, dans son prochain ouvrage ?
Il s'endort. Et là, son inconscient prend le dessus, sous la forme d'un petit bonhomme dont la première action (qui ne cessera de se répéter) est de chuter. Une chute contre une élévation, une chute pour une élévation, d'exacts contraires qui se côtoient d'images en images. Qui l'emportera ?
A l'issue de sa première chute, donc, le voici acclamé par une foule en liesse à qui il explique sa quête : l'inspiration, ce graal, symbolisé par l'astre solaire, ce qui donne vie, ce qui donne vie à l'artiste dans ce cas présent. Et commence alors une recherche effrénée voire éperdue : tel Icare, Masereel va faire tous les essais, prendre tous les risques, pour trouver l'Idée : grimper, se hisser, ramper, essayer par tous les moyens physiques d'atteindre le soleil. Puis par des moyens plus intellectuels : les livres, la religion… puis des choses où l'esprit s'échappe et où l'inconscient peut peut être mieux s'exprimer, comme avec Baudelaire (et tant d'autres !) : l'alcool, les femmes, l'enfermement qui rend fou, mais dont il s'échappe, encore et toujours. La foule est de plus en plus nombreuse mais on passe des acclamations à des moqueries : la quête est dérisoire ? Qu'à cela ne tienne : on abandonne le monde des hommes pour celui de la nature. Arbres, champs, nuées d'oiseaux, nuages, tout sera prétexte à grimper encore et toujours plus pour se rapprocher du soleil. Retour à la ville, aux clochers, aux tours, chute dans une cheminée et voilà le père Noël, une sirène quelques temps après, un monde onirique s'ouvre et se dessine, tissant sa toile inspirante 😉 J'y ai vu aussi « le petit prince » mais certainement que ce n'est que ma lecture !!! Puis Icare atterrit sur la table de l'artiste, son inconscient, au terme d'une dernière chute, le réveille et lui ouvre les yeux, le coeur, la main : l'Idée est là.
Une magnifique découverte qui se lit et se relit au hasard des images. Les explications avant / après sont aussi très intéressantes et donnent des clés de lecture de l'oeuvre. Superbe !
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Ce que nous raconte Masereel, au-delà de ce tour de passe-passe, c’est sa recherche de l’idée, de l’idéal et de l’avènement d’un certain idéalisme, c’est-à-dire d’une forme de déréliction. Une chute. Une vraie chute circonstanciée, décrite et vécue. Une chute sans fin puisque, sous une autre forme ou dans un autre de ses récits en images, elle se reproduira invariablement dans la variété de l’expression de son travail. Une chute universelle, reproduite partagée tout au long de son œuvre. La force de Masereel, c’est de nous faire croire que l’innocence préliminaire de ses personnages n’est pas l’effet d’un artifice narratif, mais qu’elle est vraie, réelle, devenant ainsi la condition de l’apparition de son personnage et de sa recherche de la lumière. Avec lui apparaît alors le récit, de son émergence croît un idéal et de sa chute naît l’idéalisme ; ceci répété selon un arc plus ou moins long, courbe ou saillant. À cet artifice de départ, cette chimère, vient rapidement s’opposer tout le fond social, sociétal, des intentions, des mœurs, des rapports de force, dans une opposition et une forme de lutte existentielles, bestiales. – Extrait de l’introduction de Blebolex, janvier 2020, Leipzig
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Les gravures sur bois de ce nouveau roman en images ne le cèdent en rien à la radicalité stylistique du précédent opus. On peut juste faire remarquer que la facture des bois, plus incisive, et la narration, moins elliptique, confèrent à l’ensemble une plus pleine unité. Le roman d’apprentissage fait place ici à un propos plus ténu mais néanmoins universel : une allégorie diffuse d’une précision horlogère, pour ne pas dire suisse, qui renvoie aux scènes burlesques de l’imagerie populaire flamande. – Extrait de la postface de Samuel Dégardin
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Au lendemain de la première guerre mondiale, alors qu’il semblait avoir déserté un ciel plombé par d’incessants orages d’acier, le soleil brille de nouveau dans les œuvres d’artistes à jamais marqués par une guerre des tranchées qui avait quelque peu fait pâlir ses couleurs. Otto Panhok amorce ainsi en 1919 un cycle de gravures sur le soleil dans une veine expressionniste (Sonne), tandis que George Grosz et Otto Dix le représentant tourmenté, tel un soleil de nuit éclairant une humanité hagarde. Au printemps 1919, Masereel ouvre à son tour les fenêtres de son atelier pour laisser passer la lumière et réaliser les soixante-trois gravures sur bois de son nouveau roman en images : Le soleil. – Extrait de la postface de Samuel Dégardin
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En 1919, à Genève, Frans Masereel publie Le soleil aux éditions du Sablier. Cette première édition comporte 451 exemplaires. 62 gravures agrémentées d’un autoportrait en frontispice. Cent et un ans après la première édition, voici Le soleil. Chef-d’œuvre du maître du roman sans paroles à réserver dans les meilleures places de nos bibliothèques exigeantes.
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