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Critique de miriam


J'ai découvert Ronit Matalon dans le livre de Benny Ziffer.
C'est l'histoire d'une famille de juifs égyptiens, près de Petah Tikva : la mère, Lucette (Levana), Sami, serrurier, le fils, Corinne la grande soeur mariée à Memel, la grand-mère, la Nonna Esther, et l'enfant, la narratrice dont on ne donne pas le prénom. Ils habitent une baraque à géométrie variable, dont la mère réorganise la distribution des pièces.
« pas un instant, elle ne cessait d'être la sentinelle de la baraque, de la vie qu'était la baraque »
Avec acharnement, la mère fait vivre la famille, essaie de fleurir le jardin de rosiers, cumule les emplois de femme de ménage, avec une énergie elle mène la famille presque avec violence, cassant de la vaisselle, » avec ses mains d'ouvrier, pas d'ouvrière ». le père Maurice est absent, il fait des apparitions, puis disparait. C'est un personnage assez énigmatique. Leur parler mélange l'hébreu, l'arabe et le français. Famille atypique peu intégrée dans le moule israélien « bengourionniste ».
« Quelque chose d'énorme, dont la perte terrible, avait été perdu selon elle sur l'itinéraire de l'émigration »
La construction du roman en courts chapitres autour d'un sujet plus général est assez éclatée. Livre puzzle, livre kaléidoscope. Pas de chronologie. On a du mal à se repérer dans le temps comme dans l'espace. Quel âge a l'»Enfant », petite fille ou adolescente. Et le bébé de Corinne, on ne le voit pas grandir ? Peut être finalement le récit se déroule-t-il dans une période de temps réduite ? Un peu avant la Guerre des Six jours, un peu après. Et ce voyage en Egypte, s'est-il déroulé plus tard après le voyage de Sadate ? On n'en parle pas. Les absences de Maurice, le père, ont-elles duré des semaines ou des mois ?
Je suis perdue. J'ai eu du mal à entrer dans l'histoire. Je me suis carrément forcée pendant la moitié du livre. Puis on s'attache aux personnages. Celui de la Nonna aurait dû être plus développé. Celui du père – intellectuel -révolté – révolutionnaire – est intéressant. Il livre une critique
« il apportait les autres idées et disait : »on doit toujours écouter les autres idées, ne pas les accepter, mais écouter » et en disant « on doit » il regardait la mère… »
La critique de l'idéologie « bengourioniste » , du socialisme israélien ashkénaze est originale.
« Cette doctrine que j'appelle le bengourionisme n'est ni du capitalisme bourgeois, ni du socialisme ouvrier, elle n'est ni de droite ni de gauche, ni au centre ni extrémiste, elle est conformiste et fidèle aux idées d'un seul homme. Cet homme a été défini par le Pr Yeshayahou Leibovitz : « David Ben Gourion est la catastrophe qui s'est abattue sur le peuple juif dès le jour de sa fondation » Nous savons que cette doctrine est ouvertement anti-séfarade dans les faits et dans les actes. Et, en tant que telle, néo-raciste, néo-antisémiste dans son esprit et ses objectifs »
La critique de Maurice est aussi très forte en ce qui concerne la politique vis-à-vis des Arabes :
« Ils montrent les soldats égyptiens en déroute qui s'enfuient pied nus sans leurs chaussures< ; ils le montrent sans cesse et humilient le vaincu, ils ne pensent pas au lendemain, au jour où il faudra perler avec ceux qu'on a humiliés. Les dirigeants aussi. «
Et là, il se fait rabrouer par Corinne et chasser de la baraque.
J'aurais tant voulu m'enthousiasmer par ce regard différent, être ravie d'avoir découvert une écrivaine israélienne. Je me suis intéressée. J'ai aimé suivre ces personnages mais j'ai peiné dans la lecture.

Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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