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EAN : 9782897071387
306 pages
La Mèche (27/09/2021)
3.4/5   5 notes
Résumé :
Un soir de février 1984, Nathan Adler est témoin d’un accident de voiture et porte secours au conducteur. Irrésistiblement attiré par ce dernier et tentant de le rencontrer de nouveau, il fera la connaissance d’un groupe qui gravite autour de l’écrivain débonnaire Antoine Dulys.

Au fil des soirées organisées chez Dulys, où ont lieu consommation effrénée de drogues et d’alcool et débauches diverses, Nathan perd de plus en plus le fil de sa propre perso... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Le secret d'un roman qui nous envoûte est mystérieux.
Surtout lorsque le roman en question, plutôt que de contenir tous les codes et recettes de ce qui est censé nous captiver, aurait toutes les raisons de nous perdre et de nous désintéresser.

C'est le cas de ce dernier roman de Éric Mathieu, auteur dont on dit beaucoup de bien mais dont je n'avais lu aucun des précédents romans.

Son Terminal 3 est de ces oeuvres qui nous démontrent que la puissance d'une fiction ou d'une oeuvre ne repose pas sur la linéarité d'une histoire bien sage, mais sur la profondeur de ses ressorts.

La première des forces qui a marqué ma lecture est la multiplicité des espaces temps, qui sont comme des poupées russes et nous font alterner entre différents espaces oniriques. le tissage de l'oeuvre est si serré que j'aimerais le relire afin de mieux le cerner.

Il y a les rêves que le personnage fait durant son sommeil. Il y a ce terminal 3 où il retrouve sa mère au-delà de la vie. Puis il y a une réalité qui ne l'est jamais vraiment, où se mêle le rêve, le délire et les blackouts. Ces basculements constants ne cessent jamais d'intriguer et de déstabiliser le lecteur, mais sans le perdre où le moindrement casser l'immersion.
C'est définitivement ce qui m'a le plus fasciné.

Il y a aussi cet Adam Benson, qui dès le départ devient une obsession pour Nathan, personnage principal de cette narration à la première personne. Ce Benson, insaisissable, devient peu à peu un double à mesure que sa réelle importance diminue au cours du récit, laissant place à cette faune qui le côtoyait, une galerie de personnages dont l'écrivain Duluys occupe la première place.

Ce périple halluciné se déroule dans les années 80, ce qui n'est pas pour déplaire aux nostalgiques et amateurs des références de cette époque, en particulier musicales. J'ai d'ailleurs piqué les listes de lecture New Wave du narrateur, qui ont fait mon bonheur durant ma lecture (Et aussi après!)


Les références littéraires et cinématographiques abondent également, ainsi qu'un compte rendu d'une entrevue avec Duluys l'écrivain. On trouve même la version intégrale d'un index biographique élaboré par Nathan, un interrogatoire, des citations, une table des matières d'un autre livre.

Ces quelques digressions enrichissent le récit sans le diluer, lui amène une touche artistique supplémentaire qui m'a beaucoup plu.
Au final, ce roman sur la perdition, l'errance, le désespoir et la solitude est sombre mais intime et pénétrant, et est aussi paradoxalement empreint d'une légèreté dans le ton, un sentiment de flottement qui préserve de toute lourdeur.

Le talent d'Éric Mathieu m'a soufflé.

Je terminerai avec ce petit extrait :
Il y a plusieurs solitudes…
Celle de l'enfance.
Celle de la mère.
Celle du deuil.
Celle de l'écriture.
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Au cours d'une interview accordée à Radio-Canada le 5 octobre dernier, Éric Mathieu nous révèle que, pour écrire, il fait beaucoup travailler son subconscient. Il se lève très tôt et, encore endormi, il va chercher ses rêves et ses cauchemars pour stimuler son écriture. Il considère que l'égo, le conscient, ne sert qu'à le contrôler et, ainsi, empêcher l'élan littéraire.

Dans la solitude du terminal 3, c'est exactement ça : un mélange de rêves, de cauchemars et de délires qui racontent la longue dérive d'un jeune qui se cherche et vit un très mauvais trip après avoir rencontré la mauvaise personne à un mauvais moment. L'auteur avoue : Nathan Adler c'est Éric Mathieu à 19 ans. Et on espère très fort qu'il n'est pas Nathan dans son vécu, mais seulement dans sa recherche de soi.

Tout au long de ma lecture je me suis demandée où l'auteur voulait en venir. Des phrases courtes, une écriture factuelle, aucune figure de style, l'auteur ne développe pas, n'interprète pas et ne nous donne aucune clé pour anticiper la fin. Et c'est sans doute là, la force du livre : on le lit comme si on le voyait se dérouler sur un écran, un peu ennuyé de ne pas comprendre, un peu écoeuré par la débauche, mais incapable de l'abandonner. Et ce n'est qu'à la fin qu'on comprend enfin ce qu'on vient de lire.

Même si je me serais bien passée des descriptions explicites de scènes de débauche car je préfère, de loin, à ce sujet, l'élégance de la subtilité suggestive à la lourdeur de descriptions minutieuses; même si j'aurais dû sauter les 11 pages d'index écrites par Nathan pour la biographie de Dulys plutôt que de tenter en vain d'y trouver un sens, et que j'aurais pris beaucoup plus de la poésie éthérée qui se dégage des scènes qui se passent dans le terminal 3, fan finie de Éric Mathieu depuis son premier roman, je ne regrette pas d'avoir, encore une fois, pénétré dans cet univers si particulier et labyrinthique qu'est celui d'Éric Mathieu et j'attends avec impatience le prochain.

Je remercie Les Éditions La Mèche et Babelio de m'avoir permis de participer au challenge de lecture un livre contre une critique.

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critiques presse (1)
LaPresse
12 octobre 2021
C’est un livre sombre, mené à un train d’enfer, c’est le cas de le dire. Le romancier, qui connaît bien les ficelles du métier, use de diverses stratégies narratives pour garder le lecteur alerte sans trop éclairer sa lanterne. Le brouillard du mystère, où il excelle, lui permet de creuser où ça fait mal, avalés que sont ses personnages par les crocs de la nuit au fond d’une ruelle sans nom.
Lire la critique sur le site : LaPresse

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