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4,02

sur 3460 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Voilà une agréable découverte. Pour moi, je suis une légende c'était surtout le film avec Will Smith sortit il y a quelques années, et qui était assez sympathique a voir mais qui manquait un peu de finalité. (Par chance, la fin alternative dans le dvd arrange tout) .

Quelle ne fut pas ma surprise lorsque j'ai découvert dans une liste sur Babelio qu'il était en fait tiré d'un roman des années 50. Lorsque j'ai lu la quatrième de couverture, j'ai été étonnée de voir a quel point cela avait l'air totalement différent du film.

Et après la lecture j'ai envie de dire : Wahou ! Non, en fait je l'ai dit. Tout au long des quelques 230 pages qui constituent le livre, on suit les aventures de Robert Neville, le seul homme sur terre. Sa survie, son confinement chez lui, son passé, et surtout sa solitude. Tout y est habilement traité avec une justesse et une crédibilité incroyable.

La manière dont la population a été décimé, les vampires, les morts, les vivants, tout le processus est très détaillé. On apprends et on découvre les informations en même temps que Neville et on se surprend a se dire qu'on ferait peut être pareil dans les mêmes situations.

Mais là ou le livre prends tout son sens c'est bien évidemment dans les cinquante dernières pages. Les révélations que je tairais ici sont juste géniales, et le titre prends ici tout son sens.

Je suis une légende est un livre que l'on se doit de lire tant c'est un chef d'oeuvre de la science-fiction. Ecrit en 1950 il n'a pas prit une ride, ce qui n'est pas le cas de beaucoup livres plus ou moins récent.

Une réussite a tout point de vue !
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Barricadé dans sa maison, Robert Neville repousse nuit après nuit les assauts de monstres qui veulent le vider de son sang. « La nuit, ils étaient les plus forts. La nuit leur appartenait. » (p. 21) Mais le jour, Neville les traque et les extermine. Il organise sa survie et ne cesse d'espérer qu'il n'est pas le dernier homme sur terre. « Il y avait l'infime probabilité que des gens pareils à lui subsistent quelque part, tentant eux aussi de survivre, avec l'espoir de se retrouver un jour parmi ceux de son espèce. » (p. 34) L'humanité tout entière semble pourtant s'être éteinte après qu'un terrible virus se soit répandu sur terre. Immunisé contre la maladie, Neville a vu mourir les siens et se transformer en ces horribles vampires qui assiègent sa maison.
Alors, Robert Neville survit, il lutte. « À quoi bon lutter ? Ils étaient trop forts, les infâmes salauds. » (p. 41) Pourquoi lutter ? Est-ce parce qu'il incarne la vie véritable ? Mais qu'en est-il de cette vie dont il est le dernier représentant ? Malgré les foules hurlantes qui se pressent à sa porte toutes les nuits, Neville vit dans une douloureuse solitude où tous les sentiments s'exacerbent, entre découragement, folie et désir physique presque incontrôlable.
« Dans un monde où l'horreur constituait la norme, nul salut ne pouvait venir des rêves. Il avait pris son parti de l'horreur, mais sa banalité lui paraissait un obstacle infranchissable. » (p. 146) Les faits, seuls les faits le sauveront de la folie. Robert Neville décide de lutter contre les monstres, de comprendre la maladie qui les frappe et de trouver le remède. Il étudie leur sang et l'action des répulsifs, mais « comment un miroir aurait-il agi sur un bacille ? » (p. 120) Pourquoi les croix, le soleil, l'ail et les pieux tuent-ils les vampires ? Comment se transmet le bacille responsable de la maladie alors qu'il y a eu si peu de morsures ? Autant de questions qui forcent Neville à adopter une rigueur scientifique qui, pendant un temps, lui donne l'illusion qu'il réalise quelque chose d'utile. Puis, à mesure que ses recherches progressent, il fait une terrible découverte. Soudain, les monstres ne sont plus coupables, mais victimes, et leur comportement est légitime. « C'est la majorité qui définit la norme, non les individus isolés. » (p. 228) Et donc, si c'était lui, Robert Neville, le monstre et la terrifiante légende ?
Ce roman installe dès les premières pages une atmosphère oppressante : on entend courir les vampires sur le toit, on sent leur odeur nauséabonde. Comme Neville, on est pris de fous rires désespérés et inquiétants et on a soudain l'envie de hurler dans le silence. le découragement s'en mêle quand la certitude d'être le dernier homme prend toute la place. Puis, viennent la fin et le retournement de morale. Robert Matheson revisite complètement le mythe de Dracula et invite le lecteur à se placer du côté d'un monstre qui s'ignore. Quel choc avec la prise de conscience ! Tout le roman est à relire ! L'apparence de normalité que Neville tentait de maintenir prend les couleurs de l'horreur et de la déviance. L'auteur nous invite à nous départir de notre jugement anthropocentrique et l'expérience est des plus troublantes.
L'adaptation cinématographique, avec Will Smith dans le rôle principal, est bien loin des subtilités du roman : ce n'est que le combat sanglant de l'homme (le gentil) contre les vampires (les méchants). Fi de la réflexion humaniste (vampiriste ?), la fin est hollywoodiennement positive, en faveur des hommes, alors que le roman de Matheson est bien plus ambivalent.
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Robert Neville est le seul survivant d'une pandémie, enfin presque, il est le seul à ne pas avoir été transformé en monstre, mi-vampire, mi-mort-vivant. Que feriez-vous à sa place alors que les monstres, qui ne sortent que la nuit, le traquent ? Robert Neville a décidé de profiter du jour pour les chercher et les tuer pendant qu'ils sont incapables de se défendre. Il essaie de comprendre ce qui s'est passé aussi.
La solitude est insupportable, il se souvient de sa femme et de sa fille, mortes de la maladie. Il lutte pourtant pied à pied, pour ne pas disparaître, et il boit.
Un jour, il rencontre une jeune femme normale.
Je suis une légende ressemble à un roman classique de science-fiction, mais la fin montre qu'il est bien plus que ça.
Un incontournable de la science-fiction.
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Après deux ans quasi non-stop de polars et de théâtre suite à mes travaux universitaires, il me fallait une pause. Mes incursions vers la science-fiction, avec Dantec ou Dick, ne me satisfaisaient pas entièrement... D'abord parce que le premier est relié à mes travaux universitaires et ne me permet pas vraiment de coupures... Et le deuxième n'emporte pas mon adhésion stylistique. Je suis une légende traînait depuis longtemps dans ma bibliothèque, des potes m'en avaient inondé d'éloges... J'allais découvrir l'auteur parfait avec Matheson, au style à la fois beau et efficace, aux rebondissements qui tombent comme des couperets (je pense que tout le monde a eu la même réaction à personnellement, j'ai mis une demi-journée avant de reprendre), un art du suspense hitchcockien... Pas étonnant que Matheson soit l'auteur du célèbre Duel de Spielberg.

Avec ce roman, je me suis rendu compte que le manque à combler était à la fois de la SF et de l'horreur. Je ne lis jamais de ce dernier genre, grand tort, et ce roman fut un régal, si bien qu'il va vraiment falloir que je comble mes lacunes là encore plébiscitées par mes potes (ce cher Stephen King, élève spirituel de Matheson). Enfant, je lisais Chair de poule, ce qui est juste ri-di-cu-le, du petit lait, de la production de masse, pour enfants, bref...

Mais au-delà de l'écriture, de l'art de la tension, Je suis une légende est un roman très intelligent, infiniment plus que son adaptation cinématographique avec Will Smith qui misait surtout sur les visuels d'une New York abandonnée. La fin parle d'elle-même, elle est on ne peut plus criante de vérité, malgré sa cruauté pour Neville. La structure est également bien pensée, les quatre périodes bien distinctes... Les seules longueurs résident dans les recherches scientifiques de Neville, mais elles sont vite comblées par les surprises qui s'abattent comme des guillotines, et des passages bouleversants comme celui du chien, de Ruth (cet auteur a encore marqué des points en introduisant une rousse) ou le mémorable dénouement.

Je n'ai qu'une envie : me jeter sur le Jeune Homme, la mort et le temps tant son pitch entousiaste le romantique qui est en moi. Mais je vais plutôt faire durer le plaisir et grignoter mon immense bibliothèque, encore trop remplie de livres "à lire".
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Vous êtes un cinéphile aguerri qui a tardivement ouï de l'existence de l'oeuvre originelle qui a inspiré l'affront cinématographique éponyme que vous avez abominé malgré un attrait spontané pour le genre ? Ou alors vous êtes plus simplement un amateur de science-fiction ? Vous êtes au bon endroit alors installez-vous confortablement en ce dimanche brumeux.

Richard Matheson c'est, comme j'aime le dire, le post-apocalyptique old school qui se veut avant tout réaliste - un peu à la manière de la peste écarlate de Jack London – avec un cadre intimiste aux antipodes des célèbres sagas contemporaines extravagantes et une trame de fond scientifique très prononcée. Et c'est bien là le point fort de Je suis une légende : sa contextualisation rationnelle et l'exhibition des ressentis, réflexions et démons intérieurs de son protagoniste.

Alors oui, en ces temps troublés cette lecture résonne comme un écho anxiogène, mais la démarche de l'auteur surpasse le simple statut d'anticipation en mettant l'accent sur la survie du personnage de Robert Neville, son approche empirique sur le cataclysme qu'il subit et ses états d'âme face à ce bouleversement soudain. L'écrivain va même au-delà en délivrant une sombre analyse sociétale diablement visionnaire qui en amènera plus d'un à cogiter.

Par ailleurs, n'oublions pas de recontextualiser. Ce récit date des années 50 et, malgré son âge, il a été – et sera encore – une source d'inspiration pour la littérature (on peut entre autres mentionner le fameux La route de McCarthy) et le cinéma contemporains. Seul petit reproche que l'on peut éventuellement faire, si l'on est un peu trop scrupuleux, c'est qu'à trop focaliser l'histoire sur la noirceur et la rationalité, Matheson l'enveloppe d'une certaine froideur qui amoindrit - légèrement - par moments l'empathie du lecteur.

Vous l'aurez compris, fort d'une plume raffinée et fluide, littéralement sans concession où tout superflu est évincé, Je suis une légende s'impose comme un obscur et puissant roman de science-fiction aux airs prophétiques troublants. « Homo homini lupus est ».
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J'avais vu, il y a quelques années de cela, le film éponyme de 2007, réalisé par Francis Lawrence et avec pour acteur principal, Will Smith. Je savais alors que cette adaptation cinématographique était tirée d'un livre. du coup, j'avais trouvé le roman original dans une brocante mais je l'avais laissé un peu de côté depuis. Heureusement que les challenges d'été sont là pour déterrer de ma PAL des livres oubliés! Faisant moins de 350 pages, il rentre parfaitement dans le cadre du S4F3 présidé par Albédo! Et devinez quoi? J'ai bien fait car ce roman s'est avéré être un véritable coup de coeur!

En janvier 1976, cela fait cinq mois que Robert Neville tente de survivre. En effet, un bacille a emporté la race humaine, transformant les survivants en vampires. La nuit, Robert se terre dans sa maison aménagée pour cette nouvelle ère car elle est prise d'assaut par les suceurs de sang. Et le jour, il part non seulement en quête de nourriture mais il en profite aussi pour tuer les vampires qu'ils trouvent sur son chemin. Or, cette solitude lui pèse et il commence doucement à sombrer dans l'alcool et la folie : en effet, à quoi bon survivre alors qu'il est le dernier représentant de la race humaine?

Je suis une légende est un roman admirable à plus d'un titre : je dirais même qu'il s'agit d'un classique dans le genre. Mais, n'y voyez pas là un énième livre de vampires, au contraire bien que le roman soit daté, il n'en bouscule pas moins les codes du genre. Au début du roman, Richard Matheson rend une sorte d'hommage non sans humour à l'oeuvre emblématique de Bram Stoker. En effet, Robert Neville cherche dans Dracula, les moyens de combattre les vampires : c'est ainsi qu'il trouve les armes que je qualifierais de « classiques » comme l'ail, le pieu, la croix et la lumière du soleil. Si certaines sont véritablement efficaces (le pieu et la lumière du soleil), d'autres comme l'usage de la croix est plus discutable : ainsi, l'ancien collègue de travail et voisin de Robert Neville, Ben Cortman est juif et est donc effrayé non par le symbole chrétien mais par une Torah! Puis le personnage abandonne ces considérations disons folkloriques pour une analyse plus scientifique. Grâce à des livres de médecine et de bactériologie « empruntés » à la bibliothèque et à l'aide d'un microscope, il observe et tente de comprendre comment le bacille fonctionne pour mieux le combattre. Il découvre ainsi qu'il existe deux sortes de vampires : ceux qui sont véritablement morts et ne sont que des marionnettes controlées par le bacille et ceux qui sont vivants et qui se sont adaptés à ce nouveau mode de vie pour constituer une nouvelle société. D'ailleurs, grâce à leur propre recherche scientifique, ces derniers ont découverts un moyen de se protéger des effets néfastes de la lumière du soleil.

En ce qui concerne le personnage de Robert Neville, il est très intéressant par son ambivalence. D'un côté, il est combattif, organisé pour sa propre survie et intelligent. de l'autre, il est ravagé par la perte de sa femme et sa fille ce qui le fait sombrer petit à petit dans l'alcool et la folie. Il tente de surmonter ses démons grâce à un seul but : à court terme, en tuant les vampires endormis pendant la journée et à long terme, comprendre comment fonctionne le bacille responsable de la pandémie pour trouver un vaccin et sauver ses congénères. Il est d'ailleurs le dernier représentant de la race humaine car il a été immunisé grâce à une morsure de chauve-souris lorsqu'il était soldat au Panama.

Ce qui est remarquable dans le récit est la notion de « monstre » : sont-ils les vampires qui se nourrissent du sang des humains pour survivre ou Robert Neville qui les combat en les massacrant dans leur lit pendant qu'ils dorment la journée également pour sa propre survie? La notion de monstre n'est-elle pas définie par une majorité qui prédomine? Il existe dès lors une inversion : si dans notre société actuelle, le vampire apparaît comme un mythe, dans celle du roman, l'être humain devient une légende dont Robert Neville est le dernier représentant.

En conclusion, je ne tarirai pas assez d'éloges pour qualifier Je suis une légende de Robert Matheson : haletant, efficace, doté d'une écriture fluide et résolument moderne dans sa conception du vampirisme, il possède également des clefs de réflexion très intéressantes. Il est, de plus, très différent de l'adaptation cinématographique de 2007 et si vous ne l'avez pas encore lu, sans doute, serez-vous très surpris par sa fin tout comme je l'ai été.
Lien : https://labibliothequedaelin..
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Que dire sur ce livre qui n'a pas encore été dit ici ?? Pas évident. Vous dire que, comme bon nombre, j'ai découvert le film bien avant le roman original et que j'ai vite mis de côté les souvenirs que j'avais de Will Smith sillonnant un New-York vide avec son berger allemand ?

Et bien oui, pour ceux qui débarqueraient de la planète mars (John Carter, si tu me lis...), les deux oeuvres ont des points communs mais ne se ressemblent guère.

Déjà, l'époque (1976 pour le livre), la non-présence de Rex chien flic, si ce n'est un pauvre clébard famélique, et surtout que Robert Neville est blond... et encore des tas d'autres détails. Dont la fin qui est loin d'être Hollywoodienne.

Ce fut donc une belle découverte ce roman que j'ai commencé ce matin et fini ce soir (mais pourquoi j'ai évité comme la peste les romans de Classiques SF, moi ?).

Le pitch (Black ?) : Robert Neville est le dernier survivant d'une pandémie. Cette épidémie fut causée par un bacille qui transforma les gens en espèces de vampires (loin des Vampires Bisounours de la mère Meyer) qui, heureusement pour lui, ne survivent pas à la lumière du soleil.

Robert tient tête, depuis trois ans, à ces vampires, parmi lesquels se retrouvent ses anciens amis et voisins devenus des vampires.

Vivant dans une maison barricadée et fortifiée afin de résister aux attaques nocturnes de ces noctambules hémoglobinovore, il ne sort que pendant la journée afin de se ravitailler.

Je me plains parfois du climat Belge, mais notre pauvre "last men" vit dans un climat d'horreur, étouffé par la solitude et les remords. Je me suis attachée à lui.

Bien qu'il y ait des cadavres à la pelle dans le livre, il n'y a pas de temps mort dans la lecture. Attention, pas de scène de bastons grandiloquentes, pas d'action pure et dure et pourtant, on ne s'emmerde pas en le lisant. Loin de là, le rythme est trépidant et les pages tournent toutes seules.

C'est un huis-clos puisque, à quelques exceptions près (les souvenirs et les morts-vivants), Neville est seul avec ses pensées qui le hantent.

Et pour ce qui est des dialogues, les vampires ne sont pas très prolixes !

Puisque je vous cause des vampires, j'ai aimé l'approche que Richard Matheson fait sur ce mythe. Point de mystère ou de fantastique, mais de la science ! Cela change tout.

Avec l'ami Will Smith, le film tournait autour d'un combat à mort de l'homme (le gentil) contre les vampires (les méchants). Manichéen à mort et très "simpliste".

Diable, nous étions bien loin des subtilités que le roman nous offre et que les studios de Hollywood ont laissé de côté. le roman de Matheson est bien plus ambivalent.

"C'est la majorité qui définit la norme, non les individus isolés". Et tout est dit.

Lu dans le cadre des challenges "Romans Cultes" de Métaphore et "La littérature fait son cinéma" de Kabaret Kulturel.

Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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Je suis une légende est aujourd'hui considéré comme un livre culte qui a inspiré de nombreux films de zombies. Pour moi, c'est justifié car c'est un roman court mais aussi dense que passionnant : les recherches menées par Robert Neville pour comprendre le « mal » qui ronge les vampires, les descriptions de ces créatures effrayantes, leur complexité (certains vampires sont vivants tandis que d'autres sont clairement des « zombies », c'est-à-dire qu'ils sont morts), la chasse que leur mène Neville, les nombreuses théories et hypothèses qu'il émet au cours de ses années de solitude et de recherches, etc. sont autant d'éléments fascinants : il cherche des réponses, il veut comprendre et nous aussi.

La psychologie de Robert Neville, tour à tour désespéré par sa condition, exalté par les résultats de ses recherches, trop alcoolisé pour réfléchir ou « anesthésié » par sa solitude, est le point central de ce roman. Au-delà de ses affrontements avec les vampires, c'est bien ce qui est fascinant dans ce livre. de la première à la dernière page, il est possible de se mettre à la place de Neville, de faire l'expérience de sa solitude et de sa situation désespérée : qu'aurais-je fait à sa place ? Comment aurais-je organisé ma survie ? Comment aurais-je vécu le fait d'être le dernier humain sur la planète, un survivant, une légende, dans ce monde désormais uniquement peuplé d'êtres terrifiants – des vampires morts et vivants infectés au cours d'une épidémie ? Quelle vie peut espérer vivre Neville ? le thème de la religion est présent ici aussi, notamment au cours d'un flashback où notre héros se souvient de « dévots hystériques » qui voulaient l'entraîner avec eux pour prier Dieu qui, au travers de cette épidémie, aurait « donné libre cours à sa colère ». Mais rien n'y fait : les dévots et les autres ne pourront fuir leur destin. Pas même Robert Neville.

Tous ces éléments font que j'ai aimé ce roman : le personnage de Neville, son organisation pour survivre, ses réflexions et ses recherches. Et comme ça a déjà été dit, ce livre n'a pas grand-chose à voir avec l'adaptation de 2007 avec Will Smith. Non, il est bien plus sombre et profond. En tout cas, je suis contente de ne pas être restée sur la version cinématographique de Je suis une légende car le roman fait partie des livres que j'aurai préférés en 2020.
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Histoire connue et reconnue que celle de ce survivant devenu légende...
Adaptée 2 fois au cinéma, (dont une lamentablement... la 1ère ou la 2ème version, à votre avis...?) cette histoire fantastique n'est plus à présenter, cependant, pour ceux qui seraient passés à côté :
Après une terrible épidémie d'un virus inconnu, la Terre est dévastée : il ne reste qu'un seul homme vivant non atteint par cette étrange maladie, Robert Neville, homme ordinaire. Les symptômes ? Vous devenez un vampire, tout simplement...
Bob va vivre reclus, barricadé, luttant jour et nuit pour sa survie, face à ces monstres que sont devenus les habitants de la Terre.
Mais une question le hante : n'est-ce pas lui, le monstre, maintenant qu'il est le seul de son espèce ?
Livre culte, incontournable pour les afficionados du fantastique. Un must have read !

ps- Et surtout, s'il vous plait, si vous voulez regarder la version cinéma, ne faites pas l'erreur de visionner la version "Will Smith", qui est bien faite, mais s'éloigne trop de l'histoire originale de Richard Matheson. Je vous conseille de regarder plutôt la 1ère version, avec Charlton Eston, "Le Survivant" (the Omega Man), 1971, même si ce type pue la NRA, il a quand même été un bon acteur avec des films comme celui-ci et "Soleil Vert"...
note (sources Walktapus et Wikipédia)- il existe en fait une toute première version (très kitsch)de ce livre adapté au cinéma, réalisée par Ubaldo Ragona et Sidney Salkow en 1964, avec Vincent Price dans le rôle du survivant.
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Un cauchemar éveillé

Rester le dernier homme sur Terre n'est certes pas facile à assumer. À plus forte raison quand on lutte pour survivre à une étrange épidémie et qu'on se retrouve cerné par des hordes de monstres assoiffés de sang, en l'occurrence des prédateurs contaminés par un virus incurable prenant à la fois les traits de vampires et de morts-vivants.

J'ai lu le livre après son adaptation cinématographique (avec Will Smith dans le rôle de Robert Neville), c'est pourquoi je n'ai pu m'empêcher de voir en surimpression dans mon esprit des images toujours très vivaces, même si j'ai vu le film il y a pas mal de temps déjà. À l'époque certaines scènes m'avaient littéralement bluffée, mais il faut dire que je suis plutôt impressionnable… Au-delà de l'aspect grand spectacle, c'étaient surtout les différents états d'âme par lesquels le héros passait qui m'avaient subjuguée. Il y a eu une vraie adaptation pour le cinéma, dans le sens que beaucoup de libertés ont été prises avec le livre. Mais qu'importe ou plutôt tant mieux : j'avais beaucoup aimé le film, j'ai adoré le livre.

Il est bien évident qu'avec un thème pareil, ce livre paru en 1954 entend transmettre un tas de messages existentiels tous plus profonds les uns que les autres. Des êtres sans substance cherchent aveuglément à s'emparer d'une force vitale, qui s'accroche avec l'énergie du désespoir. On retrouve bien sûr le mythe du vampire qui ne peut exister qu'en tentant de coloniser des êtres infiniment plus valeureux, mais de ma lecture, ce que je retiens surtout tient dans cette citation : « Il redoutait d'ôter les chaînes qu'il avait forgées autour de son coeur pour y emprisonner ses émotions. Il avait peur d'aimer à nouveau. »
C'est donc l'angle du repli sur soi poussé à son paroxysme qui m'a le plus intéressée : comment la survie s'organise grâce à l'instinct de conservation et la volonté de rester « humain » envers et contre tout.
Par ailleurs, j'ai énormément apprécié les touches très subtiles d'ironie cynique distillées tout au long du récit. Un texte désenchanté et horrifique.
Lien : http://scambiculturali.over-..
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