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4,02

sur 3464 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je suis une légende est avant tout, pour moi, un film. Film que je n'ai pas réussi à regarder à cause de l'ambiance angoissante, et ceci dès le début.
Avec le livre, on peut prendre plus de recul.
Me voilà donc lancé dans cette lecture de 200 pages.
Livre écrit dans les années 70-80, il s'agit pour moi d'un livre dans l'air de cette époque. Dans l'écriture de Richard Matheson, on y retrouve l'ambiance et l'atmosphère des livres des science-fiction.
Ici, il est question d'un monde disparu, d'un virus ayant décimé toute la population. Un seul survivant. Quelle sera la fin ?
Ce n'est pas ici que je dévoilerai la fin, le futur de ce monde détruit…

Cette histoire amène la question du devenir de l'homme ; la question de savoir si toute action est justifiable, pour sauver sa vie ? Où sont les limites ? Faut il se battre pour survivre, cela en vaut il la peine ? Comment se définissent les règles et les valeurs d'une civilisation ?
Malgré un sujet qui peut paraître un peu "énorme" et "dépassé", l'auteur nous amène à réfléchir sur nos décisions, notre réactivité face à des catastrophes, notre capacité à respecter nos valeurs, et surtout sur nos réactions induites par notre culture propre, et comment l'Homme peut évoluer suivant l'avenir qui se dessine...
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Imaginez: vous vous barricadez dès la tombée de la nuit et mettez Beethoven à fond sur votre tourne-disque pour ne pas entendre les appels de votre meilleur ami Ben Cortman, les hurlements de ceux qui l'accompagnent, et vous évitez la fenêtre pour ne pas voir ces femmes qui tentent de vous attirer dehors par leurs poses lascives. Vous vous abrutissez à coups de scotch et tombez dans un lourd sommeil jusqu'au lendemain matin, où vous continuez vos travaux. L'objectif, comprendre le virus qui a transformé le monde entier en repaire de vampires; vous êtes le seul survivant.

Richard Matheson, ancien soldat envoyé en Europe pendant la deuxième guerre mondiale, a imaginé cette histoire en 1954; peu d'espoir ici: il ne rencontre que des morts-vivants dans une ville abandonnée, plus aucune place pour l'amour ni la tendresse, il faut survivre, jour après jour. Il y a comme une odeur de fin du monde, d'apocalypse, comme on en trouve de plus en plus dans le cinéma américain.
Je n'ai pas été vraiment captivée par le récit, mais je n'aime pas spécialement les histoires de vampires. le personnage de Neville ne m'a pas plu non plus, mais l'atmosphère est captivante, et les interrogations existentielles intéressantes. Agit-il légitimement en tuant de ses propres mains les humains atteints du virus?
Un classique de la SF.

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Premier livre de science-fiction que je lis et j'avoue que ça m'a plutôt bien plu!...

Dernier humain survivant d'une épidémie qui a donc coûté la vie à sa femme, sa fille et tous ses voisins et amis, Robert Neville organise sa survie, coûte que coûte, en se barricadant la nuit pour se protéger des attaques de vampires et en passant ses journées à préparer ses nuits.

Assez court, le récit se lit facilement. L'auteur donne à son héros une démarche rationnelle, voire scientifique, dans sa lutte contre les vampires ce qui rend ceux-ci tout à fait plausibles. Loin des clichés que je me faisais de ce genre de littérature, je me suis prise à réfléchir à la meilleure façon de lutter contre ces morts-vivants, à essayer de comprendre comment s'en défendre au mieux!...
Cela m'a permis aussi une bonne mise au point de tout ce que l'on sait déjà sur les vampires (l'ail, les miroirs, les croix,...).

Ajoutés à cela le passage du chien que Neville, façon Petit Prince de Saint-Exupéry, passe du temps à apprivoiser, et les réflexions sur l'impact du poids de la solitude sur les réactions humaines, ce livre restera pour moi une première incursion réussie dans le monde de la science-fiction!...
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QUI TROP EMBRASSE, MAL ÉTREINT (LE VAMPIRE) !

Nous le savons pourtant bien : lorsqu'on connait mieux une oeuvre par ses adaptations cinématographiques que par le texte - pièce, roman, nouvelle - qui en est l'origine, le risque est toujours élevé de la déception. Pour être parfaitement honnête, c'est son interprétation par Will Smith dans un film au titre éponyme, "Je suis une légende"dont mes souvenirs étaient les plus vifs. Une version plus ancienne, avec Charlton Heston, l'était tout autant - ancienne ! - dans ma mémoire. Une vague réminiscence de film assez politique. Vérification faite, c'était une adaptation "très libre" du roman. Quant à la version encore plus ancienne, je n'en avais même jamais entendu parler avant de faire mes quelques recherches habituelles d'avant critique aujourd'hui.

Le "block buster" dans lequel jouait le célèbre Will n'était pas un chef d'oeuvre absolu, loin s'en faut, mais le comédien y est aussi agréable à regarder évoluer dans son univers de fin des temps que son jeu convainc, l'ensemble du film s'avérant être un bon moment de cinéma (relativement) grand public et, n'était la petite demi-heure de fin, relativement bancale et tirée par les cheveux, cela se laissait convenablement regarder, pour un énième film "post-apo" avec "gros méchants zombies pas beau dedans", dont les américains sont tellement friands (à croire qu'ils ont vraiment un problème avec l'idée de fin de leur monde. Pour une nation historiquement aussi jeune, c'est assez troublant).

Dès les premières pages de Je suis une légende, j'allais être rassuré sur ce point : le livre et ses adaptations cinématographiques différaient toutes suffisamment pour ne pas tomber la recherche perpétuelle des similitudes et des différences. Deux types d’œuvres, une vague trame commune, autant d'interprétations foncièrement nouvelles.

Un survivant, absolument seul. En tout cas, seul de son espèce, seul parmi tous ceux qu'il a connus, à commencer par son épouse, Virginia, et de sa fille Kathy, toutes deux mortes, horriblement. Cet homme seul, c'est Robert Neville. Il est dans la force de l'âge - trente-six ans, apprend-on - grand et aussi blond aux yeux bleus que ses ancêtres saxons et germains pouvaient l'être. A par cela, rien de remarquable, ni physiquement, ni intellectuellement. Un américain moyen dans une ville américaine moyenne. Mais seul... Enfin, pas tout à fait !

En effet, plus de zombies dans le roman, mais des vampires. Une quantité à peine croyable de vampires. Des vampires absolument partout et en tous lieux, dès la nuit tombée. De deux sortes, par ailleurs, ces vampires : ceux revenus à une apparence de vie grâce au germe qui les gouverne, et ceux seulement malades mais toujours plus ou moins vifs. Les deux "espèces" semblant, de prime abord, parvenir à coexister. Et pas plus futée l'une que l'autre. du moins, à ce qu'il semble.

C'est à partir de ces deux faits significatifs que l'auteur américain de Science-Fiction, puis scénariste, Richard Matheson va construire son premier roman, publié en 1954. Loin des thèmes habituels de ce qui est aujourd'hui considéré comme la période de l'âge d'or de la SF américaine (de l'après guerre jusque vers le milieu des années 60), où la science est, la plupart du temps, porteuse d'espoir et la technologie la promesse du bonheur général et futur de l'humanité (il y a bien entendu des exceptions ainsi que des ouvrages plus mesurés et subtils), Matheson livre là un texte, désormais considéré comme un classique du genre, beaucoup plus sombre, beaucoup moins "sciençolâtre" que ceux de nombre de ses confrères de l'époque, et, finalement, de caractère bien plus "philosophique" que technologique.

Partant, c'est exactement le genre de roman qui aurait dû emporter ma totale adhésion. Et pourtant...

Pourtant, sans affirmer que ce texte fut parfaitement décevant, il n'apporte pas toute la finesse, toute la richesse qu'il portait pourtant en germe. Cet homme est seul, c'est un fait. Mais à aucun moment, on ne croit profondément à la solitude désespérée vécue par cet homme. Il y a bien ses petites crises existentielles, qu'il noie invariablement dans des litres de whisky ; qui lui font faire les habituelles bêtises d'un homme qui s'est trop enivré ; qui aboutissent à des moments d'abattement ou de colère ou les deux plus ou moins au même moment. Bon, d'accord, très bien... De même, il déteste cordialement les vampires. Et pour cause : ceux-ci n'ont q'un seul but, qu'une seule envie : lui pomper son hémoglobine ! On les détesterait à moins, n'est-ce pas ? Mais comme c'est un gentil bonhomme, le Neville, c'est toujours avec un immense dégoût qu'il les tue à coup de pic en bois dans le cœur, ces empêcheurs de vivre sa solitude tranquille. Et encore le fait-il dans leur "sommeil", de jour, parce qu'il suppose qu'ainsi ils n'ont pas le temps de souffrir...

Dans un autre ordre d'idée, Neville est, il me semble, le seul homme sur terre (du moins, chez les occidentaux, sevrés de films de vampires depuis des lustres, et même à cette époque) qui sache tout des vampires sauf ceci, pourtant tellement notoire : que ces derniers fuient la lumière du jour qui leur est fatidique ! Il ne se fait attaquer que la nuit, mais à aucun moment cela ne lui fait tilt avant une expérience parfaitement involontaire avec une malheureuse vampirette...

Comme expliqué plus haut, c'est un américain parfaitement moyen, avec le bagage scientifique et médical moyen de quelqu'un n'ayant fait aucune étude précise en ces matières. Pour autant, il devient un parfait petit spécialiste des germes en tous genres, de la transmission des bactérie et du sang, laborantin hors pair et bien entendu analyste en une petite année, à peine et ce, par la grâce de livres de vulgarisation "empruntés" définitivement à la grande bibliothèque des environs. Fortiche, le bonhomme ! Les médecins et autres chercheurs présents sur Babélio apprécieront...

J'achèverai avec un élément au moins aussi choquant, humainement parlant : la contamination, fatale pour l'espèce humaine, lui a fait perdre son épouse et sa seule et unique enfant. Bon, ça lui serre le cœur de retourner régulièrement au crématorium, puisque c'est là qu'il a dû abandonner le corps de la gamine mais c'est à peu près la seule chose dont il semble se soucier. C'est d'autant plus visible qu'il ne cesse de pleurer la mort (dans des circonstances, il faut le reconnaître, assez abjectes) de son épouse. N'importe quel père aimant - et amoureux de sa femme -vous l'affirmera : il aurait bien de la peine à ne pas éprouver un intense et égal chagrin pour l'une comme pour l'autre. A les distinguer, même dans les cauchemars.

Il y aurait bien des détails, ici et là, sur lesquels appuyer mais ces quelques points, qui ne divulguent pas trop de l'histoire elle-même, donnent une idée des reproches que l'on peut globalement faire à ce roman : trop de thèmes abordés, sans prendre le temps ni le soin de les fouiller, de les exposer à fond, d'en prendre la juste mesure, le tout dans un roman plutôt bref de quelques deux cent pages ; un personnage non seulement principal mais, pour ainsi dire, unique, manquant de vérité et de profondeur, sa psychologie servant plus de faire-valoir que de véritable sujet d'étude ; une certaine maladresse dans l'avancée du texte, avec des scènes parfois télescopées, mal enchaînées, modérément crédibles, même dans la mesure où l'on admet cette hypothèse d'un monde vampirisé ; un sens de l'épouvante, réel et efficace dans quelques scènes, qui se trouve pourtant inévitablement stoppée en pleine action par un détail sordide, futile ou déroutant.

Alors, oui, on voit bien que l'auteur s'inquiète de découvrir ce que ferait un individu lambda face à une situation d'urgence permanente, de conflit larvé, de peur ancestrale - celle d'une mort douloureuse et sans finalité face à un inconnu monstrueux -, de solitude au milieu d'une foule définitivement hostile, etc. On a même droit, dans les dernières pages, à la probable émergence d'une autre type d'humanité, de société, de civilisation en gestation, se créant sur d'autres bases éthiques, spirituelles (mais quelles ? On n'en saura, là-aussi, que le minimum)...
.
Mais à vouloir embrasser trop de thèmes à la fois, notre écrivain fini par les diluer tant et tant qu'il ne semble plus demeurer grand chose à la fin.

C'est donc loin du dithyrambe habituellement vu et lu que je ressors, un peu déçu d'une lecture par ailleurs plutôt fort agréable, rapide et sans aucun temps mort, le style et le rythme de l'ensemble étant vif et bien rythmé. Un classique, sans doute, et pas des moins agréables, mais certainement pas un chef d'oeuvre. Mettons cela sur le compte de la jeunesse de l'écrivain débutant qu'était alors Matheson.
Une autre tentative parmi la colossale bibliographie de ce monument de la SF sera sans doute définitivement probant !
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Un fléau aussi soudain que virulent s'abat sur l'humanité. Mortel ? Oui et non, et c'est bien là le problème : si la civilisation semble d'ores et déjà éteinte, la mort persiste à se défiler. Tout, même la mort, plutôt que devenir eux. Ainsi pense Robert Neville, survivant isolé face aux vampires de Los Angeles. Mais Neville est faible et s'accroche à sa misérable vie, même si celle-ci a perdu tout son sens. Et vous ? Que feriez-vous à la place de Neville ?


Richard Matheson signe ici une courte fiction devenue l'un des classiques du roman d'anticipation.
J'étais très curieux de découvrir l'oeuvre phare de cet auteur, publiée en 1954, quand même !
Des trois adaptations cinématographiques, je n'ai vu que la dernière (celle portée par Will Smith). Probablement l'un des films de ce genre qui m'ont le plus marqué. Une suite semble prévue bientôt : affaire à suivre !

Eh bien, le roman est assez éloigné. Scénario différent, traitement différent. Je crois que pour juger au mieux les deux, il faut réaliser et conserver à l'esprit qu'ils ne visent pas les mêmes objectifs, et sans doute pas le même public. le roman est avant tout axé sur la réflexion philosophique, voire l'introspection. L'action y est rare et la tension quasi inexistante. En tout cas, si elle était voulue, je ne l'ai pas ressentie ; je m'en expliquerai après. le film est à peu près l'opposé : un pur produit de divertissement avec son suspense, son atmosphère angoissante et ses scènes d'action haletantes.
J'ai compris cela petit à petit en lisant, mais malgré tous mes efforts pour relativiser mes attentes, je n'ai pas adhéré plus que cela.


L'écriture est tout à fait correcte, rien à redire de ce côté-là. le roman est court, il se lit très bien, avec une structuration très claire en quatre parties divisées en courts chapitres. La narration est naturellement centrée sur Robert Neville. On suit son quotidien de survivant durant trois ans. le rythme est bon. Régulièrement, des flashbacks apportent quelques informations de contexte appréciables.


Les principaux points qui m'ont posé problème :

La crédibilité. Certes, il faut relativiser la crédibilité dans une fiction qui traite des vampires, mais on a parfois l'impression que l'auteur la recherche sur certains aspects, pour un résultat questionnable.
Par exemple, Neville est un alcoolique fini, dépressif, pas spécialement vif d'esprit ni prudent. Comment imaginer une telle loque humaine survivre à un tel niveau de danger et de menace permanents (après tout, le monde entier ou presque a succombé), sur une durée de trois ans qui plus est ? Sur ce point au moins, la comparaison avec le film me semble possible et éloquente : Will Smith y incarne un ancien militaire et scientifique. Il est méthodique, prudent, prévoyant, armé, et entretient sa condition physique.
En fait, j'ai trouvé que le niveau de danger et de menace lui-même était mal rendu : malgré toute l'horreur presque quotidienne décrite, on a l'impression que Neville n'a jamais trop à se fouler pour s'en sortir indemne, y compris dans la seule action musclée (la scène de la course-poursuite). Un pain par-ci, un pieu par-là, et hop que je te ferme la porte au nez ! L'ambiance globale m'a semblé… allez, lâchons le mot : bonne enfant ! Une ambiance de série Z avec des affreux aussi effrayants et malins que ceux de l'excellent « Coupez ! » sorti dans les salles en 2022.

La dualité entre les vampires morts et les vampires vivants. Je sais, c'est technique ! Mais ce n'est pas un détail, puisque l'intrigue principale tourne justement autour de cette distinction. En réalité j'ai trouvé ces développements plutôt confus. On ne parle jamais de zombies ni de morts-vivants (quoique), mais dans les faits…

Un aspect saillant du roman est l'effort produit par l'auteur pour reprendre à son compte l'ensemble des caractères attribués traditionnellement à la figure du vampire : ses vampires s'y conforment en effet (en apparence du moins), et une bonne partie de l'intrigue consiste pour le héros à trouver une explication logique et crédible. J'y ai perçu un formidable exercice de style. Malheureusement, côté réalisation, on est loin du niveau des thrillers scientifiques modernes. Neville n'a aucune des qualités et compétences requises pour mener ce genre d'enquête, et son addiction au whisky n'aide pas davantage. Résultat : pendant la moitié du livre, on a droit à une succession d'errements pseudoscientifiques sans consistance. Cette longue recherche est finalement ponctuée par un éclair de lucidité mystique, et l'« explication » livrée dans sa totalité en un paragraphe, CQFD…

Les femmes ! Il y a quand même une fixation sur les femmes dans ce roman, c'est le moins qu'on puisse dire. L'ami Neville est complètement obsédé par les femmes. Quoi de plus naturel, hein ? Sauf que là on parle quand même de femmes vampires. L'argument de la disette sexuelle maintes fois répété ne m'a vraiment pas convaincu : quand sa vie est en jeu, la nature est bien faite en principe et la libido laisse place à l'adrénaline…
Mais c'est surtout le comportement de ces femmes vampires qui m'a fait tiquer, ou plutôt sourire : elles sont décrites comme se livrant aux postures les plus obscènes imaginables… Et pour un peu ça marcherait ! de vraies sirènes finalement…
La rencontre entre Neville et Ruth suit le même esprit : j'ai essayé de me représenter cette scène, où pendant une heure la jeune femme s'escrime à remonter son soutien-gorge déchiré, sans grand succès…
Cette tonalité bien marquée ne m'a pas paru servir la dimension angoissante du roman, si tant est qu'il y en ait une.


Quelques notes positives :

Certains chapitres se terminent sur des chutes dramatiques bien senties.

J'ai aimé la trame autour de Ben Cortman. En particulier son invariable rengaine : simple et efficace. Rien que ça, on comprend comment cela peut taper sur les nerfs à force.

Le dénouement, en plus d'être original, guide la réflexion vers un thème très intéressant… je n'en dis pas plus.


Globalement je peux dire que je n'ai pas vraiment accroché, même si cette lecture ne fut pas désagréable.
La chute vaut le détour, mais arrive bien tard et ne rattrape pas les faiblesses du reste du récit.
J'ai le sentiment qu'il y avait un peu trop d'idées explorées dans ce court roman, et je ne suis pas sûr de savoir si l'auteur souhaitait susciter l'angoisse, ce qui en soi pose problème.
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De quoi rêve ce livre ?

Neville est le dernier homme sur une Terre contaminée par une épidémie transformant ses habitants en vampire. Il retranscrit le climat d'horreur dans lequel il vit, principalement la nuit quand il est barricadé et que les vampires tentent de le faire sortir de chez lui. Mais bientôt, il s'agit seulement de survivre, au jour le jour.

“Robert Neville. le dernier représentant de la vieille race.”
Ce que j'en ai pensé de ce livre rêveur

C'est un roman qui se lit très facilement et très rapidement. On entre rapidement dans l'action à travers le récit à la première personne de Neville, un grand blond qui se superpose bizarrement à l'image de Will Smith (cf. le film homonyme très librement inspiré). Celui-ci vit une journée “normale” dans sa lutte contre les vampires alors qu'il est le dernier homme sur Terre. Quand il ne se barricade pas davantage dans sa maison, bastion presque imprenable, il se déplace dans la ville à la recherche de vampires assommés par la lumière du jour et dont il se débarrasse facilement. Mais petit à petit il s'interroge sur les outils qu'il utilise : pourquoi l'ail et le pieu fonctionnent-ils ? Il tente de rendre sa guerre plus scientifique, plus systématique, dans l'espoir secret de trouver un antidote.

Au fur et à mesure qu'il comprend comment les vampires fonctionnent, il revient sur l'épidémie qui a décimé l'humanité, et se questionne sur la figure même du vampire :

“Les vampires sont victimes d'un préjugé. Or la source des préjugés raciaux réside dans le postulat que la peur engendre la haine. [...] Pourquoi, en quoi ses habitudes sont-elles plus révoltantes que celles des autres hommes et animaux ? [...] Est-il plus monstrueux que les parents d'un gosse névrosé, futur homme politique ? Que l'industriel fournissant en bombes et en fusils des terroristes kamikazes ? “

Car finalement : “Tout ce qu'il fait, c'est boire du sang.”

Mais au-delà d'une relecture du mythe de Dracula (que le personnage lit et critique d'ailleurs !), il dresse aussi un portrait sans concession de l'humanité avant sa chute. Ainsi il évoque les derniers mois où le journalisme à sensation faisait fureur, et était pour lui “sinistrement burlesque dans cette course effrénée au profit alors que le monde était en train de mourir.”

Tout au long de cette lutte, le lecteur prend conscience finalement que Neville est en train de perdre son humanité : il vit, il tue.”Désormais, le temps se réduisait pour lui à la seule dimension du présent, un présent tout entier fondé sur la survie, ignorant les sommets de la joie comme les abîmes du désespoir. Il avait la sensation de se rapprocher du règne végétal.”

Mais c'est la fin du livre qui diffère magistralement de la fin du film, et qui donne un tout autre éclairage à cette oeuvre de Matheson. Si vous avez vu le film, vous vous rappellerez de Will Smith lançant une dernière grenade sur les vampires pour permettre à une jeune femme de s'enfuir et de rejoindre les derniers hommes retranchés. C'est une vision positive : les hommes sont toujours là, on peut imaginer qu'ils vont se relever et se battre.
Dans le livre, Neville EST le dernier homme. La femme qu'il recueille est un spécimen d'une nouvelle race, une évolution des vampires qui supporte la lumière du jour. Ces vampires ont créé une nouvelle société, dont on ne sait si elle sera meilleure ou pire que la société humaine.

Et finalement : “C'était lui le monstre. C'est la majorité qui définit la norme, non les individus isolés.”

“Il comprit soudain que c'était eux qui avaient peur de lui [...] Une nouvelle terreur a émergé de la mort, une nouvelle superstition a conquis la forteresse inexpugnable de l'éternité. Je suis une légende.”

C'est donc un roman plus complexe que ne le laisse supposer le film, et avec une morale plus ambigüe. A découvrir donc, dans le même registre que Blade Runner, dont j'avais également fait une comparaison livre / film.
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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Déja 176 critiques avant moi ( que je n'ai pas encore consultées).
Je vais donc faire court.
Un livre agréable, qui se lit sans aucune difficulté mais qui n'est pas le livre inoubliable que je croyais découvrir.
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Avec Je suis une légende, Richard Matheson signe une oeuvre définitivement hybride. Mi-roman, mi-nouvelle, ce court récit nous propose une version inédite et terriblement effrayante du mythe du vampire. le narrateur, Robert Neville, entraîne le lecteur à sa suite dans les sombres méandres d'une ville fantôme désormais envahie par de sinistres créatures, à mi-chemin entre les vampires et les zombies. Celles-ci sont d'ailleurs les plus angoissantes que j'aie jamais rencontrées car elles ne se contentent pas d'errer, voire même de courir, mais possèdent une véritable conscience : intelligentes, organisées, elles ont tout du psychopathe à la Shining. Je suis une légende est donc le récit d'un survivant, de ses espoirs et de ses doutes, mais surtout de sa recherche de la vérité.

L'atmosphère sombre et tourmentée est loin d'être la seule force du récit, car Matheson aborde avec une force peu commune la question de la différence, et par là du racisme et de la violence. Après tout, ne sommes-nous pas tous l'étranger, "l'autre" de quelqu'un ? Par un astucieux phénomène de miroir, les questions que Neville se pose sur l'origine et l'identité des créatures peuvent également s'appliquer au genre humain. La réflexion est puissante, vibrante et se conclut de façon magistrale. L'ensemble est mené d'une main de maître, une main qui tient une plume sobre et efficace, parfois cruelle, toujours lucide.

Mais (car il faut un mais, c'est bien connu !), éternelle insatisfaite, je suis restée sur ma faim avec ce récit, trop long pour une nouvelle et trop court pour un roman. Richard Matheson lance des pistes que j'ai trouvé insuffisamment exploitées, notamment en ce qui concerne le phénomène scientifique du vampirisme. J'aurais apprécié que l'auteur se lance dans des explications plus complètes, ou alors qu'il occulte complètement cet aspect documentaire pour se concentrer sur l'effet psychologique déjà très présent. Malgré tout, Je suis une légende est un récit novateur et percutant qui ne laissera personne indifférent...
Lien : http://livr0ns-n0us.blogspot..
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Il est difficile de faire la critique d'un roman post-apocalyptique quand on adhère assez peu à ce genre de littérature. Je l'ai lu parce que je n'en avais entendu que du bien, et pourtant il ne m'a pas laissé une impression extraordinaire. Mais la cause en est sûrement que je suis assez hermétique à ces histoires de vampires, morts ou vivants. Cela dit, ce roman se lit facilement, sans ennui, et j'ai particulièrement apprécié la dernière page, qui nous éclaire enfin sur le titre, et donne au dernier moment un point de vue différent sur l'ensemble du récit.
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Comme j'adore tout ce qui touche aux vampires et que le roman bénéficie d'une solide réputation, c'est avec enthousiasme que j'ai débuté ma lecture de ce (trop) court roman.

Au début j'ai été un peu déroutée car je m'attendais à un roman classique sur les vampires avec tous les codes du genre : ambiance gothique, créatures ailées, meurtres sanglants, combat entre les Forces du Bien et du Mal, psychose de la population, etc. Eh bien, pas du tout ! le roman sort des sentiers battus pour offrir une approche originale.

Fin des années 70. Robert Neville semble être le dernier survivant d'une épidémie qui a décimé l'Humanité en transformant les êtres humains en vampires. Entre deux bitures au whisky, Neville fait tout pour survivre et trouver le moyen de détruire les créatures qui chaque nuit désirent sa mort.

Si on retrouve les éléments habituels des livres sur le vampirisme comme l'ail, les croix ou l'absence de reflet dans le miroir, c'est pour mieux s'en moquer. Ainsi Robert tente de trouver un remède à ses problèmes en lisant... Dracula de Bram Stocker ! Bien évidemment cela ne lui sert à rien aussi décide-t-il de s'en remettre à la science pour parvenir à ses fins. Et c'est sans doute le parti pris le plus intéressant du bouquin que de tenter de donner une explication scientifique plausible à une légende romantique. Les cinquante dernières pages sont les plus brillantes et j'en suis ressortie très surprise. Je ne m'attendais pas à un tel destin pour Robert ni à une telle réflexion sur le genre humain (et vampirique).

Pourtant je n'ai pas trouvé le livre parfait, il manque un peu de tension. En effet, je n'ai pas eu le sentiment que Neville courait un véritable danger (sauf dans une scène angoissante) car les vampires passent plus de temps à lui hurler dessus qu'à tenter quoique ce soit de concret à son égard.
Mais c'est surtout le fait que certains éléments soient vite expédiés qui m'a chiffonnée. Par exemple, j'espérais autre chose que ce récit bref concernant Virginia. Il y avait matière à nous faire frissonner mais Richard Matheson a préféré éluder. Quelques pages de plus n'auraient pas nui au récit, bien au contraire.

Mais ce n'est qu'un petit bémol car JE SUIS UNE LÉDENDE a été une très agréable surprise.
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