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EAN : 9782845635814
240 pages
XO Editions (13/09/2012)
4.21/5   129 notes
Résumé :
Le cinquième roman de Cyril Massarotto, tout en pudeur, nous emporte avec humour et délicatesse aux frontières de la mémoire, des souvenirs et de l’amour filial. Depuis quelques mois déjà, Madeleine oublie. Oh, des petites choses, rien de bien inquiétant. Jusqu’au jour où elle s’aperçoit qu’elle a oublié le nom de son mari. C’est Thomas, son fils, qui lui apprend que son époux est mort, il y a près d’un an. Le diagnostic tombe : sa mère est atteinte d’Alzheimer.
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Critiques, Analyses et Avis (39) Voir plus Ajouter une critique
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Madeleine, une veuve âgée de 60 ans, sort du supermarché dans lequel elle faisait ses emplettes et ne parvient pas à se souvenir de quel modèle est sa propre voiture. Quelque peu paniquée, elle tente de joindre un certain « Max », qui ne figure plus dans son répertoire téléphonique, puis appelle au secours Thomas, « son fils préféré ». Elle sent parfaitement que quelque chose ne « tourne pas rond » chez elle.
Thomas va donc prendre sa mère en charge et en accord avec son frère et sa sœur, se rendre chez un médecin pour savoir de quoi il retourne. Le diagnostic est posé et le couperet tombe : c'est la maladie d'Alzheimer.
Dans ce roman témoignage écrit à deux voix, fait tenir une sorte de journal de bord à Madeleine et à Thomas, chacun narrant ses ressentis, ses désirs, ses craintes, ses peurs, ses espoirs au fil du temps qui malheureusement ne cesse d'avancer.
Ayant été « La première oubliée », je me suis retrouvée dans de nombreuses situations décrites par Cyril Massaroto. Est-ce que cela me permettra de trouver la même paix que le personnage principal du livre ? Rien n'est moins sûr, car ces maladies neuro-dégénératives sont terriblement éprouvantes pour tous les membres de la famille. Mais ceci est une autre histoire.

En revanche, j'invite les membres de Babelio à s'intéresser au déremboursement des médicaments concernant ces maladies en allant sur les sites concernés. Un simple calcul, très « égoïste » : sachant que cette maladie touche des personnes jeunes (à partir d'environ 50 ans), si vous avez eu la « malencontreuse » idée de faire des études et / ou une carrière, puis de devenir parents vers 40 ans, et que cette pathologie (Parkinson c'est encore plus jeune) s'invite, je vous laisse apprécier l'avenir radieux pour vos petits. Les médicaments ont vraiment un impact positif.
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Je dois vous raconter l'histoire de ce livre : rescapé d'une boîte à livres, je l'avais donné à une amie qui aime les témoignages ; après l'avoir lu, elle l'a remis dans la boîte ; je l'ai récupéré sans me rappeler le lui avoir donné si bien que je le lui ai reproposé !
Aussi me devais-je de le lire d'autant plus qu'elle m'avait dit l'avoir apprécié... Ah ! Alzheimer quand tu nous tiens...

Le titre s'explique dès la première page dans ce récit à deux voix décalées dans le temps, celle du fils oublié et celle de la mère trois ans avant.
Peu de distanciation, le fils est écrivain, il écrit ce récit, une fiction… "mais pas tant que ça".

Le style n'est pas larmoyant et la plume plutôt légère (n'est-ce pas l'adjectif qui vient souvent à l'esprit à propos d'une plume ?)

La narration de Madeleine est empreinte d'humour, celle de Thomas est celle d'un fils sensible, aimant.
Mais ça, c'était avant… au début d'un parcours de 5 ans et demi.
Quelques scènes sont difficiles au fur et à mesure que l'Alzheimer gagne du terrain.

Une fiction réaliste, un récit bouleversant avec une jolie fin qui aurait pu clore l'ouvrage... alors pourquoi l'auteur a-t-il ajouté un épilogue ?
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C'est la mode, me direz-vous, ces histoires d'Alzheimer. C'est la mode parce que c'est partout : il n'y a guère de familles désormais qui ne se trouve touchée, de près ou de loin, par ce fléau, naguère appelée "démence sénile", mais qui peut aussi toucher les plus "jeunes", comme la mère du narrateur, diagnostiquée "Alzheimer" à l'âge de 60 ans.
L'originalité de ce roman est, à travers les 8 années et quelque qu'aura duré la maladie, de faire parler à la fois la malade et celui de ses enfants qui a choisi de s'occuper d'elle. Évidemment, les pensées de la malade, surtout quand la maladie est bien installée, sont fantasmées, supposées, imaginées, extrapolées à partir des situations (souvent incongrues et loufoques, tristes à pleurer ou à rire nerveusement) du quotidien. Très finement, le calendrier est un peu brouillé, le journal de Madeleine commençant dès le diagnostic, "jour A", celui du fils Thomas attaquant directement lorsque la maladie a commencé son lent travail de sape.
Intéressant à bien des points, surtout 2 à mes yeux : d'une part, essayer de se mettre dans la tête du malade, essayer de retranscrire ce rien ou ce truc bizarre qui doit occuper son esprit (car quand on côtoie un malade, on est souvent amené, je le sais par expérience, à se demander "mais à quoi pense-t-il, là tout de suite", car on est face à un inconnu, bien souvent...); d'autre part montrer le fardeau que constitue cette maladie pour l'entourage, qui se retrouve à s'occuper d'une personne certes dépendante, mais souvent totalement étrangère, transfigurée par la maladie, parfois agressive, mutique, mais toujours amoindrie, métamorphosée.
Enfin, il y a quand même la question de l'oubli, le titre du roman étant très finement choisi, la fin y faisant écho avec une justesse et une sensibilité remarquables.
Je suis très contente d'avoir côtoyé ce dernier oublié, moi qui côtoie depuis 15 ans un "oublieux" ; cela m'a permis de voir à quel point, même si cette maladie connaît des évolutions et des manifestations très diverses, à des vitesses très dissemblables, le résultat pour l'entourage reste le même, à savoir se sentir démuni. Qu'il est difficile de se savoir oublié, même involontairement... Bref, une lecture forcément éprouvante lorsque l'on traverse une expérience similaire, mais finalement au résultat très positif, car ce récit plein de tendresse, d'humilité, d'autodérision (frisant l'humour parfois), réconcilie avec l'idée de la famille, avec une certaine idée du destin aussi...
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J'ai dévoré ce récit à deux voix relatant les grandes étapes, plus difficiles les unes que les autres, de l'entrée et de l'installation de la maladie d'Alzeihmer dans la vie d'une famille. Quelles émotions !!! On passe du rire aux larmes, de la tristesse à une forme de sérénité, de la révolte au silence patient.
En théorie, ce parcours je le connais. En pratique, j'apprends à le connaître, jour après jour, ma maman étant atteinte du même mal. Alors c'est avec d'autant plus d'émotions que j'ai découvert les premières inquiétudes, les premiers oublis, l'indépendance qui s'éloigne, la peur qui s'installe, le lien qui se délie, l'approche de la mort décrit parThomas, le fils aimant et aidant et Madeleine, la maman malade.
Ce récit à deux voix est bouleversant de sincérité, de complicité, de pudeur, de simplicité, de tendresse et de force de vie.
N'hésitez pas : Une petite heure de lecture suffit pour apprivoiser ce mal ravageur présent dans bien des familles de notre temps, face auquel seul l'amour peut avoir le dernier mot.
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Le premier oublié de Cyril Massarotto aborde un sujet grave et difficile à traiter.

Tout commence sur le parking d'un supermarché. Madeleine ne retrouve plus l'endroit où est garé son véhicule. Plus inquiétant, elle ne se souvient même plus de la marque de sa voiture. le numéro de téléphone de son mari n'étant pas dans le répertoire de son portable, elle décide d'appeler son fils Thomas, le cadet d'une fratrie de trois enfants. Quand celui-ci arrive, il apprend à sa mère que si elle ne trouve pas les coordonnées de son père, c'est tout simplement parce que cela fait un an qu'il est mort…

Très vite, le pronostique tombe, Madeleine est atteinte d'Alzheimer.



Entre fiction et témoignage.



Cyril Massarotto choisit un récit à deux narrateurs. D'un côté la malade, qui, consciente de son mal, va devoir vivre avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête. de l'autre Thomas, qui voit sa mère sombrer peu à peu et qui s'investira tellement dans la vie de cette dernière qu'il s'oubliera lui aussi d'une certaine manière.

J'ai senti l'auteur très à l'aise dans la structure du roman et je lui tire mon chapeau. Une chronologie décalée permet de visualiser une même action de deux points de vue différents, et ce à plus de cents pages d'intervalle. C'est un travail d'équilibriste que de garder le lecteur sur le fil de cette narration.

Thomas, c'est un peu Cyril Massaratto comme en témoigne ce passage :

« Ce que j'écris est une fiction, bien sûr, mais pas tant que cela : qui mieux que moi peut donner à ma mère la voix qu'elle a perdue ? »



Un concentré d'émotions.



La famille de l'auteur a elle aussi été touchée par la maladie à travers un oncle. La mère de l'écrivain s'en est occupée. Il y a transposition des sentiments de cette dernière dans les paroles de Thomas et Massaratto y ajoute beaucoup de lui (le protagoniste est auteur par exemple).

Ce texte est un concentré d'humanité qui fera chavirer tous les gens ayant des proches souffrants d'Alzheimer et qui permettra à ceux épargnés de prendre conscience du calvaire enduré par les malades et leurs familles.

Pourtant point d'excès de pathos ni de mièvreries. le roman est parfois drôle et empreint de poésie (Madeleine parle des personnes atteintes en employant le terme « les oublieurs ». Certains passages sont très difficiles et remuent les tripes. On est transporté par une palette complète d'émotions.

Le premier oublié est un magnifique témoignage qui secoue à l'intérieur.


Lien : http://dubruitdanslesoreille..
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
- Attention, dès que j’ai fini de te la poser, tu as dix secondes pour répondre, pas une de plus !
- Oui, j’ai compris ! Vas-y.
- Alors voilà. Dieu apparaît devant toi…
- Ça commence bien.
- Il claque des doigts et tu te retrouves dans une pièce un peu vieillotte. Dans cette pièce il y a un berceau, et dans le berceau, un bébé.
- Un bébé, dans un berceau ? Quelle surprise, ça commence fort !
- Attends, tu vas moins faire le comique. Dieu claque à nouveau des doigts, et un grand couteau apparaît dans ta main. Un couteau de boucher, hein, énorme, affûté commune une lame de rasoir. Là, Dieu te dit : ‘Je viens de nous transporter en Autriche en 1889. Ce bébé, devant toi, s’appelle Adolf Hitler. Tu as dix secondes avant que nous revenions dans le présent.’ Que fais-tu ? Dix secondes.
- Je dois tuer Hitler ? C’est ça ?
- J’en sais rien, à toi de me dire. Huit, sept, six…
- Mais je ne peux pas poignarder un bébé !
- Mais en faisant ça, tu sauves des millions de vie ! Quatre, trois…
- Attends, mais quand même, un bébé, je…
- Un, zéro ! Perdu !
- Mais il est nul, ton jeu ! Elle vaut rien, cette question ! En dix secondes, j’ai pas eu le temps de réfléchir ! Tuer Hitler, d’accord, mais en petit bébé…
- Alors ? Qu’est-ce qui est bien ? Qu’est-ce qui est mal ? Le tuer à coups de couteau ou pas ?
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Il y a sans doute des milliers de citations sur le temps qui passe et qu'on ne rattrape plus : les poètes ont écrit des odes éternelles, les philosophes ont édicté des préceptes définitifs, les chanteurs ont enrobés tout cela de mélodies parfois inoubliables ; mais il n'y a rien à dire sur le temps, car le temps n'existe pas. Le temps c'est un élément de calcul inventé par quelques physiciens ; pour nous, tous les autres, il n'y a pas de temps, juste la mort qui approche . Alors, avant la mort, il faut amasser les souvenirs comme des trésors que personne ne pourra nous prendre...Mais à maman, ses souvenirs, on les lui prend quand même.Ma mère est spoliée par Alzheimer. Le bâtard.
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Mon père était un immeuble, et nous étions si nombreux à vivre dedans. Alors quand son coeur s'est arrêté, on s'est retrouvés dehors, sans domicile fixe, à traîner notre amour avec nous comme un baluchon sur le dos.
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Je ne fais que ça, pleurer. C'est incroyable, on s'habitue. La preuve, depuis quelques années, j'ai toujours un paquet de mouchoirs sur moi ; je n'en avais jamais, avant, d'autant plus que je ne suis jamais enrhumé. Maintenant, j'ai toujours mes petits sèche-larmes dans une poche, tellement je suis coutumier du fait. C'est fou comme ceux qui vous aiment vous rendent tristes.
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L’écriture, c’est un volcan intérieur auquel il faut ouvrir la voie. Un écrivain doit savoir guider la lave, du ventre il la fait remonter par le cœur, puis dans le bras, pour la faire jaillir au bout de ses doigts. La lave ne doit pas passer par la tête, sinon le cerveau la refroidit et sa surface se fige. Un écrivain n’est que le guide de son feu intérieur.
Moi, j’ai la lave coincée dans le cœur ; c’est mieux qu’avant, quand je ne la sentais même plus dans mon ventre, mais il y a beaucoup de chemin à faire. Je sens que ça ne me brûle pas encore assez.
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Vidéo de Cyril Massarotto
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- La saga des Bojeffries, Alan Moore & Steve Parkhouse, Komics initiative, 22€ - Mes mauvaises filles, Zelba, Futuropolis, 21€ - Saint-Elme, t1 La vache brûlée, Serge Lehman & Frederik Peeters, Delcourt, 16,95€ - Ouagadougou pressé, Roukiata Ouedraogo & Aude Massot, Sarbacane, 24€ - Quelqu'un à qui parler, Grégory Panaccione (roman de Cyril Massarotto), Le Lombard, 22,50€
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