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Critique de Sachenka


Polococktail Party, c'est le long monologue d'une jeunesse polonaise désoeuvrée. Peut-être même la voix d'une génération ou, à tout le moins, d'une portion des jeunes de la génération de l'auteure. Au tournant des années 2000, alors qu'elle vient de fêter ses dix-neuf ans, Dorota Maslowska écrit et publie ce cri du coeur. C'est qu'on en a marre des Russes mais la Pologne postcommuniste et capitaliste n'ont pas livré leurs promesses. Conséquemment, dans une ville banlieusarde du nord du pays, il n'y a rien à faire pour les jeunes à part se promener d'amis en amis, de fêtes en fêtes, à se défoncer d'alcool et de drogue. Un genre de Trainspotting, version Europe de l'Est.

Ainsi, pendant trois jours, « le Fort » fait le tour de ses connaissances (des types aussi paumés et bourrés que lui, sinon plus), et ils parlent, se disputent, se donnent rendez-vous dans des discothèques, etc. Trois journées folles où l'amour est impossible et les rêves, à moitié crus. C'est surtout un long réquisitoire, l'occasion pour certains personnages de se laisser aller à des confidences (quoique je les soupçonne de s'abandonner à cette activité plus souvent qu'à leur tour) et surtout de déverser leur fiel contre les Russes.

Cet univers de jeunes paumés, ce n'est pas quelque chose qui me rejoint ou qui m'intéresse (peut-être un tantinet, plus d'un point de vue sociologique ou anthropologique). Ça m'a rappelé de mauvais souvenirs de ma lecture de Moi, Christiane F. Ouf ! Je comprends l'importance de telles oeuvres, surtout qu'il y a un public que ça intéresse. Mais pas moi. Je ne veux tellement pas paraître snob mais il n'y a pas moyen de passer à côté : je n'aime pas la littérature trash. Je suis indifférent aux délires hallucinatoires de types défoncés ou mal engueulés, à leurs histoires de cul minables et à leurs épisodes psychotiques. Bref, des bouquins du genre de Polococktail Party ne sont pas mon rayon habituel.

Ceci étant dit, je peux reconnaître le talent de Maslowska, sa verve. J'ai trouvé sa plume directe, incisive. Engagée et sans compromis ? Nerveuse et punchée ? Dans tous les cas, à l'image de son protagoniste qui déversait sa rage dans un flot de paroles continues. Aussi, son vocabulaire cru et proche de l'oral me paraissait approprié. « T'es broke ? » (p. 116) « Mets la sourdine, tu veux ? Un demi-ton plus bas. J'ai là une cousine, alors calmos, ma vieille. » (p. 117) Je pouvais imaginer les jeunes hommes et jeunes femmes s'exprimer ainsi. Même si ce roman ne m'a pas emballé, je suis tout de même curieux de savoir à quoi ressemblent les autres de l'auteure.
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