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Citations sur Natural woman (17)

Consciente de mon trouble, Hanayo le regarda sans ciller et ajouta :
- Moi tu vois, je ne veux plus jamais faire l'amour de ma vie. C'est fini.
- Pourquoi ?
- Le sexe n'est pas mon fort. Je n'y comprends pas grand-chose.
- Ne parle pas ainsi. Mes lèvres tremblèrent. Si tu me dis une chose pareille...
- Alors, je ne te le dis pas. Les yeux brillants de Hanayo, sous le soleil qui dardait ses rayons, étaient pleins de lumière. Très beaux. A l'idée que jamais je ne retrouverais ailleurs une telle beauté, j'eus envie de les regarder éternellement.
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Je sentais comme une fièvre intérieure après nos ébats de la veille, sans savoir s'il s'agissait de nervosité ou d'exaltation, mais je pensais vaguement que c'était peut-être cela la sensation du bonheur.
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Les gens se partagent en deux groupes bien distincts : ceux qui restent gravés dans notre esprit qu’on le veuille ou non, et ceux qui ne nous frappent pas profondément alors que l’on croyait ne jamais pouvoir les oublier de la vie.
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Unies tendrement seins contre seins, nous avons fondu dans un bien-être pareil à un engourdissement. A peine sortie du sommeil, j'avais de nouveau l'esprit embrumé. Puis la suite de nos gestes, du premier baiser la veille au soir jusqu'au moment de sombrer dans le sommeil, me revint d'un seul coup en mémoire. Je pressai contre la joue froide d'Hanayo ma joue maintenant brûlante. Elle serra plus étroitement contre moi ses bras qui m'enlaçaient. J'en eus presque les larmes aux yeux.
Pour la première fois de ma vie, la nuit dernière, j'avais connu ce qu'était la fusion de deux peau moites et douces. Quand nous avions enlevés nos vêtements jusqu'au dernier et que nous nous étions allongées l'une sur l'autre, j'avais été comme foudroyée par une intense émotion qui dépassait de loin tous mes rêves, et l'idée que je pourrais mourir en un pareil moment avait soudain jaillit dans mon cœur. J'avais compris pourquoi tout le monde faisait l'amour. Je ne parvenais absolument pas à l'exprimer par des mots tels que "je suis heureuse" ou "je suis contente". Mais mon émotion était toujours là ce matin, inaltérable.
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Tu as le chic pour séduire, tu attires les gens parce que tu es mignonne, tu parais pure et innocente, et on a envie de jouer un peu au despote avec toi. Mais c’est un piège : au bout de quelque temps, on frémit en s’apercevant que tu tires les ficelles. Tu es Sa Majesté l’empereur capricieux jouant au vassal fidèle, on aura beau te faire n’importe quoi, tu t’en moques puisque tu sais très bien que tout part de ton caprice.
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- Un jour, je ne souffrirais plus?
- Ça, c'est sûrement impossible, déclara tout net Keiko. Tu ferais mieux de vivre avec ta douleur.
- Tu as raison.
Je portai de nouveau les yeux vers le parc. Les gens bougeaient gaiement, les arbres étaient d'un vert troublant.
Dans un mois, ce sera l'été. Passé cette saison, je fêterais l'arrivée de l'automne, puis viendra le jour de mon anniversaire. Je n'aurais alors que vingt-deux ans.
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Je me sentais fatiguée à la seule pensée qu'il me faudrait de nouveau éprouver les douleurs physiques et mentales accompagnant la fin d'une liaison.
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Puis, après une aspiration, Hanayo changea de ton.
- Autrefois, je t'ai dit qu'en te rencontrant je m'étais sentie pleinement femme, a natural woman.
- Oui
- Et toi, comment te sens-tu? Tu penses devenir un jour a natural woman? Ou bien tu te sens pleinement femme comme tu es ?
Il me sembla qu'à peine entrée dans mon oreille, cette question allait déchirer la membrane de mon cœur et se répandre dans tout mon corps avec le sang de mes veines.
- Je n'y ai jamais pensé, parvins-je à répondre, mais les larmes me montèrent aux yeux. Je ne sais pas qui je suis, et si je suis ce qu'on appelle une femme.

[...]

Comme je commençais à monter précipitamment vers la terrasse en tournant le dos à Hanayo qui avait descendu une marche, j'entendis sa voix me poursuivre d'en bas.
- C'est bien nous jusqu'à la fin. Toi, tu montes et moi, je descends ...
Je fis une grimace en guise de réponse et trébuchai. Je tombai de quelques marches, m'assis sur le palier en pressant mon genou douloureux. J'entendis quelqu'un monter. Par réflexe, je tournai la tête mais j'arrêtai mon mouvement à mi-chemin. Le bruit des pas de Hanayo dans l'escalier cessa. Je courbai le dos et laissai tomber très bas ma tête comme un insecte dissimulant son ventre mou. Après un moment de silence, j'entendis le frottement des chaussures sur le sol en béton. Elle redescendait lentement. Je restai assise en boule jusqu'à ce que je n'entende plus le bruit des pas qui s'amenuisaient en me martelant le cœur.
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Je n'y ai jamais pensé, parvins-je à répondre, mais les larmes me montèrent aux yeux. Je ne sais pas ce que je suis, et si je suis ce qu'on appelle une femme. Jusqu'à ce jour-là, j'étais restée totalement indifférente à ces questions. Et je ne crois pas que j'y repenserai dans l'avenir. Mais c'était pour cela que la question posée par Hanayo retentissait en moi avec violence. C'était comme si l'on venait de m'apprendre que je me trouvais toute seule au bord d'un précipice.
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Hanayo était assise sur une chaise en bois devant le réchaud à gaz et gardait la tête baissée. Comprenant qu'elle sanglotait, je me laissai tomber sur les genoux près d'elle.
- Qu'est-ce que tu as ?
- Rien du tout, dit Hanayo sans relever la tête. Je pleure tout simplement.
Je faillis tendre la main vers elle, mais je m'abstins. J'étais irritée contre moi-même et mon impuissance à l'aider. Je ne suis qu'un rebut du genre humain, me dis-je, juste bonne à aimer Hanayo.
Elle me souffla en pleurs :
- La meilleure chose aurait été de ne pas nous rencontrer.
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