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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
John Melmoth est un jeune homme sans fortune, qui en 1816, se rend au chevet d'un oncle mourant susceptible de lui léguer tous ses biens. John arrive sous une tempête qui présage de l'atmosphère inquiétante entourant son oncle. Ce dernier et ses serviteurs sont en proie à une grande terreur : un fantôme rôde dans le château guettant la mort du vieil homme. Cet être surnaturel serait un ancêtre de la famille Melmoth. John découvre un portrait de celui-ci datant de 1646 ! “Quoi de plus ridicule que d'être effrayé ou surpris de la ressemblance entre un homme vivant et le portrait d'un mort ? Cette ressemblance était à la vérité assez forte pour l'avoir frappé, même dans une chambre mal éclairée, mais au fond ce ne pouvait être qu'une ressemblance et quoiqu'elle eût pu effrayer un homme âgé et d'une mauvaise santé, John résolut de ne pas se laisser aller à une semblable faiblesse.” A la mort de son oncle, John trouve le manuscrit d'un dénommé Stanton, 1er témoignage attestant de la véracité de ce qu'il a vu : le Melmoth de 1646 est bel et bien vivant ! D'autres récits se succèdent et attestent de la nature satanique de Melmoth.

Le roman de Ch. R. Maturin , écrit en 1820, s'inscrit dans la tradition du roman noir et fantastique de la période romantique. On y retrouve tous les ingrédients de ce genre : des châteaux mystérieux, des meutres, des couvents, des orages, les tentations du diable. “Melmoth” est à rapprocher de deux autres romans gothiques de la même période : “Le moine ” de Lewis (1795) et “Les élixirs du diable” de E.T.A Hoffman (1816). Maturin cite d'ailleurs le roman de Lewis au tout début. La construction de ces deux oeuvres est d'ailleurs très similaire. Plusieurs récits se succèdent, s'entrelacent et forment une narration labyrinthique. “Melmoth” est constitué de sept histoires différentes narrant les rencontres de Melmoth avec des humains qu'il doit tenter. le récit de l'espagnol est le plus long et j'avoue avoir éprouvé quelque peu d'ennui car Melmoth y est peu présent. La destinée de Melmoth peut être rapprochée du moine Médard des “Elixirs du diable”. Ce dernier combat le destin et après des crimes inspirés par Satan, il retrouve la raison grâce à l'amour. Melmoth a, quant à lui, vendu son âme au diable et tombe également amoureux d'une jeune espagnole. Isidora ne sauve pas l'âme de Melmoth mais contribue à le faire disparaître.

Dans les trois romans, la place de la religion est primordiale. le personnage principal du “Moine et “Les élixirs du diable” est un moine licencieux, sensuel. Maturin, qui est lui même révérend, n'hésite pas à dire tout le mal qu'il pense des religions. le récit de l'espagnol (qui prend vraiment beaucoup de place dans le livre) est une condamnation violente de la vie conventuelle. Dans les cellules des moines, on ne trouve que sévices corporels, torture psychologique et humiliation. Mais les autres récits lui permettent de critiquer toutes les autres religions : l'Islam, le Judaïsme l'Hindouisme, personne n'est épargné ! “Un fait est certain : tous sont d'accord sur le message que le livre nous apporte : “Aimez-vous les uns les autres”, mais tous traduisent ce message : “Haïssez-vous les uns les autres”. Comme ils n'en trouvent ni la matière ni l'excuse dans le livre ils les cherchent dans leur esprit qui n'en est jamais à court car la méchanceté de l'esprit humain est inépuisable.”

La critique de l'humanité ne s'arrête pas à la religion. Maturin exprime par la voix de Melmoth son opinion sur les guerres qui ne sont que “des massacres légalisés” permettant aux hommes d'aiguiser leur violence naturelle. Les villes ne sont que des moyens d'humilier les plus pauvres, d'accentuer leur misère en leur montrant la richesse de leur voisin. le grand intérêt de “Melmoth” se trouve me semble-t-il dans la critique de la société. le pessimisme de Maturin renforce la noirceur du roman gothique classique. D'ailleurs en lisant les différentes attaques de Maturin, j'ai pensé qu'elles étaient malheureusement encore d'actualité : les guerres sont toujours absurdes, les villes sont toujours des lieux d'inégalité et les religions sont toujours source de conflit, de malentendu entre les peuples.

Melmoth” est donc bien un roman gothique classique avec son diable, ses tempêtes et ses moines sadiques. Malgré quelques longueurs dans la première partie, ce roman m'a séduit par son extrême noirceur. Melmoth est un personnage d'une grande complexité, d'un pessimisme absolu sur l'humanité ce qui explique sans doute son choix de se vendre au diable ! Plus désespéré que “Le moine” et “Les élixirs du diable”, “Melmoth” est un roman fantastique tout à fait captivant.
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La première moitié de ce roman est purement captivante ! Lorsqu'on suit Monçada, de son entrée au monastère jusqu'à son évasion des prisons du Saint-Office, on n'en démord pas. Puis, lorsque débute l'histoire d'Immalie, en Inde, jusqu'à la fin du récit, c'est purement monotone. Chaque nouveau personnage raconte une histoire qui se passe à une époque différente. Tous ces protagonistes ont pour point commun d'évoquer des apparitions de Melmoth l'homme errant. Toutefois, le rythme de l'écriture parvient à nous tenir en haleine jusqu'à la fin et c'est le point fort. L'homme errant, personnage quasi invisible, joue un rôle de méphistophélès et de tentateur. Tour à tour, les personnages sont entraînés dans les plus grandes difficultés et lorsqu'ils touchent véritablement le fond, ils se voient offrir la possibilité de marchander avec Melmoth l'émissaire du diable.
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Une histoire palpitante et si difficile à résumer qu'on regrette que l'éditeur n'ait plus d'exemplaires en vente pour vous dire de vous jeter dessus.
Entre le roman gothique et le récit fantastique à la Goethe, Melmoth est un ensemble de récits enchâssés qui vous transportera des landes aux palais. Entre Angleterre et Espagne, vous voyagez et sentez les différents caractères de personnages et de peuple.
Seul regret : la traduction. Elle est intégrale, mais très désuète et manque d'énergie. Les passages fantastiques, déjà moins terrifiants pour nous car nous ne sommes plus dans une société catholique, gardent peu de l'ironie originelle de l'auteur. Les situations, quant à elle, sont révélatrices des questions existentielles du 19e siècle : individualisme, remise en question de la religion avec toujours cette épée de Damoclès qu'est la fatalité et la tentation du diable.
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Le mois d'août est décidément réservé aux lectures compliquées : Woolf, Lawrence, Mann les années précédentes. Et cette année Boulgakov et Maturin. Achever ce roman a été un vrai combat compte tenu de l'aspect labyrinthique. D'un monastère à une île perdue en passant par les déboires d'une famille allemande en Espagne. Je ne suis pas certain d'avoir compris le propos de l'auteur.
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