Les Éditions Naturellement – collection Forces obscures – possèdent de beaux ouvrages. J'adore la magnifique illustration signée
Fabrice Lavollay. Je reste toutefois dubitatif sur ses choix éditoriaux. Tout d'abord la découpe de «
Famine » en deux tomes, tout comme « La marche mystérieuse », mais aussi « L'ogresse » de
Michel Pagel qui est le 6ᵉ volume d'un cycle, tandis que les autres n'ont pas été édités.
Avant de commencer «
Famine », ce roman me faisait énormément penser à «
Terre brûlée » de
John Christopher, surtout sur le synopsis. J'avais ce fantasme de lire un récit similaire à la sauce
Masterton. Autant dire, qu'avant de posséder ce précieux parchemin, je bavais d'envie.
Les premières pages tournées, et j'avais déjà une petite déception. Je n'aurais pas le roman d'horreur tant espéré, tant fantasmé, mais bel et bien un thriller politique, que je classerai dans la même veine que «
Le complot Sweetman ». Tant pis pour les effluves d'hémoglobines, d'éviscérations et autres mutilations… Pour le coup, pas de force démoniaque non plus.
Qu'importe, même si j'ai une préférence pour la patte artistique et horrifique du Maître ; ce récit possède de nombreuses qualités.
Ayant pour passion la botanique, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire les thèses scientifiques sur les différentes maladies fongiques et virales – on peut lutter contre les champignons, mais pas contre les virus. Son récit est riche et on sent que l'auteur a fait de nombreuses recherches.
Et puis, il y a le monde politique, américain, républicain, un monde pourri, de corruption. J'ai beaucoup aimé le jeu entre les différents personnages. D'un côté, la magouille de roublards politicards et de l'autre, un fermier qui tente de vivre. Quelque part, on retrouve les extrémités de la pyramide sociale.
En revanc
he, la perception féminine est à gerber. Elles sont pour la plupart des bimbos qui possèdent naturellement des formes opulentes – très utile pour les quelques scènes coquines et pour le plaisir de ces messieurs les sénateurs.
Le premier tome de «
Famine » s'achève. Bien que les trois quarts sont orientés intrigue politique et toute la magouille qui tourne autour, les quarante dernières pages sont excellentes. le deuxième opus sera certainement meilleur. Pourtant, j'aurais tant aimé dire qu'il fasse partie de ses très bons romans. Il faudra attendre deux ans – «
Famine fut édité en 1981 –, pour que le Maître commence son cycle du génie avec «
Tengu ».