Une histoire belge de
Robert Massart (2020) est un roman humoristique sur la rencontre, à Bruxelles, entre un professeur de français, un néerlandais qui étudie les graffitis sur les murs des toilettes publiques, et une jeune serveuse roumaine. Une histoire loufoque sur fond de tensions linguistiques entre francophones et flamands.
J'ai aimé…
• la façon dont l'auteur joue avec la langue française et truffe son récit de belgicismes, de néologismes et de mots peu usités, pour finir par un délire étymologique quand le personnage de Kommer fait du néerlandais la langue primordiale dont découlent toutes les autres,
• l'autodérision et notamment la façon dont la phobie des oiseaux et des rats de certains personnages est utilisée comme allégorie d'une Belgique en voie de désintégration,
• les petits détails croustillants sur la vie bruxelloise à travers l'univers des « stamcafés » et leurs clients solitaires et névrosés. Tous les personnages du roman vivent à la marge et les cafés du coin sont pour eux de vrais lieux de sociabilisation.
J'aurais aimé…
• un peu moins de clichés sur les flamands et les francophones, surtout à la fin,
• des changements de points de vue entre personnages mieux balisés car parfois déstabilisants au sein d'une même scène de dialogue,
• une « Lili » un peu plus moderne et moins ingénue.
Merci à Babelio Masse critique de m'avoir permis de lire ce livre au moment de sa publication officielle en septembre 2020.