Les quatre plumes blanches

Angleterre, 1882. A la veille de partir au Soudan, le jeune officier Harry Feversham donne sa démission et quitte son régiment pour rejoindre sa fiancée et assister au bal qui est donné en l'honneur de leurs fiançailles. Mais le soir du bal, Harry reçoit dans une petite boîte trois plumes blanches, symbolisant la lâcheté, envoyées par trois de ses camarades officiers qui l'ont percé à jour. Lorsque sa fiancée, Ethne, comprend qu'Harry a donné sa démission parce que son régiment partait en première ligne, elle rompt les fiançailles et lui donne une quatrième plume blanche.
Pour Harry Feversham, c'est une toute autre vie qui commence. N'ayant pas d'autre choix que de racheter sa faute, pour retrouver son honneur perdu, le jeune officier devra affronter ses peurs et aller au bout de son courage, au cours d'un voyage initiatique, au terme duquel il finira par affronter son plus implacable ennemi : lui-même.

Ce grand classique anglais est certes un roman historique coloré d'une touche d'impérialisme anglais, plein d'aventures, mais c'est surtout une formidable aventure humaine, qui parle d'amour et d'orgueil, de bravoure et de lâcheté, de conscience et de devoir, et d'héroïsme enfin. Un portrait d'homme courbé sous le fardeau de ses peurs, déterminé à sacrifier sa jeunesse et qui paye bien cher un moment de faiblesse.
Son meilleur ami, l'officier Jack Durrance, qui se refuse à condamner Harry, incarne quant à lui un autre type d'homme, tout entier voué à sa carrière, mais destiné à la solitude et qui devra sacrifier son bonheur et faire des choix cornéliens...

De beaux portraits d'hommes, et une peinture inhabituelle de l'Angleterre colonialiste, en tout cas plus nuancée que dans la plupart des romans de cette période, un grand roman (merci aux éditions Phébus...) qui mérite d'être dépoussiéré, et dont les thèmes se rapprochent de ceux de Conrad à qui Mason est quelquefois comparé. Pour être honnête, ce roman de Mason figure parmi mes bouquins préférés depuis ma première lecture car, oui, c'est l'un de ceux que je relis régulièrement. Ce portrait d'homme m'a touchée au coeur...

A noter que ce roman a fait l'objet de nombreuses adaptations cinématographiques. Moi j'ai vu la dernière, réalisée par Shekhar Kappur (Elisabeth) avec le regretté Heath Ledger. et curieusement rebaptisé Frères du désert. Beau et lent, mais inégal et ne rendant pas justice au roman.

Récit d'aventure paru en 1902, Alfred Mason est une vraie découverte pour moi. Son roman est bâti en chapitres courts avec des titres. Étonnamment, la succession des scènes et des dialogues me font penser à du théâtre.

Nous sommes en Angleterre en 1882, lorsque les britanniques étendaient leur empire en Afrique du Nord, et notamment au Soudan. le jeune officier, Harvey Feversham décide de démissionner plutôt que de partir au Soudan. En réponse, il reçoit 4 plumes blanches de ses pairs et de sa fiancée. A l'époque, une plume représentait une accusation de lâcheté. Harvey Feversham n'aura de cesse, par la suite de racheter sa faute et de prouver son courage.

C'est un beau roman d'aventures complètement dépaysant !

Voilà un roman que l'on pourrait qualifier de daté. Nous sommes dans une époque révolue, celle des gentlemen britanniques à la conquête du Monde et des coeurs sous le règne de Victoria.
Un fils de général élevé pour être militaire va commettre ce qui, en ce temps là, était une faute impardonnable aux yeux de ses frères d'armes et de sa fiancée. Cela lui vaut de recevoir quatre plumes blanches pour preuve d'infamie. Dès lors il n'aura de cesse de se racheter en prouvant son courage.

Le sens exacerbé de l'honneur et de l'image que l'on donne aux autres qui est le fondement de l'histoire a du mal à passer pour le lecteur d'aujourd'hui, les sentiments des personnages sont trop extrêmes pour nos mentalités dissolues. Après de longs chapitres d'exposition la tentative de rachat de Harvey Feverstam donne lieu à quelques aventures dignes d'un Lawrence d'Arabie de deuxième division, sans beaucoup de frissons mais avec beaucoup de bavardages.
Si la langue est plutôt agréable l'auteur abuse de la narration indirecte qui fait raconter par un tiers les actions des uns et des autres. Les personnages assez monolithiques restent bien à leur place et le dénouement est sans surprise.

Toutefois le roman se retrouve au gout du jour sous l'angle du consentement féminin, pour obtenir la main de la séduisante Ethne ses prétendants font preuve d'empressement, de délicatesse et d'une patience à toute épreuve qui mériterait la médaille à quatre plumes du féminisme.

L'Empire britannique embrasse la planète entière. Mais la révolte éclate au Soudan, Khartoum tombe, les troupes anglaises sont refoulées vers le Caire par les guerriers fanatiques du Mahdi. le jeune officier Harry Feversham est pris de peur et prend prétexte de son proche mariage pour démissionner. Trois de ses compagnons d'arme lui envoient chacun une plume blanche, symbole de lâcheté; sa fiancée en ajoute une quatrième et le chasse. Commence alors le calvaire de la rédemption de Harry, qui, pendant six années dans l'enfer du désert soudanais, tentera de regagner son honneur.
L'évolution des moeurs jouant les valeurs morales de ce récit "chevaleresque" (honneur, sacrifice, abnégation...) pourraient paraître ridicules aujourd'hui mais la narration est bien menée et la lecture aisée.