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Julius Corentin Acquefacques, pr... tome 7 sur 7
EAN : 9782413018582
48 pages
Delcourt (28/10/2020)
4.19/5   31 notes
Résumé :
Le prisonnier des rêves est confronté cette fois à une singularité onirique aussi rare que dangereuse : l' hyperrêve, produit de la collision de deux surrêves... et somme de réflexions désopilantes sur la notion d'infini.
Bien que contingenté à son espace livresque, Julius Corentin Acquefacques s'en évade à loisir par le rêve. Mais celui en cours, plus puissant qu'à l'accoutumée, est entré en collision avec celui tout aussi fort de son voisin Hilarion créant ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
J'ai découvert les albums de Marc-Antoine Mathieu dans les années 90, avec les quatre premiers tomes des aventures de Julius Corentin Acquefaques. Mais comme il a dû se passer dix ans avant que le tome 5 ne soit publié, j'ai lâché l'affaire après le début de la fin / La fin du début. J'avais bien Les sous-sols du révolu et 3'' qui m'attendaient depuis quelques années sur mes étagères, mais il m'aura fallu la parution de L'hyperrêve pour reprendre enfin du service avec l'auteur.


Première tentative avortée : j'avais bien conscience que Marc-Antoine Mathieu demandait force attention et concentration, et pourtant je me suis attaquée à l'album trop fatiguée pour aller au-delà des premières pages. Seconde tentative avortée : alors que j'étais en pleine possession de mes moyens, j'ai été dérangée en pleine lecture, et pas moyen de m'y remettre. La troisième tentative fut la bonne (enfin!) Tout ça histoire de prévenir le futur lecteur que Marc-Antoine Mathieu ne se lit pas dans n'importe quelles conditions (ou alors c'est moi qui ai un problème).


Notoirement influencé par Kafka (mais c'est difficile de ne pas s'en apercevoir, même si on n'a pas lu Kafka), par Winsor McCay et par Fred (mais là aussi, c'est vite repérable), Marc-Antoine Mathieu a inventé une bande dessinée imprégnée par le monde des rêves, d'une certaine absurdité ou d'une absurdité certaine, où la bande dessinée devient elle-même son sujet. Donc oui, L'hyperrêve, c'est de la méta-BD, mais aussi une plongée dans les rêves (logique), les mathématiques, la physique, les trous noirs et le multivers, l'infini et le fini, le temps et l'espace qui se courbent, le vide et le plein, le noir et le blanc... On pourrait continuer ainsi jusqu'au vertige, et c'est d'ailleurs ce dont ne se prive pas l'auteur.


Et comme il s'agit de méta-BD, l'album opte pour une forme de plus en plus curieuse. D'un découpage somme toute plutôt classique, mais secondé par une mise page qui l'est beaucoup moins, on glisse vers une narration et un format complètement foutraques, avec des pages dont les dimensions diminuent (n'oubliez pas vos lunettes pour la presbytie), qui se déplient, dont on se sait plus dans quel sens lire les phylactères. Au point qu'on ne sait plus où on va. Mais va-t-on quelque part avec cette métaphysique de l'infini, puisque l'album ne s'arrête même pas comme il le devrait, mais continue en quatrième de couverture, sans qu'il existe une fin. Car peut-on penser le fini et/ou l'infini ?


J'avoue que j'avais la tête un peu en compote arrivée à la non-fin de l'album : l'infini des rêves, ça donne le tournis ! Je n'ai pas été aussi enthousiasmée que pour les autre premiers albums de la série, qui avaient constitué une énorme découverte pour moi - cet album n'a pas la même portée personnelle, et c'est logique ; mais je vous invite de toute façon à découvrir l'univers très particulier de Marc-Antoine Mathieu, qui fait indubitablement partie de ceux qui ont chamboulé la bande dessinée franco-belge.


Et bien que je n'aime pas me répandre en remerciements pour les masses critiques, car après tout j'honore ma part du marché tout autant que l'éditeur, je tiens tout de même à noter que les éditions Delcourt m'ont envoyé cet album via Colissimo, ce qui était une sécurité nécessaire à une période où les colis débordaient de partout. Tous les éditeurs n'ont pas souhaité faire ce type d'effort, dont la maison d'édition A2MIMO, dont je n'ai jamais reçu le livre de la masse critique de novembre (certes, il y eut erreur du facteur remplaçant, mais ce ne serait pas arrivé en lettre suivie, hein)... À bon entendeur, salut. Et merci à Delcourt pour son sérieux, ainsi que pour nous permettre de suivre la carrière et les albums d'un auteur hors-normes.



Masse critique Graphique
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En route pour L' Hyperrêve!
Marc-Antoine Mathieu entraîne le lecteur dans l'infini des infinis et au-delà.
La machine onirique s'emballe, dans une mise en abyme... La singularité entraînant Julius, Hilarion et Ouffe dans un trip en forme de digression jouissive.
Les trois compères changent de dimensions, au gré de manipulations qui s'avèrent hasardeuses et pleines de surprises. Même la pagination de l'album en est affectée par moment.
L'album où l'on n'en finit pas de dialoguer, supputer, ergoter, sur l'infini du fini et vice-versa!... Problème dont ni les personnage ni le lecteur ne peut se débrouiller.
Mais jusqu'où ira Marc-Antoine Mathieu? Bien malin qui le saura tant chaque album offre un nouveau voyage-surprise, une nouvelle croisière.
L' Hyperrêve est un nouveau palier des plus fascinant, pourvu qu'on accepte de franchir le pas de la porte.
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Ce tome fait suite à Julius Corentin Acquefacques, prisonnier des rêves, Tome 6 : le décalage (2013) qu'il 'est pas indispensable d'avoir lu avant. Sa première publication date de 2008. Il a été écrit, dessiné, et encré par Marc-Antoine Matthieu. Il contient 48 pages de bande dessinée en noir & blanc.

La page noire est constellée de petits points blancs : une voix désincarnée commente ces grains lointains minuscules, en sachant qu'il s'agit de poussières de rêves pouvant flotter indéfiniment. Mais là où il y a du temps, il y a du changement : les poussières commencent à s'agencer entre elles. Elles dessinent des formes et le rêveur comprend peu à peu ce qu'elles dessinent. Julius Corentin Acquefacques finit par se réveiller dans son minuscule appartement une pièce, et celui-ci lui semble encore plus petit que d'habitude. Il comprend qu'il est encore sous l'emprise pseudologique du rêve. Il lève la tête et voit celle de son voisin Hilarion le regarder : elle est énorme et occupe toute la place à l'endroit où devrait se normalement le plafond. Julius Corentin demande à son voisin ce que signifie ce rêve ridicule. Hilarion lui répond que ce pas le sien, mais celui de Julius Corentin. Ce dernier se demande si ce n'est pas son voisin qui rêve de lui qui rêve. Il lui demande de ne pas essayer de l'embobiner avec ses ratiocinations oniriquesques. Hilarion observe le minuscule Julius Corentin dans un modèle réduit de son appartement, posé sur sa table de salon, et au-dessus d'Hilarion apparaît la tête énorme de Julius Corentin, dans un phénomène de mise en abyme. Il produit effectivement un effet de mise en abyme infini entre Julius Corentin regardant un plus petit Hilarion et ce dernier regardant le premier en plus petit.

Julius Corentin se réveille enfin, et cette fois-ci il est minuscule dans son lit, son appartement étant inchangé. Il entend toquer à sa porte : Hilarion lui demande de l'aider à ouvrir, car lui aussi est minuscule. À l'unisson, ils indiquent qu'ils ont rêvé de l'autre. Ils décident d'aller voir le professeur Igor Ouffe pour lui demander son aide. Étant minuscules, ils estiment qu'ils peuvent sauter par la fenêtre et se laisser porter par l'air dans une chute contrôlée, du fait de leur faible poids. Ils atterrissent sur le rebord du feutre mou d'un passant, et ils décident d'avancer ainsi en sautant de rebord de chapeau en rebord de chapeau. Fort heureusement, le professeur a récemment déménagé dans leur quartier et ils parviennent rapidement à son appartement minuscule situé en entresol. Ils constatent qu'il a réussi à donner l'impression qu'il est plus spacieux avec des images en trompe l'oeil. Soudain, Igor leur dit de faire attention parce qu'une vague d'eau passe par le soupirail, un excès d'eaux usées. Les deux visiteurs toujours minuscules ont remarqué un appareil électronique qui semble avoir rendu l'âme, sur le bureau du professeur. Ce dernier leur indique qu'il s'agit d'une expérience mais que tout a explosé cette nuit. Il soulève le chapeau de Julius Corentin, puis la calotte crânienne de Hilarion : il constate que leur oniro-stimulateur a fondu.

C'est parti pour une plongée dans un jeu fond / forme, pour une intrigue se déroulant dans une dimension onirique où tout peut arriver, sans limitation des lois de la physique, ou même de la logique aristotélicienne. de prime abord, l'ouvrage a tout d'une bande dessinée traditionnelle : des pages découpées en cases, des personnages humains que l'on suit du début à la fin, une intrigue en bonne et due forme (l'esprit de Julius Corentin Acquefacques est prisonnier d'un rêve, avec l'esprit de son voisin, et celui d'un professeur de sa connaissance). La narration visuelle montre des êtres humains traditionnels : 3 hommes un peu âgés, chacun avec son vêtement (JCA est en pyjama), une morphologie quelconque (ils n'ont rien de culturiste), en train d'accomplir des gestes, des mouvements, des déplacements. Ces individus évoluent dans différents environnements : l'appartement de Julius Corentin Acquefacques (en abrégé JCA), la cuisine de l'appartement de Hilarion, une rue de la cité anonyme, l'appartement du professeur, sa bibliothèque en désordre, sa collection (de représentation) d'infinis, l'énorme salle qui accueille le personnel travaillant dans son unité de recherche et développement, le vide de l'espace, un néant de blanc. L'artiste utilise un trait de contour un peu épais qui donne du relief à chaque élément et à chaque personnage représenté. Il dessine de manière réaliste avec un bon degré de détails : les boutons sur la veste de pyjama de JCA, les plis et la ceinture de la robe de chambre de Hilarion, l'évier et la cuisinière de l'appartement de JCA (avec les accessoires de cuisine sur le plan de travail), la table de cuisine d'Hilarion (avec l'oeuf à la coque entamé), les différents outils dans l'atelier du professeur (voltmètre, pince plate, tournevis, crayon, électrode), les tableaux et les objets de la collection du professeur (dont une belle bouteille de Klein, une Tout Pi / Toupie, un caillou astatique), etc.

Très vite, la nature onirique prend le dessus, sortant les personnages de la vie réelle : les étoiles qui s'attirent pour former l'image de l'appartement de JCA, la mise en abyme infinie, le rapetissement, le passage sur l'infini ou le néant du blanc de la page, puis dans le noir du vide spatial infini. Comme à son habitude, le créateur joue avec le rapport entre le fond et la forme en tordant cette dernière. Il y a donc ces trois compères posés sur le blanc de la page dans une case en pleine page : ils sont seuls sur rien, se tenant sur le néant puisque rien d'autre n'a été dessiné sur le blanc du papier, et dans le même temps cette virginité de la page incarne un potentiel infini, uniquement limité par la créativité de l'auteur. D'ailleurs la suite de la séquence montre que ce vide n'est en fait qu'une portion d'une structure complexe se répétant à l'infini, une éponge de Menger, un solide fractal décrit en 1926 par Karl Menger (1902-1985). Quelques pages plus loin, le schéma narratif se reproduit avec le noir de l'espace, symbole de vide infini, mais la scène se développe dans une autre direction. le lecteur n'est pas au bout de ses surprises quant à ce jeu fond/forme et à l'inventivité de l'auteur, car celui-ci ne se limite pas à ce qu'il dessine, à la manière de découper les cases, de mettre en oeuvre des liens entre les séquences qui ne soient pas une simple causalité ou une simple temporalité, il joue également avec la matière, que ce soit le récit qui se poursuit sur la quatrième de couverture, ou que ce soit des feuilles dont le format n'est pas celui de l'album (surprise), la numérotation des pages suivant alors le mouvement, déviant d'une incrémentation d'une unité de l'une à l'autre (par exemple une page 41,89, ou une page 45 ?, avec un point d'interrogation).

Dans cette ambiance onirique, la succession d'une scène à une autre repose donc parfois sur autre chose qu'une succession chronologique : un développement thématique, ou une réflexion filée sur un jeu de mot. Parfois, le lecteur peut trouver que ce lien est un tantinet artificiel : par exemple l'exploration des jeux de mot à partir du mot Infini. L'ouvrage est décomposé en 7,5 chapitres avec un prologue et une ouverture appelée Infini (avec l'utilisation du symbole mathématique). le lecteur retrouve ce jeu sur les mots par exemple avec les titres de chapitres : 3 Un fini, 4 L'infiniment fini, 5 Par deçà le fini, 7 L'horizon du fini, 7,5 L'indéfini des événements. En fonction de sa sensibilité, il peut trouver ces liens artificiels et forcés, ou les prendre comme un nouveau paragraphe pour explorer une autre facette de cette notion d'infini. Ce jeu de lien thématique s'effectue également de manière visuelle : une simple ligne traversant la case devient la ligne d'horizon et donc divise l'infini du plan en deux infinis (2 demi-plans), l'exploration de l'infiniment petit conduit à un grossissement d'une case faisant apparaître l'irrégularité des traits pourtant lissés à taille normale, et poursuivant jusqu'à faire apparaître les pixels de l'impression. L'auteur explore donc la notion d'infini dans toutes les directions qui lui viennent à l'esprit. le lecteur note rapidement que son propos est construit et qu'il dépasse largement l'exercice de style basique sur la polysémie du mot.

Marc Antoine Mathieu met en scène des notions philosophiques et mathématiques les rendant visuellement évidentes malgré leur complexité, ou leur degré de conceptualisation. Ainsi le lecteur peut voir l'infiniment grand, ainsi que l'infini contenu dans l'infiniment petit avec de belles illustrations, que ce soit pour écrire un nombre infiniment petit, ou la répétition infinie dans une figure géométrique. S'il dispose d'un peu de culture mathématique, il repère la figure du noeud de trèfle sur la couverture (et s'il est curieux il peut aller chercher ses propriétés dans le domaine de la théorie des noeuds en topologie, branche très complexe des mathématiques), la bouteille de Klein dans la collection du professeur (du nom du mathématicien Félix Klein, 1849-1925, et son programme d'Erlangen, 1872), l'éponge de Menger, un ruban de Möbius, une lemniscate de Bernoulli, des solides de Kepler, le spin d'n électron, un escalier de Penrose, attestant d'une solide culture mathématique et physique. Dans le même temps, il est visible qu'il continue de s'amuser que ce soit en créant un caillou astasique (un caillou avec une forme unique telle qu'il ne possède pas de point d'équilibre et qu'une fois mis en mouvement il est perpétuellement à la recherche d'une stabilité qu'il ne trouve jamais), en mettant en scène un duel par algorithmes interposés entre l'absolu et l'infini, ou avec une remarque brisant le quatrième mur (un personnage disant qu'il faut espérer qu'ils soient encore lus). L'ouvrage regorge tellement de remarques que le lecteur sent bien qu'il en rate de temps à autre, comme le sens de ces eaux usées giclant dans l'appartement en entresol du professeur ou le sens de sa spécialité apéirologiste (= spécialiste de l'infini).

Ce septième tome des aventures de Julius Corentin Acquefacques, prisonnier des rêves tient toutes ses promesses. Une histoire où le personnage principal est en butte à l'absurdité du monde, comme les héros de Frantz Kafka (1883-1924) dont le nom lu à l'envers a donné celui du héros. Une fugue sur la notion d'infini contemplée depuis plusieurs points de vue. Une narration visuelle qui joue avec la forme, tout en donnant à voir des concepts complexes, aussi bien philosophiques que mathématiques.
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Voilà un beau livre qui me donne envie d'explorer davantage dans le monde de la bande dessinée, monde dans lequel je n'ai pas encore pris le temps d'entrer sérieusement, tout simplement parce que ma pile déborde d'autres genres. Rien de tel qu'un cadeau de Noël pour me forcer à bouger, à mon grand plaisir. le choix était judicieux car le thème de l'infini m'avait particulièrement intéressé dans ces temps anciens et révolus où je faisais le chercheur en mathématiques.

« L'hyperrêve » ne raconte pas vraiment une histoire. C'est plutôt une sorte de jeu formel, une exploration poétique de l'infini, des variations sur un thème, disons. On s'amuse en abordant chacun des courts chapitres, en découvrant où l'auteur nous emmène. Je me dis maintenant que bien calé dans un bon fauteuil, on vit les mêmes sensations que dans un parc d'attractions, où l'on se laisse surprendre par les variations de vitesse ou de direction, d'une montagne russe. Il faut juste se laisser aller et goûter les sensations. Bon, d'accord, ce n'est pas tout-à-fait ça: on n'est pas dans l'émotion pure, il faut parfois lire et relire et faire appel à la raison pour susciter les émotions. Mais l'idée est là.

Et donc, on voit l'infini des reflets de deux miroirs qui se font face, ou des « reflets de pensées » du genre « je rêve que tu rêves que je rêve que tu rêves… », ou des formes qui se répètent à l'infini dans les fractales. On voit plus loin l'infiniment petit et l'infiniment grand. On se pose les questions classiques de la nature du fini et de l'infini, de l'existence de plusieurs types d'infini. Tout cela peut paraître bien sérieux, mais j'y ai vu de la poésie. Il ne faut d'ailleurs pas se poser trop de questions sérieuses sur la cohérence « scientifique » de cet album. C'est l'oeuvre d'un artiste, pas celle d'un mathématicien ou d'un philosophe.

Formellement, c'est un plaisir. Les dessins sont en noir et blanc, avec des effets techniques remarquables. Je pense aux premières pages où dans un fond noir, des petits points blancs passent en quelques planches d'un nuage informe à une image nette, comme un rêve qui apparaîtrait dans les brumes de la nuits. J'imagine la quantité de travail pour arriver à cet effet. Mais ce n'est pas tout. Toutes les pages ne sont pas des rectangles de papier qui auraient tous la même taille: le livre inclut un cahier dont les pages deviennent de plus en plus petites et une remarquable page pliée qui fait apparaître des images différentes au fur et à mesure qu'on la déplie (difficile à expliquer mais ça m'a laissé pantois, c'est magique). Je note en passant que ces effets sophistiqués ont été réalisé sur des presses chinoises… Et pour terminer, scanner le QR code de la dernière page pour retrouver une page infinie que seul un ordinateur pouvait montrer.

C'était le septième tome d'une série. Me voilà maintenant bien curieux de découvrir les six premiers !
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Quel plaisir de retrouver Marc Antoine Mathieu et son personnage Julius Corentin.
Toujours aussi inventif, il fait figure d'auteur à part dans le monde de la Bd. Il réinvente les codes, destructur les pages. Lire ces BD est à chaque fois une expérience, cela demande de la rigueur tant il va Loin dans un monde joyeusement foutraque. À partir d'idée qui peuvent sembler au départ farfelu il arrive toujours à un construire une histoire qui tient la route. On y revient souvent pour rechoper quelques détails oubliés et c'est jouissif car il joue aussi bien avec l'image qu'avec les mots. Une sorte de Reymond Devos de la Bd.
Un auteur à part donc mais indispensable au 9em art.
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critiques presse (2)
BDGest
26 janvier 2021
À l’image de son créateur, L’hyperrêve s’avère être unique, novateur et audacieux. Une fois de plus, Marc-Antoine Mathieu prouve par l’exemple que la bande dessinée n’a pas encore révélé toutes ses possibilités et, par extension, sa capacité à nous faire rêver.
Lire la critique sur le site : BDGest
LaTribuneDeGeneve
20 novembre 2020
Le Français a toujours exploré les limites du genre. Son nouvel opus nous emmène dans un univers onirique et toujours en noir/blanc.
Lire la critique sur le site : LaTribuneDeGeneve
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Du plus loin que je me souvienne de cette histoire, je revois ces grains minuscules, lointains, à perte de vue... Je savais qu'il s'agissait de poussières de rêves... Elles auraient pu flotter là, dans l'immensité absolue, indifféremment et indéfiniment...
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Et si l'infini était à la fois continu et discontinu?
Potentiel et actuel?
C'est possible:
L'infini se gausse des horizons.
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Rien n'infirme que ce ne soit pas vous qui rêvez de moi, ou que ce ne soit pas vous qui rêvez de moi qui rêve de vous… ou que ce ne soit pas vous qui rêvez de moi qui rêve que vous rêvez que je rêve, etc. ? N'essayez pas de m'embobiner avec vos ratiocinations oniriquesques !
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Hilarion, vous aussi avez rêvé trop fort ! Les onirostimulateurs que je vous avais greffés ont fondu. Il y a eu surchauffe. Vos deux surrêves se sont télescopés, provoquant un conflit d'interrêves. Résultat : un rêve errant de force 8. Vous êtes restés bloqués dans votre rêve d'infini. Impossible de vous réveiller : vous êtes dans un champ onirique sans bord.
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Au vu des évènements, tout indiquait que je rêvais encore. Mais tout paraissait si vrai... Généralement, dès l’instant où je me rendais compte que je rêvais, je me réveillais. Là, non,... Plus je me persuadais que tout cela ne pouvait être vrai, plus tout prenait l’apparence accrue du réel... Étais-je, une fois encore, dans cet état intermédiaire que j’appelle « révalité » ? (p. 12)
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Videos de Marc-Antoine Mathieu (47) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marc-Antoine Mathieu
Après le grand Deuil, absolument tout ce qui répondait à la définition du "vivant" a disparu de la Terre... Adam, unique IA dotée d'une conscience, gardien de la totalité de la data générée par l'humanité, traverse l'infinité du temps au fond des océans avec pour seule compagnie un programme conversationnel. Là, il attend avec philosophie l'émergence des conditions propices au miracle de la vie...
Avec "Deep It", qui paraît chez Delcourt, le dessinateur et scénariste Marc-Antoine Mathieu complète le diptyque ouvert avec "Deep Me" et explore les thèmes de la conscience, de l'intelligence artificielle ou encore de l'après fin du monde. Il est l'invité de Géraldine Mosna-Savoye et Nicolas Herbeaux.
Visuel de la vignette : IA / Yuichiro Chino / Getty
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