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Jean-Daniel Brèque (Traducteur)
EAN : 9782266048392
379 pages
Pocket (06/11/1998)
3.77/5   275 notes
Résumé :
Lorsqu'on est critique gastronomique et que l'on a fini par se lasser de la cuisine médiocre que proposent les auberges américaines, on se sent plein d'appétit en apprenant l'existence, au fin fond du Connecticut, d'un restaurant français très fermé qui, attrait supplémentaire, ne figure sur aucun guide.
Aussi Charlie McLean n'aura-t-il de cesse de s'y faire admettre. Mais pour la secte qui tient le " Reposoir ", la cuisine n'est pas seulement un art, c'est u... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (57) Voir plus Ajouter une critique
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sur 275 notes
« Prenez et mangez, ceci est Mon corps »

Que feriez-vous si votre femme, l'homme que vous aimé, ou votre propre enfant décidait de vous abandonner pour rejoindre une secte qui prône le cannibalisme? Pire, si cette personne cher à votre coeur, se voit prête, à se sectionner elle-même une partie de son corps dans le but de le manger et/ou de le partager?

C'est là le sujet principal de « Rituel de Chair » !

Charlie est un critique gastronomique qui a fui sa vie familiale en quête de lui-même. Son travail lui a offert cette opportunité , et il l’a saisie. Toujours sur les routes, loin de toute responsabilités.

Résultat ? Un divorce et l'ignorance totale de la personnalité de son fils, Martin. Seulement lorsque son ex-femme désire partir en vacances, Charlie doit bien accepter de prendre son fils avec lui sur les routes. Une occasion de faire connaissance et, pourquoi pas, établir un lien?

Illusoire car Charlie et Martin sont deux inconnus. Et l’enfant ne compte pas pardonner si facilement. Rapidement les choses se gâtent. Victime d'une machination, Charlie découvre que son fils a disparu. Il soupçonne « le Reposoir » ( un restaurant qui n'accepte que des clients sous parrainage), d'être à l'origine de tout. Il se rendra compte par lui-même que c'est bien en deçà de la vérité. Car si Martin est bien au Reposoir, il y est de son propre chef et dira à son père:

« Je sais ce qu'ils font et je sais pourquoi ils le font, et je veux le faire, moi aussi. »

Le combat d'un homme pour sortir son enfant d'une secte aux ambitions effrayantes. Des traîtres, une pourchasse où seront mêlées les autorités, et des tentatives de meurtre! Arrivera-t-il à intervenir avant que son fils ne serve de casse-croûte? Il le DOIT.

Graham Masterton est à applaudir! Je n'en ai pas encore lu énormément de cet auteur, mais de ceux que j'ai déjà découvert, c'est ce livre-ci au sommet du podium ! Celui-ci qui me donne envie de pousser encore plus loin mes connaissances au travers de sa bibliographie.

Âmes sensible s'abstenir. Si les descriptions sanglantes et horrifiques vous déplaisent, alors je vous le déconseille. Mais si au contraire vous aimez ça, si au contraire vous voulez du sang, vous voulez une aventure, vous voulez de l'horreur, de l'angoisse, du suspens, ( un peu de sexe ) alors oui, dévorer ( non pas votre corps), mais cette histoire!

Nous nous identifions facilement aux personnages, on traverse avec eux leur périples et on se pose les mêmes questions, aussi terribles soient-elle ! J'ai sursauté, j'ai grimacé, j'ai émis des grognements de dégoût, des protestations.... ce roman.. m'a fait « vivre » !

Bémol sur l'épilogue.... ( pour moi).

Grande épopée au travers d'une secte
Rien de tel qu'un peu d'horreur
Éliminez vos a priori et essayez de
Garder l'estomac solide!

POUR TOUJOURS, L'ambition Galvanisante de poursuivre plus loin, vaille qui vaille.

Lisez!
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Une bonne claque que je viens de me prendre !!! J'ai encore l'odeur de la chair cuite à point dans le pif, et je pense que je vais la conserver un bon moment.
Mais quel livre !!! Quelle histoire !!! Un pur thriller avec un fond de fanatisme religieux et aussi, ce qui s'avère être une sacrée similitude avec Démences, le combat d'un père, à la base pas franchement héroïque, pour sauver son fils.

Je n'ai pas envie d'en dire plus que ce que le 4ème de couverture dévoile déjà, mais je tiens juste à préciser à tous ceux qui hésiteraient à le lire, comme moi jadis, qu'il s'agit surtout d'un thriller avec une trame de fond fantastique, et qu'il ne s'agit absolument pas d'un simple étalage gratuit de scènes gores et odieuses. Bien entendu qu'il y en a, sinon on pourrait bouder son plaisir, mais le tout est ancré à la perfection dans l'intrigue et dans le déroulement des événements.
On ne s'ennuie franchement jamais, les personnages sont autant attachants pour certaines qu'ils sont haïssables pour d'autres et on ressent, au plus profond de ses entrailles, un bon nombre de véritables émotions au fil de la lecture.
Et jouissance de la lecture, parmi tant d'autres, l'auteur en profite pour tirer à boulets rouges sur l'hypocrisie, l'egocentrisme et le complexe de supériorité des fantastiques Etats Unis d'Amérique....

J'avais aimé Démences, mais j'ai adoré Rituel de chair. Je remercie Masa au passage pour me l'avoir conseillé.
De quoi faire des cauchemars devant Fort Boyard désormais.... :-)

Et je rejoins l'avis de certains concernant l'épilogue.....
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Se replonger dans les vieux machins, c'est pas toujours une bonne idée.
Y a pas long, en attendant la nouvelle version de Simetierre au cinéma, j'ai relu le roman de Stephen King. Un bon bouquin, mais la deuxième lecture n'est plus aussi emballante que la première, parce que quand tu creuses un peu – ce qui est raccord avec le thème fossoyant – tu vois des défauts qui t'avaient échappé.
Rituel de chair, même combat. Je l'ai lu dans mes vertes années de lycéen, quand il venait de paraître dans la regrettée collection Terreur de Pocket. Pour ceux qui ne seraient pas nés comme moi au Moyen Âge, il vient de ressortir chez Bragelonne. Verdict de la relecture : j'aurais dû le laisser dormir dans ma bibliothèque. Il y a des choses qu'il vaut mieux ne pas réveiller (ce qui est raccord bis avec la thématique de Simetierre).


Un rituel, deux chroniques. Primo, de mémoire, ma lecture de lycée (l'hypermnésie figure dans ma panoplie de pouvoirs de super-héros). Secundo, je ferai mon Alexandre Dumas avec un “vingt-cinq après”. À quoi tu peux m'objecter que le bouquin de Dumas s'intitule Vingt ans après. À quoi je te rétorquerai que le mec a écrit Les trois mousquetaires alors qu'ils sont quatre, preuve que les chiffres ne sont pas une science exacte. le grand mathématicien Jean-Claude van Damme l'a d'ailleurs démontré avec le brio qu'on lui connaît : “1+1=1 (…) ou peut-être que 1+1=11 et ça c'est beau”.


Nous sommes en 1992 (pas en vrai, hein, juste pour les besoins de contextualisation de la chronique). Ma vie sociale se limite à la pratique du jeu de rôle. J'occupe mon temps libre à écrire des nouvelles, jouer aux Lego ou sur mon Amstrad, mater des VHS et lire (comme maintenant en fait, seule la technologie a évolué, mon planning est resté le même). Niveau lecture, je suis encore sur ma période horreur entamée au collège. Je me tape les Pocket Terreur, Lovecraft, Stephen King, James Herbert, Clive Barker… Enfin, quand je dis que je me les tape, on se comprend.
Rituel de chair assure le job… sans étincelles non plus. J'avais refermé le bouquin sur un “mouais”, genre correct mais pas impérissable. L'histoire d'un critique gastronomique qui tombe sur un resto tenu par une secte cannibale, secte à laquelle appartient le fiston dudit critique, qui va tout faire pour l'en sortir. Une lecture en pilotage automatique, sans plus d'attachement que ça aux personnages ou à l'histoire. Les premiers sont ternes, la seconde met un temps fou à démarrer, puis part dans tous les sens, avant de s'achever de façon piteuse. Faut dire ce qui est, la fin est au-delà médiocre : elle est nulle.
Reste qu'à l'époque, hormis la déception du final raté de chez raté, ça m'avait plu, parce que côté horreur le bouquin fait le taf. Meurtres, mutilations, cannibalisme, hémoglobine, gore qui tache, on n'est pas volé sur la camelote.
Pour le lecteur pas trop exigeant que j'étais, ça allait dans l'ensemble (sauf la fin, désolé d'insister, mais non, quoi, qu'est-ce que c'est que ce dénouement tout pourri ?). Ce bouquin – comme plus ou moins toute l'oeuvre de Graham Masterton – s'adresse à des ados, à des amateurs d'horreur bête et méchante, à des lecteurs sans trop de bagage littéraire ou cinématographique dans le domaine horrifique. Ce que j'étais plus ou moins en ces temps jadis. Si tu colles à ce profil, Rituel de chair devrait t'apporter une bonne dose de sensations fortes.


Les années passent… J'affûte ma lecture, plus sensible à la réflexion, à la thématique, au sous-texte. J'accumule un bagage encyclopédique en matière d'horreur (pensée émue pour le marathon Freddy Krueger et ses huit films à la suite). Je lis d'autres Masterton (la série Manitou, le Djinn, le Sphinx, le trône de Satan, le portrait du Mal, Transe de mort) avant d'arrêter parce que je me rends compte que la réputation de ses bouquins est surfaite et qu'on est loin du génie littéraire tant vanté. C'est “génial” jusqu'à 15 ans. Au-delà, quand on a passé l'âge de frétiller à la moindre évocation de boobs et de mare de sang grand-guignolesque, il reste surtout des idées de départ intéressantes… et un traitement très maladroit derrière, sans finesse, bourré de lourdeurs, de clichés et de facilités.


J'aurais dû laisser Rituel de chair sur le rayonnage où il prenait la poussière, parce que c'est tout à fait ce qui en ressort de cette seconde lecture. Seul bon point, et là-dessus Graham Masterton mérite ses lauriers, les scènes gore fonctionnent très bien pour peu qu'on aime les délires outranciers, taillé à la hache plutôt qu'au scalpel.
Mais le reste… Les personnages sont ternes, à commencer par les deux protagonistes principaux, Charlie McLean et son fils dont j'ai déjà oublié le prénom, c'est dire s'il m'a marqué. Leur relation initiale est classique, celle d'un père divorcé avec un fiston qu'il connaît très mal. Faute de flamboyance sur le traitement, gros topos des familles, vu et revu. Et en plus, c'est long. L'exposition s'étire pendant des plombes et pourrait être amputée de moitié.


La suite, dès lors qu'on connaît le genre horrifique et ses codes, est prévisible dans chacune de ses scènes. La construction se limite à cocher des items sur le cahier des charges, sans inventivité, sans recul, tout au premier degré. Festival du cliché au menu… On se sent dans la peau d'un master d'échecs qui voit tout arriver avec douze coups d'avance. À partir de là, les révélations, péripéties et coups de théâtre font flop, faute d'inattendu. Les rares passages à provoquer de la surprise ne doivent leur effet qu'à de la maladresse narrative. Des incohérences sorties de nulle part, avec zéro logique, forcément qu'elles sont imprévisibles. Un peu comme si George Lucas s'était dit : “tiens, pour relancer l'histoire, on va dire que sous le masque de Dark Vador, en fait, c'est Yoda”. Sûr qu'à ce compte-là, en violant la logique narrative la plus élémentaire, on peut surprendre son lecteur ou son spectateur.
La secte cannibale, même topo. Vu le nombre de clubs de foufous dans l'épouvante, on a vite fait le tour du sujet. Déjà à l'époque où le roman a été écrit, alors maintenant, je te raconte pas !
La figure du nain chargé des basses oeuvres de la secte prend même un côté nanar. Cette espèce de croque-mitaine gobelin passe son temps à bondir dans tous les sens, tel un cabri sociopathe défoncé au speed. Il repousse toujours plus loin les limites du cabotinage, à faire tomber dans les pommes un chroniqueur de Nanarland. On en dira autant des limites de la construction narrative, à croire qu'il a le bouquin sous les yeux vu sa faculté à se trouver toujours au bon endroit au bon moment. de la bonne grosse facilité en mode super-vilain omniscient et increvable. Loin, très loin d'un Ça, qui jouait sur la coulrophobie, les peurs d'enfant et, à travers l'âge ancestral de la créature, les peurs ancestrales ancrées dans l'imaginaire collectif. Non, là, c'est juste un méchant de carnaval sorti d'une série Z.


Quant au fond, ben c'est simple y en a pas. Ou au mieux du survol.
Le versant sectaire se limite à deux points de vue. le père : mon fils est dans une secte, faut que je l'en sorte. le fils : papa, rejoins le Côté obscur. le côté binaire hyper tranché, vu le contexte, pourquoi pas ? Mais ça ne va pas plus loin. Pour la profondeur sur le danger que représentent les allumés en bande organisée, je cherche encore. Un gros manque alors que le sujet s'y prêtait bien à travers le thème du cannibalisme, présenté ici comme une véritable religion. Passé deux ou trois évidences sur l'interprétation anthropophage de l'eucharistie, vide abyssal au programme. Sans partir dans des controverses théologiques sur la transsubstantiation, la consubstantiation, la présence réelle, spirituelle ou symbolique de Djizeuss dans la baguette, il y avait moyen d'aller au-delà d'un discours creux qui se résume in fine à “manger des gens, c'est trop cool”. Parce que c'est à ça que revient l'argumentation des cannibales du bouquin une fois débarrassé des lourdeurs de dialogue et des recopiages de la Bible. Zéro profondeur, soit un beau gâchis de la thématique initiale.
La fin est à l'avenant. Affligeante, l'appel du néant puissance dix. En version courte : “manger des gens, c'est pas bien”. Ben merci du renseignement, ça valait le coup d'endurer pas loin de 400 pages pour en arriver là.


Relecture ô combien pénible…
Si tu aimes les histoires avec un relationnel père-fils pas piqué des hannetons, je te conseille Traité du zen et de l'entretien des motocyclettes de Robert M. Pirsig.
Si tu cherches une bonne histoire de secte, lis du feu de l'enfer de Cédric Sire (ou Sire Cedric à l'époque).
Si ton kif, c'est de passer un moment avec un méchant qui fait peur, jette-toi sur le silence des agneaux de Thomas Harris (tu peux faire abstraction des autres bouquins de la série qui sont très moyens).
Et si tu veux tout ça dans UN SEUL bouquin…
American Psycho de Bret Easton Ellis.
Là, t'auras du sang, du cannibalisme, un groupe social à mi-chemin entre la secte et la famille dysfonctionnelle (les yuppies), une religion moderne (le capitalisme). Gore et profond à la fois. le top du top.
Lien : https://unkapart.fr/rituel-d..
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Bienvenue au Reposoir, siège et restaurant d'un groupe religieux pour lequel le don de soi est à prendre au sens littérale. Graham Masterton joue ici avec le rituel de la Cène : "Prenez et mangez-en tous"... Chaque adepte doit se mutiler pour offrir sa chair en offrande gustative à la confrérie.

Imaginez-vous à la place de Charlie, critique gastronomique de sa profession, quand il découvre que son fils disparu appartient à cette secte. Déjà que la relation père-fils est plus que médiocre, l'occasion de se retrouver et de refaire connaissance est troublée par ce qui ressemble au départ à un enlèvement.
Charlie décide de se rendre au fameux Reposoir pour tirer son fils des griffes mutilées des adeptes.

Festival de scènes sanglantes, personnages inquiétants dont il manque des bouts par-ci par-là, cannibalisme gourmand vêtu du voile de la religion, ... Mieux vaut ne pas souffrir d'un estomac trop délicat pour se plonger dans ce cauchemar livresque.

Comme souvent dans son oeuvre, Graham Masterton ajoute à la violence et à l'hémoglobine une dose d'humour et de dérision. Cependant le final est, à mon avis, plutôt raté en sombrant dans ce qui s'apparente à un grandiose n'importe quoi.

 De quoi réjouir les amateurs du genre, dont je fis partie plus jeune. Je me régalai alors de ce récit outré et démesuré. Pas sûr qu'une seconde lecture me procurerait la même jubilation. Autant éviter...
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L'histoire se déroule aux États-Unis, pays que le génie Masterton a adopté pour un bon nombre de ses bouquins, qu'un critique gastronomique sillonne de long en large, allant de restaurants en restaurants. Cette fois, il a emmené son jeune fils, afin de se rapprocher de lui. Il va se passer des choses, en des lieux, qui vont amener certains personnages aux bouts de leurs forces, à courir après la montre, après la vie aussi, la démence et d'autres choses. le père et l'enfant vont en effet tomber sur des gens surprenant, mais surtout effrayant, et plonger dans une situation désespérée subitement, dans la folie la plus complète. Vous aimez le cannibalisme ? Et si l'on ouvrait un resto pour anthropophage, y feriez-vous un tour ?

L'auteur officie dans un genre teinté d'horreur, de peur, de suspense, de fantastique et d'humour. le côté décalé donne toute son ampleur à l'histoire. Axant considérablement son écriture sur les ambiances, Graham Masterton appuie son style sur des descriptions extrêmement visuelles, presque matériel. Il fait beaucoup appel aux sens, et cela immerge le lecteur dans la scène qu'il expose. Il arrive ainsi à amener ce lecteur au summum de la tension corporelle, en poussant le suspense et l'intensité de l'histoire en des degrés inconcevables, que la nervosité même des personnages renforce. Les pris au piège, c'est bel et bien nous les lecteurs, lectrices : le livre s'immerge dans notre esprit, nous pousse à poursuivre, plus vite encore, faisant naître une peur grandissante, une angoisse que le caractère très réaliste de ce qui est exposé intensifie encore et justifie. Car dans ce roman, point de fantastique (à part un tout petit peu à un certain moment, mais c'est très négligeable), tout est possible, cela pourrait se passer, et comme le sujet religieux est d'actualité, surtout celui du fanatisme, on sait que cela est possible. L'horreur prend alors toute sa dimension, et nous laisse parfois un goût rance au fond de notre gorge.
Le Maître écossais ne nous laisse aucun répit, et arrive même à pousser notre tension à son acmé progressivement jusqu'à la scène finale, qui conclue magistralement ce livre, en apothéose rare. Cette prouesse ici réussie par l'auteur n'a pas d'égal.

"Rituel de chair" est un pur chef-d'oeuvre du genre, le meilleur ouvrage que j'ai lu (et j'en ai lu un bon nombre), où la peur, l'angoisse, la folie, l'inimaginable se lient et s'élèvent en une union d'où naît une tension malsaine maximale régissant chaque geste des personnages et collant littéralement le lecteur au livre. Ce roman est une ascension vers le comble du suspense, où la tragédie du fanatisme religieux est peinte avec intelligence et ardeur. L'humour qui corrobore l'ensemble et le réalisme de l'histoire ne font qu'ajouter à l'atrocité des faits contés et à son absurdité. Car l'absurde peut être réel, la preuve. Dansant une fois de plus sur un chant religieux, l'auteur nous livre son chef-d'oeuvre, où tout son savoir-faire est exalté, toutes ses qualités optimales, et son style plus poignant que jamais. le final est comme à l'accoutumée, flamboyant. Un livre bouleversant, une aventure consternante, touchante, qui laissera forcément sa marque, bien au fond de votre âme. Une oeuvre sanglante, génialissime et jouissive que je vous recommande. Âmes sensibles s'abstenir.
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Citations et extraits (45) Voir plus Ajouter une citation
"Pourquoi serait-ce si différent de la chair humaine ? Surtout quand on pense que ces bœufs, ces moutons et ces porcs que vous mangez – vous n’êtes pas juif, n’est-ce pas ? – sont tous assassinés , pour ainsi dire. Aucun d’entre eux ne se porterait volontaire pour être mangé, si on lui donnait le choix. Alors que les êtres humains qui sont mangés ici le sont parce qu’ils veulent l’être, de leur propre volonté. N’est-ce pas bien plus moral ?"
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" - Barbare ? Non. C’est l’acte de dévotion religieuse le plus exalté que je connaisse. Il exige une dévotion à l’égard de Dieu dont vous ne pouvez imaginer la force. Il montre de façon concrète comment l’esprit peut triompher de la chair. Dévorer le corps même que Dieu vous a donné est la façon la plus sûre d’approcher une authentique sainteté."
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Il y avait dans ses yeux une étrange lueur d'excitation et de défi. Elle ne portait rien d'autre qu'un soutien-gorge noir et transparent, à travers lequel ses mamelons apparaissaient comme des ombres rose sombre et une paire de collants noirs, sous lesquels sa toison pubienne aplatie ressemblait au delta d'un fleuve. Charlie s'approcha d'elle, dénouant lentement sa cravate. Il la prit dans ses bras et l'embrassa sur le front. Sa peau était fraîche, couverte d'une pellicule de transpiration et avait le goût de son parfum.
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L'angoisse que Charlie éprouvait à l'idée nouer des relations avec son fils l'avait peut-être rendu par trop soupçonneux. Peut-être que Martin disait la vérité, et que ce qu'il avait vu dans le jardin était tout simplement un buisson. Mais alors pourquoi avait-il dit : ''Tu ne le laisseras pas entrer, n'est-ce pas papa ? '' Personne n'irait dire une chose pareille à propos d'un buisson. Et il avait parlé à quelqu'un dans le parking, Charlie en était sûr, même si le parking lui avait paru désert. Peut-être avait-il parlé tout seul. Ou peut-être avait-il parlé à quelqu'un qui était trop petit pour être visible derrière la voiture.
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Bob leva la tête et ce fut à ce moment là que Charlie vit ce qui lui est arrivé. Le verre brisé avait accroché son front lorsqu'il était passé à travers le pare-brise, et il lui avait arraché la peau du visage, depuis les sourcils jusqu'au menton. Il regardait Charlie avec un oeil blanc et révulsé enchâssé dans un ovale de viande écarlate. Ses dents sanguinolentes étaient nues, sans lèvres ni gencives pour les protéger. Ce qui restait de son visage pendouillait à sa mâchoire en plis graisseux - ses joues, son nez, son menton - comme si ses traits n'avaient été qu'un masque de carnaval en Lastex qu'on venait brusquement d'arracher sa tête.
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Catherine Dufour, l'autrice du Goût de l'immortalité (Prix Rosny aîné 2006, Grand Prix de l'Imaginaire 2007), d'Entends la nuit (Prix Masterton 2019) et, plus récemment, de Danse avec les lutins (Prix Imaginales 2020) nous explique en quoi l'ordre des Bene Gesserit est… une… plantade. En gros. Si, si.
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