J'ignore si c'est volontaire de la part de l'auteur, mais j'ai trouvé le personnage principal plutôt antipathique. Dès le début de l'histoire, et surtout au début de l'histoire d'ailleurs, il réagit comme un abruti et comme un gros égoïste. J'ai trouvé ça bien, ça le rend un peu plus humain et ça en fait un personnage principal pour lequel on a des sentiments plutôt équivoques.
Karen aussi est un personnage assez peu sympathique, et en réalité, c'est le cas de la plupart des personnages de ce roman. Je dois dire que c'est à peu près la seule chose qui m'a plu dans cette histoire.
J'ai lu pas mal de critiques positives de "Démence", et c'est vrai que si ce genre d'histoire est effrayante pour certaines personnes, je comprends qu'elles l'aient appréciée. Malheureusement, ça n'a pas du tout marché sur moi. Je rejoins plutôt les commentaires négatifs qui ont été publiés au sujet de ce livre, mais il y a une chose que je m'étonne de ne pas y avoir vue : suis-je le seul à trouver que
Masterton est un écrivain extrêmement répétitif ?
C'est quelque-chose qui m'a frappé dès ma deuxième lecture de cet auteur. J'avais commencé par "
Le maître des mensonges", et quelques temps plus tard, j'ai lu "
La maison de chair" ; or, si les personnages, les lieux et les démons évoqués sont très différents, le schéma de l'histoire est très exactement le même ! Par la suite, j'ai essayé "
Le Djinn" et les deux premiers tomes de "
Manitou", et je me suis fait exactement la même réflexion : toutes ses histoires sont semblables, avec seulement un cadre différent à chaque fois :
- le personnage principal est confronté à un phénomène surnaturel et effrayant qu'il ne comprend pas
- quelques temps plus tard, il découvre l'existence d'un ou de plusieurs démons ou créatures surnaturelles. S'en suit une ou deux confrontations au cours desquelles le héros doit s'enfuir, et souvent, quelqu'un est tué d'une façon atroce
- le personnage principal et sa copine (il en a presque toujours une) rencontrent des personnes qui leur en apprennent un peu plus au sujet des phénomènes auxquels ils sont confrontés, et ils découvrent à quel point la situation est périlleuse.
- Ensuite, la créature gagne en puissance, et plein d'innocents sont tués, souvent des figurants, mais parfois aussi un personnage secondaire pas très important, comme, ici, le père Bell.
- le personnage principal finit par découvrir une solution pour combattre et vaincre la créature, pendant qu'elle continue à tuer violemment plein de figurants, juste pour rendre le roman plus effrayant
- Finalement, arrive une confrontation finale qui se termine toujours par la victoire du personnage principal, mais durant laquelle, souvent, l'un des personnages importants de son groupe est tué, (comme Karen dans le cas présent), ce qui permet d'avoir un happy ending, mais pas trop happy non-plus.
Et voilà, nous avons la recette pour écrire un roman de
Graham Masterton. Pour le moment, j'ai trouvé seulement deux exceptions à cette règle : "
Sang Impur", et la trilogie des "Guerriers de la nuit". Si jamais quelqu'un passe par là et en connaît d'autre, je suis preneur !