Bashô (1644-1694) est reconnu comme un des grands poètes japonais. Une introduction de plus de 10 pages donne des explications fort utiles pour comprendre cet art poétique si singulier et la démarche de ce poète particulier également.
J'ai toutefois préféré lire d'abord les poèmes avant de parcourir l'introduction. Me confronter directement à l'oeuvre elle-même. J'ai été séduite par la multitude de fleurs citées et la présence régulière de la lune. J'ai appris ensuite qu'il s 'agit de ses passions.
J'ai noté de la mélancolie, de la tristesse parfois, un sentiment de solitude aussi, mais souvent le plaisir de regarder la nature et ses beautés. Au fil des saisons, le poète parcourt la montagne, loge dans une cabane minuscule ou dort en pleine nature, semblable à un pèlerin. J'ai alors appris qu'il était effectivement pèlerin bouddhiste et a beaucoup voyagé. Ces courts poèmes sont donc le reflet de sa vie faite de méditation avec un regard toujours bien veillant pour les éléments naturels. Dans l'introduction il est d'ailleurs comparé à Saint-François d'Assise à ce sujet. On y retrouve il est vrai la même considération pour le moindre élément de la création.
De belles illustrations en pleines pages viennent embellir ce recueil si plaisant à parcourir. Toutefois, comme tout recueil de poésie, à mon humble avis, il faut le parcourir lentement, le poser, y revenir à l'occasion.
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Il laissa pour tout patrimoine quelques manuscrits, son écritoire, les menus objets qu'on trouve dans la besace de tout vagabond japonais, tel le bol en bois dans lequel il prenait sa nourriture et une image de Bouddha.
Emile Steinilber-Oberlin
Est-ce un voile léger
Qui flotte sur l’étang
Ou les aiguilles tombées des pins ?
Pourra-t-on jamais exprimer, dans une autre langue, le charme délicieux du mot uzumibi (feu sous la cendre) ou samidaré (pluie de mai) qui chantent si exquisement dans le cœur d'un Japonais ?
Emile Steinilber-Oberlin
Avant Bashô, le haïkaï n'était qu'un jeu. Après lui, il fut un poème caractérisé par l'amour de la nature et l'émotion du cœur.
Emile Steinilber-Oberlin
Petites cuisses du jeune canard
comme enveloppées d’un kimono duveté…
Pourvu qu’il ait chaud !