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Critique de Foxfire


Le système d'emprunt à la médiathèque étant un peu compliqué et pas très pratique en ce moment (la faute à ce foutu corona), me voilà à fouiner dans mes cartons de B.D. Et il y a de quoi faire ! Même s'il y a encore pas mal de B.D non lues dans mes cartons, je retombe aussi sur des titres déjà lus que j'ai immédiatement envie de relire. C'est le cas de « Strip tease » de Joe Matt. Je l'avais lu il y a près de 15 ans et pourtant je me suis rendue compte que je me souvenais de pas mal de choses, ce qui ne m'a pas empêchée de me régaler lors de cette relecture.

Joe Matt est un des grands noms de la B.D indépendante intimiste. Mais attention, intimiste ne veut pas dire chiant tout comme minimaliste ne rime pas forcément avec simpliste.
« Strip-tease » est une B.D autobiographique et a donc, à ce titre, un aspect très égocentré. Tout au long des quelques 90 planches qui composent l'album, Joe Matt ne cesse de se regarder le nombril. Il est le seul et unique sujet de sa B.D. Dit comme ça, ce ne semble pas folichon. Oui mais voilà, Matt est un auteur de grand talent. Tout d'abord, grâce à son humour et à son esprit, il élève au rang d'art l'auto dénigrement. Matt ne se donne vraiment pas le beau rôle. Il dévoile tout de ses travers et n'hésite pas à se montrer sous un mauvais jour. Il ne cherche pas à gagner l'approbation du lecteur. le ton est souvent cru, parfois scato et pourtant l'ensemble est toujours assez rafraichissant. Il y a une forme de candeur là-dedans. Sans doute parce qu'une telle mise à nu, sans fards, sans fausse pudeur et surtout sans vanité, rend attachant celui qui ose se livrer de cette façon.
Par ailleurs, s'il se raconte tout au long de sa B.D, l'auteur ne se contente pas de cela. Il va plus loin qu'un banal récit autobiographique et c'est ce registre même de l'autofiction qu'il questionne à travers des planches inventives et audacieuses, que ce soit narrativement ou visuellement. Les mises en abymes sont fréquentes et sont parfois même assez vertigineuses, les personnages parlant parfois de la planche même dans laquelle ils sont en train d'évoluer. Sur certaines planches, Matt joue avec la mise en page et fait preuve de beaucoup de créativité.

Dans cette veine autobiographique, je crois que Joe Matt est celui qui me fait le plus rire. Bon, il faudrait que je relise Chester Brown pour me prononcer définitivement.
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