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EAN : 9782073003263
144 pages
Gallimard (20/04/2023)
3.93/5   41 notes
Résumé :
Écrit avec une grande élégance, ce texte se présente comme une déambulation dans Sienne, au cœur de la Toscane. Après le succès de La terre qui les sépare, Hisham Matar décide de se rendre pour un mois dans cette ville qu’il a évitée pendant plus de vingt ans et qui, contre toute attente, lui révélera une part de lui-même.
Bien plus qu’un portrait de Sienne, c’est avant tout le récit d’un homme qui marche et se souvient. Rencontres et réflexions en rythment l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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(...) Un mois à Sienne est le récit d'un voyage intérieur, une déambulation méditative dans la ville italienne et dans ses musées. A dix-neuf ans, l'auteur développe « une mystérieuse fascination pour l'école siennoise de peinture ». La même année, il perd toute trace de son père, probablement disparu dans les geôles de Kadhafi, et prend l'habitude de dialoguer avec les peintures, une à la fois. Chaque toile devient l'espace d'un dialogue, avec les morts et avec la vie. Examiner une oeuvre, dit-il, c'est « surprendre une des plus passionnantes discussions de l'histoire de l'art : celle qui cherche à définir ce que peut être un tableau, sa raison d'être, ce qu'il est susceptible d'accomplir à l'intérieur du drame intime se jouant dans la relation unique qu'il noue avec l'inconnu devant lui ».
Hisham Matar dépeint la ville de Sienne avec élégance. « Les ruelles sinueuses serpentaient selon leur propre dessein secret, gouvernées moins par quelque plan directeur d'urbanisme que par un tempérament spontané ». Ou encore, évoquant la Piazza del Campo : « Traverser cette place, c'est prendre part à une chorégraphie vieille de plusieurs siècles destinée à rappeler aux êtres solitaires qu'il n'est ni souhaitable ni possible d'exister sans le moindre lien. »
Les liens, il les trouve dans la contemplation des oeuvres d'Ambrogio Lorenzetti, du Duccio ou de Sano di Pietro et dans les rencontres qu'il fait au cours de ses promenades. Nous suivons son regard et sa pensée. Au-delà de l'expression artistique, sa lecture érudite de la peinture ouvre notre horizon, philosophique et politique, élargit notre niveau de conscience, notre humanité, dévoile nos failles. le passé éclaire le présent, reprenant le fil d'une conversation commencée il y a bien longtemps.(...)
Elisabeth Dong dans Double Marge (extrait)
Lien : https://doublemarge.com/un-m..
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"Adorable ville. Il y a bien cent rues ou ruelles qui valent la peine d'être vues ; et pas une, sauf les nouvelles, qui donne le regret d'y avoir perdu un instant. Les maisons, par centaines, sont toutes belles ou touchantes, toutes les maisons peut-être, moins celles bâties d'hier, en très petit nombre d'ailleurs. Que de palais, d'églises, de chapelles méritent le regard. Même après les grandes merveilles, toute pierre est plaisante aux yeux et parle à la pensée. Tout est souvenir à Sienne, présence du passé, occasion de rêve, charme et magie, caresse pour le coeur : car tout est désir ou trace de beauté."
André Suarès - Voyage du Condottière

Magnifique éloge de la ville de Sienne, sur laquelle trop peu d'auteurs ont écrit. Mais lorsqu'ils le font c'est à la hauteur cette sublime ville, et c'est le cas avec ce Mois à Sienne que nous propose Hisham Matar et qu'il résume si bien : "Sienne me semblait aussi familière qu'un médaillon qu'on porte autour du cou et pourtant aussi complexe qu'un labyrinthe."

Ce n'est qu'aux deux tiers du parcours que l'auteur semble réaliser quelque chose sur le voyage qu'il a entrepris.

Les ouvrages précédents d'Hisham Matar ont tous traité d'une manière ou d'une autre du trou béant laissé par la disparition de son père.

Matar est tombé amoureux de l'école d'art siennoise il y a plus de 25 ans ; ayant terminé son livre de "The Return" (la terre qui les sépare) qui tente en vain de cerner le sort de son père et allait remporter le prix Pulitzer, il se décide à visiter enfin Sienne pour se mettre en quête de la ville d'art, de l'art dans la ville, mais qui sait peut-être au fond une quête de lui-même car comme le dit André Suarès « Tout est souvenir à Sienne, présence du passé ».

Après avoir erré dans les rues médiévales, passé des heures devant les oeuvres d'Ambrogio Lorenzetti et Duccio di Buoninsegna, après avoir erré et emprunté l'une des trente-neuf portes pour sortir de la ville, il entre dans un cimetière. C'est un endroit vers lequel il est attiré en tant que "pleureur sans tombe", pour s'asseoir et contempler la vie.
Paradoxal .....
"bataillons de pierres tombales après bataillons de pierres tombales. Vertigineux. C'est une chose de se pencher sur l'intimité particulière d'une seule tombe, c'en est une autre d'apercevoir l'appétit insatiable de la mort. le nombre des défunts dépasse de loin celui des vivants. le présent est la bordure dorée d'une étoffe noire. Quel scandale, d'être en vie, me suis-je dit. Cela m'a rempli d'enthousiasme et d'une sombre fierté pour l'humanité, pour notre courage, notre héroïsme face aux preuves indéniables que la vie ne peut être préservée, que peu importe l'armure que nous choisissons, tout est voué à mourir."

Et c'est là, seul, en écoutant le chant des oiseaux, qu'il a une révélation. « Je savais alors que j'étais venu à Sienne non seulement pour regarder des peintures. J'étais également venu pour pleurer seul, pour considérer le nouveau terrain et pour déterminer comment je pourrais continuer à partir d'ici.

Dans le cimetière, il ressent tout le poids du passé.
« Comme c'est scandaleux d'être vivant »

Un mois à Sienne porte toutes les caractéristiques de l'écriture de Matar :
C'est un livre superbement construit ;
L'utilisation du langage est précise et délicatement nuancée sans prétention.
Une simplicité trompeuse au regard de son effort d'écriture.

Ce qui émerge est une exploration philosophique bien plus complexe de la mort, de l'amour, de l'art, des relations et du temps.
Sienne est la toile de fond parfaite pour son exploration. Errant dans ses rues, se liant d'amitié avec ses citoyens et se tenant devant son art, Matar à la sensation "de n'être pas tant dans une ville que dans une idée, une allégorie épousant parfaitement mes besoins, tel un vieux vêtement bien coupé."

Est-ce pour cela que l'on y trouve ce tableau "Allégorie du bon gouvernement" de Lorenzotti ?

Le temps s'effondre ici.
"Une peinture change à mesure que vous l'observez, de plusieurs manières, toutes imprévisibles. J'ai compris qu'un tableau demande du temps. Aujourd'hui, il me faut plusieurs mois, et bien souvent une année entière, avant de pouvoir passer au suivant. Dans l'intervalle, le tableau en question devient pour moi un espace mental aussi bien que physique."

Comme il communie pendant des jours avec un seul tableau, il se révèle à lui - et à lui à lui seul.

Matar joue subtilement le changement de perspective comme le fait Duccio dans "L'annonciation" ou "la guérison de l'aveugle" :
"Examiner attentivement leur oeuvre, c'est surprendre une des plus passionnantes discussions de l'histoire de l'art : celle qui cherche à définir ce que peut être un tableau, sa raison d'être, ce qu'il est susceptible d'accomplir à l'intérieur du drame intime se jouant dans la relation unique qu'il noue avec l'inconnu devant lui. On peut entendre ces peintres se demander à quel point le tableau pourrait s'appuyer sur la vie affective de celui ou de celle qui le regarde, comment une expérience humaine partagée peut changer le contrat entre l'artiste et le spectateur, et les possibilités créatives qu'ouvre potentiellement cette nouvelle collaboration."

Comme il communie pendant des jours avec la ville, elle se révèle à lui - et à lui à lui seul. Revenant régulièrement à la Piazza del Campo, coeur vivant de la ville, son épicentre, réceptacle des vies, des déambulations, des vibrations.

" C'est la conque d'Aphrodite ou le bénitier de Marie : elle est rose sous la lune, et partagée en longs pétales de marbre. Immense et déserte à cette heure, elle est toute à moi comme au silence. Son ovale exquis, à la suave pente, est le sexe brûlant et clos de l'adorable ville. Voilà bien le Campo, la plus belle des places en Italie, toute bordée de palais rouges : et le plus vaste, le plus hardi de tous, qui en occupe tout un côté, est le palais de la République. le doux ventre de la place s'incline avec langueur vers le palais illustre. Et lancé au fond du ciel, cherchant la lune, la plus ravissante et la plus haute des tours se dresse d'un seul jet, si robuste et si fin, si fort et si léger qu'il est l'essor d'un lys rose à la corolle de neige, le beffroi de Sienne, un lys qui serait une flèche."
André Suarès - Voyage du Condottière

Si on osait un parallèle avec l'art, le style de Matar est un reflet subtil des couches des peintures qu'il observe et de la ville elle-même qui comprime le temps comme seuls la mémoire et l'art peuvent le faire.

Devant se séparer de Diana, c'est la solitude qui le rattrape....
"Elle m'a aussitôt manqué. Ma solitude était de retour, toujours aussi vive, épaisse et lourde. Et temporellement chargée, comme si le temps, quand on est seul, devenait une pièce avec double exposition, une fenêtre donnant sur le passé et l'autre sur l'avenir."

Ponctué de tableaux de l'école siennoise, ce livre se présente comme une invitation au voyage et une bouleversante réflexion sur l'art et la littérature, ces élans pleins d'espoir qui nous relient à ceux qu'on aime et offrent un espace où retrouver ceux que l'on a perdus.
Comme une parenthèse, comme un temps suspendu le temps d'une lecture aussi sensible que subtile.

"Blanc et noir, partout les couleurs de Sienne. Jamais couleurs ne furent mieux parlantes. Voilà bien la lumière et la nuit de la passion, l'avers et le revers d'une âme qui brûle."
André Suarès - Voyage du Condottière

Et si je dois retenir un passage empli de lumière, de blanc, de l'avers d'une âme, de vie :
"J'ai soudain senti une présence dans mon dos. Je me suis retourné et j'ai vu un banc à l'écart, face au paysage. Il bénéficiait des derniers rayons du soleil et présentait un aspect inhabituel, comme réservé, mais avec une vue dégagée et panoramique sur le paysage. Un bon endroit d'où regarder la campagne, me suis-je dit. Un bon endroit où se cacher. Un bon endroit où pleurer. Je me suis assis en espérant que jamais personne n'enlèverait ce banc, qu'il resterait là jusqu'à la fin des temps. "

Le jour où je retournerai à Sienne, j'irais me cacher sur ce banc mais juste pour relire ces mots,
comme un hommage à cet hommage à cette ville....
Et comme une mise en abyme de sa devise Cor magis tibi Sena pandit - Sienne t'ouvre un coeur encore plus grand.
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Voici un livre qui permet de régler une équation à deux inconnues !
Il nous propose à la fois un voyage et une visite au musée.
De son écriture pudique bien qu'introspective, le récit d'Hicham Matar nous invite à Sienne et nous propose une déambulation dans les rues de cette antique ville, une des villes peut être les moins prisées de Toscane mais qui sera le merveilleux réceptacle de longues marches sortes de quêtes parsemées de rencontres.

Dans la vie d'Hisham, survint un drame personnel, en 1990 son père, en exil au Caire, fut kidnappé et disparut mystérieusement sans que jamais la moindre trace ne refasse surfasse. Et c'est d'ailleurs autour de cette disparition que repose l'oeuvre littéraire de l'auteur.
S'ensuivit une fascination pour les tableaux de l'école siennoise de peinture, une peinture inspirée si on prend le mot en son sens premier, et marquée par une symétrie, un sens des détails, de la précision et une singulière générosité ; ainsi l'auteur se perd dans les oeuvres des frères Lorenzetti, Simone Martini et di Paolo. Observation, réflexion, admiration....
« le tableau devient pour moi un espace mental aussi bien que physique ».
Quand trente années plus tard, Hisham Matar revient dans sa Libye natale, à son retour il ressent la nécessité de renouer avec Sienne, et c'est ce voyage, ce mois à Sienne que l'auteur nous raconte, un peu comme s'il nous prenait par la main...
Il chemine et aborde au fil des rues et des pavés des considérations sur le deuil, sur l'art, le sens de l'amitié, sur Sienne et ses anciennes comparses Rome, Tripoli...
Un livre qui se lie comme une rêverie proposée par un vieil ami.
Une parenthèse à Sienne, un doux voyage immobile...
Traduit par Sarah Gurcel.


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Dans cette Toscane bien aimée, Sienne vit dans l'ombre de Florence et possiblement de Pise et de Bologne. D'ailleurs, lors de mon périple toscan, j'avais visité les trois villes citées sans me soucier de ce que Sienne était susceptible de m'offrir, alors que pour chacun d'entre nous ayant au moins une fois visiter l'Italie on sait que chaque ville, chaque quartier et chaque rue vaut la peine d'être arpenté.

Il aura fallu que je tombe sur ce livre d'un voyageur aguerri du patrimoine Siennois pour avoir, l'espace de quelques pages, de quelques apparitions, un semblant de réponse quant à l'intérêt de visiter Sienne.

Les déambulations de l'auteur, entre les ruelles empruntées, le petit cimetière en bout de piste et les musés nous apprennent, outre que la lumière du soleil se plait à Sienne, son architecture multi centenaire doit y être pour quelque chose, que l'art est au coeur de la ville, je dirais même que vivre à Sienne, quelques jours ou un mois comme notre passeur, est un art de vivre à l'italienne.

Les photographies des tableaux contemplés sont projetées sur le papier pour que nous puissions y confronter notre regard, affronter la peinture Siennoise qui motive un tel périple.

Si la ville est le personnage principal féminin du roman, les tableaux qu'elle expose fièrement sont ses plus beaux attributs. la peinture a coulé à Sienne, durant des siècles pour ancrer dans le temps la dévotion des artistes à la vie, à la foi, la sagesse et à l'amour des lieux.

Je ne suis toujours pas aller à Sienne mais ce recueil de pensées, de partage et d'amour des tableaux comme des rencontres hasardeuses était largement plus vendeur pour la ville de Sienne que n'importe quel guide vert ou routard jamais paru.


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L'auteur indique avoir pris, à un moment de sa vie, l'habitude d'aller quotidiennement à la National Galery de Londres au moment du déjeuner pour y passer sa pause debout devant un tableau.
Puis lui vint une période "Peinture siennoise", peinture jugée "isolée" entre l'art byzantin et la Renaissance, peinture qui l'intriguait.
Au cours du temps, à mesure qu'augmentait sa fascination pour cet art, H. Matar a eu envie de séjourner un mois à Sienne pour y découvrir les oeuvres exposées sur place.

La première partie du livre est intéressante, H. Matar y fait part de son analyse de oeuvres vues en même temps que des rencontres qu'il effectue.
Les reproductions des oeuvres incluses dans le livre sont un véritable atout, nous permettant de suivre aisément les pensées de l'auteur et de mieux apprécier les nuances de chaque tableau.

Ce petit livre offre une belle perspective sur l'art et la culture de Sienne à travers les yeux d'un écrivain sensible et érudit que je découvre.
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critiques presse (1)
LeMonde
17 mai 2021
L’écrivain anglo-libyen est toujours en deuil de son père, disparu dans les geôles de Kadhafi. Mais il a trouvé dans la contemplation d’œuvres d’art un « lieu » où avancer malgré tout, ainsi qu’il le raconte dans « Un mois à Sienne ».
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Je crois qu’un objet peut exercer une influence, indépendamment du fait que les gens qui occupent la pièce où il se trouve interagissent ou non avec lui, et lui accordent ou non la moindre attention. Montaigne avait raison de penser que la simple présence de ses livres autour de lui agissait sur son esprit et sa personnalité, que leur patiente disponibilité rendait possibles, voire plus probables, certaines pensées ou certains raisonnements.
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Quand je marchais jusqu’à sa limite – que ce soit vers le nord, le sud, l’est ou l’ouest –, j’ai souvent eu l’impression que c’étaient mes limites à moi que j’explorais. Si diverse et si dense, si petite et pourtant si inépuisable, la ville m’a semblé infinie. Ce n’était pas seulement une allégorie ou un état d’esprit, mais le moi fait ville, modeste et singulier, jamais totalement connaissable, une cible en mouvement permanent, sujette à l’influence de l’instant et sensible à la succession des heures.
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La tentation de l’historien est de saisir le passé incertain, de le circonscrire et de le diviser en chapitres, en ères et en époques, de l’organiser pour raconter une histoire cohérente, d’identifier et d’inventorier les causes et les conséquences des événements.
Bien entendu, chacun de nous est l’historien de sa propre vie.
L’avenir, quant à lui, offre d’infinies possibilités de prédictions et de fantasmes. Avec lui, nous pouvons céder à l’optimisme en planifiant les années à venir, comme si le temps était un tapis qu’on déroulerait dans l’inconnu.
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« En 1990, l’année de son enlèvement, j’ai commencé à développer une mystérieuse fascination pour l’art siennois. Chaque jour, j’allais à la National Gallery à l’heure du déjeuner. Je passais presque toute l’heure de ma pause debout devant un tableau. Aujourd’hui, ayant échoué à retrouver la moindre trace , je continue à regarder ainsi les tableaux, un à la fois. Cette méthode m’a beaucoup apporté. »
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J’ai compris alors que je n’étais pas venu à Sienne pour seulement contempler des tableaux. J’étais aussi venu y faire mon deuil en solitaire, étudier la nouvelle topographie qui s’offrait à moi et déterminer comment avancer désormais.
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