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3,73

sur 138 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Dès les premières lignes, on sait quoi s'en tenir sur le futur proche d'Esther. Sa vie est suspendue à la décision de la famille, et surtout celle du père, censé avoir les compétences requises, en sa qualité de médecin.

On apprend alors qui est Esther, cette femme qui souhaite que le repas de midi se déroule dehors, à l'ombre d'un parasol, en compagnie de ses quatre enfants et de leurs familles. Il fait très chaud. Sa plus jeune fille et l'un de ses fils ont appelé pour décommander. Alors Esther se souvient, ressasse et raconte l'histoire de cette tribu dispersée et divisée. Sa vie d'épouse soumise, auprès d'un mari qui doit se rassurer en affirmant haut et fort qu'il est un bon médecin, et que ses patients ont de la chance. On comprend peu à peu les failles et les blessures qui ont fragilisé un édifice construit sur du sable.

Le roman s'ouvre sur une évocation de l'incipit de l'Etranger. Et se poursuit sur un récit qui évoque le sublime roman de Virginia Woolf Ms Dalloway. Il y manque cependant la grâce, sous-tendue par la fragilité de l'écrivaine anglaise.

On ressent à la lecture l'ennui de l'héroïne et le poids d'un quotidien subi. le personnage du mari est très antipathique mais rien ne laisse entrevoir une issue favorable, même pas celle de réunir ses enfants pour un repas partagé. C'est sombre et assez désespéré. Un bilan d'échecs programmés.

Même si cette histoire est hélas le reflet de bien des situations familiales où les non-dits se sont cristallisés en impasses affectives délétères, je n'ai éprouvé peu d'empathie pour ces personnages, voire de l'inimitié pour certains, et cela m'a laissée à distance du propos.
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Je ne sais pas pourquoi j'ai eu du mal à accrocher au cours de ma lecture. Ce n'est qu'avec le recul que je perçois ce que ce roman m'a laissé : une sourde angoisse maternelle.

Car moi aussi, en tant que mère, je tisse des petits noeuds entre chacun, et moi aussi j'aspire à vivre de bruyants et joyeux repas de famille dans plusieurs années. Mais combien de coups de canif met-on à ces petits noeuds sans s'en rendre vraiment compte ? Et quand chacun tirera sur sa propre ficelle, que restera-t-il de la tapisserie familiale ?
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Esther est aux anges.
Aujourd'hui, tous ses enfants et petits-enfants doivent venir manger.
La famille sera enfin réunie au complet.
Cela fait des années que ça n'est pas arrivé.
Sa famille, c'est son oeuvre.
Elle en a tissé tous les fils au cours des années.
Mais les heures passent et ils n'arrivent pas.
La cadette vient de téléphoner qu'elle ne viendra pas.
Bruno non plus.
Alors elle se remémore toutes les étapes de sa vie.
C'est un livre lancinant, lent.
Comme le Boléro de Ravel.
Toujours les mêmes notes, toujours les mêmes points de tissage.
Tout tourne en boucle.
De nombreux thèmes sont abordés :
L'exil, le couple et la soumission, la famille, l'ascension sociale, la solitude …...
Bien que je l'ai trouvé répétitif, c'est un roman intéressant plutôt bien écrit.
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Tout commence ici quand nous rencontrons Esther à l'hôpital entouré de sa famille, au fil des récits nous allons revenir dans le passé et suivre Esther entourée des siens, Reza son mari ainsi que ses quatre enfants Vanessa, Bruno, Alexandre et Carole.

Esther arrive de moins en moins à réunir ceux-ci dû à leur vie de famille respective, on les suit petit à petit dans ce roman ainsi que son marie Reza qui est plus proche de certains enfants que d'autres, surtout d'une de ses filles qui est devenu médecin comme lui. Nous en apprenons également un petit peu plus sur lui au fil du récit de son enfance en Iran et on vit petit à petit son éloignement avec sa femme.

Dans ce récit Esther et ravi de recevoir toute sa petite famille pour une déjeuner dans la demeure familiale mais tout ne va pas se passer comme prévu entre ceux qui refusent l'invitation, ceux qui oublie, seule une fille fera le déplacement.

Le livre se lit rapidement avec ses 250 pages mais malheureusement le faible nombre de celles-ci ne permettent pas de bien exploré chaque membre de la famille, il faut dire qu'actuellement lisant beaucoup de pavé j'ai l'habitude de récit plus étoffé.
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Il y a les familles dans lesquelles toutes les occasions sont bonnes pour se retrouver à la bonne franquette, et il y a celles dans lesquelles on attend les « grandes », les impératives, les incontournables. Qu'a-t-il bien pu se passer dans celle d'Esther pour que même un déjeuner partagé ne puisse s'improviser en toute simplicité et revête à lui seul les atours engoncés de ces « grandes occasions » tant redoutées par certains, tant attendues par elle ? Car elle qui avait espéré si fort tisser des liens indéfectibles dans cette famille à laquelle elle a donné naissance avec Réza, son mari, voit s'effilocher un à un tous ses rêves d'unité, de douceur et de partage, à mesure qu'elle rembobine la pelote de ses souvenirs, en cette journée caniculaire et désespérante qui aurait dû être jour de joie.
C'est un douloureux voyage auquel nous invite Alexandra Matine dans ce premier roman aux faux airs d'album de photos jaunies par le temps, un regard sans concession sur le constat désabusé d'une femme au crépuscule de sa vie, qui n'a pas su réaliser la seule oeuvre à laquelle elle aspirait, la famille idéale. Dans les échos des souvenirs parfois blessés, souvent éparpillés d'Esther, qui pourra s'empêcher d'entendre ces petites phrases assassines, ces éclats de tendresse, ces silences pesants qui se tapissent dans tant de mémoires et jalonnent tant de désillusions ? Car, si la tonalité et le rythme des phrases peuvent parfois être pesants de maniérismes, ce qui s'y dit, ce qui s'y offre au regard est d'une terrible et très grande justesse sur la famille et ses rouages, sur les mécanismes qui s'y construisent et les pièges qui s'y tendent, sur les avenirs qui y naissent et les espoirs qui y meurent. Famille, je vous traîne, famille, je vous trame, famille, je vous drame.
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Pour être honnête, il ne me fait pas envie ce repas de famille.
Mais cette mère au coeur brisé y tient absolument et elle met tout en oeuvre pour réunir une famille aujourd'hui désunie. Une famille qui en dépit de l'évolution technologique ne connaît pas l'interconnexion et à défaut s'est bâtie sur des rancoeurs des traumatismes ou des non-dits.
C'est toutefois l'occasion rêvée et unique de faire table rase des regrets, de retrouver sa place au coeur d'une famille dont les liens se sont delités depuis bien trop longtemps.
Mais ici l'occasion ne fait pas le larron et rien ne va se passer comme espéré. Même si c'était prévisible.
Alors que reste-t-il à cette mère désemparée aux espoirs déçus ?
La réponse est bien entendu dans ce roman mais je dois vous faire un aveu...Je n'ai pas envie de partager un repas avec cette famille.

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Les grandes occasions est un roman qui déconstruit le mythe de la famille idéale. Une mère s'affaire dans la cuisine, dresse une jolie table. Elle attend ses enfants pour le sacro-saint déjeuner du dimanche. Réunir ses quatre enfants est son souhait le plus cher. Tout est prêt en cette chaude journée d'été qui s'annonce parfaite. Mais entre désir et réalité il y a parfois un gouffre. Ce qui devait être un moment de joie et d'allégresse va tourner au drame.
Les grandes occasions est un roman universel parce qu'il parle à tous. Il convoque les souvenirs et dissèque les rapports familiaux. Il évoque les non-dits, les rivalités et mésententes entre enfants, la peur de décevoir ses parents, les efforts et les sacrifices réalisés par la mère pour que malgré tout, cette famille désunie en reste une. Que d'énergie déployée par cette mère pour sauver les apparences.

Les grandes occasions est un roman à la fois amer et sensible qui bien que servi par la plume poétique et mélancolique d'Alexandra Matine reste sombre. C'est bien connu, on ne choisit pas sa famille, mais on choisit ses lectures.

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Esther tente de resserrer les noeuds d'une tapisserie persane.
Allégorie de sa famille : son mari Reza est iranien ; il a eu une jeunesse très difficile dans son pays et a réussi à construire, en France, une carrière de médecin reconnu. Reconnu surtout par lui-même d'ailleurs car chaque fois que l'autrice lui donne la parole c'est pour lui donner l'occasion de se glorifier.
Il n'est jamais nommé responsable du dysfonctionnement de la famille. le récit est bien trop factuel pour cela. Mais sa souffrance personnelle apparait lors de la maladie de son épouse quand son personnage se fissure.
C'est Esther le personnage principal ; ce sont ses efforts pour faire vivre un semblant d'union familiale qui sont relatés ; et ses déceptions ; et son incapacité à tisser des liens de tendresse tout au long de l'enfance et de l'adolescence de ses enfants.
En effet, il y a de nombreux allers retours entre les différentes époques avec l'incident du mariage de Bruno, dont nous ne saurons d'ailleurs pas la cause, qui revient comme un leitmotiv, expliquant le délitement des liens.
Mais ces liens n'ont jamais vraiment existés. « On ne parle que de choses on ne parle jamais de soi »
« C'est ça qui ronge la famille. Cet évitement. Cet évitement pour garder les non- dits non dits »
Dans ces deux phrases réside toute la problématique de la famille, et du livre.
Les phrases ultra courtes, les descriptions très concrètes des lieux, donnent à ce texte un rythme haletant. Cette autrice a certainement un talent dont il reste à savoir quel parti elle tirera par la suite.

Lien : https://poirson.marie-helene..
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La table est mise sur la terrasse de l'appartement d'Esther et de Reza, le parasol installé comme dérisoire protection contre le soleil accablant, les chaises vides n'attendent que les convives. Qui n'arrivent pas et se désistent tour à tour. C'est l'occasion pour Esther de se souvenir de sa rencontre avec son mari, et de la venue de leurs enfants. Des enfants mal aimés, se dit-on à la lecture de ses souvenirs. Il y a Alexandre, l'aîné, que son père a tenté de dresser en singe savant et qui aurait tant aimé faire du piano plutôt que de se plier aux numéros de calcul mental paternels ; Vanessa la benjamine, que sa mère n'a pas supporté de voir partir pour l'Australie et qui la bat froid ; Bruno qui a vécu dans l'ombre de son grand-frère et noue envers lui une rancune tenace suite à une dispute lors de son mariage ; enfin Carole, médecin elle aussi, qui ne cesse de parler par peur du vide.

Aucun d'entre eux n'a envie de participer à ce repas auquel la mère a tant tenu, espérant avoir autour d'elle sa famille réunie, alors que c'est devenu si rare. Dans la cuisine les poulets rôtis réchauffent doucement, la salade de tomates est bien au frais dans le réfrigérateur, Reza est parvenu à fixer le parasol, et Esther attend en se souvenant. Une heure, deux peut-être, d'attente, comme suspendues, et des années de vie revues à l'aune d'Esther, qui semble ne manifester aucun regret de ce qu'elle a vécu ou fait vivre à ses enfants. Drôle de personnage que cette mère de famille, tour à tour mère abusive ou satisfaite, que ne semble jamais effleurer le moindre remords ; drôle de père que ce Reza, que ses origines iraniennes semblent avoir transformé en patriarche égocentrique. Pas étonnant, alors, que les enfants répugnent à venir. Sans aucun jugement ni prise de parti, Alexandra Matine nous dresse le portrait d'une famille où l'on ne parle pas, où l'on n'exprime pas ses sentiments. Il faut le malaise d'Esther pour qu'enfin, les langues se délient quelque peu et que les sentiments affleurent – à peine. La voilà, la grande occasion qu'attendait Esther, de voir enfin les siens réunis, et tant pis si c'est un peu tard.

Roman lu dans le cadre des 68 premières fois

Lien : http://usine-a-paroles.fr/le..
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Reza a eu une enfance rude, pauvre, sans amour. Iranien, il a émigré en france et est devenu médecin mais il est plein de rancoeur, de colère, il ressasse, il devient dur. Esther sa femme est résignée, ne sait exprimer son désaccord et se tait face à ces accès de colère, à ces cris, à ces crises d'autorité. Au détriment de son couple, de sa famille. de cette colère et de ce silence sont nés 4 enfants, beaucoup de non dits, de ressentiments et malgré les efforts d Esther, la famille se délite. Les derniers chapitres sont d'une poésie, d'une délicatesse rare pour décrire ces relations, ces sentiments entre les uns et les autres. Ce livre me laissera un sentiment de profonde tristesse et de gâchis car il y a beaucoup violence dans ces silences et ces non dits. Ce livre m'a aussi questionné sur la transmission, l'éducation et l'image que nous parents allons laisser à nos enfants, sur le rôle que chaque parent a à jouer dans la construction de ses enfants.
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