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Critique de kielosa


L'auteure israélienne a publié son livre en 1995, il aura fallu 20 ans pour une traduction dans notre langue. Cela n'est sûrement pas la faute de la traductrice, Rosie Pinhas-Delpuech, qui a fait, comme d'habitude, du très beau travail.

Ce qui est triste c'est que l'auteure, Ronit Matalon, soit morte d'un cancer en décembre 2017, à l'âge de seulement 58 ans. Quel dommage et quelle perte pour la littérature israélienne. Elle s'inscrivait dans la ligne des grands noms littéraires de ce pays, tel Amos Oz, David Grossman, Avraham B. Yehoshua, Zeruya Shalev etc.
Elle était lauréate des prix Bernstein (2009) et Brenner (2017, décerné la veille de son décès).

Deux autres ouvrages de l'auteure ont été édités en Français : "Le bruit de nos pas" en 2012 et "La mariée ferma la porte" en 2018. En Hébreu, elle en a publié beaucoup plus et 6 d'entre eux ont été traduits en Anglais.

Née en 1959 près de Tel Aviv, où elle a fait des études de littérature et philosophie (1977-1981), Ronit Matalon a été journaliste, entre autres pour la télévision israélienne et le grand quotidien national "Haaretz" (= le Pays), avant d'être nommée professeur de littérature à l'université d'Haïfa.
Elle s'est opposée âprement à l'occupation israélienne de la Cisjordanie et n'a pas hésité à qualifier son pays de régime fondamentaliste et d'apartheid pour son traitement de la minorité palestinienne.

Les parents de l'auteure ont déménagé, après la création de l'Etat d'Israël, du Caire vers Tel Aviv. Ce qui explique son amitié avec l'écrivaine Jacqueline Shohet Kahanoff (1917-1979), originaire d'Égypte et auteure de "Une génération de Levantins". Pour les 2 romancières le "Levantinisme" est un modèle social de coexistence entre peuples de différentes nations du Moyen-Orient.

L'héroïne de l'histoire, Esther (L'auteure ?), voyage de Tel Aviv, en passant par Paris, à Douala, la capitale économique du Cameroun, où vit son oncle Cicurel avec son épouse bretonne Marie-Ange. L'oncle, avec son assistant Richard, y exploite une compagnie de pêche.

Ronit Matalon nous dresse un tableau de la coexistence entre la population autochtone et la communauté des blancs au Cameroun, Gabon et Congo Brazzaville. Une excellente initiative, bien entendu, s'il n'y avait pas autant de personnages. Rien que la famille de l'héroïne est particulièrement étendue. J'ai essayé sur un bout de papier, avec parfois le peu de données biographiques des différents membres de la famille, de dessiner un tableau généalogique, mais cela ne m'a franchement pas beaucoup aidé !

En outre, l'auteure a une façon bien particulière de procéder : en partant d'une photo, elle situe des personnages et nous raconte leur interaction. Un système qui exige de la part du lecteur une sérieuse dose de concentration, d'autant plus que les instantanés, qui servent de support, - même agrandis à la loupe - sont peu clairs et d'une aide toute dérisoire.

Bref, je suis déçu, car j'ai pour l'auteure beaucoup d'admiration et par ce que ses 2 autres ouvrages disponibles en Français ont eu un très bon accueil, entre autres de la part de "Bookycooky" dont le jugement est toujours fiable.
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