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Critique de Perlaa


Au lendemain de l'effondrement des démocraties populaires en l'Europe de l'Est, entre 1992 et 1994, François Maspero part à la rencontre des pays du Sud de l'Europe orientale, de l'Albanie aux confins de l'Ukraine en passant par la Macédoine récemment indépendante selon un trajet prédéterminé.
Il part sans idée derrière la tête à plusieurs reprises, avec un compagnon slovène photographe et le désir de rencontrer les habitants des pays traversés.
Pour situer dans le temps les lieux traversés il lui est nécessaire de faire un point sur l'histoire car les Balkans qui « souffrent d'un trop-plein d'histoire» ne se laissent pas appréhender facilement. Maspero lui-même évoque, et ses interlocuteurs lui font régulièrement sentir, la part de subjectivité de cette histoire. Histoire que chacun n'interprète pas, ne voit pas du même oeil mais dont la vision influence encore les peuples autochtones et permet de comprendre un peu mieux les tensions entre ces peuples.
Une constante frappe après la chute du communisme, c'est la triste réalité des pays se paupérisant, la vie si banale avec, comme préoccupation, la survie quotidienne, l'ennui aussi. Des ruines décrépies de la Mitteleuropa en passant par la présence toujours prégnante de l'occupation ottomane et de ses vétustes tcharchia , l'époque communiste aura durablement dégradé l'environnement. Au-delà de l'aspect humain de ce récit ce que l'on retient ce sont les descriptions saisissantes. Des complexes industriels en déshérence, de grands hôtels en décrépitude, des villes à l'abandon, des gares désaffectées, de grands ensembles sordides omniprésents aux périphéries des villes, les moments de transit entre deux villes où le voyageur immergé au milieu de la population locale ressent les difficultés des déplacements et enfin les passages de frontière souvent tendus. En revanche selon les pays il mettra en avant la différence d'attitude quasi philosophique face à la réalité.

Sur le plan formel ce long récit se lit facilement. de nombreuses anecdotes personnelles sont rapportées le rendent vivant et parfois drôle. Il est enrichi de belles photographies en noir et blanc et d'extraits d'oeuvres de grands écrivains balkaniques ou de récits historiques.
Parfois Maspero s'interroge « Y-a-t-il rien à noter ou y-avait-il trop à noter ? »

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