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EAN : 9782360549665
240 pages
Mot et le Reste (18/04/2019)
4.12/5   4 notes
Résumé :
Dans la petite commune de Pissos, Grégory et Jennifer, deux adolescents, s'ennuient et rêvent de partir. Jean-Marc, suroccupé par la scierie, s'efforce de s'occuper de sa fille malgré les litres de pastis qu'il ingurgite. Michel, buraliste, se détourne de ses envies inavouables et oublie son fils en passant sa vie au bar. Les uns et les autres se sentent enfermés dans un monde sans perspective
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
« Emprisonnés » de Sylvain Matoré est un roman noir moderne. Il y a bien du policier avec les deux premiers chapitres courts qui nous mettent l'eau à la bouche. Il y a bien cet univers angoissant et sombre avec les Landes, «ces étouffantes étendues de pins ». Il y a bien la vision réaliste des conditions sociales de ces « laissés-pour-compte de la France moderne » et son discours critique voire contestataire. Il y a bien la grande violence, le sang, la mort, les ténèbres, l'ambiance obscure. Et, ultime requête, l'auteur a pris soin d'ajouter à son roman une pointe de romantisme. Tout y est.

J'ai passé un super moment. Le livre a été lu en quelques heures. Sylvain Matoré raconte son histoire de l'intérieur, avec profondeur et avec une certaine valeur morale à travers ses personnages et leurs destins individuels. Le lecteur vit le récit à travers eux. Et je ne peux que vous inciter à le découvrir.

Merci à Masse Critique et à l'éditeur Mot et le Reste de m'avoir procuré ce beau moment de lecture.
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Un roman noir qui se passe chez nous dans la France rurale. Je me propose aussitôt! Je ne connais pas du tout cette maison d'édition. La couverture est très graphique. On voit en filigrane, quelques grands pins , en une vue aérienne. Et d'après la disposition de ces arbres (presque en cercle), on peut se sentir emprisonné. (comme le titre le suggère).
Les jeunes de province s'ennuient, ne voient pas leur avenir si radieux. Un sujet d'actualité et qui me parle (enfin, j'habite dans une ville moyenne mais j'arrive tout à fait à me projeter :)
Ici, dans les Landes (vous savez, une grande forêt de pins, semés par les hommes au siècle dernier, de grands arbres bien droits s'agitant sous la brise de l'Atlantique). Des souvenirs très lointains (j'avais dans les 5 ans) me ramènent là-bas justement, dans une de ces forêts impénétrables. Je peux comprendre l'étouffement que cela peut provoquer à certaines personnes.

Un endroit inhospitalier et hostile. Voici le terreau de cette histoire noire et sordide. Jennifer, jeune fille sexy et Gregory son amoureux transi (qui ne lui a pas révélé son amour) vivent une soirée mouvementée (un certain vendredi). Puis retour en arrière, sur plusieurs jours, où l'auteur nous dévoile les fait antérieurs qui ont déclenché la bombe.
Mais comment un drame de cette ampleur a-t-il pû arriver?
Ce récit me rappelle un certain roman lu il y a quelques temps "L'été circulaire" de Marion Brunet. J'ai senti cette même ambiance oppressante et glauque. Tel le diable tissant son mal. Le mal ici est incarné par un personnage banal (en fait, l'auteur nous le dévoile rapidement dans l'intrigue).
Les personnages sont bien campés. Les pères ont une part à jouer dans ce huis-clos. On ressent bien le côté noir de chacun (ou plutôt le désespoir, l'ennui, la déchéance ?). La forêt va happer tout ce petit monde et veut l'engloutir jusqu'à la sève. Qu'elle est dangereuse cette nature ici.

Les chapitres sont courts, cela se lit vite et la tension monte crescendo.
L'auteur écrit bien. Presque de manière poétique dans la noirceur.
Ce n'est pas un coup de coeur mais une belle découverte.

Merci Babelio et le Mot et le Reste.
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Avec Emprisonnés, je découvre un jeune auteur que je ne connaissais pas, Sylvain Matoré, et une maison d'édition, le mot et le reste. Merci à Babelio et à l'éditeur pour l'envoi de ce roman en échange d'un avis objectif.

Entre thriller et drame intimiste, j'ai découvert un roman intéressant, habilement construit. On commence d'entrée de jeu par la soirée du drame avec assez peu de détails pour appâter le lecteur, puis l'auteur remonte quelques jours auparavant. Du coup, dès la première page, je me suis laissé prendre par cette histoire et son rythme. A chacun des chapitres, très courts, on passe d'un protagoniste à l'autre et les pièces du puzzle se mettent peu à peu en place.

Certes, du fait du faible nombre de protagonistes, j'ai compris assez vite où l'auteur voulait en venir et je pense que les amateurs de purs romans policiers seront quelque peu frustrés par un suspense relativement limité. Mais là où ce roman trouve sa plus-value c'est dans son aspect dramatique grâce à la construction de ses personnages et à une ambiance particulière.

Ainsi, la forêt des Landes devient un personnage à part entière du récit dans ce que ce paysage peut avoir de fermé et d'oppressant. Le drame se joue à huis clos au coeur de cet espace pseudo naturel construit par l'homme. Au milieu de la forêt, quelques villages et hameaux, éloignés de tout, oubliés des politiques et mourant peu à peu tant sur le plan économique que démographique. Cette description de la France des oubliés est réussie.

Quant aux personnages, même s'ils manquent parfois d'un peu d'épaisseur (le roman est court), tous parviennent à exister à travers leurs fêlures et sont émouvants dans leurs imperfections et leurs névroses. C'est surtout lorsque l'auteur s'attarde sur les relations psychologiques complexes entre les pères et leurs enfants adolescents que le récit est intéressant et prend toute sa dimension.

Au final, j'en retiens un roman agréable, assez prenant, facile à lire qui plaira aussi bien aux grands adolescents qu'aux adultes. Pas forcément un coup de coeur mais une belle découverte et sans aucun doute un auteur à suivre.
Lien : https://lionelfour.wordpress..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Jean-Marc ne pourrait pas être mieux ailleurs que dans ces Landes. Il regrette de ne pas avoir réussi à transmettre le goût de ces terres à sa fille, et a toujours du mal à comprendre ce qui rebute Jennifer ici, lui qui est tant amoureux de ces bois immenses, sauvages, et de ces animaux qu'il y chasse. Il ne peux pas supporter la ville et le béton, il a trop besoin du contact charnel avec la nature, d'être en immersion dans un environnement indompté. Pour rien au monde il ne voudrait se mélanger aux autres, être collé à ses congénères, dans des appartements, à entendre des klaxons, des sirènes de pompiers, à voir défiler dans des centres commerciaux des foules de consommateurs accrochés à leurs caddies, autant de visages croisés et aussitôt oubliés. La densité de population l'effraie, elle lui paraît être le symptôme d'une maladie moderne, un signe de plus de la déconnexion de l'Homme d'avec ses racines. Le désintérêt des pouvoirs publics pour le département ne le chagrine pas plus que ça, contrairement à la majorité de ses collègues qui le ressentent comme un véritable abandon. Jean-Marc, lui, s'étonne de voir des semblables fuir la région, se dit qu'il est à contre-courant de son époque, mais il en éprouve presque de la fierté, et il en tire des bénéfices : après tout, si les gens désertent, il sera encore plus tranquille dans son paradis terrestre, comme si ces Landes n'appartenaient qu'à lui.
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Il a rêvé cette nuit. Il était dans un paysage tout à fait différent de celui des Landes. Il n'y avait pas ces arbres immenses, partout, qui circonscrivent les routes, les bourgs et les champs, il n'y avait pas ce vert qui tord vers le noir, dans ces forêts oppressantes, qui aspirent la lumière et avalent les fleurs, non, dans son rêve, il n'y avait que des plaines vastes, colorées et de petits chemins de terre passant au travers, qu'il parcourait à moto, cheveux au vent.
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Décidément, se dit-il, trente ans est l'âge maudit où les poils commencent à pousser là où on ne les veut pas et où ils disparaissent là où on souhaiterait les garder.
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Le foot finalement, ce n'est pas grand chose d'autre que plein d'hommes entre eux tentant de faire pénétrer quelque chose quelque part. Et leurs ébats sont diffusés sur des écrans derrière lesquels plein d'autres hommes excités s'agitent.
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