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4,09

sur 716 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'ange de Munich est un roman historique d'une grande envergure. Fabiano Massimi s'emploie ici à se rapprocher au plus près d'un fait historique combien mystérieux entourant la mort de Geli Raubal, la nièce d'Hitler. le samedi 19 septembre 1931 est retrouvé le corps de cette jeune fille de vingt-trois ans dans son appartement à Munich. Les enquêteurs dépêchés sur place, Sauer et Forster pensent à un suicide. Sauf que certains éléments de l'enquête vont amener le doute.

On sent ici combien l'auteur s'est documenté autour de cette histoire qui regorge d'informations authentiques (lieux, témoins, articles de presse, etc). le lecteur se voit plongé au coeur de Munich, dans une période sombre quand Hitler commence à faire parler de lui. Nous rencontrons une panoplie de H tel qu'après Hitler, Himmler, Heydrich, Hess... l'aura hitlérienne commence à se propager. Magda Gobbels baptisera tous ses enfants de prénoms commençant par H...

J'ai trouvé ce roman passionnant sur le plan historique. J'ai découvert un pan de l'histoire méconnu avec de nombreux enjeux politiques derrière le suicide de cet ange. Les pages se tournent avec addiction car semant le doute.

Les informations distillées sonnent monstrueusement vrai, rajoutant à l'horreur que nous connaissons un terrain déjà fertile autour d'Hitler dans une intimité qui fait froid dans le dos.
Je pense que ce roman aurait néanmoins pu être davantage travaillé au niveau de son ambiance et de ses personnages. J'aurai aimé ressentir la tension liée à cette époque trouble et ressentir davantage le côté ténébreux de ces criminels de l'humanité. Ça manque d'étoffe selon moi sur ce plan là. Mis à part ce bémol, c'est un roman totalement prenant qui se lit avec impatience et grande curiosité.

Ce livre vous tente ?
Vous aimez les romans historiques, lever le voile sur des événements mystérieux?
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Fabiano Massimi, rend hommage à la vie courte et extraordinaire d'Angela Raubal, la nièce d'Adolf Hiter «suicidée» en 1931.

Même si de nombreux romans historiques ont été édité sur cette période, l'auteur nous livre un Thriller historique de très bonne facture et n'est pas s'en rappeler l'excellent Philip Kerr.

Mêlant avec habilité, faits historiques et fiction, l'auteur nous plonge dans cette période trouble avec maestrias, complots, intrigues et lutte de pouvoir permettent d'avoir une approche différente de l'Allemagne des années 30.

Je pensais avoir lu beaucoup d'histoire sur le sujet j'avoue que le destin tragique de Mlle Angela Raubal m'a glacé le sang, un formidable suspense, à lire pour tenter de connaître un peu mieux l'une des périodes les plus tragiques du XXème siècle.
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Après quatre-vingt-dix-neuf critiques, je me suis demandé s'il était nécessaire d'écrire un énième commentaire. Et pourtant, je ne peux m'empêcher de rédiger ces quelques lignes sur cet « Ange de Munich » qui m'a passionnée et qui mérite d'être distingué, malgré quelques longueurs.

Munich, 1931, le Krach de Wall Street est passé par là. La récession américaine parvient jusqu'en Europe. L'Allemagne est particulièrement dépendante du marché et des finances américaines. L'état des ressources de la République de Weimar est catastrophique, le secteur bancaire est à l'agonie, le chômage est à 30 % et pour couronner le tout, les dernières élections au Reichstag, en septembre 1930, donnent le parti nazi en deuxième position après les socio-démocrates. Mais Munich ne résiste pas trop mal grâce à son centre technologique d'où émergent des fleurons tels que BMW, Osram et Siémens dont la notoriété est en passe de devenir mondiale.

Deux commissaires, amis de très longue date, Sigfried Sauer et Helmut Forster, son adjoint, sont convoqués dans le bureau du directeur de la police criminelle, Zavi Tenner. Ils vont avoir en charge d'enquêter sur le supposé suicide d'une jeune femme qui n'est autre que la nièce d'Adolf Hitler, Angela Raubal dit « Geli », retrouvée morte dans sa chambre, fermée à clef de l'intérieur, une arme à feu gisant sur le canapé près du corps.

Basé sur une histoire vraie, ce « suicide » n'a jamais été élucidé. L'auteur s'est penché sur le destin de cette jeune femme dont la mort a été balayée par la folie nazi qui allait tout détruire autour de lui. Fabiano Massimi s'est appuyé sur une importante documentation et un sérieux travail d'archives qui aura duré trois ans. Il a été aidé par des historiens afin d'élaborer ce récit qui s'avère plausible malgré toute la partie fiction qui donne un polar historique passionnant. Néanmoins, à retenir, les noms des commissaires sont exacts même si les dialogues sont de pure fiction. Ils ont bien enquêté sur le sort de Géli.

J'ai beaucoup lu sur cette période et j'ai, malgré tout, appris encore beaucoup de choses que j'ignorais sur la personnalité perverse d'Hitler. Quant à Géli, il est très difficile de saisir sa personnalité, tous les témoignages viennent se contredire les uns et les autres. A croire, qu'il y avait plusieurs Géli dans une seule.

Ce ne sera pas une enquête facile, beaucoup d'obstacles vont entravés leurs investigations. Les incohérences sèment le trouble et les inspecteurs tentent par tous les moyens de contourner les interdictions malgré la pression, les intimidations, quant il n'y a pas le suicide d'un possible témoin. C'est donc dans ce véritable labyrinthe nauséabond, entre politique et intimité, sexe et complot, que l'auteur construit un polar d'excellente facture. J'ai eu l'impression de retrouver l'affaire Robert Boulin. Tout au long de cette enquête, on ressent bien l'atmosphère délétère qui régit les rapports humains, l'insécurité qui les gangrène. Les sympathisants nazis noyautent l'administration, les chemises brunes et leur brutalité se promènent dans Munich, l'antisémitisme est dans l'air du temps, rien n'échappe au lecteur.

L'auteur a su parfaitement recréé l'environnement d'Hitler et de sa nièce. Il nous entraîne dans une visite des coulisses du pouvoir, de l'envers du décor de ceux qui font le NSDAP, de leur noirceur et c'est assez révélateur de ce qui va se jouer dans un avenir proche, cela fait froid dans le dos !

Heydrich, Himmler, Hess, Hoffmann, Goering, Goebbels, Muller, l'éditeur de Mein Kampf, Strasser, von Schirach, la garde rapprochée d'Hitler évolue sous nos yeux dans une République de Weimar moribonde et ils veillent à ce qu'aucun scandale ne vienne interrompre la carrière de leur cher Adolf !

« Au centre du dédale, Minos ne cache pas une bête inoffensive mais le Minotaure, le fils bestial dont il a honte et dont il a peur ».


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Fabiano Massimo frappe très fort avec ce polar aux dimensions historiques.Il est haletant, plein de rebondissements qui stastiferont pleinement les amateurs de bons polars.
Le sujet est historique et tiré d'un fait réel : la mort controversée de la nièce d'Hitler : Angela Raubal. Retrouvée morte dans l'appartement qu'elle partageait avec son oncle: Adolf Hitler.
Dès le début, on perçoit qu'on ne saura jamais la vérité : Angela Raubal s'est suicidée ou a-t-elle été assassinée ?
Comme le dit si bien Massimo, il existe la littérature. "Et quelqu'un a dit qu'écrire un roman, c'est raconter un mensonge pour faire émerger la vérité "
Et des mensonges et des trahisons truffent ce polar de bout en bout .A commencer par nos deux enquêteurs : Sauer et Forster. L'un a un passé trouble par l'histoire de sa famille et de sa filiation au parti nazi, l'autre est encore plus retors quand on comprend qui il est vraiment.
Néanmoins, ils sont amis, chacun effaçant son histoire personnelle pour découvrir la Vérité, le travail ordinaire de bons policiers.
Ce qui est passionnant dans ce polar, c'est qu'on apprend un tas de choses sur l'ascension d'Hitler vers le pouvoir suprême, tout ce qu'il faut cacher, les perversions les plus abjectes, les failles des hommes mais aussi celles des femmes.
A commencer par la victime : Angela , dénommée affectueusement : Geli. Qui se cache derrière ce visage que l'on voit à la fin du roman?
Est-elle une sphinge aux multiples facettes ?
C'est ce que l'auteur tente habilement de nous faire comprendre et découvrir tout au long du roman.
J'ai beaucoup aimé aussi l'atmosphère très bien décrite de cette république de Weimar moribonde qui se craquelle de part en part avec les messages antisémites qui hélas feront rage en très peu de temps.
Oui, un bon roman qui mérite la lecture.D'autant qu'il est très difficile de maîtriser une histoire vraie en mêlant documents d'archives et de fiction.
Fabiano Massimo est un maestro en la matière.


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Une bien délicate association de mots que l'expression polar historique. Car si chacun d'entre nous peut apprécier ce qui relève du polar, combien sont en revanche capables d'affirmer avec précision que ceci ou cela appartient sans conteste à L Histoire ?
Et lorsqu'il s'agit d'Hitler et de la période qui précède de peu l'avènement du dictateur au pouvoir, comment distinguer clairement toutes les frontières brumeuses qui existent entre ce qui est politique et public et ce qui est de l'ordre de l'intime ?
Les historiens s'accordent pour admettre que 75 ans après sa mort, la personnalité de ce fou sanguinaire ( ce sont les mots qui me viennent sur l'instant... cherchez et vous serez étonné de constater que qualifier ce ".... "est éminemment complexe... ) reste a minima un sujet controversé... pour ne pas dire énigmatique, mystérieux et irrésolu à ce jour.
18 septembre 1931, les nazis sont aux portes du pouvoir.
Au 16 Prinzregentenplatz à Munich, une jeune femme est retrouvée morte.
Cette jeune femme de 23 ans a pour nom Angela Maria Raubal, dite Geli.
Geli Raubal est la nièce d'Adolf Hitler et partage avec ce dernier l'appartement où son corps sans vie vient d'être retrouvé.
Deux policiers, Siegfried Sauer et Helmut Forster, dit Mutti, sont chargés d'enquêter.
Ils ne disposent que de huit heures pour mener leur enquête.
Ce qui apparaît comme un suicide suscite très vite de nombreuses questions et la piste criminelle est envisagée.
Je ne vous en dirai pas davantage au risque de tuer le réel intérêt que suscite ce polar.
Je lui ai trouvé deux qualités.
La première est que du point de vue dudit polar, nous avons affaire à une mécanique diablement efficace.
Les rebondissements sont nombreux, et même si l'on se doute... l'auteur sème parfois trop facilement des cailloux pas si petits que ça... qu'il ne faut jamais se fier à personne et que comme on dit "les apparences sont presque toujours trompeuses", Fabiano Massimi a bien ficelé son histoire.
Deuxième qualité, et pas la moindre... le contexte historique et la présence de beaucoup de ceux qu'on allait appeler les dignitaires nazis : Hess, Goering, Röhm, Himmler, Heydrich... pour ne citer que les plus connus... mais il y en a beaucoup d'autres.
Massimi a fait un travail de recherches conséquent, sérieux, et a su s'entourer de spécialistes qui apportent à son oeuvre un label de respectabilité et de crédibilité.
Ce travail débouche, ô divine surprise ! sur ce qui constitue pour un lecteur comme moi, c'est-à-dire quelqu'un qui, sans être un spécialiste, a énormément lu sur cette période, une véritable source d'informations jusque-là ignorées et tout à fait passionnantes.
Certaines "révélations" ont constitué de telles surprises que j'ai énormément apprécié "la note de l'auteur" en fin d'ouvrage et la bibliographie sur laquelle il a pu s'appuyer pour écrire cette histoire aux limites de la vraisemblance... et pourtant !
Si vous vous laissez tenter par la lecture de ce bouquin, vous ne pourrez pas ne pas être frappé par le décalage, l'incommensurable béance clownesque, qui sépare ces dangereux et grotesques fantoches qui prirent les rênes du pays le plus intellectuellement et le plus artistiquement raffiné de l'Europe de cette première moitié du XXème siècle et le concept de rationalité.
L'Allemagne qu'Hitler et ses sbires allaient nazifier comptait le plus grand nombre de prix Nobel du continent... et était le pays dans lequel le plus d'enfants avaient accès à la musique... !!!
C'est à partir de cette alchimie entre histoire policière et Histoire tout court que l'on sait si la formule polar historique fait sens ou pas, et en ce qui me concerne, l'affirmative s'impose.
C'est donc un un très bon livre dont j'ai apprécié le fond et dont je n'ai pas détesté la forme.
Sur le fond, je vous ai fourni quelques explications, quelques justifications. Songez à ce passage où vous découvrirez Goehring se livrant à des acrobaties aériennes, gracieux, majestueux et léger dans le ciel comme un oiseau... et lourd, obèse, ridicule et pathétique dès qu'il pose sa carcasse massivement adipeuse et imbibée de drogue sur le plancher des vaches.
Imaginez ce que Massimi va (probablement) vous faire découvrir sur la personnalité perverse de "l'oncle Adolf", qui auprès des chaperonnettes se fait appeler " wolf", pornocrate, adepte de l'ondinisme... il paraît que les alliés étaient au courant de tous ces travers...
En revanche, un bémol que je ne peux pas passer sous silence concerne le style... beaucoup trop descriptif, il nuit par moments au rythme et donc à l'action, et par ailleurs, l'auteur se laisse parfois aller à quelques platitudes... que je me suis efforcé de vite oublier pour donner toute sa place à l'essentiel : l'enquête.
En conclusion, un ouvrage qui a le mérite de porter un nouvel éclairage sur le mystère non résolu de la mort de Geli Raubal... nièce et "grand et seul amour" d'Adolf Hitler.
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Fabiano Massimi, bibliothécaire à Modène, et donc très aguerri aux recherches et aux archives, a dans ce premier roman, exhumé de documents poussiéreux l'histoire d'Angela Raubal, surnommée Geli. Car si Angela fut oubliée, elle n'est pas pour autant une anonyme ordinaire.
Son existence se termine tragiquement en septembre 1931, à l'âge de 23 ans, lorsque son corps est découvert dans un appartement cossu, appartenant à son oncle et tuteur, qui n'est autre qu'Adolphe Hitler.

C'est donc en pleine Oktoberfest, à Munich, que les commissaires Sauer et Forster sont appelés à constater le décès de la jeune fille et diligenter une enquête dont leur supérieur leur précise bien qu'elle devra être brève et clôturée au plus vite. Tout dans la scène qu'ils découvrent alors les oriente vers la thèse du suicide : pistolet Walther (celui de son oncle) découvert à côté du corps, pièce fermée de l'intérieur, témoignage des personnes vivant sur place pointant le désarroi de la jeune fille qui craignait de se produire sur scène puisqu'elle devait chanter.

Malgré l'insistance de sa hiérarchie à boucler l'enquête et en partie du fait de cette insistance, le commissaire Sauer, personnage principal de ce roman aux côtés d'une Geli fantomatique mais omniprésente, va relever de nombreux indices discordants. Ce doute habitera tout du long cette enquête haletante, qui, s'appuyant sur une reconstitution minutieuse du Munich de l'époque, dresse un panorama autant physique de cette ville que de l'ambiance délétère qui y régnait alors.

En effet, un des attraits de ce roman est de se focaliser sur le contexte historique de la montée du nazisme, vu de l'intérieur. Car c'est bien dans un nid de frelons que Sauer met le pied en décidant de pousser plus avant ses investigations.
Dès le départ, les liens unissant Geli à son oncle Adolphe Hitler sont troubles et sujets à des rumeurs scandaleuses. En enquêtant dans le milieu des proches de Geli, Sauer sera amené à côtoyer les principaux dignitaires nazis, Himmler, Göring, Heydrich, Goebbels, von Schirach, jusqu'au photographe officiel Hoffmann. Mais il ne manquera pas de nous plonger aussi dans les coulisses moins rutilantes de ce NSAPD émergent, avec les charges véhémentes d'anciens proches d'Hitler, devenus opposants, comme Emil Maurice ou Otto Strasser.

Le travail de reconstitution de l'auteur est considérable dans la mesure où il répertorie minutieusement les protagonistes gravitant autour de Hitler et Angela Raubal. Il restitue parfaitement le contexte politique d'une république de Weimar noyautée progressivement par les membres du NSAPD, qui infiltrent toutes les structures et propagent un climat de méfiance et de peur.

Malgré l'ambiance très festive et joyeuse qui règne sur l'Oktoberfest, décor de carton pâte d'un pays déjà engagé dans la violence, on sent dès lors comme une brume poisseuse qui monte des caniveaux, martelés par les bottes des chemises brunes.

Car si ce récit est prenant et que ses 543 pages maintiennent un intérêt constant, le roman s'affiche plus pour moi comme historique que policier. Les personnages tous réels en leur temps, même le commissaire Sauer, créent la structure de l'histoire - Histoire. L'auteur a bâti une trame historique fidèle mais a dû habiller de fiction la progression de l'enquête, qui n'a jamais réellement vu le jour, puisqu'interdite en plus haut lieu, trop génératrice de scandale pour son fuhrer et donc pour le mouvement lui-même.
Et c'est la proportion entre l'historique et la fiction qui selon moi ternit un peu ce récit : l'auteur a mené un tel travail de recherche, que sa restitution apparaît parfois comme fastidieuse au détriment d'une fiction, certes pas évidente à créer, 90 ans après, qui plus est sur une affaire "étouffée", balayée par la violence de l'Histoire qui suivra...

Indéniablement, l'auteur nourrit des descriptions des lieux, des évènements et des personnages, exigeantes et pointilleuses, mais cela occasionne parfois des longueurs (notamment les descriptions récurrentes des repas, dont le petit déjeuner...) qui, je trouve, nuisent à la dynamique de l'enquête. Non pas que cette dernière soit paresseuse, bien au contraire, elle est virevoltante! Sauer aura pris tous les moyens de transport possible, du tram, à la voiture conduite par le chauffeur d'Hitler, au train de nuit pour Vienne, jusqu'à l'hydravion piloté par Goering !

Mais si certains passages m'ont paru un peu longs, j'aurais aimé que certains autres soient plus approfondis. Beaucoup de personnes, dignitaires nazis ou proches d'Hitler, "à la mode" ou en disgrâce sont évoqués et j'ai dû prendre le temps, en marge de ma lecture, pour me documenter à leur sujet et poser un visage sur les protagonistes.
Alors bien sûr, ce n'est pas un roman sur la sphère hitlérienne, le noeud central restant l'enquête autour du décès de Geli. Mais le récit évoquant de nombreux personnages, il est bon de s'y retrouver pour ne pas "perdre le fil". Il est à noter qu'en bon historien, Fabiano Massimo a répertorié en fin d'ouvrage tous les protagonistes, en les classant selon leur rôle ou leurs liens : un addendum très utile !

L'enquête se déroule de façon linéaire du samedi 19 au vendredi 25 septembre 1931. Avec un dénouement qui est pure spéculation de l'auteur, mais reste tout à fait plausible. Nous ne le saurons jamais. Même d'Himmler, qui avait pour habitude de collecter des documents compromettants sur Hitler, aucun document sur "l'affaire Raubal".

Bien que l'auteur nous livre sa thèse, l'enquête a le mérite d'explorer scrupuleusement différentes pistes. Les rouages politiques de cette montée du nazisme sont bien éclairés et à travers l'histoire de Sauer, personnage souvent émouvant, qui incarne parfaitement son époque à plus d'un titre, Fabiano Massimi sonde toute une société à l'aube du désastre.

Reste pour clore cette enquête la magnifique page à la fin du livre, dédiée à la photo d'Angela, dont la jeunesse lumineuse et le timide sourire sont un pincement au coeur, car quelque soit la vérité, Geli aura sans conteste fait partie des premières victimes du nazisme.
Que Fabiano Massimi aura arrachée de l'obscurité de l'oubli.
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Auteur complètement inconnu pour moi dont le titre m'a intrigué sans avoir lu le résumé. Après plusieurs abandons sans critique, je m'y plonge enfin.

Un peu surprise au début car je ne pensais pas que ça se déroulait du temps d'Hitler entre les deux guerres. Une fois ce détail acquis ainsi que la réalité politique de cette époque, l'histoire coule d'elle-même. Je ne connaissais pas du tout ce détail historique dans la vie d'Hitler. L'histoire se déroule en 1931 avec le décès subi de la nièce d'Hitler, elle vivait avec lui à Munich. L'enquête est laborieuse et semée d'embûches avec une mauvaise scène de crime, des suicides à répétition et des témoins formatés. Malgré tout, on est tenu en haleine par cette histoire dans L Histoire grâce à nos deux personnages principaux qui manient l'humour noir avec brio. Plus on avance dans l'histoire et dans l'enquête de Sauer, l'horreur et les révélations vont crescendo. On apprend ainsi beaucoup du passé d'Hitler et de son organisation. On voit également les faux-semblants de cette époque et tout cela peut cacher, même pour notre héros, des ennuis en perspective. Son enquête aura été semée d'embûches tout le long car on ne touche pas impunément à Hitler et à son entourage. Plusieurs partis ont ainsi mis leurs réseaux d'espions en branle pour gérer tous les détails ou presque. Certaines informations font d'ailleurs froid dans le dos sur cette époque très particulière de notre Histoire. En tout cas, j'ai beaucoup apprécié le style de cet auteur qui a su intégrer avec facilité la petite histoire dans la grande. Par ailleurs, le personnage du commissaire principal Sauer est un peu comme tous les policiers ayant un passé sombre et compliqué qui les rendent plus attentifs aux détails et aux non-dits. Beaucoup de « policiers » littéraires sont créés dans ce sens mais peu sortent du lot et restent différent tout en étant en adéquation avec eux-mêmes, cela dépend aussi du talent de l'auteur.

Comme vous l'aurez compris, du fait de la période et du contexte choisi, ce roman n'est pas un coup de coeur mais il s'agit malgré tout d'une excellente découverte du style de l'auteur dans les romans historiques. Pour les amateurs de cette époque charnière de notre Histoire, je vous conseille très fortement de découvrir ce roman très intéressant et son auteur italien. Pour ma part, j'ai bien accroché à celui-ci et il me tarde de retrouver le commissaire Sauer dans de nouvelles aventures, un tome 2 vient juste de sortir.

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Une jeune femme est retrouvée morte par balle dans la chambre d'un appartement de Munich. Tout semble indiquer qu'il s'agit d'un suicide. Cette jeune femme n'est autre que la nièce d'Adolf Hitler, dont il est le tuteur légal. L'arme avec laquelle elle se serait suicidée appartient à son oncle. Des rumeurs circulent déjà concernant la relation trouble qu'Adolf Hitler entretient avec sa nièce. Est-ce vraiment un suicide ? Cet événement sulfureux de 1931 pourrait en tout cas stopper l'ascension fulgurante du chef du Parti national-socialiste des travailleurs. le travail des enquêteurs ne peut être que troublé par des pressions politiques. L'auteur se base sur des faits historiques pour nous apporter sa vérité par la fiction. Il est d'ailleurs palpitant de s'interroger au cours de la lecture concernant la distinction entre fait historique et fiction. Cette quête de la vérité historique est éclairée par une postface, malheureusement trop courte, où l'auteur établit cette distinction entre le réel et l'imagination de son écrit. Certains ignobles détails du récit s'avèrent fondés historiquement. Un roman policier à la Philip Kerr, captivant et réussi.
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1931 : Les commissaires Sauer et Forest sont appelés dans un appartement de la Printzregentenplatz à Munich. Une jeune femme vient de se donner la mort en se tirant une balle dans le coeur.
Il se trouve que la jeune femme est question est Angela Raubal, la nièce d'Adolf Hitler, la figure montante de la politique allemande.
Et elle s'est tuée dans l'appartement de Tonton Alf, avec son pistolet.
Sauer et Forest ont 8 heures pour régler cette affaire.
Evidemment les choses ne vont pas se dérouler comme prévu.
En effet, les lieux ne sont manifestement pas en état. Son pendentif, une croix gammée en or offert par le futur chancelier du Reich, a disparu. Toutes les personnes qui ont vu le corps disparaissent.
Hitler lui-même charge alors Sauer d'éclairer le geste incompréhensible de Geli. Il doit pour cela approcher des personnes de 1er plan dans l'entourage du chef pour cerner la personnalité de la jeune femme, découvrant le dessous de ses relations avec son oncle, tonton Alf, les travers des n°1 du NSDAP, mettant ainsi sa propre vie en danger.
Le mystère entourant la mort de Geli qui reste une énigme historique, est alors le prétexte pour lever les voiles qui entourent le futur Führer, sa folie destructrice, les membres les plus proches d'Hitler soit les Goering, Goebbels, Himmler, Hess, Heydrich, Hoffman...
L'enquête est menée tambour battant, Sauer passant d'un entretien avec un membres de la clique à la découverte d'un nouvel indice.
J'ai passé un bon moment à suivre Sauer dans ses recherches de la vérité et j'ai particulièrement aimé cet envers du décor donné lors des rencontres avec les plus illustres pourris du régime y compris Hitler lui-même. Cette incarnation présente un intérêt certain.
Je ne regrette qu'une chose. Les dessous du scandale à éviter absolument que j'ai trouvés sans surprise : la liaison d'Hitler avec sa nièce, ses pratiques sexuelles dévoyées, ses origines aryennes discutables.
Un bon roman.
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C'est un intrigant roman que celui-ci, il sort en librairie en mars 21, et je remercie les Edts A,Michel pour cet envoi.
On visualise la trame. Une jolie jeune fille de 23 ans, sans histoires, est trouvée morte dans l'appartement cossu de son oncle et tuteur. Les deux inspecteurs envoyés sur les lieux sont "briefés" par des supérieurs: attention -dynamite- et c'est peu dire. Que voilà un bon polar !
MAIS, cette histoire se passe à Munich en 1931, et le tuteur n'est autre que le leader du parti socialiste : Herr Hitler.
D'où, au polar s'ajoute une dimension politique, ce qui en fait également un roman d'espionnage, la peur domine tous les intervenants et la confiance ne peut-être accordée à personne . Luttes clandestines au sommet du pouvoir, "suicides"fréquents et j'en passe.Quant aux déviances sexuelles de l'oncle Adolf, elles ne sont pas occultées.
C'est un livre de 550p , et aucune ne m'a semblée superflue, on voyage dans Munich, à Vienne aussi. J'ai été conquise par cette lecture qui part d'un fait réel occulté longtemps mais que la curiosité de l'auteur ranime avec de la fiction.
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