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Karine Chesneau (Traducteur)
EAN : 9782877302609
252 pages
Editions Philippe Picquier (19/05/1998)
3.98/5   41 notes
Résumé :
Crimes parfaits, petits meurtres sans importance dans le Japon de tous les jours : faits divers nourris de petits malheurs quotidiens, de jalousies mesquines ou de peurs imaginaires qui finissent par devenir réalité. Employés ordinaires, fonctionnaires veules, maîtres chanteurs, amoureux déçus ou représentants de commerce sont les héros banals – victimes ou criminels - de ces récits. Matsumoto nous entraîne méticuleusement dans le sillage de ces assassins de tous le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
La voix est un recueil constitué de six nouvelles publiées entre 1956 et 1958. Avec un énorme défaut : elles sont toutes construites sur le même modèle, à tel point qu'on a l'impression de lire six fois la même histoire. Peut-être qu'après la publication de la première, on a demandé à Matsumoto de continuer à écrire dans la même veine. Peut-être qu'il a voulu donner au public et aux éditeurs ce qu'ils attendaient, sans prendre le risque de décevoir. Mais enfin, se répéter à ce point, ça ne devrait pas être permis.

Toutes ces nouvelles sont basées, non sur une enquête policière, mais sur un crime perpétré dans la grande majorité par un personnage ordinaire, qui bascule dans un délire meurtrier pour des motifs somme toute assez banals. Pour chacun de ces personnages, qui vivait jusqu'à présent comme tout le monde, dans un conformisme tout japonais, un détail va faire dérailler la routine de sa vie, un détail qui va lui paraître un obstacle insurmontable et qu'il n'imagine dépasser qu'à travers une action criminelle, alors que le bon sens aurait voulu qu'il trouve une solution ordinaire à son problème. S'ensuit invariablement le déroulement d'une spirale infernale dans laquelle le criminel s'enferme, s'imaginant tout maîtriser et commettre le crime parfait.

Je veux bien croire qu'il y a là, à travers ces histoires d'hommes ordinaires ne sortant jamais de la norme et dérapant pour une broutille, une critique de la société japonaise. Mais la même histoire, écrite sur le même schéma, six fois de suite, ça fait beaucoup. D'ailleurs, une des nouvelles sera des années plus tard réexploitée pour devenir un roman. Décidément...
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Six récits méticuleusement construits autour d'assassins d'un jour. Ne devient pas assassin qui veut. Même après être passés à l'acte, les gens ordinaires devenus assassins sont rappeléS à la réalité par ces voix obsédanteS que sont la peur, la jalousie, le doute... Chacun des récits est prenant et nous mène par son suspense et les détails des enquêtes dans les tréfonds de la psychologie humaine. Tout savoir, tout contrôler, assumer, ne pas douter... La peur mène à la folie quand on n'a pas sa conscience tranquille -ou au meurtre. L'auteur nous fait profiter du paysage japonais pour balader ses personnages et les lecteurs de crimes en crimes.
Ma nouvelle préférée le Roman-feuilleton: un récit original, dans lequel le suspens va crescendo, d'erreur en erreur la coupable avoue ce dont le lecteur ne se serait pas douté.
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Avec La voix, Matsumoto Seichô nous entraîne sur les traces de six victimes et criminels.

Même si les nouvelles sont parfois semblables en terme de structure narrative, je les ai toutes beaucoup appréciées. On sent que les criminels que nous côtoyons sont rongés par leurs passés, et leur imagination, leur angoisse prennent le pas sur leur vie quotidienne rationnelle, et les rattrapent. Pour ce qui est des victimes, on sent dès le début ce qui risque de leur arriver et on est donc assez angoissé. Ce sont des histoires qui ont lieu dans des endroits ordinaires, auprès de personnes lambda, ces histoires pourraient arriver à n'importe qui et c'est peut-être cette simplicité du mal qui est la plus effrayante.

Gros coup de coeur pour la nouvelle éponyme !
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Six récits, publiés entre 1956 et 1958, composent ce recueil. Ils sont liés par des points communs qui leur confèrent parfois une telle ressemblance que quelques jours après la lecture, j'avoue ne pas avoir gardé un souvenir très net de chacun d'entre eux. Tous, (à l'exception d'un) mettent en scène des individus ordinaires, ou du moins sans histoire, qui poussés par la cupidité, la jalousie, ou la crainte de perdre leur situation, deviennent des criminels.
Dans "Le complice", Hikosuke, un ex-représentant de commerce a fait fortune à Fukuoka en montant son propre magasin. Sa réussite est gâchée par son angoisse grandissante à l'idée qu'existe quelque part un individu qui sait que son affaire a été financée grâce au butin d'un cambriolage qui ne fut jamais élucidé. Obsédé par cette angoisse, Hikosuke embauche un détective privé pour retrouver l'homme, et le surveiller.

La même préoccupation tourmente le héros mis en scène dans "Le visage". Acteur dans une troupe de théâtre amateur, il est sélectionné pour jouer un petit rôle dans un film, qui lui ouvre ensuite d'autres opportunités cinématographiques, son "expression impénétrable, froide et indifférente" attirant les metteurs en scène. Mais il y a une ombre -et de taille- au tableau- : ses rêves de célébrité et de richesse risquent d'être contrecarrés à peine réalisés : quelqu'un, quelque part, sait sur lui quelque chose de terrible, et pourrait le confondre en reconnaissant son visage…

C'est par un aveu écrit que le héros de "Au-dessus de tout soupçon" révèle son crime, hésitant encore quant à la destination de son texte : confession intime restant à jamais secrète, ou lettre adressée à la police ou à un avocat ? Il est en tous cas persuadé d'avoir commis le crime parfait. Il lui a fallu pour cela être très patient…

Dans "Le roman feuilleton", une femme de Tokyo s'abonne à un journal régional, sous prétexte d'y lire le roman feuilleton découvert lors d'un séjour dans la province où il parait. On comprend vite, à la manière quais compulsive dont elle décortique les faits divers, que ce n'est pas le roman qui l'intéresse...

"La collaboratrice d'une revue de haikus" n'évoque a priori pas un crime, puisqu'il y est question de la mort d'une femme malade et gravement condamnée mais il ne faut pas se fier aux apparences…

La nouvelle, enfin, qui a donné son titre au recueil diffère légèrement de celles qui précèdent, le crime dont il y est question étant l'oeuvre de malfaiteurs aguerris. Et l'histoire s'attarde cette fois davantage sur la victime, quand elle est dans les autres textes focalisée sur l'assassin.

Dans ces intrigues qui évoquent les tourments d'hommes ou de femmes piégés par les éventuelles conséquences de leurs actes, nulle trace de remords ou de sens moral, les criminels sont uniquement préoccupés de leur impunité et du maintien de conditions d'existence parfois mal acquises, quitte à devoir pour cela perpétrer un nouveau crime. L'ironie veut que bien souvent, c'est de manière plus ou moins directe les actes ou les comportements que guide leur angoisse d'être découverts qui leur sont fatals, et c'est souvent un élément anodin qui les perd, un détail qui turlupine un tiers personnage qui, d'abord saisi d'une vague intuition, va tirer un fil ténu lui permettant finalement de démasquer le criminel. Les intrigues sont ainsi composées comme des puzzles dont les morceaux ne prennent sens qu'une fois assemblés, une chute surprenante venant parfois les colorer d'une touche d'humour noir.

Une lecture plutôt plaisante -j'ai aimé qu'on y prenne souvent le train !-, malgré son empreinte fugace.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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l'écrivain Seicho Matsumoto est considéré comme le Simenon japonais parce qu'il met en scène les gens du peuple, ceux dont la vie est ordinaire et qui pour une raison particulière deviennent des criminels. Son analyse psychologique très minutieuse des personnages permet, pour les lecteurs occidentaux, de situer clairement le contexte du crime dans la société japonaise et ainsi mieux comprendre l'attitude des différents acteurs de ces intrigues.

La voix est un recueil de 6 nouvelles policières qui reposent sur un même thème : le fait divers.

La vie des gens ordinaires, des gens du peuple s'oppose évidemment à l'existence plus riche et plus intense de celle des milieux aisés. Pourtant cela ne veut pas dire que "ces gens ordinaires" ont une vie morne et triste, et qu'ils se soumettent silencieusement à leur condition sociale. Bien au contraire. Seicho Matsumoto raconte dans ses intrigues policières comment la jalousie, la lâcheté, la convoitise, la peur, le désir de devenir riche.... sont souvent de puissants détonateurs pour échapper à une vie insipide. L'élaboration d'un crime parfait pour sortir enfin de la misère ou bien se débarrasser d'une épouse gênante, d'un maître chanteur est la solution que choisissent les héros de ce recueil de récits policiers.
l'assassin qui élabore avec minutie son crime, le témoin gênant mais aussi le policier qui va mener l'enquête sont les principaux personnages qu'analysent avec précision Seicho Matsumoto. le lecteur découvre ainsi le Japon au quotidien.Toutes ces tranches de vie au demeurant banales, permettent pourtant de mettre en lumière un peu de la vie sociale de tout un chacun et pour le lecteur de s'immerger dans ce pays fascinant.
Pour tous ceux qui souhaite en savoir plus sur le Japon, cet auteur et à découvrir
Lien : http://de-page-en-page.over-..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Deux jours plus tard, il n'était pas encore parvenu à se débarrasser de cet arrière-goût désagréable. Et bien que légèrement atténué le troisième jour, ce sentiment restait en lui comme un résidu amer qui, pendant la journée, refaisait surface de temps à autre. Il ressentait ce qu'il considérait comme un affront encore plus durement que s'il avait été violemment critiqué par un professionnel.

Le Roman-feuilleton
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[...] J'imaginai diverses manières de le tuer. Le meurtre en soi ne posait pas de problème ; il y a de nombreux moyens de commettre un crime. Mais il me fallait mettre au point une méthode à toute épreuve, digne de l'auteur d'un meurtre, afin que je ne sois pas découvert. Car, mon objectif atteint et l'homme tué, à quoi cela servirait-il si j'étais pris ? Sa revanche prendrait finalement le pas sur la mienne.
Je consultai de nombreux livres sur la question. Beaucoup de criminels font des efforts démesurés pour dissimuler leur forfait. Pourtant, ce sont souvent leurs méthodes puériles qui les perdent. Il est vrai que la plupart des cas décrits dans les livres relatent ceux de criminels qui finissent par être arrêtés. Mais à travers le monde, il doit bien y avoir de nombreux crimes restés ignorés et des meurtriers qui courent toujours.
Le crime parfait existe, j'en suis persuadé.
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Hé! Conduis-toi comme quelqu'un de ton âge, ne chante pas si fort , hurlai-je à ma soeur depuis le vestibule (...)
-Alors ça! Je suis donc si vieille ?
- Oui. Une femme qui va avoir trente ans c'est une mémé!

in Au dessus de tout soupçon.
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Yoshiko n'avait pas dit un mot. Horrifiée, la rédactrice écoutait, figée de stupeur par ce qu'elle entendait. Si quelqu'un bougeait, ne serait-ce que d'un millimètre, on avait l'impression que l'air allait se déchirer.
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Ryuji Sugimoto se releva et pressa le pas pour rentrer chez lui. Ses idées tournoyaient dans son esprit comme une poignée d'algues marines entraînée par le courant.
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Videos de Seicho Matsumoto (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Seicho Matsumoto
À l'occasion du Festival international de la bande dessinée d'Angoulême 2019, Xavier Guibert vous présente l'exposition "Taiy? Matsumoto, dessiner l'enfance" avec ATOM, ANA, Les Cahiers de la BD et le Musée d'Angoulême.
Retrouvez le site : https://www.bdangouleme.com/heure-par-heure/taiyo-matsumoto-dessiner-enfance
Notes de Musique : Youtube Audio Library.
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