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3,87

sur 888 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je n'ai pas réussi à apprécier ce roman. Il lui manque un peu de tout pour être un bon polar social.
L'auteur nous parle de la fermeture d'une usine mais sans réellement s'y intéresser. Il nous parle des salariés mais sans vraiment s'en préoccuper. En parallèle, il nous raconte la vie de jeunes désoeuvrés mais sans originalité. Je me demande encore ce que cette histoire vient faire là. Elle n'a quasiment aucun lien avec le reste.
L'auteur s'intéresse surtout à l'histoire d'une jeune femme en fuite qui est récupérée par une inspectrice du travail. Pourquoi a-t-elle fui, qui l'a enlevé ?
Le social passe à la trappe.
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J'ai préféré Connemara et Leurs enfants après eux de mon cher Nicolas Mathieu.

Cependant à l'intérieur d'Aux animaux la guerre quelques passages sont géniaux.
J'ai croisé cette lecture avec le matage du premier épisode de la série du même nom sur Netflix.
Du coup les personnages et les scènes m'apparaissent différemment. Je ne suis plus seul à m'imaginer le visage et le corps de Rita l'inspectrice du travail de l'histoire.
Les personnages, justement, je m'y attache moins qu'avec Leurs enfants après eux. Mais c'est pas mal quand même.

Mon avis général :
Aux animaux la guerre est une littérature plaisante proche du réel mélangeant espoirs et désespoirs.

Vous découvrirez l'histoire vous même.

Je vous offre un zoom sur des passages, ainsi vous connaîtrez l'humeur du roman :

Arrivée à la page 380.
Une scène perverse, Rita, l'inspectrice du travail, est menacée et mise quasi nue par un tare bodybuilde. Elle se débat de lui, se débarrasse de cette mauvaise passe . . . mais comment ?

Juste après ça.
Une nuit deux adolescents sont dans sa chambre.
Lydie est en nuisette, lui est un peu la par effraction, elle va chercher du papier à rouler et dans le faux fond de sa boîte à bijoux une boulette de . . .
Ils se placent à la fenêtre ouverte, l'air frais de cette nuit aide à évacuer l'odeur du marocain cramé . . .
Lui imagine le stratagème pour voir un peu plus de son jeune corps . . .
Ils finissent par se rapprocher . . .

Je ne peux résister à vous offrir le passage qui à mes yeux synthétise ce que l'on peut ressentir lors d'une dépossession :

A la page 425, Nicolas L exprime si bien :

"Une fois les machines volatilisées, le boulot evanoui, tout était à refaire, les rapports de force, les habitudes, les manières de se tenir. La nouveauté vous givrait des amitiés de vingt ans, vous neutralisait les haines transmises de père en fils.
Les gars se retrouvaient à poil. Comme des canards surpris par les premiers givres et qui trouvent leur étang couvert de glace, ils étaient d'une maladresse poignante".

Après la lassitude et la fatigue s'empare de vous et de tout votre être.

Passage bref, page 131, deux mecs se font tirer les bretelles pour branlettes devant des portails internet pas nets . . . et fumage de joints.

Je suis d'accord avec Nicolas quand il décrit à la page 196 nos camisoles, nos façons d'être possédés par nos projets et ce que nous possédons.

Le coup de la bite dessiné par Nadia pour sa copine Lydie quand elles regardent le nouveau venu dans la cour du lycée est bien vu.

Les moins

Nicolas emploi l'imparfait trop souvent cela donne l'impression d'une agaçante nostalgie.
Avec Leurs enfants après eux il y a plus de peps.

Les plus, l'ambiance

Nicolas Mathieu réussit une fois de plus à m'offrir un récit parlant d'intimité entre plusieurs personnages et de bordels économiques me dépassant totalement.

A la fin de cette lecture mon coeur voit et je vois Rita, l'inspectrice, elle continuera, elle ira dans cette papeterie pour un accident ou un employé a peut-être perdu sa vie.

Je vois tous les ouvriers de Velocia laissés à l'abandon de leur outil de travail, dans la cour où un feu sort d'un truc rond, ils ont une merguez entre deux tranches de baguette dans leurs mains.
Les bâtiments à côté d'eux seront détruits.

Eux pensent au lendemain, ils retrousser ont leurs manches pour aller travailler ailleurs, leurs visages sont ridés par la fatigue. L' air vif du printemps arrivant les aidera, les portera.

Un goût sec dans ma bouche, une envie de m'extraire de l' engourdissement, j'ai envie de me lever, je vous laisse, je tourne la page . . .

Je m'enfuis de tout cela, je vais courir.

@ plus les petits gars.
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Enthousiasmée par Leurs enfants après eux du même auteur, j'ai entamée cette lecture en toute confiance.
Soyons indulgent : ce roman étant son premier. Il est donc moins abouti que le suivant.
Les traits sont trop forcés, les situations trop tranchées manquent de subtilité. Parfois les enchaînements mériteraient un peu plus de cohérence. J'ai cherché tout au long du roman un rapport entre la première scène en Algérie et la suite de l'histoire et j'ai eu du mal à le trouver. La fin est un peu cabossée... c'est le terme qui me parait convenir le mieux, même s'il semble incongru.

Ce roman, c'est comme un musicien qui voulant en mettre plein la vue, appuie trop fort sur les touches de son piano. Mais la musique c'est aussi les silences et le nuances.
Et l'auteur a trouvé son style magnifique avec Leurs enfants après eux.

Alors faut-il le lire ? Si vous voulez, mais je vous recommande de loin et très chaleureusement Leurs enfants après eux.
J'attends avec impatience le prochain roman de cet auteur. Sortie prévue en septembre 2019. Je lui fais de la publicité pour adoucir ma critique aussi sévère que sincère.
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Aux Animaux la Guerre, Nicolas Mathieu

Me voilà revenu vers un auteur que j'apprécie énormément, Nicolas Mathieu.
Nicolas M écrit Aux Animaux la Guerre juste avant, enfin trois ans avant son Goncourt, Leurs Enfants Après Eux. Ce livre m'avait laissé sans voix
C'est un roman noir sur fond de crise sociale aigüe...Le postulat est, ou aurait l'être de manière plus concrète, que le lent effondrement à perverti les esprits et les personnes et a conduit à l'abjection que l'on voit dans la partie “roman noir” de cet ouvrage.
On peut parler ici d'un grand écart, car faire cohabiter ces deux genres n'est pas une sinécure.. C'est plus complexe que ça dans ce bouquin. Les deux genres sont entrés dans l'enveloppe, mais au forceps.. et puis en fait non, il est resté deux histoires très différentes que Nicolas Mathieu n'a pas réussi à vraiment restituer en une seule histoire.
Est-ce grave? Non, pas vraiment, sauf qu'on aime toujours savoir dans quel univers on se retrouve lors d'une lecture. Moi oui en tout cas. Or, et c'est d'autant plus dommage, les deux composants sont très bien écrits. Il n'est pas question de mettre en doute la qualité d'écriture de Nicolas Mathieu. Encore une fois, son talent éclate plus tard, avec ses deux romans qui suivront...
La trame en deux mots. Une usine implantée dans les Vosges ferme ses portes. Après une floppée de plans sociaux, de refinancements, de fermetures/ réouvertures, cette fois, ça y est, c'est terminé, la direction met la clef sous le paillasson. Même la représentation du personnel se résigne et se contente de repousser les scellés de quelques mois. La DRH montre un visage humain et finalement, tout le monde se contente de la situation, bien conscients qu'il reste peu de marrons à retirer du feu. Estropiés, désoeuvrés, mais pas désespérés, ces hommes vont continuer leur vie comme ils peuvent, en se privant un peu davantage. C'est la facette du livre dans laquelle on sent clairement que l'auteur est le plus à l'aise. Encore une fois, la suite de son oeuvre le prouvera abondamment et avec brio.
Parallèlement, l'auteur nous conduit vers Strasbourg, la grande métropole de la région. Il nous plonge dans l'univers de la prostitution, un monde où il n'y pas d'amis, que des perdants. Surtout parmi les prostituées elles-mêmes, réduites à une vie miséreuse sur les bords des quais strasbourgeois, sans champagne mais avec beaucoup de sueur et de larmes. C'est noir de noir, mais un peu “déjà vu” aussi.
Nicolas Mathieu essaie donc de greffer ce drame à l'autre, via un des protagonistes de la faillite de l'usine et via une inspectrice du travail. Pour réunir ces deux histoires plutôt hétérogènes, l'auteur devait trouver des ponts très solides et surtout crédibles... Il n'y a pas réussi, les liens créés sont très tirés par les cheveux et cela a un tantinet altéré le plaisir de lecture.
Mais ... Heureusement, j'ai lu les deux livres suivants de Nicolas Mathieu. Son Goncourt et son récent Connemara donc. Ce sont deux grands bouquins et Aux Animaux la Guerre est selon moi le prototype de ces deux réussites. Tous les ingrédients s'y retrouvent déjà, surtout la partie sociologique du livre.
Livre un peu en de ça donc, mais tout est pardonné, cher Nicolas. Pas mal de choses sont rattrapées par un belle dynamique et quelques personnages bien amenés.

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Je connaissais l'auteur de nom uniquement ainsi que par les prix littéraires reçus, mais je n'avais jamais lu aucun livre de lui.
Et, ayant reçu celui-ci pour Noël, je me suis lancé dans cette lecture. Je peux dire que c'est une écriture très brute, franche, sociale et sociétale. On a l'impression d'avoir une description de "la misère en quatre volumes" : tous les personnages ont une vie compliquée, des rapports humains et sociaux médiocres, une sexualité médiocre, des emplois insatisfaisants.
Livre plaisant, témoignage intéressant, qui nous bouscule et qui remet en cause mais qui peut être dérangeant si on a une vie sereine et confortable.
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Un récit noir dont le déroulement ne m'a pas bouleversé par son originalité (j'ai franchement eu l'impression de lire un Thierry Jonquet un peu paresseux... vous me direz qu'il y a pire source d'inspiration).
Le suspens qui constitue le fil directeur peine à tenir sur la longueur, le roman ne compte pas beaucoup de pages, mais j'ai ressenti quelques baisses de régime.
Là où ce roman tire son épingle du jeu, c'est grâce à la restitution réussie de l'unité de lieux (la Lorraine profonde minée par les fermetures d'usines et les plans sociaux), mais aussi à une galerie de personnages bien caractérisés, qui laissent un souvenir longtemps après avoir refermé le livre.
Certains traits de noirceur et la tension crescendo du récit m'ont fait penser à d'autres thrillers US en comparaison desquels Nicolas Mathieu n'a toutefois pas à rougir.
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Ayant eu du mal à m'y attacher, je n'ai pas réussi à lire ce livre d'une seule traite et c'est peut-être pourquoi je ne l'ai pas très bien compris. Une inspectrice du travail, Rita, très impliquée dans la défense des travailleurs de cette région vosgienne en désindustrialisation, sympathise avec Martel, un syndicaliste qui ne parvient pas à sauver son usine et son emploi, et qui tombe dans des trafics louches impliquant anciens OAS et nouveaux mafieux de l'est. Rita recueille une jeune prostituée bulgare qui s'est enfuit de « la Ferme » (?). Or Martel et son protégé le jeune Bruce doivent retrouver cette fugitive à tout prix.
Les chapitres concernent de nombreux personnages d'âges, de milieux et en rapport plus ou moins lointain avec les deux personnages principaux. J'ai eu une impression de reliure mal cousue : un chapitre par exemple n'est pas à sa place puisqu'on y voit courir Rita au printemps, alors qu'on vient de la quitter menacée par Bruce, et qu'on la retrouve blessée au chapitre suivant...
Entre déception et incompréhension donc.
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Un roman qui met en avant plusieurs personnages, d'adolescents qui se cherchent encore, des adultes désabusés et des plus vieux qui ont tout connus, dans une région où le travail est au coeur de la vie, en effet sur fond de délocalisation chacun est touché par l'histoire de l'usine du coin. Les jeunes voient leurs parents complètement perdus sans leur travail, comme peuvent-ils eux aussi trouver leur voie, les ouvriers se demandent comment survivre et comment boucler les fins de mois.
Une atmosphère très noire qui est encore plus glauque quand les personnages côtoient des malfrats et le trafic de drogue et la prostitution. Un roman très noir, où peu d'espoir subsiste, le lecteur se demande jusqu'où vont aller les personnages dans l'horreur, dans la déchéance.
Un avis assez mitigé sur ce roman car il est à la fois réaliste quant à décrire la situation économique d'une région, la souffrance des gens, la manière de se débrouiller comme on peut, après ce roman a un côté très irréaliste, la situation dérape vraiment et c'est un peu poussé selon moi. de plus le langage est vulgaire, certes cela donne un côté authentique mais cela aussi a un côté lassant de toujours s'exprimer vulgairement.
Un roman que j'ai bien aimé mais qui m'a aussi mis mal à l'aise dans tout cet excès. Une lecture intéressante.
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S'il est difficile au début de rentrer dans ce livre, on en ressort aussi difficilement. C'est le genre de roman social violent, noir, où une fois le décor planté, tout s'enchaîne et se dégrade très vite. Et quand ça se passe en plus dans sa propre région - dans les Vosges où la misère, l'ennui et le chômage cohabitent - on imagine d'autant plus les comparaisons qui sont faites. le déclassement social, la fermeture d'une usine, des types prêts à tout pour boucler leurs fins de mois parce qu'ils n'ont plus rien à perdre. Un acte qui vire au cauchemar. C'ests à se demander si quelqu'un va s'en sortir ... Et on a vraiment envie de savoir !
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J'ai trouvé ce roman assez inégal. Autant je me suis régalé à lire les portraits des personnages et les situations ponctuelles décrites dans ce livre, autant je suis quelque peu déçu par le scénario général de l'histoire. J'ai adoré les scènes de solidarité ouvrière et trouve l'observation très réaliste.
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