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EAN : 9782226399014
288 pages
Albin Michel (02/01/2020)
3.83/5   29 notes
Résumé :
Avec Le Miel du lion, un roman salué par la critique, Matthew Neill Null avait apporté la preuve de son incroyable talent pour saisir le monde sauvage et interroger notre rapport à l’environnement.
Dans Allegheny River, animaux et humains cohabitent au fil du temps, dans un équilibre précaire, au sein d’une nature ravagée par la main de l’homme. Tour à tour épique et intimiste, c'est un univers de violence et de majesté qui prend vie sous la plume lyrique de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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☼Quand nature et violence se cotoient en Virginie occidentale ☼
*
Une maison d'édition qui met la nature américaine à l'honneur, les Appalaches comme écrin, un recueil de nouvelles d'un jeune auteur déjà promis à une belle carrière. Mes sens ont fait tilt. Il faut que je le lise, que je découvre ce petit bijou.
*
Dès les premières lignes, l'auteur m'a ferré. Cette beauté sauvage, rude, presque animale a conquis mon coeur éperdu de nature. Quelle puissance d'évocation. Pratiquement cinématographique dans sa façon de décrire la beauté de cet endroit reculé qu'est l'Allegheny River. Tour à tour, au fil des neuf nouvelles, on traverse des plaines, des canyons, des torrents, une grotte. Et LA rivière. Celle qui sert de fil conducteur. Menacée, malmenée, chérie, vénérée. Elle est la gardienne de cette contrée.
*
L'auteur a voulu nous montrer combien l'équilibre est fragile. Combien l'empreinte humaine est délétère. C'est ici , à travers ses nouvelles, qu'il dénonce cette violence faite au plus profond de la structure environnementale.
*
J'ai eu du mal avec les récits qui parlaient de chasse. Un vrai gâchis que de s'acharner encore et encore sur un pauvre ours par exemple. Et ces truites qui balaient les fonds de la rivière. Mais c'est ça aussi le réalisme de la confrontation entre l'homme et la nature.
*
L'auteur a su retranscrire parfaitement toutes les nuances de l'âme humaine. Tout cela dans une plume sensible et poétique. A suivre donc.
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Mais comment ai-je pu rester si longtemps à m'auto-persuader que je n'aimais pas les nouvelles ? Et si d'aventure il me restait un doute, Allegheny River, splendide recueil de Matthew Neill Null – traduit par Bruno Boudard – me l'a enlevé fissa !

Un État, la Virginie Occidentale ; un cadre, les Appalaches ; une rivière, l'Allegheny ; et neuf nouvelles dont la nature est le héros. Sauvage, dangereuse, hostile. Mais belle, nourricière et magnifiée. Ici, l'animal règne, qu'il soit ours, poisson, cerf, ou aigle, tandis que l'homme s'adapte, parfois seulement toléré, souvent fustigé pour son incapacité à entrer en compréhension avec cet environnement qui l'accueille.

Dès les premières lignes, la puissance de l'écriture de Matthew Neill Null m'a saisi et séduit : les dialogues claquent, courts et secs, dans une économie de mots bienvenue. La puissance des paysages naturels écrase le livre et les personnages qui s'y aventurent : ici un vendeur-colporteur en fin de tournée ; là des apprentis régulateurs de plantigrades ; un peu plus loin un oncle lourdingue… Mais plus que tout, des riverains de l'Allegheny, pêcheurs, rafteurs, draveurs ou rêveurs.

Ce sont ces nouvelles liées à la rivière qui touchent au sublime : « La saison de la Gauley » et Kelly, rafteur devenu ermite ; « L'île au milieu de la grande rivière » et John, adolescent amoureux que l'urgence appelle ; et enfin « La lente bascule du temps », incroyable nouvelle visuelle où l'on descend la rivière en équilibre sur les troncs avec Sarsen et Henry.

Une réussite absolue, forte et poétique, qui trouve toute sa juste place dans la belle collection Terres d'Amériques d'Albin Michel, et un auteur dont j'avais négligé le premier roman, erreur que je vais m'empresser de réparer.
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Bonne pioche dans la formidable collection Terres d'Amérique chez Albin Michel , Allegheny River, recueil de courts récits de Matthew Neill Null découvert par certain avec son précédent roman“Le miel du lion”.

La voix de ce jeune écrivain est certainement l'une des plus intéressantes de la nouvelle génération d'auteurs américains, en prise avec une réelle conscience sociale et écologique .

Allegheny River est un recueil de nouvelles qui se situe dans la magnifique région sauvage des Appalaches, où la famille de Matthew vit depuis plus de deux siècles.

Des nouvelles âpres et sombres qui confrontent l'homme à la Nature, entre dénaturalisation et disparition des milieux naturels . du Nature writing poétique et sociale de haute volée à situer quelque part entre Jim Harrison et Ron Rash...
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Remarqué grâce à son premier roman, le Miel du lion, l'écrivain américain Matthew Neill Null revient une nouvelle fois aux éditions Albin Michel dans la prestigieuse collection Terres D'Amérique pour un recueil de neuf nouvelles autour de l'Allegheny River et des régions sauvages américaines.
Amoureux de la Nature et fasciné par les rapports qu'entretient l'homme avec celle-ci, Matthew Neill Null nous entraîne dans des coins reculés de l'Amérique pour mieux en saisir l'humanité incandescente et la cruauté sèche de l'existence.

En approchant de l'Ours
Pour Matthew Neill Null, l'homme affronte depuis toujours la Nature…et celle-ci le lui rend bien !
Dès les premiers pas du lecteur dans Allegheny River, la beauté sauvage de l'Amérique saisit et impressionne à travers la plume précise et légère de l'américain.
Peu importe l'époque, de celle du commis voyageur aux pestiférés mis à l'écart en passant par notre bon vieux XXIème siècle, les nouvelles de Matthew Neill Null capture l'implacable magnificence de la Nature.
Dans La Saison de la Gauley, c'est la puissance des rapides et le rugissement de la rivière.
Dans Télémétrie, c'est l'entêtement des ombles de fontaine à remonter le fleuve.
Dans le couple, c'est une forêt pleine de vie et de sang.
Car le sang, il y en aura aussi dans ce recueil.
En effet, si Matthew Neill Null n'a pas son pareil pour croquer la Nature qui l'entoure et les remous d'un cours d'eau, c'est lorsqu'il analyse le rapport homme/animal qu'il se fait le plus sensible et le plus incisif.
Une façon de confronter les violences qui confine souvent à la poésie.

L'Homme est un loup
Sans devenir violemment revendicateur, l'américain explique l'évolution de l'habitat naturel et des populations animales aux États-Unis.
Que ce soit par une description extérieure de plus en plus lancinante et mélancolique dans Ressources Naturelles dans laquelle il décrit la lente extermination des ours ou par une approche plus intimiste avec Télémétrie ou La Saison de la Gauley où il unit alors son oeil critique au destin terrible (et souvent pathétique) de ses protagonistes.
Au cours des différents récits, le lecteur contemple l'influence humaine sur les rivières, les ours, les poissons, les oiseaux…
Comment l'homme en vient, pour son propre bénéfice, à modifier jusqu'au cours d'eau à la dynamite ou à pêcher avec de la javel des espèces déjà en voie d'extinction ?
Dans les textes de Matthew Neill Null, on retrouve cette profonde conviction que l'homme détruit implacablement son environnement et n'en laisse qu'un pâle reflet pour les générations futures.
Pourtant, de façon très étrange, le jugement de l'écrivain n'est pas si brutal à l'encontre de ces rednecks qui ne font que reproduire un mode de vie brutal incapable de se raisonner malgré les sanctions et les dégâts occasionnés.
Ce qui réjouit, c'est bien la capacité de l'américain à entrelacer la misère humaine et animale pour mieux en faire jaillir une humanité boiteuse qui trouve davantage d'émotions dans une vieille paire de bottes cloutées que dans une chasse à l'ours qui vire au tragique.

Amours perdus
Et puis, soudain, au milieu des exactions et des sacrifices, Matthew Neill Null tire des choses sublimes. Il faut lire cette culpabilité terrible entre les lignes de la Saison de la Gauley ou cet amour fugace et meurtrier dans L'île au milieu de la grande rivière.
L'américain tire le portrait d'un mode de vie, avec ses peines et ses bravades.
Fascinant lorsqu'il s'embarque dans des descriptions d'époque minutieuses — la drave dans La lente bascule du temps ou le métier de commis voyageur dans Quelque chose d'indispensable — l'américain capture une humanité qui terrifie. Par sa cruauté parfois, par sa mélancolie souvent.
À ce titre, comment ne pas parler de Sarsen, le draveur convaincu d'avoir une mission à remplir pour retrouver la paix avant de constater que personne d'autre que lui ne se souvient vraiment du passé.
Ou comment oublier Kelly Bischoff qui a voulu passer la barrière et devenir plus que le bouseux du coin en montant sa propre entreprise de rafting.
Derrière ces populations rustres et violentes se terre aussi souvent un sentiment de gâchis, de solitude, de mise à l'écart.
Une image d'une importance capitale et qui revient souvent.
Le regard du commis Cartwright sur ce fermier-pigeon qu'il part escroquer, les réprimandes à l'encontre de Sull Mercer par son ami devenu aujourd'hui garde-forestier, tous les rafteurs qui viennent profiter d'une rivière qu'ils ne comprennent même pas ou encore cette petite Shelly qui ne verra désormais dans le visage de son père qu'un imposteur.
Finalement, n'est-ce pas l'enseignement final des écrits de Matthew Neill Null que de révéler la vérité, naturelle ou humaine, pour arriver à changer, à évoluer et à trouver, enfin, une harmonie malgré la violence et la déception ?

Recueil d'un réalisme sauvage, Allegheny River confronte l'homme à la Nature, exposant sa part animale et son âme blessée au lecteur. Matthew Neill Null capte les ravages de l'humanité et la misère des hommes dans un même élan littéraire, révélant une plume aussi sensible qu'incisive qui marque durablement.
Lien : https://justaword.fr/alleghe..
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Décidément, je suis abonnée aux nouvelles, ces derniers jours !

Allez hop, direction l'Amérique et un de ces petits endroits que l'on pourrait qualifier de "trou du cul des États-unis", j'ai nommé les Appalaches.

Ah, Trumpinette vient de twitter que j'étais devenue persona non grata sur le territoire pour ce que je venais de dire. Quand on parle de trou du cul…

Anybref, ces différentes nouvelles illustrent bien l'état d'esprit de ces coins reculés et certaines de ces histoires m'ont touchées, les pires étant celles parlant de chasse…

Putain, mais quel gâchis ! Et dire que nous sommes une espèce dite évoluée… L'évolution n'a pas eu cours chez tout le monde car là, on est en pleine régression de l'être humain.

Bizarrement, si des nouvelles m'ont emportées, émotionnées (6/9), quelques-unes ne m'ont pas apporté le plaisir attendu (3/9).

Majoritairement, j'ai pris mon pied, mais la descente est assez raide lorsque l'on passe du trip absolu à une nouvelle qui nous laisse froide.

Pour certaines nouvelles, on se croirait sur des rapides, on est sur des rapides, on a eu une montée d'adrénaline et puis boum, on se retrouve en canot, à la piscine communale avant de repartir, violemment, dans la nouvelle suivante.

Toutes tournent autour de la nature, de l'eau, de la rivière, de la ruralité, des animaux vivants dans ces espaces et de l'Homme qui est capable de tout détruire.

La plume de l'auteur est trempée dans le vitriol, les histoires sont âpres, comme les personnages qui gravitent dans les histoires. du rural noir en somme.

PS : Mes préférées resteront "Quelque chose d'indispensable", "Le couple", "Ressources naturelles", "La saison de la Gauley", "L'île au milieu de la grande rivière" et "La lente bascule du temps".

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Son père piégeait des renards et abattait des rapaces du temps où l’on pouvait encore gagner de l’argent avec cette activité – en vendant les peaux ou en touchant les primes promises par l’Etat. Des familles entières participaient à ce commerce, entassant au bord des chemins infestés de mouches des piles de cadavres raidis : renards, faucons, aigles – des aigles ! -, hiboux, coyotes, ratons laveurs, ours et lynx. Les agents du gouvernement et les marchands de fourrures débarquaient toutes les deux semaines avec de grosses liasses de billets qui permettaient à beaucoup de s’acheter de quoi manger, même à l’époque de la Grande Dépression, puis ils repartaient à bord de chariots repus d’hémoglobine, aux planches parcheminées par le sang séché. (…) C’est grâce à cela, mais aussi aux maigres récoltes qu’ils tiraient de ce sol peu fertile et aux emplois offerts par le programme gouvernemental du Civilian Conservation Corps, qu’ils arrivaient à survivre.
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“Sur Pillow Book, hommes et femmes bavardaient, une conversation décontractée et pleine de roublardise. Quelqu'un bricolait un transistor : lamentations argentines d'un pedal street guitar sur fond de parasites héritées de bruit blanc. Nous décapsulions des flacons de médicaments qui ne nous étaient pas destinés" ( La saison de la Gauley)
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Ce soir, l’Ohio River n’était qu’un tourbillon couleur de merde. Personne ne pêchait. Il était déprimé, dégoûté de finir son flottage dans un tel endroit. Dégoûté que la Grand River s’avilisse en s’accouplant à un cours d’eau aussi laid. Dégoûté de constater combien, en dépit de tous vos efforts, le monde pouvait vous souiller.
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Malgré tout son savoir, l'équité de son jugement, sons sens aiguisé du bien et du mal, Sarsen ne serait jamais capitaine. Il comprit que la sauce ne prendrait pas. la vie récompense les médiocres.
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Les canassons, j’ai plus chaud que deux rats qui baisent dans une chaussette en laine, j’aime autant vous le dire, se lamenta t-il.
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